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  • dimanche, novembre 10, 2024

    SERIAL MOTHER (JOHN WATERS)

    Sorti en 1994, soit trois ans après le désopilant Switch de Blake Edwards, Serial Mother n'est pas mal non plus dans son genre particulier - bien que légèrement différent dès le départ, où nous voyons avant tout ce communiqué complètement faux apparaître, "Ce film est une histoire vraie. Le scénario se fonde sur des débats d'audience, des déclarations sous serment, et des interviews recueillies par les auteurs" :

    Tout comme Amanda Brooks, interprétée avec brio par Ellen Barkin dans Switch, le personnage essentiel de cet Opus - autrement dit, la Serial Mother Beverly Sutphin - est sublimement joué par Kathleen Turner, déjà fort connue grâce à La Guerre des Rose de Danny DeVito (1989), où l'autre interlocuteur était Michael Douglas...

    Dès lors commence cette association avec d'un côté sa famille parfaite dans la ville de Baltimore (comme toujours avec John Waters), et d'un autre côté son instinct fondamental consistant à tuer au plus vite tout être dérangeant - même si celui-ci n'est au début qu'une simple mouche, présentée comme par hasard sous le nom du réalisateur :

    On monte légèrement de ton avec la lettre insultante que reçoit sa voisine, Dottie Hinkle (Mink Stole), mais dont l'origine est totalement inconnue... Ceci n'empêche pas les deux inspecteurs Pike et Gracey de se renseigner auprès de Beverley et de son adorable mari Eugene (Sam Waterston), apparemment sans succès :
    Mais bien sûr, ils se trompent... Et ce qui démarre comme une douce discussion au téléphone entre Beverley et Dottie Hinkle se finit par un coup de fouet de la part de la première, impertubable et bien décidée à se faire connaître :
    Autre séquence qui va bien nous marquer, celle où suite aux mauvais résultats de son fils Chip, elle décide de rencontrer dans l'école son professeur de mathématiques Paul Stubbins, déçu par la passion de cet enfant pour les films d'horreur...
    Beverley lui adresse alors gentiment un dernier au revoir de sa voiture, puis passe ensuite à une exécution la plus simple possible - sans aucune émotion, en ayant même l'air de s'amuser beaucoup :
    C'est ainsi son premier meurtre, sagement découvert à la télévision par toute la famille - et surtout par Beverley, qui apparaît révoltée par un tel acte... Néanmoins, il y en a tout de même une qui a vu presque toute la scène en question, Lu-Ann Hodges, et il va falloir s'en méfier :
    Vient ensuite l'extermination de Carl Pageant, un ami de sa fille Misty (Ricki Lake), reconnu coupable d'avoir acheté un Œuf de Fabergé dans une petite fête, alors que celui-ci était destiné à quelqu'un d'autre...
    Beverley se montre toujours aussi froide, mais ce meurtre est nettement plus violent que le tout premier, et va même jusqu'à la dégoûter provisoirement - ce que l'on comprend facilement :
    Apparait alors la vision effrayante de Misty :
    Suivie de peu par son fils Chip Sutphin (Matthew Lillard, que tout le monde connaît bien grâce à Scream de Wes Craven, filmé deux ans plus tard)... Ils commencent à penser tous les trois, comme la police, que Beverly pourrait bien être l'assassin, finalement :
    En tous cas, Beverley est bien partie au milieu du repas familial, pour se livrer avec une grande satisfaction à son double meurtre suivant - celui de Betty Sterner (Kathy Fannon), et au passage de son mari :
    Du coup, elle va même tenter d'assassiner Scotty Barnhill (Justin Whalin), alors qu'il était en train de regarder sous sa couverture un film très ambigu... Hélas, la police et sa famille vont arriver bien avant, ce qui met provisoirement Beverley de côté, et plonge tout le monde dans une situation ingérable :
    Fort heureusement, une fois la famille resoudée, tous les quatre décident alors d'aller vers l'église, où ils ne se doutent pas encore de ce qui les attend... Car la radio est dans l'esprit de tous les croyants, et exprime la possibilité vraisemblable que Beverly soit la meurtrière - ce qui a un effet immédiat sur le nombre de policiers présents à la sortie :
    Mais ceci n'a au final que peu d'importance aux yeux de Beverley... Aussitôt semés toutes les voitures de police, voici qu'elle va s'en prendre à la délicate Rosemary Ackerman (Marie Jo Catlett) - qui passe du bon temps avec son chien chéri :
    En prime, elle ne va pas la tuer avec un simple couteau, mais bien avec un vaste gigot qu'elle vient avec plaisir de découvrir en cuisine :
    Une fois éliminée cette personne, Beverley se lance une nouvelle fois à la poursuite de Scotty Barnhill, qu'elle avait raté lors de leur dernière rencontre... Là encore, le couteau ne marche pas, et elle ne réussit tout juste qu'à fracasser le toit de la voiture :
    Scotty Barnhill parvient alors à entrer, malgré son âge, dans une boîte de nuit, où se produit le groupe féminin de L7  - qui a vraiment existé !
    Mais il se retrouve bien vite face à Beverly, qui a cette fois trouvé un moyen radical de le détruire, le laissant fondre dans le feu :
    Trop, c'est trop, inutile de le dire... Les inspecteurs décident alors de l'arrêter officiellement :
    Et Beverley se retrouve très rapidement au tribunal, poursuivie par l'avocat général Timothy Nazlerod... Avec entre autre à son opposition Dottie Hinkle, avec laquelle elle parlait violemment au téléphone au tout début du film :
    Sans compter qu'il y a aussi Lu-Ann Hodges, l'unique - vague - témoin du premier meurtre du professeur... Ainsi que l'un des deux inspecteurs, qui va lui aussi charger le plus possible Beverley, jusqu'à qu'elle mentionne ce journal porno, trouvé personnellement dans sa poubelle :
    Est-il utile de le préciser ? Evidemment, elle va gagner ce procès, et même en tirer pas mal d'argent, notamment grâce à son fils Chip, lequel s'est même réservé une émission spéciale avec Suzanne Somers - une véritable Top Model de Playboy :
    Mais Beverley a quand même son dernier mot à dire, histoire de bien finir, à l'une des jurées (Patricia Hearst). Et curieusement, c'est juste au sujet de ses chaussures blanches, qu'il ne faut JAMAIS porter après le 5 septembre... Aussitôt dit, aussitôt fait, bien sûr :
    Avez-vous encore besoin du trailer pour le remémorer ? Je ne pense pas, mais sait-on jamais :
    En tous cas, j'apprécie beaucoup cet Opus de John Waters, le meilleur de la douzaine de films qu'il a quasiment tous tourné à Baltimore, sa ville natale et fétiche... C'était sans aucun doute un réalisateur atypique, cassant les genres par un cinéma résolument trash, en totale rupture avec les conventions et le soi-disant bon goût, mais peu importe, n'est-ce pas ?
    Il a frôlé la perfection avec Serial Mother, son actrice Kathleen Turner tout aussi légendaire qu'Ellen Barkin dans Switch (1991, Blake Edwards), et je vous le recommande très vivement - en espérant que vous oserez cette fois-ci laisser un commentaire !

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    dimanche, octobre 20, 2024

    SWITCH (BLAKE EDWARDS)

    Un excellent film, l'avant-dernier réalisé en 1991 par Blake Edwards, spécialiste de la comédie et de l'humour, notamment avec The Party (1968) et toute la série de The Pink Panther, que vous connaissez par cœur. Mais cette fois-ci, il en va de toute autre chose :

    Switch veut avant tout dire "Le Changement", mais comme cela n'est pas très expressif en français, on a choisi le titre Dans la peau d'une blonde, bien meilleur. Il s'agit de l'un des films les plus drôles que j'ai jamais vu ces derniers temps, avec True Lies de James Cameron (1994) ou Last Action Hero de John McTiernan (1993).
    Le point commun avec ce dernier, c'est qu'il ne parle pas d'un inspecteur totalement farfelu (comme dans The Pink Panther), mais bien d'une histoire à moitié réelle, basée sur cette hypothèse incroyable et fantastique : le fait qu'un homme se réincarne en femme, chargé de purger ainsi tous les actes macho et misogynes qu'il a pu commettre.
    Je crois que ce thème était encore très rarement traité dans l'Amérique de cette époque, et qu'il fait énormément de bien à être regardé - surtout grâce à l'actrice principale, Ellen Barkin, qui est tout simplement extraordinaire !
    L'on commence tout d'abord avec Steve Brooks (Perry King), un chargé de publicité véritablement ambitieux, et suffisamment calculateur  - et radin - pour piquer les trois roses qu'il va offrir aux femmes de sa vie, en premier lieu à Margo, qui fait semblant de bien l'accueillir :
    Mais les trois femmes qui l'attendent, Liz, Margo, et Felicia, ont toutes bien autre chose en tête : tuer cet homme insupportable en le noyant au cœur d'un jacuzzi. Ce qui ne va pas bien se passer durant un premier temps, mais Margo sait ce qu'elle veut, et va sortir de son tiroir un révolver au résultat cette fois implacable :
    Résultat, Steve Brooks est bien mort, déporté dans le fleuve, et devinez quoi ? On le voit en train de débattre de son avenir avec le diable en personne (Bruce Payne), lui laissant cette unique possibilité d'aller droit au ciel : incarner une femme, et se dévouer à rendre celles-ci bien plus heureuses qu'il avait l'habitude de le faire :
    Naît alors la (soi-disant) demi-sœur de Steve Brooks, Amanda Brooks (Ellen Barkin), qui n'a au départ aucune conscience de sa mutation, et s'en aperçoit tout d'abord en allant uriner - ne trouvant plus la chose en question -, puis ensuite en s'apercevant dans une glace, et se mettant alors à hurler comme si elle ne le supportait pas :
    Amanda va ainsi démontrer dans un premier temps toute la haine qu'elle a envers cette espèce humaine, que ce soit dans sa façon étrange de montrer son slip, ou les étranges chaussures qu'elle n'aime pas du tout porter. Mais comme elle le comprend rapidement, il va bien falloir faire avec, histoire de passer inaperçue :

    La seule personne en qui elle a confiance au sein de la boîte de publicité s'avère être Walter Stone (Jimmy Smits, très connu pour son rôle dans la série La Loi de Los Angeles) - et qui était autrefois le très bon ami de Steve Brooks, mais bien sûr, elle/il ne veut pas encore lui expliquer la complexité de cette transition :
    Nous découvrons au passage la secrétaire de son demi-frère Steve (Catherine Keener, dont c'était le premier véritable rôle au cinéma) - et qui s'avère le détester tout autant que lorsqu'il était encore en vie :
    Puis plus important le patron de la boîte de publicité, Arnold Freidkin (Tony Roberts), envers lequel Amanda a l'air plutôt positive  - en compagnie de Walter Stone, dont elle se rapproche de plus en plus :
    Cela peut vous paraître étrange, mais je n'ai pas ce film en DVD - ce qui m'a contraint à effectuer toutes les recherches d'images possibles sur Internet, un travail réellement difficile...
    Heureusement, je l'ai vu récemment 3 ou 4 fois, et je me souviens très bien des intrigues principales, non seulement de la relation d'Amanda avec Walter Stone - qui s'avère de plus en plus claire concernant son passé d'homme -, mais aussi de ses rapports avec Margo Brofman (JoBeth Williams), la fameuse meurtrière de Steven Brooks, vis à vis de laquelle elle se cache le moins possible de sa relation avec lui :
    En résumé, nous sommes donc trois à savoir qui Amanda était dans le passé : Walter Stone, Margo, et le public... De temps en temps, Amanda en vient même à téléphoner à d'anciennes amies, histoire de sonder la réputation de Steve Brooks - autrement dit d'elle-même -, mais elle se voit systématiquement insulter, quand on ne lui raccroche pas au nez :
    En tous cas, elle sait très bien comment se comporter avec les hommes... Meilleure preuve avec l'arrivée du nouveau Dan Jones (Kevin Kilner), dont elle élimine d'emblée la proposition de l'inviter au restaurant - qu'elle sait bien sûr immédiatement suivie par une invitation à l'hôtel :
    Reste à se concentrer sur la phase la plus importante de sa soi-disant accession au paradis : savoir se montrer bien plus sympathique avec une autre femme qu'elle avait l'habitude de le faire, du temps où elle était encore Steve Brooks...
    Peut-être est-ce le côté le plus ambigu du film : le point où elle décide - plus ou moins contre son gré - de séduire la célèbre lesbienne Sheila Faxton (Lorraine Bracco)...
    Celle-ci est une puissante créatrice de parfum, avec laquelle la boîte d'Arnold Freidkin cherche à tout prix à travailler, et mine de rien, cela va se passer du mieux qu'il est possible - malgré les vraies difficultés qu'Amanda éprouve à ce sujet :
    En gros, la détente règne donc partout... Jusqu'à ce qu'Amanda, de pair avec Walter Stone, finit par se saouler complètement lors d'une soirée improvisée, qui se dégrade vite en une vaste bagarre ingérable :
    Souhaitez-vous que je vous dise ce qui se passe par la suite ? 1) Elle rentre chez elle complètement bourrée, et met au lit Walter Stone, sans même s'apercevoir que celui-ci lui fait l'amour - apparemment avec toute sa volonté 2) Furieuse de sa toute première fois en tant que femme, elle découvre du même coup à la télévision que que le corps de Steve Brooks vient d'être retrouvé dans le fleuve...
    Histoire de se détendre un peu, elle décide donc de se livrer à un match de volley-ball avec Walter Stone - au cours duquel elle perd, ce qui ne l'empêche pas de se trouver malgré tout bien contente que ce soit à un seul point près :
    Ceci dit, la découverte du corps de Steve Brooks - suivie de près par Margo, qui cherche à tout prix à être disculpée de cet assassinat - ne lui laisse qu'une unique solution : se rendre à l'aéroport, et fuir à l'étranger... Malheureusement, deux inspecteurs l'attendent, et elle est aussitôt enfermée dans un hôpital psychiatrique :
    Cinq mois plus tard, toujours dans cet endroit, elle apprend subitement qu'elle est enceinte d'une petite fille... Et mine de rien, elle s'en entretient avec Walter Stone, lequel n'a pas l'air du tout choqué, et est même bien content qu'il/elle soit vraiment contente de la situation :
    Il ne leur reste donc plus qu'une seule chose à faire : se marier, avant la naissance de l'enfant... Ce qui va se passer en privé, au cours d'une cérémonie fort émouvante :
    Hélas, Amanda est toujours - d'un certain côté - Steve Brooks. Et lors de la venue au monde de l'enfant, elle a le choix entre ces deux seules possibilités : ou bien sa future fille meurt, ou bien c'est elle-même... 
    Elle choisit sans hésiter l'ultime version... Tout en se doutant que son mari et sa fille vont venir lui rendre visite autant que possible :
    Le dernier plan ? Celui où on l'entend parler avec Dieu lui-même, au sujet du sexe qu'elle souhaite adopter pour son paradis... Elle ne le sait pas encore vraiment, hésite un peu, mais Dieu lui dit : "Peu importe, tu as tout le temps qu'il te faut" !
    C'est formidable, non ? Un film magnifiquement conçu par Blake Edwards, joué d'une façon magistrale par Ellen Barkin et Jimmy Smits, et qui reste - plus de trente ans après sa sortie - non seulement hilarant d'un bout à l'autre, mais surtout diaboliquement à la page, puisque les discriminations homme/femme sont toujours d'actualité...
    Vous voulez bien sûr le trailer :
    Serait-ce vous dire que je souhaite naturellement un commentaire de votre part ? Bien sûr que oui - et ceci d'autant plus que je n'ai pas parlé depuis bien longtemps d'un Opus aussi drôle !

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