L'INDEX DE TOUS LES FILMS COMMENTÉS :
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  • dimanche, mai 20, 2007

    FINDING NEMO (PIXAR)

    Qui est plus simplement baptisé en français Le Monde de Nemo, un film d’animation datant de 2003 !
    Et oui, c’est une première… Mais vu la qualité du produit, je n’ai pas pu résister, pour une fois. Le Monde de Nemo, c’est une histoire de poissons vraiment extraordinaire, comme d’ailleurs la plupart des productions des studios Pixar. Alors bien sûr, cela démarre tout en douceur, genre Desperate Housewifes :
    Mais hélas, et d’ailleurs très curieusement de la part des productions Disney, d’habitude très frileuses, cela continue d’une façon pas du tout politically correct avec la mort de la maman, que certes l’on ne voit pas réellement, mais que l’on ne peut ignorer. Du coup, le papa (Marin) devient un papa hyper-poule, tout occupé à surveiller et à contrôler la vie du seul survivant de ses 400 œufs, le fameux Nemo, au point de ne même pas faire confiance à la raie maîtresse d’école :
    Lorsque le drame survient : contre toute attente, le petit Nemo se voit capturé par un plongeur amateur de poissons exotiques :
    C’est dès lors le début d’une longue quête initiatique, où papa Marin va tout faire pour retrouver son fils unique, accompagné de Dory, une poisson bien sympa, mais hélas complètement amnésique, à qui il faut toujours tout rappeler en permanence :
    Quête assez savoureuse, au demeurant, où les deux poissons vont aller de surprise en surprise, à commencer par ces surprenants requins AAA, les mangeurs de poissons anonymes !
    Sans oublier au passage un petit hommage à Stanley Kubrick, avec cette citation de Shining :
    J’adore ce genre de films, en fait, comme Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton. Bien sûr, c’est censé être destiné à un public d’un âge entre 8 et 12 ans, a priori, mais au-delà de cela, il y a tout un tas de petits clins d’œil réservés aux parents, et ça, j’aime beaucoup, ce double niveau…
    Et pendant ce temps-là, where is Nemo ? Et bien, tout simplement dans l’aquarium d’un dentiste passionné de poissons, qui d’ailleurs le lui rendent bien - vu que depuis le temps qu’ils habitent là, ils sont à la longue devenus de vrais experts en la matière, tout comme leur pote pélican :
    Nemo qui va d’ailleurs changer de nom (Sushi !) au cours d’une cérémonie d’initiation assez rigolote :
    Durant tout ce temps, Marin et Dory continuent leur quête, confrontés aux animaux marins les plus étranges, qu’il s’agisse d’un poisson abyssal pêchant à la lanterne, des terrifiantes physalies, ou encore de la sympathique tortue servant de taxi (avec, comme par hasard, la voix française de Sami Naceri) :
    Petit interlude : à mon sens, la scène la plus désopilante du film, lorsque les pélicans, exaspérés par les mouettes, finissent par leur balancer le crabe, lequel crabe entreprend alors de les hypnotiser, avant de se barrer avec un gros "gloup", et là, je suis très désolé de ne pas pouvoir vous mettre le son, car c’est 50% de l’éclat de rire garanti :
    Evidemment, tout ceci finit bien, malgré la baleine, malgré Dhana, alias "la tueuse de poissons" (là encore, savoureuse citation de Psychose de Hitchcock), et malgré ces connes de mouettes, autre grand moment du film :
    Et tout le monde, finalement, va réussir à rejoindre l’océan :
    En résumé : un film pas innocent, basé sur des émotions réelles (la perte de la mère, la reconquête du fils), et globalement, je crois que ça marche plutôt très bien…
    Pour tous publics, en plus…
    Un grand bravo aux studios Pixar !

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    dimanche, mai 06, 2007

    SCARFACE (BRIAN DE PALMA)

    Un chef-d’œuvre absolu (1983) !
    Contrairement à la plupart des grands réalisateurs, souvent assez réguliers, Brian De Palma présente cette étrange particularité protéique d’être véritablement capable du pire (Obsession, Mission to Mars) ou du juste standard (Outrages, Mission Impossible) comme du meilleur (Carrie, Body Double), voire de l’ultra génial (Blow OutCarlito's Way). Et bien évidemment, Scarface ("le balafré") appartient sans la moindre discussion possible à cette dernière catégorie :
    S’il y avait une journée en particulier pour voir et revoir ce chef d’œuvre inaltérable, c’était bel et bien aujourd'hui même en ce dimanche 6 mai 2007, date de l’accession de Nicolas Sarkozy aux plus hautes fonctions de l’état ; et le film s’ouvre d’ailleurs sur l’image de l’un des pires dictateurs du monde (800 millions de $, tout de même, d'après le magazine Forbes) :
    Scarface est avant tout une fable sur la folie du pouvoir, et même, n’ayons pas peur des mots, une sorte de Richard III moderne tel que Shakespeare aurait pu l’écrire s’il avait vécu de nos jours...
    Une histoire de conquête et d’ambition sans limite, donc, qui va conduire le jeune réfugié cubain Tony Montana (Al Pacino) à se hisser aux plus hauts sommets de la hiérarchie mafieuse en faisant feu de tout bois, et ceci dès son premier meurtre, juste histoire d’obtenir en échange la fameuse Green Card :
    Certes, ce n’est guère au début que pour faire la plonge dans une gargote minable :
    Mais c’est en même temps pour Brian de Palma l’occasion d’installer l’un de ses nombreux jalons symboliques, qui reviendra de façon récurrente tout au long du film : l’image fallacieuse du paradis artificiel, tellement signifiante aux yeux de l’auteur qu’on la retrouvera même bien plus tard, avec une portée identique, dans le sublimissime l’Impasse (1993) – qui sera en quelque sorte une sorte de Scarface II (avec dix ans de maîtrise technique en plus).
    Premier test pour Tony Montana : faire ses preuves avec un gang de colombiens particulièrement retors, l’une des scènes mythiques du film (citée, entre autres, dans Tueurs Nés d’Oliver Stone, justement scénariste de ce même Scarface !), d’autant plus monstrueuse qu’on ne voit absolument rien, et que l’on imagine donc tout :
    À noter dans les seconds rôles qui vont très mal finir : Paul Murray Abraham et Robert Loggia, un acteur que David Lynch prend souvent plaisir à mentionner - l'ayant expérimenté lui-même lors d’un casting houleux – pour, je le cite, "son immense capacité naturelle à se mettre en colère" !
    Qu'est-ce qui va bien pouvoir déclencher chez Tony cette soif démesurée d'ambition et de pouvoir, sinon la plus humaine des convoitises, Elvira (la femme de son patron, la sculpturale et froide Michelle Pfeiffer) ?
    Scène extrêmement troublante, elle aussi gorgée de symbolique, au sens où sortant de cet étrange ascenseur phallique qu'elle a l'air d'habiter de l'intérieur, Elvira se dévoile d'emblée pour ce qu'elle est : une sorte de Diane/Lilith castratrice, dont la bouche ne s'ouvre que pour déverser son venin sur tous les protagonistes masculins du film (qui, il faut bien le dire, le méritent généralement bien).
    Éperdument amoureux dès le premier regard, Al Pacino n'aura dès lors de cesse de mettre tout en œuvre pour s'affranchir de cet ultime challenge, conquérir la nana du boss, même s'il lui faut pour cela se séparer de sa sublime voiture en vraie fausse peau de zèbre :
    Bourré de défauts comme tout un chacun, Tony a tout de même quelque chose qui le sauve, quelque part : son amour des enfants - façon de parler, bien sûr, puisque c'est cet amour, et même, au-delà de l'amour, ce respect qui causera finalement sa perte :
    Et voici le moment où tout le film bascule, environ à sa moitié, lorsque victime conjointement d'une tentative de chantage de la part des flics et d'une fusillade commandité par son boss, Tony Montana commence à péter les plombs pour de bon :
    Grand nettoyage par le vide : une fois de plus, l'engrenage de la lutte pour le pouvoir absolu est en marche, et ne reculera désormais plus devant aucun scrupule ni aucun sacrifice :
    Autre plan/raccourci totalement bluffant : ce moment magique où Tony vient, comme il dit, chercher son dû, une fois tous les prétendants éliminés, et qui dans sa froide violence figée, semble presque une citation consciente et assumée de La Belle et la Bête de Jean Cocteau (1946), la main du diable sur les draps immaculés de la belle :
    Ponctué de cette apparition magique au petit matin, dont Tony fera bientôt sa devise (c'est curieux, ça me rappelle vaguement quelque chose, ça, une émission de télé, peut-être ?) :
    Quoi qu'il en soit, chaque médaille a son revers. Quand le monde est à soi, on peut rapidement se retrouver à faire n'importe quoi... Et sans même en prendre conscience, Tony va bientôt très vite devenir esclave des deux aléas du pouvoir : la dépendance et la paranoïa :
    Au moins jusqu'à sa fictive arrestation - très provisoire - par le FBI, à l'occasion d'un autre plan bluffant du film, "l'œil de Caïn" (la caméra est dans l'horloge, et les mains levées ne le sont encore qu'à titre de décontraction, alors que toute la suite des événements se trouve ainsi mise en abîme, presque comme dans ces tableaux qu'on appelait autrefois Vanités) :
    D'où le chantage final avec ses amis des cartels colombiens : la liberté, oui, mais en échange d'un simple dynamitage de routine, que Tony se refusera à pratiquer (car au dernier moment, la cible s'entourera de façon tout à fait imprévue de sa femme et de ses deux filles), ce qui signera définitivement son arrêt de mort :
    C'est le début d'une lente mais certaine descente aux enfers, où non content d'avoir éliminé tous ses rivaux, il lui faudra encore - de même que dans Richard III - se débarrasser de ses meilleurs amis, et même de sa propre sœur, de plus en plus sous l'emprise d'une dépendance qu'il ne contrôle plus du tout :
    Le fameux point de non-retour, avec presque une citation textuelle de certaines des plus belles sculptures de Le Bernin :
    Encore Richard III : le roi déchu rencontre sa Némésis, assassiné lâchement par une figure tutélaire sans visage, narguant l'orgueilleux symbole : "The world is yours" :
    En résumé : un chef d'œuvre incomparable et sans une ride de la part du très virtuose Brian De Palma, qui confirmera encore ses qualités de technicien hors pair dans les fabuleux Blow Out (1981) et l'Impasse (1993), de nouveau avec Al Pacino. Ce faisant, il s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans l'histoire du cinéma, puisque non content de se voir souvent désigné comme l'héritier légitime du grand Alfred Hitchcock, il signe en fait avec ce Scarface une reprise du film original de Howard Hawks (1932)...
    Mais avant de reprendre le fil de mes disgressions sérieuses, marquons une petite pause avec la scène la plus désopilante du film, celle où Manny explique à Tony sa recette magique pour séduire les filles de Miami :
    Soyons de nouveau sérieux... Il y a bien sûr à ce film une infinité de morales possibles, mais pour ma part, j'en retiendrai trois principales. La première, bouddhiste, en quelque sorte :
    La seconde, glaçante, mais tellement vraie :
    Et la troisième, que je partage entièrement (peut-être bouddhiste, elle aussi, encore que ce soit assez proche du Carpe Diem des latins, si je puis dire) :
    Réponse dans les jours à venir - à moins que ce ne soit déjà dans les commentaires !
    Autres films du même réalisateur : Blow OutCarlito's Way

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