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  • lundi, février 22, 2021

    FARGO (JOEL AND ETHAN COEN)

    C'est très curieux : alors que je connais très bien les frères Coen, dont je possède presque tous les films, je n'en avais pas encore parlé ici... Bonne raison pour se rattraper, à commencer par cette œuvre assez inhabituelle, Fargo (1996),  qui après la Palme d'Or décrochée à Cannes en 1991 par le fameux Barton Fink, et juste avant le grandiose The Big Lebowski (1998), fut la première à marquer l'entrée internationale de la paire Joel & Ethan Coen, réalisateur et producteur très compétents !

    Je vous en parlerai un peu plus précisément à la fin de cet article. Mais en attendant, revenons-en sans plus tarder à Fargo, un film assez noir, où tout commence lorsque l'on découvre, organisé par Jerry Lundegaard (William H. Macy), l'enlèvement de sa femme en échange d'argent et d'une belle voiture - autrement dit, de la fille de son patron, propriétaire d'une grosse boîte en ce domaine :

    Au départ, il semble parler avec deux personnes censées, Carl Showalter (Steve Buscemi) et Gaear Grimsrud (Peter Stormare), même si le premier parle énormément plus que le second :
    Mais cela s'avère en fait assez loin de la réalité, où les deux amis se révèlent assez machiavéliques pour l'enlèvement de sa femme :
    Sans même parler du policier et de deux personnes qui passaient par hasard par là ce jour-ci, et qui se font abattre sans plus tarder, comme si cela n'était qu'une sorte de routine :
    C'est donc le moment idéal pour réveiller Marge Gunderson (Frances McDormand), l'une des chefs de la police du Minnesota, ce que va faire avec la plus grande gentillesse son mari Norm (John Caroll Lynch) :
    Evidemment, tout n'est que prétexte aux yeux de Jerry Lundegaard, pour passer comme le seul capable de sauver la jeune fille, invoquant sans plus tarder les menaces des deux amis :
    Mais le père de famille, Wade Gustafson (Harve Presnell), à qui appartient le grand garage du coin, n'est pas d'accord du tout avec ce gendre incompétent, et va se livrer seul à une opération périlleuse :
    A priori, il semble avoir raison :
    Mais il a surtout le don d'énerver rapidement Carl Showalter :
    Qui lui tire dessus sans plus attendre :
    Mais qui, hélas, ne le tue pas du premier coup, s'exposant ainsi à ses ultimes balles :
    Malgré tout, il trouve quand même le moyen de se saisir de tout l'argent, et en prime, d'en planquer une bonne partie dans le Minnesota, comme chacun sait en plein hiver :
    C'est le vrai moment du film où tout bascule pour de bon, dans un sens négatif... Tout d'abord pour le pauvre Carl Showalter, qui, comme d'habitude, perd son temps à parler sans la moindre interruption :
    Ce qui lui vaut aussitôt le traitement très rapide par son prétendu ami Gaear Grimsrud, qui après avoir tué la femme de Jerry Lundegaard, se charge de lui à l'aide d'une simple hache : 
    Mais ensuite, cet ami se trouve à son tour menacé par Marge Gunderson, alors qu'il achève la décomposition de Carl Showalter dans un traditionnel broyeur de végétaux :
    Il croit s'enfuir sur le lac, mais c'est peine perdue... Il est aussitôt touché par une balle dans la cuisse, qui le stoppe directement :
    Et il se retrouve, pour finir, comme le principal instigateur de cette tuerie, ce que la pauvre Marge Gunderson a bien du mal à comprendre (et elle n'est guère aidée par le mutisme de Gaear Grimsrud, qui se maintient depuis le début) :
    Mais est-il le véritable responsable de tous ces morts ? Bien sûr que non, si l'on se souvient du commencement du film... Où il apparaît évident que le principal coupable, malgré son air innocent, est bel et bien le mari de la femme enlevée, Jerry Lundegaard :
    Une fois celui-ci définitivement arrêté, ne reste plus qu'à Marge Gunderson à retourner à une vie normale : celle où elle admire son mari Norm Gunderson (John Caroll lynch) pour son travail de "peintre amateur sur des timbres", et où elle lui confirme la prochaine naissance de leur enfant :
    Donc, tout se finit plutôt bien, n'est-ce pas ? Ainsi que semble le dire cette statue de Paul Bunyan, un célèbre bûcheron géant très populaire dans le folklore américain (sinon que cette statue n'existe pas en réalité dans la ville de Brainerd, et fut réalisé en imitation d'un modèle de Bangor) :
    Que dire de plus, avant de vous offrir deux trailers ? Tout d'abord, une chose très importante : le tout début du film, qui précise que ces évènements se sont bel et bien produits dans le Minnesota, est complètement faux... En réalité, il s'agit d'une simple fiction, ce qui sera seulement précisé dans le générique de fin :
    D'autre part, je souhaiterai vous parler un peu plus des frères Coen, que l'on connaît assez mal ici... Le plus âgé est Joel, le réalisateur, et l'autre, Ethan, le producteur (jusqu'en 2004, où il se mettra aussi à la réalisation), tous les deux s'adaptant au scénario et à l'écriture.
    On connait bien sûr nombre de leurs films, notamment  leurs comédies The Big Lebowski, Intolérable Cruauté, ou Ladykillers, mais ils ont vraiment démarré avec le thriller, tout d'abord avec Barton Fink (1991), qui obtient la Palme d'Or au Festival de Cannes, et ensuite avec ce fameux Fargo (1996), qui les rendit dignes de la scène internationale, ne serait-ce qu'avec ce petit budget de 7 millions de dollars, qui en rapporta plus de 60 ! C'est le moment de regarder ce second trailer, à la fois plus court et plus bavard que le premier :
    Plusieurs raisons sont directement à l'origine du grand succès sur toute la planète de ce film...
    1) Les frères Coen viennent réellement de cette région citée dans le film, le Minnesota, très au centre-nord, et donc très froide...
    2) Le plus âgé des deux, Joel, est marié depuis 1984 avec l'actrice principale de Fargo, Frances McDormand, qui tournera dans six films des deux frères...
    3) D'une façon générale, les acteurs sont d'ailleurs très souvent les mêmes d'un film à l'autre, ne serait-ce que pour citer Steve Buscemi, George Clooney, John Goodman, ou John Turturro. Malheureusement pour eux, leur musicien fétiche, Carter Burwell, s'avère assez lamentable à mes oreilles (désolé), et je lui préfère très nettement Jerry Goldsmith, Howard Shore, Alain Silvestri, ou encore John Williams (tous, au passage, bélier, balance, ou verseau !)...
    4) Histoire de finir, je souhaite en venir à ce point : comment un film réussit-il à marcher aussi bien, alors que son intrigue n'est pas réellement complexe, que ses personnages s'avèrent dépistables dès le début, et surtout, que son rythme est très particulièrement lent et hivernal, à tel point que noralement, on l'arrêterait au bout d'un quart d'heure ?
    A vrai dire, je n'en sais pas grand chose... Sauf que ce film des frères Coen me plaît toujours autant, ne fait pas mine de vieillir (contrairement à No Country for Old Men, Burn after Reading, ou A Serious Man), et que je vous serais très reconnaissant si vous daignez laisser un commentaire !
    Autres films du même réalisateur : The Big LebowskiIntolerable Cruelty

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    mardi, février 16, 2021

    BASIC INSTINCT (PAUL VERHOEVEN)

    Inutile de vous le préciser : il s'agit de l'un des films les plus remarquables de Paul Verhoeven, tourné juste après Total Recall en 1992, mais dans un style sensiblement différent. Contrairement à la science-fiction, il s'agit en effet de situations totalement réalistes, et qui commencent tout simplement par le meurtre totalement sauvage de la rock star Johnny Boz à l'aide d'un pic à glace :

    Evidemment, on ne voit pas clairement la blonde qui a commis ce crime inqualifiable... Et les tout premiers soupçons se dirigent naturellement sur l'écrivaine très à la mode pour ses romans sulfureux, Catherine Tramell :
    Sauf que celle-ci, hormis sa grande richesse et un passé assez chargé, se révèle très compétente pour donner suite à cette suspicion en toute légèreté :
    Et cela est d'autant plus valable chez Beth Garner, que celle-ci se trouve à la fois chargée de psychologie dans la police, et ancienne amante de l'inspecteur principal, Nick Curran :
    Qui tient tous ces rôles ? Celui de Beth Garner, sans particularité ni scène vraiment sexuelle, fut assez rapidement confié à Jeanne Tripplehorn. Mais il en va très différemment avec les deux rôles principaux, qui furent proposés à un nombre incalculable de grands artistes... Tout d'abord, celui du policier Nick Curran, avant d'être attribué à Michael Douglas, fut entre autres proposé à Al Pacino, Harrison Ford, Tom Hanks, Jack Nicholson et Brad Pitt :
    Ensuite, le rôle encore plus délicat de Catherine Tramell, finalement confié à Sharon Stone (qui avait déjà joué dans Total Recall), fit lui aussi le tour de nombreuses interprètes, parmi lesquelles figuraient - entre autres - Jodie Foster, Michelle Pfeiffer, Julia Roberts et Meryl Streep. Le résumé de tout cela ? Autant le voir par vous-même, par les yeux de Catherine Tramell :
    Ca a l'air très simple, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas du tout le cas, en fait - comme tous les bons films de Paul Verhoeven... Notamment avec cette scène d'interrogatoire, si célèbre qu'elle est devenue l'un des moments mythiques du film, et qui malgré sa robe très courte et son absence de culotte, vaudra à Sharon Stone de devenir instantanément une grande vedette du cinéma :
    Cela lui vaudra d'ailleurs, en guise de parodie, de figurer comme référence dans le célèbre La Cité de la peur (jouée par Chantal Lauby)... Pour en revenir au film, tout a l'air, depuis le début, de plus en plus compliqué, non seulement pour la relation assez étrange entre Nick "le flingueur" et Catherine Tramell :
    Mais aussi celle du même Nick avec son ancienne maîtresse Beth Garner, aucun des deux ne semblant prêt à renoncer à cette vieille relation :
    Et pour tout arranger, Catherine apparaît bientôt aux yeux de Nick comme une éventuelle lesbienne, aux prises avec Roxy que nous connaissons depuis le début du film, mais pas du tout dans cette situation :
    Ce qui n'empêche pas Nick "le flingueur" de se rapprocher encore davantage de Catherine, jusqu'à l'amener à une situation critique tout comme au début :
    Avec des conséquences que l'on soupçonne, sans pouvoir réellement les reconstituer - sinon une vague haine de la jeune maîtresse de Catherine vis-à-vis de Nick :
    Sinon que c'est elle qui va se tuer en croyant pouvoir facilement renverser Nick - en plus, au volant d'une voiture appartenant à Catherine, ce qui ne simplifie rien... Non seulement pour Nick "le flingueur", de plus en plus mal vu aux yeux de ses collègues, mais aussi pour Beth dont on retrouve petit à petit la réelle identité, celle de Lisa Hobermann (en hollandais, probablement "au-dessus de l'homme"), étudiante dans le même lycée que Catherine en 1984, et qui aurait même couché avec elle simplement une fois :
    Chacune des deux va alors vouloir donner une explication, qui bien sûr ne convainc personne, pas plus Nick que les spectateurs :
    Personne ne sait ce qu'elle devient, hélas... Sauf peut-être Gus Moran (George Dzundza), le collègue et seul ami de Nick "le flingueur", mais qui va très vite se retrouver dans un état incapable de lui parler, suite à une nouvelle intervention de la tueuse, toujours avec un pic à glace :
    Nick, alors dans l'immeuble à ce moment précis, se trouve à sa grande surprise confronté avec Beth Garner, qui tente de lui donner une très bonne explication :
    Mais cela sera trop tard pour elle... A moins qu'il ne s'agisse en vérité de Lisa Hobermann, ce que tout laisse supposer, à commencer par sa fausse perruque blonde, son véritable pic à glace, les livres de Catherine, ou sa photo à coté d'elle à l'époque du lycée :
    Moralité ?
    Je vous laisse deviner, bien sûr... Notamment comment il en va désormais du couple mythique du film, Nick et Catherine - autrement dit, Michael Douglas et Sharon Stone :
    Car elle est vraiment innocente, n'est-ce pas ? Vous en êtes sûr et certain, bien sûr... Jusqu'à voir l'ultime scène du film, qui met en vedette le fameux pic à glace planqué au pied du lit, dans l'attente - peut-être - d'une nouvelle fonction :

    En résumé, donc : il s'agit d'un film totalement génial, qui vous embarque du début jusqu'à la fin dans une incroyable histoire, et que vous pouvez revoir une bonne cinquantaine de fois avant de vous en lasser - si jamais cela devait arriver. Il nécessita un budget assez important (49 millions de dollars), mais s'en sorti très bien avec près de 352 millions de dollars récoltés internationalement - même si ces données ne sont pas dues, pour une fois, aux américains ou aux anglais (qui avec une minute de moins, se privaient des scènes les plus explosives de ce chef-d'œuvre), mais à l'Australie et à la France.

    Un grand merci, donc, à Paul Verhoeven, à son scénariste hongrois Joe Eszterhas, à ses deux acteurs magistraux, Michael Douglas et Sharon Stone, et surtout à ce musicien Jerry Goldsmith, qui a, entre autres, composé les musiques de Alien, le huitième passager, Rambo, Total Recall, l'Homme sans ombre (je passe beaucoup de films, vous vous en doutez), et s'est grandement inspiré, pour celle liée à Basic Instinct, de son prédécesseur Bernard Hermann, le compositeur favori de Alfred Hitchcock. En tous cas, si vous aimez beaucoup Paul Verhoeven, n'hésitez pas à visiter les quelques articles que je lui ai déjà consacré, sur Total Recall et Starship Troopers, en n'oubliant pas Robocop et le dernier Hollow Man.

    Autres films du même réalisateur : RobocopTotal RecallStarship TroopersHollow Man

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