Il s'agit, en 1999, du huitième film de Tim Burton, juste après le désopilant Mars Attack !, et c'est cette fois-ci dans un tout autre genre, nettement plus gothique et mystérieux, tel que Mary Shelley l'a déjà appliqué dans son célèbre Frankenstein - repris de façon splendide par Kenneth Branagh, à voir ici.
Ce n'est pas un Opus que je reverrai 100 fois de suite, contrairement à The Piano de Jane Campion (1993) ou The Last Samurai d'Edward Zwick (2003), que j'adore pour des raisons bien personnelles... Mais il n'en est pas moins remarquable, ce que vous pouvez largement comprendre dans son sous-titre français La Légende du cavalier sans tête, que vous pouvez découvrir dans ce court trailer :
Ichabod Crane, le personnage principal, est joué par Johnny Depp, qui collabore avec Tim Burton pour la troisième fois dans des rôles importants, une fois passé Edward aux mains d'argent (1990) et le biopic Ed Wood (1994). Cette fois-ci, il se replace dans le New York de 1799 en tant qu'homme rationnel, ouvert aux méthodes scientifiques d'avant-garde, et se pose comme tout le monde la question :
Il en a la réponse dans ce que dit le notaire James Hardenbrook (Michael Gough), bien qu'il ait dans un premier temps un mal fou à accepter cette proposition qui lui semble incohérente... Le cavalier sans tête existe-t-il réellement ?
Mais peu de temps après, se retrouvant dans le village de Sleepy Hollow, il découvre la tête du père du jeune Basmath :
Il commence alors à changer d'avis sur la question, en se demandant pourquoi cette tête n'a pas disparue, comme c'est habituellement le cas des autres... Et il entrevoit alors le cavalier sans tête (Christopher Walken), seulement un bref moment :
Mais il va beaucoup plus loin en se rendant dans un endroit fort étrange, où d'un seul coup il se fait attraper le cou par - semble-t-il - ce qui fut autrefois une dame, qui l'engage à visiter l'arbre des morts, où le cavalier serait toujours présent :
A ce moment-ci, le film bascule instantanément vers une version bien plus effrayante, où le thème gothique et l'aspect mythique de l'arbre des morts - brièvement accompagné par son cavalier - se trouvent étrangement mélangés :
On commence alors à trouver l'endroit nettement plus terrifiant, notamment lorsque Ichabod Crane se trouve avec Brom Van Brunt (Casper Van Dien) en train de lutter contre lui - hélas pour ce dernier :
Une fois remis sur pied, Ichabod Crane se prend toutefois à rechercher des étrangetés dans les différents testaments, notamment ceux de Katrina Van Tassel (Christina Ricci) et de sa belle-mère Mary Van Tassel (Miranda Richardson) :
Une chose bizarre est confirmée par le notaire James Hardenbrook, qui semble nous rapprocher de la vérité : le fait que ce testament est trafiqué, dans le but de réduire à rien l'héritier naturel de Van Garret... Si vous êtes comme moi, vous pouvez penser que c'est une grande erreur du film, celle de nommer à peu près pareil - Van Tassel et Van Garrett - deux personnes aussi opposées. Mais peut-être cela est-il volontaire de la part de Tim Burton, afin de rendre sa vision déroutante lors de la première fois :
A ce moment-là, nous découvrons un peu mieux Katrina Van Tassel, qui était autrefois amoureuse du désormais décédé Brom Van Brunt - mais qui semble depuis peu reconvertie face à Ichabod Crane - bien qu'il ne lui dise que ce qui lui paraît être la vérité :
La meilleure preuve en est dans la réunion d'urgence de tout le monde dans l'église de Sleepy Hollow, dans laquelle personne n'est gentil avec personne... Et le révérend Steenwick (Jeffrey Jones) est le premier à voir les choses en face, même s'il sait très bien que le cavalier sans tête ne peut pas pénétrer dans l'église :
Celui à qui il s'adresse n'est autre que Baltus Van Tassel (Michael Gambon), l'époux légitime de Mary Van Tassel, qui n'a que faire de ces insinuations :
Mais il se trompe grandement, et même si le cavalier sans tête n'a pas le droit d'entrer dans l'église, il a bien des manières pour atteindre son but bien précis :
Ceci vaut le coup d'être regardé d'un bout à l'autre - surtout accompagné par la musique de Danny Elfman, le compositeur fétiche de Tim Burton :
Maintenant qu'il ne reste presque personne en vie, Ichabod Crane est de plus en plus convaincu que la véritable responsable de ces nombreux meurtres sordides n'est autre que Katrina Van Tassel, et décide alors de quitter Sleepy Hollow.
Mais il assiste à l'entretien de Mary Van Tassel parlant à sa belle-fille Katrina, et change complètement de point de vue... Il finit par comprendre que c'est cette dernière qui a tout manigancé, afin de dépouiller Van Garrett et Van Tassel de leur héritage, et que la dernière à la gêner est justement Katrina :
Lorsqu'ils parviennent à s'enfuir, enfin réconciliés, Ichabod Crane et Katrina Van Tassel se trouvent confrontés à un violent incendie, déclenché comme par hasard par Mary Van Tassel au cœur du moulin où ils s'étaient réfugiés :
Et ils se retrouvent avec le jeune Masbath au sommet de l'édifice, avant de se poser la question fondamentale concernant le cavalier sans tête, "Est-il mort ?" :
Bien sûr que non, et il va même se lancer pour finir à la poursuite de Katrina Van Tassel, la dernière à le gêner :
Fort heureusement, Ichabod Crane parvient à récupérer le crâne du cavalier, et à lui offrir en guise d'ultime cadeau :
Aussitôt celui-ci récupéré, le cavalier change enfin d'avis pour de bon, dévore littéralement Mary Van Tassel, puis repart dans l'enfer qu'il n'aurait jamais dû quitter :
Vous souhaitez voir cette scène particulièrement impressionnante ? Je vous en prie :
Ichabod Crane rentre à New York, en compagnie de Katrina Van Tassel dont il est amoureux, et du jeune Masbath :
Alors, comment trouvez-vous cet Opus ? Certes, si je veux reprendre mes propos du début, on ne peut pas le regarder trop souvent, l'histoire n'étant pas si complexe qu'elle le paraît dans un premier temps... Mais contrairement à bien des films de Tim Burton, celui-ci se passe dans un environ totalement imprévisible et un décor parfaitement gothique, ce qui lui a valu au moins cinq récompenses, de Satellite Awards à BAFTA Awards en l'an 2000.
Par contre - et c'est un point de vue tout à fait personnel -, Tim Burton s'est montré plus particulier par la suite, notamment avec La Planète des singes (2001) et Big Fish (2003). Je préfère bien mieux ses films antérieurs, de Beetlejuice (1988) à Mars Attack ! (1996), sans oublier l'excellent biopic Ed Wood (1994). Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si vous le souhaitez, vous pouvez comme d'habitude laisser un commentaire, bien sûr !
Pour tout dire, il s'agit en 1988 du second film de Tim Burton, mais du premier à être en fait un film d'horreur au second degré - soit, en fait, une comédie fantastique -, où chaque élément va être important, qu'il s'agisse des acteurs, des effets spéciaux, du maquillage (dont il remportera tout à la fois l'Oscar et le Saturne), et même de la musique, due à Danny Elfman, comme cela sera souvent le cas par la suite.
L'histoire se révèle théoriquement assez simple : Barbara Maitland et Adam (Geena Davis et Alec Baldwin), deux jeunes mariés parfaitement heureux, vivent dans une belle villa du Connecticut :
Sauf que... Un jour ou l'autre, il finissent par avoir un terrible accident de voiture, après avoir essayé d'éviter un chien :
Résultat ? Adam et Barbara sont bel et bien morts tous les deux, mais ils n'en ont pas encore totalement conscience :
Ce n'est qu'après leur tentative de sortie de la maison qu'il se rendent compte que l'extérieur est désormais habité par d'étranges vers de sable, et une fois reclus à l'intérieur, ils s'aperçoivent qu'un livre leur a été déposé, "Handbook for the Recently Deceased" :
Leur villa et le terrain afférent sont du reste immédiatement mis en vente :
Et très vite rachetés par ce couple New-Yorkais bien snob à leurs yeux, Charles Deetz (Jeffrey Jones) et Delia Deetz (Catherine O'Hara) :
Charles ramène en outre sa propre fille Lydia Deetz (Winona Ryder, une actrice de seulement 17 ans, et dont c'était le tout premier rôle), qui est la seule de tous à voir ces deux morts :
Tandis que Delia se réserve un homme fort du côté de l'art moderne - dont elle raffole beaucoup plus que son mari -, le consultant Otho (Glenn Shadix) :
Adam et Barbara font aussitôt une nouvelle sortie, mais celle-ci est encore plus effrayante que la dernière fois :
Et étant rentrés dans la maison, ils ne voient que Charles Deetz en train d'accueillir les œuvres d'art de sa femme Delia - ce qui les fait visiblement sursauter de dégoût :
Il y a cependant une autre possibilité, qu'ils n'ont pas encore testée... Le mythique Beetlejuice (Michael Keaton, qui donne son titre au film), qu'ils explorent partiellement, mais que Barbara pousse vite Adam à abandonner rapidement, par crainte de ce qu'il peut faire :
En guise de compensation, ils se sentent rapidement obligés de se rendre dans la pièce de l'après-vie - bravo pour le maquillage ! -, où une nommée Juno (Sylvia Sidney) leur livre toutes les informations dont ils risquent d'avoir besoin :
Mais celles-ci apparaissent bien dures : non seulement hanter la maison pendant 125 ans, mais aussi se charger eux-mêmes de faire fuir les occupants actuels... Bref, c'est trop, et bien qu'ils ne soient pas encore sur la phase de totale adoption, ils voient d'un bien meilleur œil les intentions de Beetlejuice :
Cela dure 7 minutes, mais ceci vous donnera une bonne idée du personnage interprété par Michael Keaton, tout à la fois dépravé, obscène, cochon et brailleur de première :
Sans compter qu'à ce moment, un des meilleurs moments du film apparaît en plein milieu de la grande réunion avec sa danse incroyable, chantée selon les apparences par Catherine O'Hara :
Mais en réalité due à Harry Belafonte, qui interprète Day-O d'une façon incroyablement puissante :
En attendant, ceci n'encourage pas du tout la situation que vivent Adam et Barbara, qui se résolvent finalement à traiter avec Beetlejuice :
Tort leur en prend, parce qu'ils commencent à porter des masques très étranges :
Sans compter que Charles Deetz fait maintenant partie, tout comme sa fille, des gens qui voient de mieux en mieux les fameux morts :
Mais cela n'empêche pas Adam et Barbara de se jeter dans le piège que Beetlejuice leur tend, celui de revivre leur propre mariage - ce qu'ils font en vieillissant bien plus vite que ce qu'ils escomptaient :
Surtout que ce plan ne vise qu'une seule chose : encourager Beetlejuice à prendre pour épouse la très jeune Lydia... Ce qu'il va presque réussir à faire, s'assurant ainsi d'agir sur le monde matériel en se passant d'être invoqué :
Et il va presque réussir, au final... Sauf qu'il ne se souvient pas du tout qu'il ne faut que personne ne prononce son nom de Beetlejuice trois fois :
Et ceci le conduit tout droit à son destin, finalement, celui d'être mangé par un immense ver de sable :
Est-ce la fin ? Presque, tout d'abord avec l'étonnante décision de Charles et Catherine Deetz de transformer cette maison en école de filles - ce en quoi ils ont l'adhésion totale d'Adam et Barbara Maitland :
Sans compter la réussite en mathématiques de la jeune fille, Lydia Deetz, ce qui enchante les deux habitants initiaux de ce pavillon - qu'elle était au début la seule à voir :
Mais il ne faut pas oublier le dernier plan du film, qui nous montre brièvement Beetlejuice en train d'essayer de récupérer une rapide place de son voisin à droite - et qui se plante une fois de plus, étant non seulement obligé de conserver son poste, mais en plus de se rétrécir outre mesure :
Générique de fin, avec une dernière danse "aérienne" de Lydia Deetz - toujours chantée par Harry Belafonte, Jump in the Line :
Vous aimez, ou pas du tout ? En tous cas, cela a obtenu 84% de critiques favorables, avec une note de 7/10, et pour moi, c'est un bon résumé de l'œuvre en question... Si vous aimez ce film, vous adorerez sûrement Edward aux mains d'argent (1990), et encore davantage Ed Wood (1994) ou encore mars Attacks ! (1996) !