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  • dimanche, novembre 20, 2022

    21 GRAMMES (ALEJANDRO GONZALEZ IÑARRITU)

    L'avez-vous déjà vu ? Il s'agit d'un film de Alejandro González Iñárritu sorti en 2004, le second de sa fameuse trilogie qui débute avec Amours chiennes (2000), et se conclut avec le fantastique Babel en 2006. Ces trois œuvres ont bien sûr des points communs, notamment le fait de se baser sur au moins trois histoires, mais celle-ci me semble la plus complexe de toutes à bien comprendre, étant donné sa façon de raconter les faits réels.

    Evidemment, il s'agit de la mort et de ses fameux 21 grammes (je reviendrai sur ce point à la fin de cet article), ce qui semble bien exposé sur cette vidéo :

    Mais en réalité, il en va tout autrement, notamment du fait que le temps bouge en avant ou en arrière, ce qui ne nous saute pas encore aux yeux durant la première section, où il importe avant tout de présenter les personnages principaux. A commencer par Cristina Peck (Naomi Watts) et Paul Rivers (Sean Penn), qui lors du premier plan on l'air d'être ensemble, alors que le second plan parle du mari et des enfants de celle-ci - ce qui date d'une époque où elle ne connaissait pas encore Paul Rivers. Déjà assez déstabilisant, non ?

    Ensuite, on passe à la troisième personne fondamentale, Jack Jordan (Benicio del Toro), un chrétien absolu, qui est encore vu dans sa prison, où il occupe désormais un rôle de plus en plus important d'homme juste et rigoureux, notamment envers les jeunes arrivés :
    Mais ce que l'on ne connait pas encore, c'est la fragilité du cœur de Paul Rivers - qui non seulement est très importante, mais a bel et bien lieu avant même qu'il soit au courant de l'existence de Cristina Peck ou de Jack Jordan :
    Et ce que l'on découvre du même coup, c'est sa vraie et première femme, Mary Rivers (Charlotte Gainsbourg, jouant enfin dans un film américain), et qui malgré ses possibilités assez restreintes d'avoir un enfant de Paul, ne pense qu'à cela :
    Alors que son époux, Paul Rivers, vient tout juste d'être sauvé d'une mort certaine :
    Cela a l'air , jusque-là, plutôt cohérent, n'est-ce pas ? Mais juste histoire de nous déstabiliser, Iñárritu se place, juste un instant, avec Cristina Peck et ses réelles intentions - bien qu'on ne sache pas encore qui elle veut tuer, et surtout pourquoi... C'était certainement l'une des façons du réalisateur de montrer ce que la vie peut être capricieuse, que personne n'est entièrement bon ou mauvais, et que nous flottons tous dans un univers immense :
    Rassurez-vous, on revient très vite à un cours normal des choses... Où Mary Rivers a l'air de tenir de plus en plus à son nouvel enfant, alors que son mari Paul Rivers semble s'en désintéresser complètement :
    Et c'est le moment où nous apprenons le terrible drame que vient de subir Cristina Peck, la mort de son mari et de ses deux filles suite à un accident de voiture :
    Que Jack Jordan vient de commettre quasiment inconscient, en se demandant lui-même pourquoi Dieu l'a-t-il laissé faire ceci - alors qu'il n'avait que de la pureté au sein de l'âme ?
    Nous comprenons alors le lien entre tous ces personnages, notamment en écoutant le docteur Rothberg (Denis O'Hare) annoncer à Paul Rivers sa greffe bien réussie :
    Et bien qu'il ne soit pas autorisé par la loi à lui donner le nom du donneur, Iñárritu s'en charge pour lui, en nous montrant à quel point Cristina Peck a pu se montrer terriblement ébranlée par la perte de tous ces gens qu'elle aimait, et ce que le docteur lui a en tout dernier demandé, concernant le cœur de son mari :
    Désormais, la vie s'avère totalement différente pour les trois personnes concernées, à commencer par Jack Jordan, qui ne sait plus du tout où il en est :
    Pour suivre avec une fête de Paul et Mary Rivers envers leurs amis, à laquelle il ne semble pas du tout prêt à participer - n'ayant pas du tout l'envie de sa femme d'avoir un enfant :
    Et pour conclure finalement par la rencontre de Paul Rivers avec quelqu'un qu'il paye pour lui donner des indications interdites par la loi, l'origine de son nouveau cœur :
    Le résultat de tout cela, c'est que l'on voit progressivement se dégrader les relations entre Mary et Paul Rivers - qui s'attendait fort bien à ce qu'elle le quitte, sans se montrer particulièrement triste ou concerné :
    Sans même parler de la rencontre de Jack Jordan avec son révérend John (Eddie Marsan), tous deux ayant une vision bien différente de la vie et du rôle qu'y joue le christ - ce qui plonge Jack Jordan dans une intense colère :
    L'un des premiers bien décidé à changer de vie, c'est bien sûr Paul Rivers, qui grâce à son indicateur a pu remonter jusqu'à la femme de celui qui lui a fait don de son cœur, Cristina Peck - vis-à-vis de laquelle il se sent bel et bien attiré, contrairement à Mary, qu'il méprise de plus en plus :
    C'est ainsi le moment idéal pour nous montrer cette scène que l'on attendait en quelque sorte depuis le début du film, lorsque Cristina Peck a prononcé la phrase : "Je veux le tuer"... Celle du combat entre Paul Rivers et Jack Jordan, parés tous les deux d'armes à feu, et dont l'on ne connaitra jamais la véritable fin :
    Peu de temps après (ou avant ?), Paul Rivers avoue d'ailleurs du même coup à Cristina Peck d'où provient son cœur, ce qui n'est pas spécialement facile :
    D'autant qu'il en sait encore bien plus, révélant ainsi toute la vérité à cette femme alors en pleine fragilité, dont le contraste entre l'annulation de sa vie passée et les possibilités du futur semble pour l'heure bien pesant :
    Et il en va de même pour Mary Rivers, bien que les raisons en soient totalement différentes, et qu'elle décide cette fois-ci de cesser toute vie commune avec Paul :
    Il ne reste plus alors à Paul Rivers qu'à aller dans le sens de celle qu'il aime désormais, punir une bonne fois pour toutes Jack Jordan - vu qu'il ne mérite que cela, de toute façon :
    Mais c'est là le grand mystère du film : pour quelle raison précise Paul Rivers se trouve-t-il définitivement blessé ? S'est-il pris une balle de Jack Jordan ? Peu probable, en fait... Est-il alors involontairement victime du remplacement de son propre cœur ? J'ai beau voir l'œuvre pour la cinquième ou sixième fois, je ne suis toujours pas fixé, et je crois qu'Iñárritu a sciemment été dans ce sens :
    Toujours est-il que Paul Rivers se trouve désormais sur un chemin fatal inévitable, dans lequel il n'y a qu'une seule question à se poser, tout à la fois celle du titre du film, et de son ultime plan :

    Je vous l'avais promis dès le début de l'article, je vous donne enfin toutes les explications nécessaires à la compréhension de ce mythe en place durant des années - et en plus, dans une vidéo entièrement en français :

    Bon, c'est certes un film impeccable, mais qui à force de vouloir faire transparaître l'aspect irréel ou très ambigu de la vie humaine, se révèle en fait bien plus délicat à comprendre que le premier, Amours chiennes, ou même l'ultime Babel. Ecoutons un bref instant Iñárritu, qui en a dit ceci : "C'est une méditation qui explore tous les aspects de nos vies : la perte, la dépendance, l'amour, la culpabilité, les coïncidences, la vengeance, l'obligation, la foi, l'espoir et la rédemption. J'aime les personnages multidimensionnels et contradictoires".
    Cela vous aide-t-il à prendre de bons points de repère ? J'en doute, mais sait-on jamais... En tous cas, vous pouvez toujours laisser un commentaire, cela me fera le plus vif plaisir !
    Autres films du même réalisateur : Amores perrosLe 11 septembre 2001Babel

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    2 Comments:

    Anonymous Chah said...

    Merci pour ce bel article. J'avais adoré ce film ! Vu au cinéma dès sa sortie. J'avais un peu oublié l’histoire... il y a de bons acteurs.

    jeudi, 24 novembre, 2022  
    Blogger Vincent said...

    Merci à toi, de laisser un commentaire... J'ai moi aussi adoré ce film, que j'avais aussi vu au cinéma ! Le fait que l'on ne se souvienne pas bien de l'histoire est probablement voulu par Iñarritu lui-même, qui cherche au maximum à troubler le spectateur, encore plus que dans BABEL... Mais l'avantage, c'est que l'on peut revoir ce film un nombre incalculable de fois, sans jamais s'ennuyer le moins du monde !

    vendredi, 25 novembre, 2022  

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