Sorti en 1994, soit trois ans après le désopilant Switch de Blake Edwards, Serial Mother n'est pas mal non plus dans son genre particulier - bien que légèrement différent dès le départ, où nous voyons avant tout ce communiqué complètement faux apparaître, "Ce film est une histoire vraie. Le scénario se fonde sur des débats d'audience, des déclarations sous serment, et des interviews recueillies par les auteurs" :
Tout comme Amanda Brooks, interprétée avec brio par Ellen Barkin dans Switch, le personnage essentiel de cet Opus - autrement dit, la Serial Mother Beverly Sutphin - est sublimement joué par Kathleen Turner, déjà fort connue grâce à La Guerre des Rose de Danny DeVito (1989), où l'autre interlocuteur était Michael Douglas...
Dès lors commence cette association avec d'un côté sa famille parfaite dans la ville de Baltimore (comme toujours avec John Waters), et d'un autre côté son instinct fondamental consistant à tuer au plus vite tout être dérangeant - même si celui-ci n'est au début qu'une simple mouche, présentée comme par hasard sous le nom du réalisateur :
On monte légèrement de ton avec la lettre insultante que reçoit sa voisine, Dottie Hinkle (Mink Stole), mais dont l'origine est totalement inconnue... Ceci n'empêche pas les deux inspecteurs Pike et Gracey de se renseigner auprès de Beverley et de son adorable mari Eugene (Sam Waterston), apparemment sans succès :
Mais bien sûr, ils se trompent... Et ce qui démarre comme une douce discussion au téléphone entre Beverley et Dottie Hinkle se finit par un coup de fouet de la part de la première, impertubable et bien décidée à se faire connaître :
Autre séquence qui va bien nous marquer, celle où suite aux mauvais résultats de son fils Chip, elle décide de rencontrer dans l'école son professeur de mathématiques Paul Stubbins, déçu par la passion de cet enfant pour les films d'horreur...
Beverley lui adresse alors gentiment un dernier au revoir de sa voiture, puis passe ensuite à une exécution la plus simple possible - sans aucune émotion, en ayant même l'air de s'amuser beaucoup :
C'est ainsi son premier meurtre, sagement découvert à la télévision par toute la famille - et surtout par Beverley, qui apparaît révoltée par un tel acte... Néanmoins, il y en a tout de même une qui a vu presque toute la scène en question, Lu-Ann Hodges, et il va falloir s'en méfier :
Vient ensuite l'extermination de Carl Pageant, un ami de sa fille Misty (Ricki Lake), reconnu coupable d'avoir acheté un Œuf de Fabergé dans une petite fête, alors que celui-ci était destiné à quelqu'un d'autre...
Beverley se montre toujours aussi froide, mais ce meurtre est nettement plus violent que le tout premier, et va même jusqu'à la dégoûter provisoirement - ce que l'on comprend facilement :
Apparait alors la vision effrayante de Misty :
Suivie de peu par son fils Chip Sutphin (Matthew Lillard, que tout le monde connaît bien grâce à Scream de Wes Craven, filmé deux ans plus tard)... Ils commencent à penser tous les trois, comme la police, que Beverly pourrait bien être l'assassin, finalement :
En tous cas, Beverley est bien partie au milieu du repas familial, pour se livrer avec une grande satisfaction à son double meurtre suivant - celui de Betty Sterner (Kathy Fannon), et au passage de son mari :
Du coup, elle va même tenter d'assassiner Scotty Barnhill (Justin Whalin), alors qu'il était en train de regarder sous sa couverture un film très ambigu... Hélas, la police et sa famille vont arriver bien avant, ce qui met provisoirement Beverley de côté, et plonge tout le monde dans une situation ingérable :
Fort heureusement, une fois la famille resoudée, tous les quatre décident alors d'aller vers l'église, où ils ne se doutent pas encore de ce qui les attend... Car la radio est dans l'esprit de tous les croyants, et exprime la possibilité vraisemblable que Beverly soit la meurtrière - ce qui a un effet immédiat sur le nombre de policiers présents à la sortie :
Mais ceci n'a au final que peu d'importance aux yeux de Beverley... Aussitôt semés toutes les voitures de police, voici qu'elle va s'en prendre à la délicate Rosemary Ackerman (Marie Jo Catlett) - qui passe du bon temps avec son chien chéri :
En prime, elle ne va pas la tuer avec un simple couteau, mais bien avec un vaste gigot qu'elle vient avec plaisir de découvrir en cuisine :
Une fois éliminée cette personne, Beverley se lance une nouvelle fois à la poursuite de Scotty Barnhill, qu'elle avait raté lors de leur dernière rencontre... Là encore, le couteau ne marche pas, et elle ne réussit tout juste qu'à fracasser le toit de la voiture :
Scotty Barnhill parvient alors à entrer, malgré son âge, dans une boîte de nuit, où se produit le groupe féminin de L7 - qui a vraiment existé !
Mais il se retrouve bien vite face à Beverly, qui a cette fois trouvé un moyen radical de le détruire, le laissant fondre dans le feu :
Trop, c'est trop, inutile de le dire... Les inspecteurs décident alors de l'arrêter officiellement :
Et Beverley se retrouve très rapidement au tribunal, poursuivie par l'avocat général Timothy Nazlerod... Avec entre autre à son opposition Dottie Hinkle, avec laquelle elle parlait violemment au téléphone au tout début du film :
Sans compter qu'il y a aussi Lu-Ann Hodges, l'unique - vague - témoin du premier meurtre du professeur... Ainsi que l'un des deux inspecteurs, qui va lui aussi charger le plus possible Beverley, jusqu'à qu'elle mentionne ce journal porno, trouvé personnellement dans sa poubelle :
Est-il utile de le préciser ? Evidemment, elle va gagner ce procès, et même en tirer pas mal d'argent, notamment grâce à son fils Chip, lequel s'est même réservé une émission spéciale avec Suzanne Somers - une véritable Top Model de Playboy :
Mais Beverley a quand même son dernier mot à dire, histoire de bien finir, à l'une des jurées (Patricia Hearst). Et curieusement, c'est juste au sujet de ses chaussures blanches, qu'il ne faut JAMAIS porter après le 5 septembre... Aussitôt dit, aussitôt fait, bien sûr :
Avez-vous encore besoin du trailer pour le remémorer ? Je ne pense pas, mais sait-on jamais :
En tous cas, j'apprécie beaucoup cet Opus de John Waters, le meilleur de la douzaine de films qu'il a quasiment tous tourné à Baltimore, sa ville natale et fétiche... C'était sans aucun doute un réalisateur atypique, cassant les genres par un cinéma résolument trash, en totale rupture avec les conventions et le soi-disant bon goût, mais peu importe, n'est-ce pas ?
Il a frôlé la perfection avec Serial Mother, son actrice Kathleen Turner tout aussi légendaire qu'Ellen Barkin dans Switch (1991, Blake Edwards), et je vous le recommande très vivement - en espérant que vous oserez cette fois-ci laisser un commentaire !
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