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  • samedi, août 10, 2019

    DIRTY HARRY (DON SIEGEL)

    Inspecteur Harry, the first one !
    Et bien sûr – il en va de soi – le premier et le meilleur des cinq, réalisé par le génial Don Siegel en 1971 (quoique… le quatrième Opus de la série, Sudden Impact, dirigé par Eastwood lui-même, se révèle également comme une sorte de petit chef-d’œuvre, en tout cas le seul à pouvoir rivaliser avec cette première version) !
    Don Siegel (auteur également de Coogan's Bluff, de Sierra torride, du très atypique Les Proies, tous trois avec Clint Eatswood, d’ailleurs, et bien sûr du mythique Body Snatchers, le vrai, le premier, en N&B), bien connu pour son sens du cadre, comme le montrent ces deux premières images des génériques (respectivement, Dirty Harry & Magnum Force) :
    Dès sa sortie (il y a exactement cinquante ans !), Dirty Harry a toujours été un film extrêmement controversé, pour une raison bien simple, mais toujours d’actualité : c’est que curieusement, on y attache plus d’importance aux droits des coupables qu’aux droits des victimes. Tout ceci éloquemment résumé dans la scène d’ouverture dans le bureau du maire :
    Certaines personnes diront sans doute qu’il s’agit d’un point de vue plutôt fachiste, partisan de l'auto-défense, etc… Personnellement, déjà, je trouve qu’il s’agit d’un faux débat (quand la justice fait son travail, nul besoin en effet de tels recours), et d’autre part, ça a au moins le mérite d'être honnête, pas comme la fameuse clique d’acteurs de gauche bien connus, toujours en train de crier au loup à l’abri de leurs somptueux 200 m2 du sixième arrondissement…
    Bref, back to Dirty Harry. Au cas où vous ne le sauriez pas encore, il y a dans cette série (tout comme dans Die Hard, par exemple), une sorte de cahier des charges à respecter absolument… Entre autres : 1) Eastwood doit toujours faire équipe avec un équipier dont il n’a aucune envie (du moins au début)…

    2) La scène finale doit toujours se passer face à un plan d’eau…
    3) Le héros doit toujours avoir un gimmick tout le long du film, par exemple : "Do I feel lucky ?" (N°I), "A man’s got to know his limitations" (N°2), "Make my Day" (N°III), "Swell" (N°IV), etc...
    4) Il y a toujours, en général au tout début du film, un hold-up sans aucun rapport avec le reste, mais que Clint réussit (bien sûr !) inévitablement à déjouer, comme dans ce premier Opus (où Albert Popwell apparaît pour la première fois sous un jour un petit peu dépressif, mais qui devrait aller beaucoup mieux, non seulement dans Magnum Force, mais surtout dans les épisodes 3 et 4 de Dirty Harry, où il sera carrément du côté de la police) :
    Comme dit précédemment, Don Siegel – de pair avec Sergio Leone, les deux héros de Clint Eastwood en matière de réalisation – s’est toujours signalé non seulement par ses cadres impeccables, mais aussi particulièrement inventifs. Petit florilège :
    À noter, tout particulièrement, la fabuleuse scène de la remise de la rançon au pied de la croix, avec une alternance de plongées et de contre-plongées absolument hallucinante :
    Evidemment, il cherche quelqu'un :
    Sans même parler de cette non moins hallucinante scène au sein du stade de football, avec ce sublime zoom arrière (probablement à la grue, je suppose) :
    Mais bon, dans un premier temps, ce n'est pas l'issue idéale :
    Alors certes, tout n’est pas absolument parfait dans ce film, à commencer par les vêtements des principaux protagonistes, qui craignent vraiment de la mort de leur race, il faut bien le dire, entre la veste croisée de Clint Eastwood et le costume en vinyle vert de son interlocutrice :
    Mais bon… D’un autre côté, il faut être indulgent, non ? Déjà qu’avec mes Buffalo, je suis limite out, là, alors imaginons tout simplement ce que les gens penseront de nos fringues dans vingt ans… À tous les coups, ça les fera exploser de rire (du moins, je pense, et puis après tout, c’est dans la logique de la mode, finalement) !
    Allez, deux images pour conclure :
    Argh… Il y a des jours où j’aimerais faire ça, de temps en temps, balancer le badge de mon job sans aucun remord ni scrupule...
    Petit P.S, à propos de Don Siegel (cité dans Le Dictionnaire du Cinéma) : "L’un des grands seigneurs de la série B (…). Série B, certes, encore que Siegel ait disposé parfois de budgets importants, en tout cas séries B exemplaires qui conservent leur efficacité en dépit du temps, contrairement à tant de faux chefs-d’œuvre".
    En attendant, sautez tout de suite au second épisode, tourné seulement deux ans après, Magnum Force, et vous verrez à quel point cela peut être passionnant !

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    jeudi, août 08, 2019

    MAGNUM FORCE (TED POST)

    A peine deux ans après Dirty Harry, l'œuvre incroyable de Don Siegel, sort enfin en 1973 ce second volet de l'histoire du célèbre inspecteur, encore une fois difficilement contrôlable...
    La réalisation en est due à Ted Post, un réalisateur certes assez peu connu en France et en Europe, car il s'est surtout consacré à la télévision, mais ceci n'empêche : c'est un artiste vraiment doué pour ce qu'il fait ici, d'autant plus qu'il s'est assuré de disposer en tant que scénaristes non seulement de John Milius, mais aussi de Michael Cimino, que vous connaissez forcément (Voyage au Bout de l'Enfer) !
    Comme à l'accoutumée, le film démarre sur un plan qui scotche tout le monde sur son fauteuil :
    Suivi aussitôt d'une vue sur une violente manifestation contre le mafioso Carmine Ricca (Richard Devon), qui a l'air de sortir pleinement détendu du palais de justice :
    Mais peu importe, car ceci sera très vite réglé, on ne sait malheureusement pas encore par qui :
    Quoiqu'il en soit, il faut tout de même représenter l'inspecteur Harry (Clint Eastwood), et quoi de mieux que de le déguiser en pilote d'avion, ce qu'il décide lui-même de faire, malgré sa totale incompétence en la matière :
    Bien sûr, il parvient assez vite à tuer tous ceux qui le gênait, puis finit par rentrer à son commissariat très tard le soir… Où il a la grande surprise de découvrir quatre jeunes policiers, qui comme lui s'entraînent également au tir à révolver, et s'avèrent de fait véritablement impressionnants :
    Tout aussi impressionnant, mais cette fois bien réel, le meurtre dès le lendemain - de nouveau par un policier - d'une dizaine de personnes, passant du bon temps dans une piscine :
    Bref, le film commence très fort… Raison de plus pour marquer une toute petite pause, tout d'abord en nous présentant mieux le second inspecteur Early Smith (Felton Perry), un noir (contrairement au mexicain du N°1 et au sino-américain du N°5), ensuite, en s'attardant sur ce qui a tout l'air d'un cambriolage, dans lequel Early Smith, au centre, joue lui aussi un rôle prédéfini : 
    Ce qui pourrait assez vite s'avérer très dangereux :
    Mais inutile de le préciser, Harry Callahan est bien ici, et finit par tout régler, lentement, mais sûrement...
    Il n'empêche… Cela redémarre aussi sec, avec le meurtre d'une prostituée par son proxénète Gigi "Pimp" Wilson (Albert Popwell, qui tiendra d'ailleurs un rôle plus important, et surtout fort différent, dans le N°3 et le N°4) :
    Et sera dès le lendemain pris en chasse par un policier, qui là non plus ne se fera pas prier pour lui tirer dessus aussi sec :
    On essaye de faire croire à Harry Callahan que tous ces meurtres sont dus à Frank Palancio, un criminel employé de Carmine Ricca… Mais il en doute très fort, et s'empresse de vérifier de la façon la plus détendue possible :
    C'est le moment où le film commence à basculer vers une opposition cruciale :
    Celle entre l'inspecteur Harry (Clint Eastwood), basée sur l'hypothèse encore floue d'une attaque combinée de motards, et le lieutenant Neil Briggs, son supérieur (le relativement célèbre Hal Holbrook), qui a l'air de le prendre pour un taré de première :
    Tout ceci va peu à peu se révéler, surtout dans la compétition de chacun des membres de la police au concours de tir dans une fausse ville :
    Concours que l'inspecteur Harry va malheureusement perdre en tirant, hélas, sur l'un des faux policiers ici présents :
    Mais c'est à se demander si tout cela n'était pas, quelque part, prémédité :
    Afin de faire observer par un spécialiste les points communs entre une balle liée à l'une des attaques précédentes, et une autre balle, due au jeune policier Phil Sweet, bêtement égarée dans le faux mur du concours :
    Les points de vue de l'observateur sont certes encore insuffisants, mais néanmoins très proches de la réalité… Ce que l'inspecteur ne va pas s'empêcher de tenter en interprétant à sa manière l'ordre du lieutenant Neil Briggs, toujours basé sur la culpabilité présumée de Frank Palancio :
    Qui est bien sûr totalement fausse, comme s'en rend compte trop tard le premier des quatre jeunes policiers à se faire hélas tuer (Phil Sweet, joué par Tim Matheson) :
    Et aussi vite l'inspecteur Harry Callahan, qui échappe de justesse à une mort quasi-certaine :
    Pour enfin laisser place à une vérité plutôt inquiétante, qu'il se dépêche de révéler à son second Early Smith, tout en ayant bien conscience du danger de cette révélation :
    En fait, il avait totalement raison : même si l'un des quatre jeunes s'est bien malgré lui fait tuer, il en reste encore trois, qui cette fois-ci, ne se cachent plus du tout :
    Et pour ne rien arranger, Harry Callahan découvre à peine rentré chez lui une fameuse bombe, qu'il va heureusement réussir à interrompre, mais hélas trop tard pour prévenir à temps son second Early Smith, qui va périr dans une explosion :
    C'est le moment d'en venir au point final du film, dirigé, bien sûr, par le lieutenant Neil Briggs, qui n'a qu'une unique façon de voir les choses :
    Mais aussi par les trois jeunes policiers restants, qui engagent une poursuite de Harry Callahan à bord d'un grand bateau militaire :
    Ce qui, fort heureusement, ne va pas trop mal se passer pour lui, car il en descend déjà deux lors d'une fuite délibérée - je suppose que, comme nous tous, vous admirez ce plan superbe :
    Et finit par envoyer le dernier à la mer, ce qui est supposé être une tentative de suicide, basée bien sûr sur le manque d'expérience du quatrième :
    Il n'en reste donc plus qu'un seul, le lieutenant Neil Briggs, qui va tenter une ultime fois d'avoir raison sur Harry Callahan :
    Mais hélas (ou tant mieux, c'est selon), lui-même va succomber à la dernière explosion du film, prévue déjà depuis un certain temps par l'inspecteur Harry :
    Et comme d'habitude (c'est le cas dans les cinq films réalisés à ce sujet), Clint Eastwood ne se prive pas de sa fameuse phrase, évidemment très puissante à ce niveau :
    Que dire, alors, de ce second épisode de l'inspecteur Harry ?
    1) Après le N°1 (Don Siegel) et le N°4 (Clint Eastwood, en tant qu'acteur et réalisateur), il s'agit du meilleur de toute la série, venant devant le N°5 (Buddy Van Horn), et surtout devant l'à peine présentable N°3 (James Fargo), le pire des cinq...
    2) Il est basé, plus ou moins, sur une histoire vraie, celle de la réelle fonction de la police lorsque la justice libère contre toute attente des malfaiteurs bien connus - et là, on admire la présence de Neil Briggs (Hal Holbrook), qui devait 5 ans plus tard tenir un rôle assez proche dans Capricorn One, et carrément similaire dans La Nuit des Juges, 10 ans après, tous deux réalisés par Peter Hyams...
    3) Outre la présence de Michael Cimino dans le scénario, il nous faut bien sûr mentionner celle de Lalo Schifrin, un grand pianiste de jazz, qui a travaillé dans presque tous les films consacrés à ce sujet (sauf le N°3, évidemment !), et y a laissé un thème qui conclut chaque épisode, le meilleur étant - pour moi - le N°5, tout entier joué au bugle... Cependant, cela ne vous empêche pas de regarder le trailer de Magnum Force :
    4) Adoncques, je vous renvoie, dans l'ordre, à tous les films essentiels de la saison (1971-1988) :  le premier, génial, Dirty Harry, de Don Siegel ; le second, Magnum Force (Ted Post), dont je viens de parler ; le troisième, The Enforcer (James Fargo), de très loin, le pire des cinq ; le quatrième, digne (sinon supérieur au premier, tout est une question de point de vue), Sudden Impact, dû à Clint Eastwood en 1983 ; et pour finir, l'ultime The Dead Pool, un tout petit peu au dessous de Magnum Force, mais jouissant de la présence de futurs grands acteurs (Liam Neeson et Jim Carrey), et aussi de la réalisation de Buddy Van Horn, qui a collaboré à plus de 100 films, en tant que cascadeur pour Clint Eastwood et Michael Cimino...
    Est-ce tout ? Certes, je vous serais très reconnaissant si vous laissiez un commentaire, mais il n'y a bien sûr rien d'exigé de ma part… En tous cas, si ce n'est déjà fait, allez voir ce film, et je suis à peu près certain que vous ne le regretterez pas !

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