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  • dimanche, février 25, 2007

    ALIEN (RIDLEY SCOTT)

    La perfection absolue !
    Sans conteste, l’un des plus sublimes films fantastiques jamais réalisé de tous les temps (1979), peut-être même le plus grand, puisque 2001 : A Space Odyssey de Stanley Kubrick joue finalement sur un registre si particulier, tant formellement que philosophiquement, qu’il ne peut guère être comparé qu’à lui-même. Chose rare, une combinaison parfaite de quatre immenses talents (sans parler des acteurs, qui sont tous devenus fameux à la suite de ce film) : Dan O’Bannon pour le scénario, Ridley Scott à la réalisation, Jerry Goldsmith, le musicien, qui a livré pour l’occasion une fresque symphonique somptueuse aux accents de Scriabine, et bien sûr le très inquiétant Henri R. Giger, le fameux peintre et plasticien suisse, qui a non seulement conçu la créature, mais aussi les superbes décors du film :
    Rappelons brièvement l’histoire, à l’intention de ceux qui auraient réussi à passer au travers de ce chef-d’œuvre plus que trentenaire : réveillés de leur hyper sommeil lors de leur retour vers la terre par un signal d’origine indéterminée, les sept passagers d’un cargo spatial (du nom de Nostromo, en hommage à Joseph Conrad) se posent sur une planète inconnue, où ils découvrent un vaisseau spatial à l’abandon qui va leur réserver une très étrange surprise, le fameux "huitième passager" (le sous-titre du film), qu’ils auraient finalement bien mieux fait de laisser dormir où il était :
    L’une des caractéristique de ce film tout de même très éprouvant à la première vision, c’est que contrairement au suivant (Aliens), il tire toute son efficacité d’une mise en scène à l’ancienne extrêmement sobre, selon le principe bien connu que moins le spectateur en voit, plus son imagination travaille, et plus il stresse. Jamais, peut-être, la notion de timing n’aura été si diaboliquement et si précisément maniée, puisque non seulement les six ou sept interventions de l’Alien ne durent que quelques secondes à chaque fois, mais que l’on a toujours du mal à déterminer sa taille et son aspect réel.
    Quelques exemples : la mort de John Hurt, lors de la naissance, ou plutôt l’incubation de la chose (je ne résiste pas au plaisir de vous mettre en entier cette scène mythique) :
    La mort de Harry Dean Stanton :
    Celle de Tom Skerrit (pas plus d'une seconde chrono) :
    Celles de Veronica Cartwright et de Yaphet Koto :
    Sans oublier le toujours impeccable Ian Holm (observez bien son jeu extrêmement subtil, je ne peux hélas pas vous en dire plus sans ruiner une partie du suspense), et bien sûr la seule héroïne à avoir tourné dans les trois sequels, Sigourney Weaver, qui n’échappera pas elle non plus à une confrontation finale avec la bête :
    L’unique défaut de ce film parfait, c’est hélas le tout dernier plan de l’Alien, où malheureusement, le fond blanc laisse trop deviner son apparence d’être humain :
    Un passage très édifiant à ce sujet se trouve d’ailleurs dans l’un des bonus du DVD, c’est le montage initial, beaucoup plus long, de l’ultime scène avec Harry Dean Stanton, où quelques secondes de plus sur l’Alien suffisent à trahir son côté acteur costumé, et ruinent tout l’effet d’un seul coup. En cette époque privée d’images de synthèse, une grande partie de la crédibilité de ce genre de films reposait alors uniquement sur la qualité des maquettes, le talent des costumiers, et bien sûr l’art du directeur photo de savoir éclairer sans trop montrer, sans parler du montage, un élément crucial !
    Bref, un film géantissime, que l’on peut voir et revoir sans jamais se lasser, même en en connaissant tous les tenants et les aboutissants. Un film magique (le second, seulement, de Ridley Scott, entre Duellistes et Blade Runer, deux autres chefs-d’œuvre), qui sans même parler de l’aspect stressant extrêmement efficace, déroule une fresque graphique et musicale d’une sublime beauté durant près de deux heures, ce qui explique peut-être son immense succès et sa célébrité planétaire, inchangée depuis toutes ces années.
    J’ai toujours un peu de mal a utiliser l’expression "mon film préféré", mais en tout cas, si je ne devais en choisir que dix, il en ferait assurément partie.
    Question en suspens : il est clair que l’une des lectures symboliques du film peut aussi consister dans une allégorie de l’enfantement et de la famille, dans ce qu’elle peut avoir de plus négatif (transmission des tares, des maladies, des névroses). Je ne sais plus où j’ai lu ça, mais il n’est pas impossible que cet aspect inconscient des choses soit lui aussi responsable, pour une grande partie, de l’impact du film sur le public. Qu’en pensez-vous ?
    Et maintenant, découvrez les trois autres sequels dans les articles suivants : Aliens (James Cameron), Alien 3 (David Fincher), Alien, la Résurrection (Jean-Pierre Jeunet), et même, en prime, l'assez calamiteux Alien Versus Predator (Paul W. S. Anderson).

    Et surtout, si vous n'avez rien d'autre à faire, n'hésitez pas à vous rendre sur Alien : le Retour, un article que j'ai écrit plus de dix ans plus tard, trois cents fois après avoir vu le film,  et entièrement consacré à ses éventuels défauts - inutile de le préciser, très rares !
    Autres films du même réalisateur : Blade RunnerBlack RainThelma et Louise

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    samedi, février 24, 2007

    ALIENS (JAMES CAMERON)

    Second Opus de la série...
    Réalisé 7 ans plus tard (1986) par le très talentueux James Cameron (TerminatorTerminator 2Abyss, Titanic, Avatar), Aliens prend exactement le contrepied du premier, ce qui après tout n'était peut-être pas si mal pour une première suite.
    Fi, donc, cette fois, de toute sobriété : et vu que l'on rappelle ce coup-ci in extremis Ripley (Sigourney Weaver) pour une dernière mission (partir avec un groupe de militaires armés jusqu'aux dents explorer la précédente planète LV4-26, afin de savoir pourquoi les colons qui y sont installés ont cessé toute communication), il y aura bien sûr du feu, des explosions, d'énormes vaisseaux, et évidemment une bonne cinquantaine d'Aliens, en lieu et place de l'exemplaire unique du premier film :
    Il y a un plan que je trouve personnellement toujours magnifique dans ce film, c'est celui où James Cameron cadre en gros plan la main de Sigourney en train de fumer, de telle façon qu'elle ait presque l'aspect d'un Alien... Il fallait y penser !
    Ainsi que ces deux autres, très impressionnants dans le contexte du film :
    Grande nouveauté de ce nouvel Opus, si l'on peut dire (peut-être même ceci faisait-il partie du cahier des charges ?) : la mère - ou bien plutôt la reine -, à l'origine de ces si intéressantes créatures :
    Sinon que Sigourney, pas très sympa avec les œufs en question, va tout de même bien se faire allumer par la mother en question. Et quand maman est très en colère sur une station orbitale en train de s'écrouler de tous les côtés, on peut dire que ça craint, en résumé :
    Point commun avec le premier épisode : tout le monde se croit bien sûr sain et sauf une fois parvenu sur l'ultime navette, à tort, bien évidemment : 
    Cette ultime scène à ne jamais voir en VF, ne serait-ce que pour l'inoubliable réplique finale de Bishop (Lance Henriksen) : "Not bad, for an human !", où le "H" de "human" est aspiré d'une façon inimitable dans notre langue. Bien sûr, on est loin de la finesse, de la subtilité, et de l'originalité de l'Opus fondateur...
    Mais globalement, ça marche plutôt très bien, et quelque part, c'est même ce qui fait toute l'originalité de la série : la très bonne idée de la FOX d'avoir confié chaque film à un réalisateur différent (et pas des petites pointures, à chaque fois), de sorte que le thème, finalement plutôt mince et assez peu expansible du scénario initial, va se trouver complètement magnifié et transfiguré par la vision très personnelle des différents réalisateurs qui vont s'y attaquer.
    Possibilité de variété, ou risque de dispersion : difficile de naviguer entre ces deux options. Mais dans le cas d'Alien, ça a plutôt bien fonctionné, et surtout dans le cas d'Alien 3, le plus proche de l'original, et le plus intéressant...
    Autres films du même réalisateur : TerminatorAbyssTerminator 2 : Le Jugement dernierTrue Lies

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    vendredi, février 23, 2007

    ALIEN 3 (DAVID FINCHER)

    Sorti en 1992...
    Soit 6 ans après Aliens et 13 ans après le tout premier, ce troisième Opus de la série - à mon humble avis le meilleur des quatre sequels - devait marquer l'entrée dans la cour des grands d'un réalisateur promu à un très bon avenir, David Fincher (Seven, The Game, Fight Club & Panic Room), dont ce fut le premier film.
    De même que les futurs films du réalisateur, celui-ci ne fait pas exception à la règle et se déroule dans une atmosphère de huis-clos absolument oppressante, tellement qu'au cinéma, je me souviens qu'environ un dixième de la salle se vidait après cette scène d'autopsie relativement insoutenable (encore une fois, selon la technique du premier Alien, traumatisante parce que l'on n'y voit presque rien, que la bande son d'Elliot Goldenthal y est plutôt monstrueuse, et que l'on y suppose donc presque tout) :
    Contrairement aux deux précédents films, la gamme chromatique est nettement plus accentuée sur les couleurs chaudes que sur les froides, ce qui fait agréablement diversion (à noter, cette fois-ci, la présence de l'excellent acteur anglais Charles Dance) :
    Sur le plan de l'argument, ce troisième volet s'avère en outre le plus proche de l'original, puisque contrairement aux débauches de James Cameron, il n'y a de nouveau ici qu'un seul Alien (mais selon les mots de Ripley, "qui bouge cette fois différemment"), et pour cause, vu qu'il a accompli toute sa gestation dans un chien, et non pas à l'intérieur d'un être humain, comme précédemment :
    Ripley (toujours Sigourney Weaver), crashée par miracle au début du film, arrive seule sur une planète un peu particulière, puisqu'il s'agit d'un gigantesque pénitencier un peu oublié de tout le monde. Porteuse sans le savoir d'un embryon de reine, elle ne commencera à s'en douter que lorsque le monstre, après l'avoir longuement reniflée de tous les côtés, se refusera à l'attaquer :
    À noter que cet Alien 3 est le premier de la série à utiliser un mélange d'animatronics et d'images de synthèse (ce qui, à l'époque, n'était pas encore forcément plus réaliste, pour des questions de patines un peu trop lisses, et de mouvements encore pas tout à fait naturels) :
    Le film se termine par un chef-d'œuvre de réalisation, une sorte de course poursuite hallucinante à travers les corridors sans fin du pénitencier, qui démontre déjà la maîtrise époustouflante du jeune réalisateur :
    Je n'ai trouvé pour l'heure que cette vidéo un peu courte - mais qui est par contre en français :
    Pour conclure avec le suicide de Ripley (légèrement inspiré, tout de même, par celui d'Arnold Schwarzenegger dans Terminator 2, et pour les mêmes raisons, qui plus est), préférant mettre fin à ses jours plutôt que de livrer sa reine aux scientifiques venus la récupérer :
    Par quel miracle Sigourney Weaver va-t-elle bien pouvoir se retrouver à l'affiche d'Alien : la Résurrection ? C'est que vous apprendrez, bientôt, dans l'article suivant !
    Une dernière anecdote sur le thème : "comment se faire du blé facilement" ? Simple : il suffit 1) d'être une actrice connue 2) de refuser obstinément de se raser le crâne sous peine d'abandon du projet 3) jusqu'à ce que - tout a un prix - les producteurs craquent et rajoute un petit million de dollars à l'enveloppe pour faire passer la pilule !
    Autres films du même réalisateur : SevenPanic Room

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    jeudi, février 22, 2007

    ALIEN : RESURRECTION (JEAN-PIERRE JEUNET)

    Bon. Après un tel chef-d'oeuvre fondateur et deux Opus magistraux, chacun à leur manière, il fallait bien s'attendre un jour ou l'autre à être un tout petit peu déçu, à force de tirer sur la corde (1997).
    Normal, dirais-je, s'agissant pour la première fois d'un auteur français, qui nous avait pourtant habitué à de bien meilleures choses avec La Cité des Enfants Perdus, Delicatessen, et surtout son premier moyen métrage extraordinaire, Le Bunker de la dernière Rafale.
    Donc, grande question à la suite du précédent article : comment Sigourney Weaver, suicidée à la fin du Alien III, peut-elle bien se retrouver encore une fois à l'affiche de ce quatrième volet ?
    Ultra-simple, en fait : il suffisait de faire un tour à l'infirmerie du précédent film, de récupérer quelques ongles et cheveux de la belle, l'enfance de l'art pour reconstituer par clonage (après sept tentatives infructueuses, tout de même) à la fois Helen Ripley et la reine qu'elle portait en elle :
    Casting impeccable : Brad Dourif, Ron Perlman, Winona Ryder, plus l'ami de toujours Dominique Pinon, ainsi que le français Pitof à la tête des effets spéciaux, exilé huit mois à la Silicon Valley rien que pour ce film (et d'ailleurs, à ce niveau, le film est inattaquable) :
    Pour moi, les deux scènes les plus magnifiques de ce film sont les suivantes : la première, lorsque Ripley (dont le bras est tatoué d'un numéro 8) découvre le laboratoire où tous ses sept clones précédents ont été très mal conçus, et finit par péter un câble avec son lance-flammes :
    Et la seconde, qui s'enchaîne de façon magistrale, celle de la fuite sous-marine, somptueuse (bien que deux des acteurs ayant failli se noyer lors du tournage, il a finalement fallu recourir aux images de synthèse beaucoup plus que prévu) :
    Et hormis cela : bof, en résumé... Un scénario ultra prévisible, une pléthore d'Aliens filmés trop longtemps et en trop gros plan pour être vraiment crédibles, comme chez Cameron (mais en moins bien), et un nombre infini de répliques blockbuster téléphonées genre : "I'll be back", sans parler, par moment, d'une volonté de second degré assez rigolote, qui eut sans doute pu marcher, encore une fois, sans avoir eu l'ambition de jouer sur les deux tableaux.
    Mais le vraiment pire du pire, dans ce film (en admettant qu'il tienne tout de même assez bien la route durant les trois premiers quarts), c'est la créature lamentable et grotesque de la fin, le fameux Alien qui a tout de même en lui quelque chose d'humain :
    Non seulement la nouvelle créature ainsi ajoutée au bestiaire s'avère totalement risible, inutile et dépourvue de la moindre crédibilité. Mais en outre, elle ne répond même pas à une exigence logique minimale du scénario, à savoir : puisque que Ripley, même à moitié Alien sur les bords, conserve toujours son apparence physique de Sigourney Weaver, il eut semblé logique qu'à l'inverse, l'Alien mi-humain ait lui aussi conservé son apparence d'Alien, n'est-ce pas ?
    En tout cas, cela aurait rendu la fin du film beaucoup moins ridicule et consternante (cela m'étonne même que les gens crédités, aux USA, d'analystes du scénario, et grassement payés pour cela, n'aient pas pointé d'emblée ce bug fondamental)... Néanmoins, vous avez un assez bon trailer, tout de même :
    Enfin bon, comme d'habitude, on en revient au défaut typique des films français : ça a beau ne démarrer pas trop mal, neuf fois sur dix, la fin se barre complètement, ça doit être un truc endémique, je ne sais pas (Nikita, Le fabuleux Destin d'Amélie Poulain, et tant d'autres, hélas)...

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    mercredi, février 21, 2007

    AVP (PAUL ANDERSON)

    Bon, triste point de vue...
    On croyait avoir touché le fond avec la dernière sequel Alien : la Résurrection, mais c'était sans compter avec AVP (2004), autrement dit Alien Versus Predator, l'occasion ultra-commerciale de se faire du blé en confrontant pour la première fois à l'écran les deux monstres les plus populaires du cinéma américain.
    Il est à noter que cet AVP ne constitue nullement le Alien V prévu de longue date (dont Sigourney Weaver aurait due être à la fois l'actrice principale et la réalisatrice, et en même temps, le premier épisode où l'Alien réussissait véritablement à débarquer sur terre pour de bon, avec les ravages que l'on imagine !)…
    Bon, a priori, ça pouvait sembler alléchant ; après tout, les fans d'Alien sont souvent aussi des fans de Predator, alors pourquoi ne pas rapprocher les deux ?
    À la rigueur, ce postulat de départ déjà pas trop facile à faire fonctionner aurait pu, peut-être, marcher avec un vrai génie du cinéma ; mais certainement pas avec un tâcheron tel que Paul Anderson (Mortal Kombat, Event Horizon, à ne pas confondre avec le vrai cinéaste Paul Thomas Anderson, l'auteur du merveilleux Magnolia).
    Il y pourtant de très bonnes trouvailles - surtout graphiques - dans ce film, à commencer par le plan du satellite initial, filmé de telle façon qu'il ressemble en tout points à la figure de la reine :
    Ainsi que lors de ce plan, plus proche de l'œuvre de Giger qu'aucun film de la série ne l'a jamais été (car dans l'optique de Giger, il y a avait initialement une vraie civilisation des Aliens, avec des sortes de pyramides et une forme d'écriture) :
    Sans parler de quelques images de synthèse superbement réussies :
    Mais bon. Comme chacun sait, cela ne suffit pas à faire un film - même s'il faut bien admettre que dans ce cas précis, les effets spéciaux soient particulièrement bien soignés et réussis...
    Bref. En attendant le fameux et mythique Alien V (qui ne verra sans doute jamais le jour), il vaut mieux laisser de côté cette suite plutôt assez lamentable, pour se recentrer sur les trois premiers épisodes de la saga, de très loin les meilleurs !

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