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  • dimanche, août 02, 2015

    THE VILLAGE (M. NIGHT SHYAMALAN)

    Film très apprécié (sorti en 2004), n'est-ce pas ?
    Néanmoins, même d'après la pochette du DVD, l'histoire est censée se passer en 1897 :
    Ce qui va se révéler totalement faux, bien sûr... Adoncques, attention si vous n'avez jamais vu ce film, je suis absolument obligé d'en parler en tant que spoiler :
    Double thème révélé dès le début : d'une part, la vie en communauté dans un village datant du siècle dernier... Sans électricité, sans voiture, sans téléphone (et même sans Internet !), mais avec beaucoup de confiance mutuelle, ainsi qu'une très forte croyance religieuse :
    D'autre part, l'interdiction absolue de tolérer la couleur rouge :
    Couleur censée attirer une étrange créature hostile au village :
    Bonne raison pour laquelle il est très fortement déconseillé de traverser la forêt afin d'atteindre une soi-disant plus grande ville, ce qui contribue également à l'union de la communauté :
    De même que dans le film Affliction, les couleurs jouent donc un rôle très important dans la structure de ce film, à commencer par le rouge interdit, bien sûr, les très appréciés bleu et vert de la nature, le marron et le blanc de la plupart des vêtements, et bien sûr le jaune, considéré la plupart du temps comme un outil de protection :
    Notamment la nuit, où le village est volontairement encerclé de flammes et de drapeaux jaunes :
    Ce qui n'empêche pas toujours ces très mauvaises influences, même si elles ne s'attaquent pas directement à l'homme :
    Seconde histoire, liée et parallèle : celle de l'amour de la jeune fille aveugle du village, Ivy Walker (Bryce Dallas Howard) envers le jeune homme engagé, près à combattre toutes les contraintes, Lucius Hunt (Joaquin Phoenix, dont la mère Alice est jouée par la très fameuse Sigourney Weaver :
    En contrepartie avec la passion réciproque d'un jeune homme quelque peu déjanté, Noah Percy (Adrien Brody), plutôt difficile à gérer, malgré la clémence des bêtes envers lui :
    Un aspect, donc, en résumé très important du film... Le fait que quatre visions différentes de la vie s'y présentent simultanément : la première, liée aux habitudes communes, générales et habituelles ; la seconde, démontrant que de ne pas voir réellement certaines choses permet d'en voir d'autres bien plus précisément ; la troisième, liée au courage de l'opposition et de la recherche permanente d'une solution originale ; la quatrième, associée au fait qu'une certaine forme de folie peut en revanche s'associer avec certains points positifs (ce qui, je vous rassure, ne va pas durer bien longtemps) !
    Au bout d'un bon tiers du film, une soirée commence en effet à se montrer relativement menaçante :
    Avec une brève apparition de la fameuse créature rouge (difficile de s'en rendre compte avec de simples images fixes, mais au niveau du montage, ceci se révèle assez flippant, en réalité) :
    Créature dont la terrible marque va se deviner sur toutes les maisons dès le lendemain :
    En tant que musicien, disons que ce film me touche beaucoup, car basé sur la forme de la plupart des symphonies romantiques, qui à la suite d'un premier mouvement assez complexe visant à faire s'opposer entre eux deux ou trois thèmes principaux (Beethoven), voire quatre (Brahms), voire cinq, six ou sept (Bruckner, Mahler), marquent subitement une sorte de pause à l'aide d'un mouvement lent nettement plus positif et harmonieux, comme ici la très jolie scène du mariage (celui de la sœur de Ivy Walker) :
    Malheureusement suivie de ce que l'on pourrait peut-être nommer un vilain Scherzo, Lucius Hunt se retrouvant poignardé plusieurs fois par le grand malade Noah Percy (qui néanmoins n'aura pas réussi à le tuer complètement) :
    Et c'est là le moment précis où le film révèle en fait une grande partie de la réalité, lorsque le père de Ivy Walker (l'excellent acteur William Hurt) assume le fait de lui enseigner à quel point ces créatures monstrueuses sont en fait complètement bidons et artificielles, en l'occurrence totalement créées par lui pour protéger le village :
    Ceci juste avant de la laisser partir vers la "vraie" grande ville, celle du vingtième siècle qu'il est l'un des seuls à connaître très bien, tâche dont elle va en fin de compte finir par se charger toute seule, vu la très grande peur de ses deux associés (qui vont se dépêcher de l'abandonner au bout d'un petit quart d'heure de terreur) :
    Le film revient alors vers le très étrange et très révélateur moment du passé, celui où le père de Ivy Walker lui fait découvrir à l'intérieur d'un lieu désaffecté l'étrange costume du faux prédateur :
    Immédiatement suivi par de sublimes scènes en pleine nature, où non seulement Ivy Walker va s'affronter avec une très imprévue créature de ce genre, mais où du coup toutes les couleurs - celles de la nature, celle de la bête, et celle de la protection - vont s'affronter simultanément lors de cette scène mythique, que je trouve absolument géniale (et toujours très flippante, même après avoir vu le film une dizaine de fois, car le montage et les couleurs en sont grandioses, je pense) :
    Mais fort heureusement, Ivy Walker va finir par mettre finalement toutes les chances de son côté :
    Fin du film : tandis que son père n'arrêtera pas de fouiller dans sa boîte de photos (concernant d'horribles meurtres s'étant produit dans de grandes villes américaines du vingtième siècle), tentant de justifier sa volonté subite d'avoir créé d'un seul coup un "faux" village du XIXème isolé de tout, recréant la communauté entre gens, et isolé de toutes les proches villes par l'invention de faux prédateurs interdisant la traversée de la forêt :
    Ivy Walker parviendra finalement à son but (également souhaité par son père, du reste), arriver à notre époque à la recherche de quelques modernes médicaments susceptibles - peut-être - de guérir Lucius Hunt :
    Ce que par miracle, elle parviendra fort bien à faire - avec, du coup, une fin du film extrêmement réconfortante et positive :
    Deux ultimes précisions : primo, sauriez-vous qui pourrait-on deviner, reflété dans le frigidaire des médicaments ? Mais oui : comme dans tous les films de Alfred Hitchcock, il s'agit de l'unique caméo du réalisateur M. Night Shyamalan, ce qu'il fait systématiquement dans tous ses films !
    Secundo : je trouve la musique absolument géante et planante, due au fameux James Newton Howard, et interprétée par l'ultra douée violoniste Hilary Hahn (au demeurant, assez ressemblante à l'actrice Brice Dallas Howard). 
    Bon, désolé, j'en ai peut-être révélé un peu trop, là, sur ce coup... Mais j'espère que ce film vous plaira tout autant qu'à moi (curieusement, j'ai adoré tous ses précédents, mais je n'ai pas du tout aimé le suivant, La Jeune Fille de l'Eau, qui m'a énormément déçu)…

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