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  • lundi, décembre 31, 2018

    HAPPY NEW YEAR !

    Et oui, très bonne année, à vous aussi !
    Vu que j'ai déjà suffisamment parlé de moi dans LES MONTAGNES DU MONDE, et que bien sûr je ne vais pas recommencer aussi vite avec La Mort aux Trousses de Alfred Hitchcock, je vous laisse - de même qu'à moi - le soin de désigner mes seize films préférés (oui, je sais, j'aurais pu en prendre au moins le double, mais bon), avec pour seul indice une photo…
    Allez, je commence  par le numéro un (le plus ancien) :
    01) Daté de 1971, il s'agit de Point Limite Zéro, un film très célèbre de Richard C.Sarafian, un film qui joue assez peu sur des acteurs très connus, mais met en place une voiture ultra célèbre, la fameuse Dodge Challenger blanche, qui a tellement plu à Tarentino qu'il l'a reprise dans Boulevard de la Mort
    02) Daté de 1979, il y a très peu de chances que vous ne le connaissiez pas… Je l'ai déjà vu, au bas mot, 400 fois, et il s'agit bien sûr du fameux Alien de Ridley Scott, joué, entre autres, par Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Ian Holm, John Hurt…
    03) Daté de 1983, ce film de David Cronenberg, Dead Zone, est l'un de mes préférés de tous, dont je possède presque l'intégralité (toute canadienne, cela va sans dire)…  Dans ce film assez magique joue le fameux Christopher Walken, mais aussi son opposition absolue, Martin Sheen…
    04) Daté également de 1983, vous aurez sans doute tous reconnu Scarface de Brian De Palma, film de presque trois heures célébrissime entre tous, et qui met notamment en scène Al Pacino, Michelle Pfeiffer, et la très belle Mary Elizabeth Mastrantonio, dont j'ai très récemment parlée dans un article au sujet d'Abyss, du fameux James Cameron…
    05) Un peu plus tard, en 1984, le sublime Amadeus de Milos Forman, l'un des très rares films réussis autour de la musique classique (qui bénéficiera, du reste, un an après, du très fameux Oscar)…  En plus, avec très peu d'inventions vis-à-vis de la vie des deux musiciens en pleine rupture, Mozart et Salieri, en l'occurrence avec Tom Hulce et F. Murray Abraham, qui se révèlent tous deux absolument géniaux !
    06) En 1990, cette fois-ci, et digne de la Palme d'Or de Cannes, Sailor et lula de David Lynch, un réalisateur très doué par moments, mais qui, hélas, a depuis son tout dernier film renoncé au tournage… En tous cas, celui-ci est absolument génial de tous les côtés, que ce soit par son histoire, sa lumière, sa musique de Richard Strauss, et le jeu de Nicolas Cage, Laura Dern, et l'incontournable  Willem Dafoe…
    07) Quatre ans plus tard (soit en 1994), un réalisateur fort différent, Quentin Tarantino, remporta également la Palme d'Or de Cannes, grâce au mythique Pulp Fiction… C'était seulement son deuxième film, et déjà, il menait du bout des doigts un mélange d'acteurs fabuleux, John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Harvey Keitel…
    08) Cette fois-ci, ce sont trois films qui sont sortis en 1995, et malheureusement, aucun n'a remporté la Palme d'Or de Cannes,… Enfin bon, peu importe, il s'agit de l'un des très nombreux chefs d'œuvre de Martin Scorcèse, Casino, notamment grâce à Robert De Niro, Joe Pesci, et Sharon Stone…
    09) Second concurrent, également très bon, Michael Mann, auteur entre autres de ce fameux Heat, l'une des rares œuvres à faire s'affronter Robert De Niro et Al Pacino, Le Bon, la Brute et le Truand… Même si "la brute" se révèle tout à fait autrement, le premier joue "le truand", le second "le bon", et à la suite de tout cela, une foule de très bons acteurs, parmi lesquels je citerai simplement Val Kilmer, Tom Sizemore, Diane Verona, et dans l'un de ses premiers rôles, la mythique Natalie Portman !
    10) Et dernier, mais non des moindres, le très connu David Fincher, lui aussi sorti en 1995, sous le fameux titre Seven, un film qui n'en finit pas, non seulement grâce à la perfection de son photographe, mais aussi dû aux qualités de ses quatre acteurs, Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow… Et je ne peux pas vous dire le nom du quatrième, non seulement parce qu'il contribue nettement au titre de l'œuvre ("Les Sept Péchés Capitaux"), mais aussi parce qu'il n'apparait pas dans le générique au début du film , d'une façon très soignée !
    11) Pardon, j'aurais mieux fait de dire quatre films… Parce que ce fut bien le cas de L'armée des douze singes, dû, suite à Brazil, à Terry Gilliam… Qui est très curieusement  capable de faire de très bons comme de très mauvais films, mais qui fort heureusement, s'en est très bien sorti en 1995, en partie parce que la version originale de ce film est due à Chris Marker, c'est à dire, bien française… Bien sûr, cela tient aussi beaucoup à l'image, à la musique d'Astor Piazzolla, et aussi aux deux acteurs formidables, Brad Pitt et Bruce Willis, sans vouloir parler de la très belle Madeleine Stowe…
    12) Voilà, cette fois, j'en ai terminé avec 1995, pour sauter en 1997, date à laquelle fut de nouveau promu à la Palme d'Or de Cannes le très connu Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, inspirée de la célèbre nouvelle Au Cœur des Ténèbres de Joseph Conrad, qui date pour sa part de 1899 ! Bon, je n'aime généralement pas beaucoup Coppola, mais là, j'en suis resté le cul par terre, d'autant que je possède la version moderne, rebaptisée Apocalypse Now Redux… En tous cas, ça reste une histoire extraordinaire, et malgré les 194 minutes que cela dure, on ne s'ennuie pas une seconde ! En grande partie dû au décor, au sens de ce voyage a priori insensé, mais aussi à ses merveilleux acteurs, tout d'abord Martin Sheen, Marlon Brando, juste suivis par Robert Duvall, Denis Hopper, et aussi de Laurence Fishburne, dont c'était le tout premier rôle (il n'avait même pas les 18 ans réglementaires)...
    13) Toujours en 1997, titulaire non pas de la Palme d'Or de Cannes, mais de 11 Oscars, le très connu Titanic de James Cameron, qui non seulement n'a quasiment jamais réalisé de films moyens, mais a décroché cette fois-ci un grand nombre de records, non seulement de durée (plus de trois heures, comme le précédent), mais aussi du second meilleur film de son époque, devant lequel passe seulement Avatar, également de James Cameron ! Il faut dire que tout est parfait dans ce film, que l'on passe de la musique au décor (raison pour laquelle j'ai mis cette photo plutôt que l'autre, très connue), sans oublier le jeu des acteurs, qu'il s'agisse de Leonardo DiCaprio, de Kate Winslet, ou encore de Bill Paxton, Billy Zane, ou Kathy Bates…
    14) Cette fois-ci en 1999, hélas l'année même de la mort du plus grand réalisateur du cinéma, Stanley Kubrick, qui n'a jamais tourné - à l'exception, peut-être, de Spartacus - un seul film qu'on ne pourrait pas qualifier de chef d'œuvre, avec bien sûr celui-ci comme le point d'orgue de toute sa carrière, Eyes wide shut, basé sur la traumnovelle d'Arthur Schnitzler… C'est grandiose, tout simplement, non seulement grâce aux couleurs, liées chacune à un état d'esprit bien particulier, à cause de la durée du film (2h40), en vertu de sa célèbre musique (dont je mentionnerai seulement Nuages Gris de Franz Liszt, parce que je l'ai moi-même jouée), et aussi à la prouesse des acteurs, bien sûr Sydney Pollack, mais surtout Tom Cruise et Nicole Kidman, qui ont passé des jours - non, pardon, je me trompe, des semaines - à tourner la même scène… Mais avec le résultat que l'on connait, et dont l'on ne pourra plus jamais se passer !
    15) Voilà, j'ai presque fini… Lors de 2002 sortit cet excellent film Arrête-moi si tu peux, dû à cet autre pur génie du cinéma, Steven Spielberg, qui lui non plus n'a quasiment fait aucune erreur de sa vie (exception faite de La Guerre des Mondes), passant du très drôle au très triste sans le moindre heur, et souvent mélangeant les deux avec un charisme difficilement trouvable ailleurs… Bon, il y a toujours le très célèbre musicien John Williams, le non moins connu photographe Janusz Kaminski, et bien sûr, il s'agit d'une histoire totalement vraie, celle de Frank Abagnale, qui fut tour à tour en tant qu'adolescent enseignant, pilote,  avocat et médecin, bref, j'en passe et des meilleures… Ce film est très bien servi par des acteurs mythiques, Christopher Walken, Nathalie Baye, Martin Sheen, et bien sûr par ces deux géants que sont, d'un côté, Tom Hanks, et de l'autre, Leonardo DiCaprio !
    16) Enfin, et pour être de nouveau assez triste, un magistral film de Clint Eastwood, un auteur lui aussi totalement génial, qui se trouve aussi avoir été un excellent acteur, et même, de temps à autre, musicien, comme pour ce film Million Dollar Baby, sorti en 2004, et digne en 2005 de l'Oscar Américain du meilleur film ! De la même façon que les deux auteurs précédents, Clint Eastwood - en bon gémeaux qu'il est - sait aussi bien faire rire à pleine dents que pleurer à chaudes larmes, et avec plus de trente-cinq films à son actif, on ne peut que lui rendre hommage (même si, hélas, il a très récemment voté républicain au lieu de rester, comme il l'était d'ailleurs dans la ville de Carmel, démocrate)… Je ne vous raconte pas ce dont parle ce film, c'est trop évident, de toute façon, mais disons juste qu'on ne peut que féliciter Clint Eastwood, Morgan Freeman, et bien sûr la très particulière - mais aussi très belle - Hilary Swank…

    Voilà, j'en ai donc terminé avec seize de mes films préférés, qui sont pratiquement tous américains, exception faite de Dead Zone (Canada) et d'Amadeus (Tchécoslovaquie)… Il y a bien sûr d'autres pays que j'adore, à commencer par chez nous (Les Tontons Flingueurs, La Cité de la Peur), pour passer ensuite à la Chine (Adieu ma Concubine), à l'Italie (La Dolce Vita, Huit et Demi), au Japon (Ran, Zatoichi), au Mexique (21 Grammes, Sin City), en Nouvelle Zélande (La Leçon de Piano), et même en Serbie (Underground)… Très certainement, j'en oublie !
    En tous cas, très bonne année à vous aussi, en compensation avec l'annonce que j'ai également passée ici, et donnez-moi votre avis soit sur l'un des seize films que j'ai mentionné, soit sur l'un de ceux que vous jugez, de votre côté, digne de ce titre...

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    jeudi, décembre 27, 2018

    NORTH BY NORTHWEST (ALFRED HITCHCOCK)

    Ou encore, La Mort aux trousses (1959)...
    Juste ce soir sur ARTE, à voir bien sûr, de préférence en VO :
    Bien sûr, loin de moi l'idée de vous livrer ici un résumé, un synopsis, ou encore une critique de ce film mythique, vu que tout le monde le connaît absolument par cœur, étant donné que toutes chaînes confondues, il doit passer régulièrement 3 ou 4 fois par an depuis des décennies...
    Non. Je voulais plutôt en profiter pour illustrer cette phrase d'Alfred Hitchcock (Le Monde, 1955) : "Je ne veux pas que l'intrigue suive la technique. J'adapte la technique à l'intrigue. Un bel angle de prise de vues peut causer un effet qui satisfait le chef-opérateur, ou même le metteur en scène. Mais la question est de savoir si, dramatiquement, ce plan est la meilleure façon de raconter l'histoire" (sentence que pas mal de réalisateurs actuels feraient bien de méditer, au demeurant)… 
    Et ce soir, à la lumière du maître, j'ai remarqué dans North by Northwest nombre de petits détails qui ne m'avaient jamais vraiment frappé, et que je tenais à vous faire partager, à commencer par ce très énigmatique générique tout en lignes animées :
    Qui finit par déboucher sur ceci, le bâtiment de l'UNESCO, le moment-clef du film, à partir duquel Cary Grant, jusqu'alors considéré au pire comme un simple alcoolique ou un affabulateur, va d'un seul coup se retrouver propulsé au rang de meurtrier recherché par toutes les polices :
    Comme tout le monde le sait, ce film s'articule autour de trois thèmes majeurs : 1) l'innocence (et l'amour impossible) 2) la raison d'état, contre laquelle même la police s'avère impuissante 3) le monde du secret et de l'espionnage. Autant de raisons d'admirer, à l'aide de deux seuls plans "muets", cette parfaite mise en abyme du film dans son ensemble, dès le tout début, Cary Grant embouti par la police, elle-même emboutie par une voiture non-identifiée, tandis qu'une voiture encore plus mystérieuse se dissout dans le noir le plus complet :
    Brillantissime, n'est-ce pas ? De même que ce plan très audacieux, où l'on voit Cary Grant fuir l'UNESCO suite au meurtre dont il est supposé être l'auteur, et qui à mon sens est la plus parfaite illustration des propos d'Alfred Hitchcock cités au début de cet article, autrement dit un plan absolument sans la moindre gratuité, qui laisse par son seul cadrage deviner l'immense pression étatique face à un homme isolé (mais oui, Cary Grant est la minuscule tache noire en train de se ruer vers la station de taxis, cliquez pour agrandir !) :
    Bon. Je pense qu'il est inutile de revenir sur la scène suivante, tellement mythique qu'elle a été maintes fois parodiée ou citée, notamment dans le fameux Arizona Dream d'Emir Kusturica, ainsi que dans l'atroce final de Seven, de David Fincher :
    Quelques gouttes d'angoisse distillées dans le silence le plus total, avec des cadrages à couper au couteau, la grande classe, quoi…
    D'après ses propres dires, Hitchcock aurait ici essayé de prendre le contrepied absolu des scènes typiques d'attaques de gangsters, qui à l'époque se passaient toujours dans le noir, dans des usines désaffectées, avec une bande-son apocalyptique... D'où cette agression en plein désert, filmée en plein soleil, et sans la moindre musique :
    Mais l'un de mes amis avait une autre théorie, tout aussi valable, je trouve, selon laquelle Hitchcock aurait eu cette idée de génie comme une véritable inspiration, la fameuse explication logique ne venant en réalité qu'à posteriori :
    Tel que je connais le monde de la musique, je dirais que les deux hypothèses sont possibles. Il y a certes d'un côté les artistes qui composent très rapidement (Mozart, Schubert, Schumann, entre autres), au point de ne parfois même plus se souvenir de ce qu'ils avaient écrit auparavant, et de l'autre, les laborieux, qui sans cesse sur leur métier remettent leur ouvrage (Beethoven, Bruckner, etc.)... Et alors ? La seule chose importante, c'est ce qu'il veulent donner à entendre, ou à voir - en tant qu'œuvre achevée - vis-à-vis du public, et il n'y a que ceci qui devrait nous intéresser !
    Bref ! Revenons à nos moutons avec cet autre plan ultra-symbolique de la fameuse raison d'état, l'innocent Cary Grant et le chef même des services secrets tous deux écrasés par encore plus forts qu'eux deux :
    Ainsi que cet autre plan magique, où la forêt de pins semble véritablement une métaphore de tous les obstacles qui empêchent Cary Grant et Eva Marie Saint de s'aimer librement :
    Encore plus fort, vers la fin du film, lorsque James Mason commence à comprendre la traîtrise de sa maîtresse Eva Marie Saint, un mouvement de caméra proprement hallucinant qui correspond exactement aux paroles (je ne sais pas comment il a pu faire ça, une sorte de grue circulaire, peut-être ?) :
    Bien sûr, tout le monde connaît la sublime fin sur le Mont Rushmore par cœur ! Mais encore une fois, la façon dont sont cadrés les tout petits personnages face aux très grands présidents des États-Unis, est à elle seule une magnifique illustration de la théorie du maître citée en début de site, selon laquelle aucun plan ne doit être fait à la légère :
    Bon. Juste pour la route, petit rappel des deux ellipses finales, tellement célèbres qu'elles doivent être enseignées dans toutes les écoles de cinéma du monde... La première, ou l'on passe sans transition de Cary Grant attrapant in extremis la main de Eva Marie Saint en grande difficulté sur le Mont Rushmore :
    Pour d'un seul coup se retrouver sans transition propulsée dans la même cabine de wagon-lit qui avait vu leurs premiers ébats :
    Et bien évidemment la seconde, où même les gens qui ne se prénomment pas Sigmund et ne s'appellent pas Freud verront tout de suite ce dont il s'agit !
    Ou alors, c'est qu'il y a de grosses lacunes dans leur éducation !
    Autres films du même réalisateur : Sueurs froidesPsychoseLes Oiseaux

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