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  • vendredi, mars 26, 2021

    AN (NAOMI KAWASE)

    Oui, je sais, cela ne m'arrive pas très souvent, de parler d'un film vu sur ARTE plutôt qu'au cinéma, mais là, je vais tout de même faire une exception avec cette œuvre de Naomi Kawase, sortie en 2015 :

    Vous préférez le titre japonais ? Moi aussi :
    D'autant que le An est le terme exact dans cette langue désignant la pâte de haricots azuki (ou rouges), élément essentiel de ce film, qui nous met très vite en contact avec cette dame assez âgée, Tokue (Kirin Kiki), dont le rêve est de travailler dans cet endroit apparemment délicieux :
    Le seul vrai problème, c'est qu'elle vit depuis des années dans Higashimurayama, cette banlieue de Tôkyô réservée aux atteints de la lèpre, et qu'elle se voit nettement attirée par la boutique de Sentaro (Masatoshi Nagase), un quarantenaire alcoolique qui a pas mal de difficultés dans la vie :
    Tout le début de l'œuvre est en fait basée sur la rencontre, tout à la fois logique et invraisemblable, entre les deux personnes, chacune solitaire à sa façon... Ce qui va néanmoins se construire peu à peu autour du lever de plus en plus tôt de Sentaro, et de sa patience envers la vieille Tokue, qui malgré sa lèpre, se révèle très forte sur le choix et le travail du haricot rouge : 
    Ce qui va très vite donner lieu à un excellent dorayaki (どら焼き), une pâtisserie particulièrement appréciée par les collégiennes - ce qui, soi dit en passant, énerve beaucoup Sentaro :
    Seule exception, la très timide Wakana (Kyara Uchida), délaissée par sa mère, et habitant avec une autre étudiante, juste accompagnée d'un petit canari... De la même façon qu'il n'y avait pas de relation amoureuse entre Sentaro et la très âgée Tokue, il n'y en a pas non plus entre cette homme de quarante ans et cette très jeune fille, mais à la place, une sorte de complicité et de compréhension qui est très puissante : 
    Meilleure preuve, bien sûr, ici (qui sert d'ailleurs de couverture à la version japonaise de ce film) :
    Ceci se passe en plein milieu de Tôkyô face à cet évènement incontournable de la saison, la floraison des cerisiers, qui est à la fois très belle et très courte :
    Il serait bien de parler davantage du film, et de tout ce qu'il implique, surtout au niveau de la complicité entre trois générations, qui s'intensifie au fur et à mesure que s'impliquent trois niveaux de lecture et de compréhension du monde... Mais bornons-nous à cette unique description de la fin, où hélas Tokue finit par mourir, laissant quelques cadeaux et confidences aux deux restants, par le biais de son amie Yoshiko (Etsuko Ichihara) :
    Et que le désormais seul Sentaro ferme provisoirement son magasin, et termine l'œuvre en vendant du dorayaki sur la place publique, en espérant que ça marche :
    Pourquoi peut-on qualifier ce film de chef-d'œuvre ? Tout d'abord, parce qu'il est extrêmement difficile de tourner aussi lentement (comme je l'ai démontré récemment avec Fargo des frères Coen), surtout si la photographie et la musique ne sont pas bonnes... Mais ce n'est pas du tout le cas ici, où Shigeki Akiyama et David Hadjadj se sont révélés excellents, de même d'ailleurs que la réalisatrice du film, que vous voyez juste à gauche des trois acteurs principaux, à l'occasion du festival de Cannes :
    Pour une femme réalisatrice, il est aussi dur de s'imposer au Japon qu'il l'est toujours aux USA ou en France, face aux hommes intolérants de la vieille génération... C'est donc très bien qu'elle en arrive à ce niveau, ayant déjà tourné environ 15 films, et remporté plusieurs fois un prix à Cannes :
    Pour ma part, j'ai toujours bien aimé le cinéma japonais, surtout Akira Kurosawa - notamment Ran, dont je ne me suis pas encore offert l'analyse -, et naturellement Takeshi Kitano, dont j'ai déjà parlé de Violent Cop, de Sonatine, et du magistral Zatoïchi. J'espère donc vous avoir donné envie de voir l'un des films de Naomi Kawase, une réalisatrice très inspirée, qui m'a été révélée à travers ce film diffusé sur ARTE...
    Laissez un commentaire, si vous en avez le courage !

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    6 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Mmm ces gâteaux sont délicieux, j'en prends de temps en temps...
    Quand aux cerisiers, ils sont actuellement en fleurs à Lausanne !
    On dirait un très beau film !:)
    Bises
    Cha

    mercredi, 24 mars, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Et bien, j'ai la honte, cette fois-ci... Car bien que je sois allé cinq fois au Japon, je n'ai jamais goûté ces gâteaux ! Ceci dit, oui, c'est exact que c'est un très beau film, et je suis ravi que tu puisses admirer en prime les cerisiers à Lausanne... Grosses bises, à toi aussi !

    jeudi, 25 mars, 2021  
    Anonymous Anonyme said...

    Il a l'air pas mal ce film.
    Je le verrais peut-être un jour.
    Ici les cerisiers du Japon seront en fleurs mi-avril et ça va sentir bon.
    Bises a toi

    jeudi, 25 mars, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Il est carrément bien, tu veux dire ? Dans ce cas, je suis d'accord... En tous cas, réjouis-toi bien de la floraison des cerisiers en avril ; quel que soit le pays, ça ne peut être que fort beau !

    jeudi, 25 mars, 2021  
    Anonymous dasola said...

    Bonjour Vincent, ce film est une merveille que j'ai vu deux fois sur grand écran. Et le film donne envie de se régaler avec les dorayaki. Bonne après-midi.

    vendredi, 26 mars, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Merci beaucoup, Dasola... Oui, tu as bien raison, ce film est une vraie merveille, et il est assez dommage pour moi de ne pas l'avoir vu sur grand écran, car les couleurs et la lumière étaient superbes, même sur ARTE ! Quand aux dorayaki, je n'ai toujours pas goûté, malgré mes nombreuses visites au Japon... J'ai la honte, vraiment !

    vendredi, 26 mars, 2021  

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