Tourné en 1994, il s'agit certes d'un film de James Cameron qui met de nouveau en avant Arnold Schwarzenegger, mais cette fois-ci pas du tout à la place qu'il occupait dans Terminator (1984) et Terminator 2 (1991), bien au contraire dans un rôle franchement comique d'espion de haut niveau - tel qu'on l'avait vu juste une année auparavant dans le génial Last Action Hero de John McTiernan.
C'était un grand risque pour James Cameron, étant donné que la plupart des gens le respectent pour son traitement du cinéma noir ou violent, tels que seront Titanic en 1997, et Avatar en 2009. Mais cela lui a bien réussi, puisqu'il est arrivé à récolter trois fois la somme du budget - en plus, basé sur un scénario du français Claude Zidi, qu'il a sans doute remanié de façon plus efficace, mais qui donne fortement envie de revoir le film original, La Totale ! (1991).
1) INTRODUCTION (HISTOIRE DE SE RENDRE COMPTE)
Inutile de perdre du temps, rendons-nous tout de suite face à celui qui règle la plupart des problèmes de l'espion principal, Albert Gibson (Tom Arnold) - mine de rien, un personnage réellement important, qui va rester soudé au véritable héros du début jusqu'à la fin :
Nous allons du reste voir bientôt celui-ci, tout d'abord en train de parler avec la belle Juno Skinner (Tia Carrere), marchande d'art spécialisée dans la Perse antique... Puis finalement de danser avec elle le tango, danse mythique s'il en est :
L'homme en question s'appelle Harry Tasker, du moins d'après sa "vraie" femme... Mais là, il en va tout autrement, et il se nomme Harry Renquist, même si les conditions de séjour dans le château suisse se dégradent d'heure en heure :
Et deviennent même ambigües, l'obligeant à partir d'une façon que nous serions bien sûr incapables de reproduire :
Fort heureusement, il a juste le temps de se procurer un original cadeau pour sa fille, Dana Tasker (Eliza Duschku)... Et celle-ci, ma foi, a l'air en apparence contente :
Hélas, il n'en va pas du tout de même avec le grand chef du secteur Oméga antiterroriste, le capitaine Spencer Trilby (interprété, évidemment, par Charlton Heston)... Il est relativement énervé, et fustige Harry tel qu'il le mérite :
2) LA FAMEUSE SCÈNE D'HÔTEL
Bien que ce soit très musclé, ce n'était qu'une introduction. Il nous faut découvrir maintenant bien plus riche, et ceci, nous allons le faire avec le chef du groupe terroriste Jihad pourpre, Salim Abu Aziz (Art Malik), que l'on surprend en train de converser assez violemment avec Juno Skinner :
En fait, ce qu'il fait dans l'hôtel Marriott, c'est tout simplement de monter un plan solide pour exterminer au plus vite Harry Renquist... Et il y réussit presque - sauf qu'il y a Albert Gibson pour veiller sur ce dernier, et lui indiquer à la dernière minute sur qui riposter, ce qu'il fait très bien :
Bon exemple ici, qui dure à peine plus que deux minutes :
Evidemment, si vous étiez un cinéaste normal, cela vous suffirait largement ! Mais ce n'est pas du tout le cas pour James Cameron, et l'on continue de plus belle... Avec cette fois-ci à moto Salim Abu Aziz, et faute de mieux tout simplement à cheval Harry Renquist, qui s'élance à sa poursuite dans les couloirs de l'hôtel - les laissant finalement monter jusqu'au dernier étage, avec pas mal d'humour vis à vis de tous ceux qu'ils dérangent :
Et ce n'est pas fini ! Tout d'abord, Salim Abu Aziz fait comme il peut, c'est à dire briser la vitre du dernier étage, puis se retrouver dans la piscine de l'hôtel Marriott :
Quand à Harry Renquist, il tente aussitôt de se lancer à sa poursuite... Mais échoue lamentablement - pour une fois -, surtout par la faute du cheval lui-même, qui a au dernier moment l'instinct de ne pas sauter :
Mais bien sûr, vous méritez de voir tout ceci dans le détail - même si c'est un peu plus long (six minutes) :
3) À LA POURSUITE DE L'AMANT DE SA FEMME
Harry Renquist vient donc d'en arriver au moment de se détendre, et pour ça, en bon espion qu'il est, il choisit d'écouter sa propre femme au téléphone, ce qui ne devrait lui faire que du bien... Mais il s'aperçoit bien vite du contraire, et parvient juste à temps à ne pas se laisser voir au sein du bureau de son épouse, la secrétaire juridique Helen Tasker (Jamie Lee Curtis). Tout ce qu'il trouve à dire à Albert Gibson, c'est la vérité toute simple : "Elle a un amant" :
Comment se sont-ils connus ? Par le but de Helen Tasker de sortir un peu de la vie en apparence fort monotone de Harry, et par celui - bien caché - de Simon Carlos (Bill Paxton), de se faire malgré son métier assez ennuyeux de vendeur de voitures d'occasion un nombre assez important de belles femmes :
Dès le lendemain, Harry Renquist décide de rendre visite à Simon Carlos... Et en assez peu de temps, il parvient à tout savoir du vendeur de voitures, qui cherche de temps en temps à se faire passer pour un espion :
C'en est trop, et Harry Renquist ne peut rester plus longtemps indifférent... Il lui suffit d'assister à une scène entre tous les deux pour qu'il décide de s'en mêler, tout imprévu qu'il soit :
Il demande l'aide d'une bonne vingtaine de personnes, puis s'en va tranquillement les attraper tous les deux, sans qu'ils ne puissent rien faire pour se défendre :
Le jour même, il s'adresse tout d'abord à Helen Tasker, qui au début a l'air de gentiment plaider en sa faveur... Mais très vite, elle va finir par bien s'énerver, les traiter de tous les noms, et casser la vitre à l'aide de son fauteuil :
Résultat ? Il n'en reste qu'un seul possible aux yeux de Harry Renquist, "travailler pour nous"... Et bien qu'elle n'ait pas reconnu la voix de Harry, déformée à l'aide de l'ordinateur, c'est l'attitude que va choisir Helen Tasker :
Ensuite, il reste encore une chose à faire : tente de tuer Simon Carlos... Mais bon, il n'est pas vraiment méchant, tout juste un peu bête, alors Harry Rinquest et son ami Albert Gibson le laissent au bord du barrage, espérant qu'avec le temps il deviendra un peu plus raisonnable qu'il ne l'est actuellement :
4) COMMENT UTILISER CELLE-CI ?
De nouveau chez elle, Helen Tasker reçoit un coup de fil d'un soi-disant Boris - en réalité, Harry Tasker lui-même, sauf qu'elle ne le reconnaît pas - la chargeant d'une mission ambigüe, faire une dance érotique pour lui sous le nom de Doris dans un hôtel... Elle n'est pas extrêmement encouragée, mais elle y va tout de même, s'habillant d'une façon nettement plus provocante que ces derniers temps :
Et de fait, elle danse beaucoup mieux, non ?
Sauf qu'au moment où Boris est sur le point de lui dévoiler sa vraie identité, elle ne prend pas tout de suite conscience de sa personnalité... Et lorsqu'elle le fait, il est malheureusement trop tard :
5) LEUR PRISE EN OTAGES
Résultat : ils se font attraper tous les deux par Salim Abu Aziz, bien remonté... Lequel place en outre Juno Skinner dans une position délicate, surtout pour Harry Renquist :
Et il a l'air particulièrement heureux de lui présenter son arme... Bien que ceci se passe au milieu de multiples gags, allant de la soi-disant incompétence de Harry Renquist à identifier les bombes en question, jusqu'à la défaillance en piles du seul caméraman autorisé :
Mais Harry Renquist va bientôt montrer qui il est vraiment... Tout d'abord, en se débarrassant vite fait de ceux qui étaient censé le torturer :
Ensuite, en entraînant sa femme au dehors de cet entrepôt, lui conseillant certaines règles basiques... Désormais, celle-ci sait qui il est, et quel métier il exerce. Mais cela ne les dispense pas tous deux d'être visés par les membres du Jihad pourpre, qui veulent à tout prix les empêcher de partir :
Le plan suivant est sans doute le plus proche de La Totale ! de Claude Zidi, où l'on voit également la mitraillette tomber et tirer par hasard sur des tas de gens :
Mais ses conséquences furent beaucoup plus américaines (soit dit en passant), avec la saisie par Harry Renquist d'une impressionnante lance de feu, sa rapide mise à l'abri, et finalement la seule solution, son plongeon dans le lac - ce qu'il a vraiment fait en réalité :
6) INVERSION DE TOUT CE QUI EST POSSIBLE
Pendant ce temps, Albert Gibson a pu repérer la position de la bombe, et envoie les avions de chasse à la poursuite du groupe :
Vous allez voir, on ne peut pas s'empêcher d'en rire :
Mais il reste encore Helen Tasker et Juno Skinner à bord d'une voiture, dont le conducteur est déjà mort, ce qui n'arrange rien :
Heureusement, Harry Renquist fini par arriver à bord de l'un des hélicoptères, et sauve naturellement sa femme Helen Tasker - cascade qu'elle a fait pour de vrai, contrairement à la volonté de James Cameron, qui avait prévu au départ de réaliser ce plan sur fond vert :
Incroyable, n'est-ce pas ? Tout comme cet aveu d'amour - qui se déroule évidemment sur la plage, avec en arrière-plan l'explosion de l'une des bombes de Salim Abu Aziz :
Mais l'histoire n'est pas finie... Et Harry Renquist décide de piloter lui-même l'avion de chasse - bien qu'hormis Albert Gibson, personne ne se doute qu'il va être relativement incompétent, du moins tout au début :
Pendant ce temps, Salim Abu Aziz a changé de point d'attrait, enlevant la fille de Harry Renquist, Dana Tasker - qu'il détient à l'étage d'un immeuble moderne, duquel il envisage désormais de tirer la bombe :
Hélas pour lui, celle-ci fait exactement la même chose que son père, et comprenant très vite que la clef est l'élément le plus important de la bombe, elle s'en va une fois celle-ci décrochée sur la grue la plus proche du toit :
Ce qui pourrait être assez difficile à gérer, face à Salim Abu Aziz, mais finalement, peu importe... Car le père se ramène à l'aide de "son" avion de chasse, et finit au départ par les sauver tous les deux :
Suite à quoi, il tire instantanément un premier coup sur l'hélicoptère du Jihad pourpre, déjà spectaculaire :
Puis un second - bien plus intéressant -, afin de débarrasser l'arrière de l'avion et son missile de Salim Abu Aziz, dont on n'entendra plus jamais parler :
7) FINIR, OU NE PAS FINIR ?
Nous voici donc, en guise de conclusion, un an plus tard... On retrouve Simon Carlos dans le même jeu, en train de tenter de séduire une jeune fille par un débit de phrases inventées. Mais cette fois-ci, cela ne va pas bien lui réussir, et il va se faire éliminer de façon nettement plus efficace par Harry et Helen Tasker :
Le couple mythique va ensuite se résoudre à danser le tango :
Et bien sûr, histoire de bien finir, une phrase inappropriée de la part de Albert Gibson va évidemment prendre place :
Inutile de vous en dire plus, n'est-ce pas ? C'est un film trop génial, avec 50% d'action et 50% d'humour, bref, tout ce qu'on cherche... Il connut une destinée complexe, partant tout d'abord de la copie sous-titrée en anglais de La Totale ! de Claude Zidi, pour aller - via l'American Film Market - dans les mains du beau-frère d'Arnold Schwarzenegger, puis vers ce dernier, et au final chez James Cameron, avec qui l'acteur avait déjà collaboré deux fois.
Le réalisateur a certes conservé une partie de l'Opus initial, mais il l'avoue lui-même, "Le premier et le dernier tiers de True Lies sont complètement originaux (...). Mon objectif consistait, non pas à copier La Totale !, mais à en restituer l'esprit".
Il a d'ailleurs évoqué en l'an 2000 l'idée de tourner une suite cohérente, mais l'attentat du 11 septembre 2001 le fit tout simplement renoncer, car "en cette époque, le terrorisme n'est juste plus drôle, désormais"... Il faudra attendre 2009 pour qu'il sorte Avatar, une œuvre également très puissante, mais bien moins humoristique, soyons clairs ! Le seul que je mette dans le même sac, c'est Last Action Hero de John McTiernan, tourné juste une année auparavant avec le même acteur, et aussi - peut-être -Mars Attack ! de Tim Burton, daté de 1996, que je vous invite à voir sans aucun complexe... Suivez moi, vous ne le regretterez pas !
Et bien non, je ne m'en doutais pas du tout - comme le montre ta réaction très positive sur LE CINQUIÈME ELEMENT... C'est assez étonnant, parce que les deux films sont plutôt proches, y compris sur le sens de l'humour. Je souhaite donc vivement que tu le vois, car je suis sûr et certain que tu vas l'aimer !
2 Comments:
Bon, pas du tout mon genre de film, tu t'en doutes !
Ceci dit ton article le vend plutôt bien. Si j'en ai l'occasion je le regarderai.
Et bien non, je ne m'en doutais pas du tout - comme le montre ta réaction très positive sur LE CINQUIÈME ELEMENT... C'est assez étonnant, parce que les deux films sont plutôt proches, y compris sur le sens de l'humour. Je souhaite donc vivement que tu le vois, car je suis sûr et certain que tu vas l'aimer !
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