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  • mercredi, décembre 27, 2006

    THE EIGER SANCTION (CLINT EASTWOOD)

    Ou plus simplement, La Sanction...
    Double sens difficilement traduisible, et qui hélas disparaît quelque peu dans le titre français simplifié.
    Mais qu’importe ! Ne boudons pas notre plaisir, et n’hésitons pas de temps en temps, loin du culte de la nouveauté à tout prix, à relire sans relâche les chefs-d’œuvre d’autrefois, comme par exemple ce splendide Opus du grand Clint Eastwood (1975), son quatrième film en tant que réalisateur.
    À vrai dire, le réalisateur n’a guère mis de temps à acquérir dans son nouveau métier une maîtrise absolument prodigieuse. Si l’on pouvait encore, à la rigueur, pointer dans Play Misty for Me (Un Frisson dans la Nuit, son tout premier film, 1971) quelques zooms un peu brutaux et un peu maladroits, L'Homme des Hautes Plaines (1973) et le fameux Breezy (1973) contribueront définitivement, et ceci dès leur sortie, à asseoir le statut de Clint Eastwood capable de jouer dans la cour des plus grands – ce qu’il a depuis amplement démontré. Tenez, un trailer :
    Sur le pur plan du scénario, The Eiger Sanction reste certes un film d’espionnage relativement classique, avec ses inévitables taupes et contre-taupes, le ressort habituel de ce genre de films, depuis la longue série des James Bond jusqu’à celle, plus récente, des Mission Impossible. Mais de même qu’Alfred Hitchcock, qui dans La Mort aux Trousses (North by Northwest, 1959) prenait un malin plaisir à faire voler en éclats tous les codes habituels du polar, Clint Eastwood s’ingénie ici à pervertir le genre en introduisant dans son casting de bien étranges personnages, qu’il s’agisse du chef du bureau (un albinos condamné à vivre à l’abri de toute lumière) ou encore de son ennemi juré, une très improbable (et du coup, très réelle) "vieille tante" :
    Et bien sûr, l’autre grande originalité de ce film va consister, par opposition à ce début oppressant, à situer les trois quarts de l’action en pleine lumière et en pleine montagne, contrairement à toutes les conventions habituelles de ces milieux liés au secret et à l’obscurité. Et quelles montagnes !
    Tout commence dans le mythique site de Monument Valley (où Clint Eastwood s’est d’ailleurs entraîné à l’escalade pour de vrai, car à cette époque, bien sûr, pas question d’effets numériques, contrairement au très minable Cliffhanger) :
    Sans exclure un petit clin d’œil aux grands westerns du cinéma, qui ont valu à Clint Eastwood ses premières palmes en tant qu’acteur :
    Au bout d’une heure quinze, enfin, nous voici confronté au "monstre" qui donne son titre original au film, la fameuse face nord de l’Eiger (3970m, Suisse), l’une des voies les plus exposées et les plus difficiles du monde :
    Moi qui suis un vrai amateur d’alpinisme, je peux vous assurer que tout est vraiment bien vu dans ce film, qu’il s’agisse du départ au petit matin, ou de l’arrivée du foehn :
    Et du reste, ceci n’a rien d’étonnant, vu que Clint Eastwood et toute son équipe ont réellement tourné sur la face nord de l’Eiger. Même quand ils font la gueule, comme le monsieur en question sait si bien le faire :
    Sans même parler de l’une des scènes finales, encore une fois tournée pour de vrai :
    Je cite : "La scène la plus difficile à jouer pour Eastwood fut celle où il doit couper la corde qui le retient suspendu au-dessus du vide. Malgré le filin de sécurité, il lui fallut puiser dans ses réserves pour trouver le courage de trancher ce qui lui paraissait alors comme le seul lien l’empêchant de tomber au pied de la montagne. Une fois la scène finie, Dougal Haston (N.B : le coach montagne) vint le voir pour lui dire qu’il n’aurait jamais pu le faire : "Il est contre-nature pour un alpiniste de couper sa propre corde".
    Maximum respect, donc, comme on dit aujourd’hui...
    Dernière chose à noter, pour la petite histoire : la partition musicale, qui bien que signée John Williams (sûrement l'un de ses premiers Opus), ressemble à 200% à du Michel Legrand pur et dur, avec sa fameuse marche en quartes et quintes, étonnant :
    Juste à titre d’exemple, la merveilleuse scène introductive, où à une époque où le politically correct n’existait pas encore, quelqu’un s’offre enfin le vrai luxe de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, et qu’il est désormais de bon ton de masquer sous un vernis démagogique totalement fallacieux :
    Magnifique, n’est-ce pas (mes collègues enseignants apprécieront, je pense) ?

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