THE BIRDS (ALFRED HITCHCOCK)
Ou encore, Les Oiseaux, presque le dernier film d'Alfred Hitchcock (1899-1980), qui date de 1963, et fut réalisé sur un ouvrage de Daphné Du Maurier, avec des effets spéciaux monumentaux pour l'époque…
Dès le tout début du film, Alfred Hitchcock place son inévitable caméo, comme il en a l'habitude depuis très longtemps :
Avant de laisser la parole à l'une ses actrices favorites, la riche Melanie Daniels (Tippi Hedren)…
Et à son double correspondant, l'avocat Mitch Brenner (Rod Taylor), lequel la rencontre - curieusement - dans une boutique destinée aux oiseaux, afin d'acheter un cadeau à sa toute petite sœur :
C'est, comme on le dit, une boîte en or pour décider, en grand secret, d'offrir elle aussi en cadeau à la jeune fille un couple d'inséparables extraordinaire :
Aussi va t-elle se rendre le plus vite possible à Bodega Bay, fort proche de San Francisco où elle habite normalement, et y rencontrer assez rapidement Annie Haymorth (Suzanne Pleshette) :
Qui est non seulement maîtresse d'école dans la petite ville, mais fut aussi autrefois une ex de Mitch Brenner :
C'est d'ailleurs justement lui que Melanie Daniels cherche à rencontrer le plus vite possible, raison pour laquelle elle loue un bateau :
Et se fait d'emblée attaquer par un goéland - chose que l'on ne saurait imaginer de la part d'Hitchcock, n'est-ce pas ?
En tous cas, c'est la première raison, pour tous les deux, de se rapprocher quelque peu :
La seconde étant malheureusement celle, beaucoup plus troublante, d'une première guerre des moineaux, qui parviennent à rentrer à plusieurs dans la maison de Mitch Brenner, et commencent à se révéler vraiment troublants…
Important à noter : on ne la reconnait pas bien, vu ses quatorze ans, mais la petite sœur de Mitch Brenner est bel et bien Cathy Brenner (Veronica Cartwright), qui devait jouer une des dernières femmes en vie dans le célèbre Alien de Ridley Scott, le premier (1979) et meilleur film de toute la série…
Il ne manque plus qu'une seule personne, fondamentale, la mère, Lydia Brenner… Interprétée par Jessica Tandy, elle se montre très vite dépressive, possessive, et ne supporte pas de voir son fils tourner autour d'une aussi jolie femme - de même que c'était le cas, bien des années auparavant, d'Annie Hayworth :
C'est le matin, qui suit la nuit aux moineaux, que Lydia Brenner décide de se rendre chez l'un de ses voisins Dan Fawcett, et tombe avec une grande consternation devant ceci :
Vous l'avez sans doute deviné, Dan Fawcett est le premier mort du film… Mais je vois beaucoup de ressemblances avec le très célèbre Psychose, tourné juste trois ans auparavant…
En tous cas, le film ne va pas cesser d'évoluer, tout d'abord dans l'apparente désinvolture de Melanie Daniels, qui ne s'aperçoit que trop tard que les corbeaux se massent mine de rien devant l'école de Bodega Bay (plan totalement sublime d'Alfred Hitchcock) :
En tous cas, le film ne va pas cesser d'évoluer, tout d'abord dans l'apparente désinvolture de Melanie Daniels, qui ne s'aperçoit que trop tard que les corbeaux se massent mine de rien devant l'école de Bodega Bay (plan totalement sublime d'Alfred Hitchcock) :
Et lorsqu'elle s'en rend compte, il est hélas juste temps pour sortir de l'école sous la tourmente des oiseaux, en compagnie d'Annie et de tous les enfants :
C'est l'une des scènes les plus célèbres du film, et à juste titre, ne serait-ce qu'à l'engagement qu'elle montre vis à vis des effets spéciaux, vu que sur les environ 1500 plans, près de 371 s'avèrent truqués (ce qui représente, à l'époque, un budget colossal)...
Petite pause, qui arrive à bon escient avant la dégradation finale… Une assez vague conversation entre Melanie et Mrs. Bundy, qui voit dans le comportement des oiseaux une pulsion inexplicable (conformément, du reste, à l'attitude d'Alfred Hitchcock concernant ce film, où il jugeait toute explication sur la conduite insolite des oiseaux hors de propos) :
Petite pause, qui arrive à bon escient avant la dégradation finale… Une assez vague conversation entre Melanie et Mrs. Bundy, qui voit dans le comportement des oiseaux une pulsion inexplicable (conformément, du reste, à l'attitude d'Alfred Hitchcock concernant ce film, où il jugeait toute explication sur la conduite insolite des oiseaux hors de propos) :
Alors va bientôt se montrer la scène la plus mémorable :
Où, bien sûr l'on va tout d'abord voir une voiture prendre feu, puis une boutique, et au final, le quartier dans son tout ensemble :
A la suite de ce très marquant incident, tout ne va que se dégrader… En passant vite fait sur la fameuse Annie, elle aussi tuée par l'un de ces oiseaux, Melanie et les trois autres de la famille Brenner vont très vite se retrouver parqués dans le domaine de Mitch, et ceci avec une totale incompatibilité avec les fameuses bêtes :
Contrairement à la première conclusion de Mitch, ils ne s'en vont pas du tout, bien au contraire :
Et c'est seulement avec la plus grande discrétion, qu'ils finissent par fuir tous les quatre de la maison, grâce à cette petite voiture (que vous verrez peut-être sur la photo, qui est en fait le dernier plan du film) :
Voilà, tel est ce qui mérite d'être vu dans ce film, remarquable dans bien des détails, ne serait que dans le fait qu'il a maintenant près de soixante ans…
Certes, la plupart d'entre vous (y compris moi-même) vont certainement trouver la narration un peu lente à partir de la grandiose explosion, qui est sans doute le point central du film…
Mais c'est un tout petit détail, qui ne fait pas son poids face aux grands éléments, à savoir :
1) Tout comme dans Psychose, aucun acteur vraiment très connu n'y fait son apparition…
2) Il n'y a pas (ou très peu) de musique, ce qui est rarissime de la part d'Alfred Hitchcock, qui a jusqu'alors toujours demandé à Bernard Herrmann de participer à ses œuvres…
3) Le budget de 2500000 dollars apparait considérable, surtout comparé à l'ancien Psychose, qui ne bénéficia que de 800000 dollars…
4) Et comme déjà dit, la place tenue par les trucages et effets spéciaux est réellement impressionnante, 371 plans sur 1500...
On le dit assez souvent, mais jamais Alfred Hitchcock (1899-1980) n'a en effet réalisé un tel film, aussi dérangeant, fascinant, jouant à de nombreuses échelles sur tous les aspects humains et inhumains de la planète… Alors c'est sûr et certain, la plupart des œuvres le précédant immédiatement sont aussi d'un niveau très élevé, qu'il s'agisse de The Man Who Knew Too Much, de Vertigo, de North by Northwest, ou encore de Psychose !
Malheureusement pour lui, il ne parviendra plus jamais à laisser une telle maîtrise s'imposer, qu'il s'agisse de Pas de printemps pour Marnie, Le Rideau déchiré, L'Etau, Frenzy, et enfin son dernier Complot de Famille... Mais bon, tout va bien, finalement : sur cinquante-quatre longs métrages réalisés, il y en a encore une bonne vingtaine qui sont toujours tenus pour des chefs-d'œuvre, et au moins cinq d'entre eux qui sont toujours inestimables, près d'une soixantaine d'années passées !
Certes, la plupart d'entre vous (y compris moi-même) vont certainement trouver la narration un peu lente à partir de la grandiose explosion, qui est sans doute le point central du film…
Mais c'est un tout petit détail, qui ne fait pas son poids face aux grands éléments, à savoir :
1) Tout comme dans Psychose, aucun acteur vraiment très connu n'y fait son apparition…
2) Il n'y a pas (ou très peu) de musique, ce qui est rarissime de la part d'Alfred Hitchcock, qui a jusqu'alors toujours demandé à Bernard Herrmann de participer à ses œuvres…
3) Le budget de 2500000 dollars apparait considérable, surtout comparé à l'ancien Psychose, qui ne bénéficia que de 800000 dollars…
4) Et comme déjà dit, la place tenue par les trucages et effets spéciaux est réellement impressionnante, 371 plans sur 1500...
On le dit assez souvent, mais jamais Alfred Hitchcock (1899-1980) n'a en effet réalisé un tel film, aussi dérangeant, fascinant, jouant à de nombreuses échelles sur tous les aspects humains et inhumains de la planète… Alors c'est sûr et certain, la plupart des œuvres le précédant immédiatement sont aussi d'un niveau très élevé, qu'il s'agisse de The Man Who Knew Too Much, de Vertigo, de North by Northwest, ou encore de Psychose !
Malheureusement pour lui, il ne parviendra plus jamais à laisser une telle maîtrise s'imposer, qu'il s'agisse de Pas de printemps pour Marnie, Le Rideau déchiré, L'Etau, Frenzy, et enfin son dernier Complot de Famille... Mais bon, tout va bien, finalement : sur cinquante-quatre longs métrages réalisés, il y en a encore une bonne vingtaine qui sont toujours tenus pour des chefs-d'œuvre, et au moins cinq d'entre eux qui sont toujours inestimables, près d'une soixantaine d'années passées !
Autres films du même réalisateur : Vertigo, North by Northwest, Psychose
7 Comments:
bravo pour cet article,, mais vérifie les dates ( mais jamais Alfred Hitchcock !!!!!! )
Merci bien, de me l'avoir fait remarquer… Ah, sans toi, on est perdu, ici !
hahaha ,je sait je sait
Oui, très bel article! Ça me donne envie de le revoir. Je l'ai vu enfant, il m'avait vraiment troublée.
Merci pour le "très bel article"... Tant mieux si ceci te donne réellement l'envie de le revoir, c'est l'essentiel !
Bonsoir Vincent, je suis de retour sur les blogs après moins d'une semaine d'absence, entre mes visites d'appartement et mes différents aller-retours.
Ton article m'impression, tu as fait un travail formidable ! J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ton article ! Ton amour du cinéma et ton humour sont toujours présent. Je reconnais bien ta manière d'écrire qui me plait beaucoup. Est-ce que tu sais que Bodega Bay existe vraiment ? Et que Hitchcock s'est inspiré de faits réels quant à l'histoire des Oiseaux. Il faut vérifier sur le web, mais des faits similaires ont eu lieu il y a bien longtemps maintenant.
C'est un film dérangeant, car même si les effets spéciaux ont vieillis, l'âme de ce film demeure bizarre.
Merci beaucoup !
Toi aussi, j'aime bien ton blog, et je voudrais vraiment en faire une bonne publicité…
Sinon, oui, je sais que Bodega Bay existe réellement… Et aussi du fait que Hitchcock s'est plus ou moins inspiré de faits réels !
Mais tu as bien raison, ce film reste toujours aussi dérangeant, près de soixante ans plus tard...
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