L'INDEX DE TOUS LES FILMS COMMENTÉS :
  • C'EST ICI !
  • POUR EN REVENIR À L'ORIGINAL :
  • C'EST LÀ !

  • samedi, juillet 20, 2024

    UNFORGIVEN (CLINT EASTWOOD)

    Sorti en 1992 et ayant remporté un énorme succès auprès du public, il s'agit théoriquement du dernier western filmé par Clint Eastwood à la suite des trois autres, High Plains Drifter (1973), The Outlaw Josey Wales (1976), et le sublimissime Pale Rider (1985). Selon beaucoup de gens, il est encore supérieur à ce dernier, mais je n'irai pas jusque là...

    En fait, il s'agit d'une œuvre fondamentalement différente, non seulement par le nom que porte cette fois-ci le héros principal (contrairement à Pale Rider), mais surtout par sa base essentielle, qui est profondément féministe :

    Tout commence dans le noir absolu (c'est l'un des procédés essentiels de ce film, qui joue beaucoup sur cette opposition entre l'obscurité et le plein soleil)... Et ceci se passe en 1880 à Big Whiskey, où une prostituée est soudain défigurée au couteau par un client ivre et son acolyte :
    Bill Daggett (Gene Hackman), le shérif de la ville, décide alors de lui imposer une amende de sept chevaux, à verser au proxénète... Mais les prostituées sont indignées par une telle "gentillesse", et offrent de leur côté une récompense de mille dollars à quiconque tuera le coupable et son complice :
    Loin de là, l'ancien tueur repenti William Munny (Clint Eastwood) se consacre pour sa part à ses animaux et à ses deux enfants, dans une ferme isolée. C'est alors que le jeune Kid de Schofield (Jaimz Woolvett) débarque, et lui propose de s'associer à lui pour remporter tout cet argent... Ce que William Munny refuse dans un premier temps :
    Mais il décide finalement de s'y rendre, même si le fait de n'avoir tué personne durant dix ans ne lui rend pas spécialement les choses faciles - notamment sa montée à cheval :
    Pendant ce temps, on découvre le shérif Bill Daggett - lequel était fort peu doué pour construire sa maison - en train de s'entretenir avec le proxénète, sans aucune certitude de la part de l'un ou de l'autre :
    William Munny, au cours de sa route à cheval, a enfin fini par atteindre son premier but, retrouver l'un de ses anciens amis, Ned Logan (Morgan Freeman) - qui se montre beaucoup plus expert que lui en matière de tir, grâce à son fusil Spencer :
    C'est le moment que choisit William Munny pour parler de son ancienne femme Claudia, aujourd'hui morte de la variole, mais qui l'a vraiment aidé à arrêter sa vie violente et sa consommation d'alcool :
    A ce moment-là, un personnage totalement imprévu débarque à Big Whiskey, English Bob (Richard Harris), accompagné de son biographe W. W. Beauchamp (Saul Rubinek)... Il est censé être tueur à gages, mais se fait immédiatement arrêter et rouer de coups par le shérif Bill Daggett, qui l'enferme aussitôt en prison :
    English Bob ne joue pas un énorme rôle dans le film, mais il reste en tant qu'Anglais important, non seulement grâce à son biographe, mais surtout parce qu'il offre toute sa place à Bill Daggett - qui apparaît désormais comme le seul véritable chef de cette petite ville.
    William Munny et Ned Logan, qui étaient finalement partis ensemble, se font finalement rattraper par le Kid, d'une façon tout à fait inattendue en se faisant tirer dessus :
    Le vrai problème est dans la mauvaise vue du Kid, qui se limite à 50 mètres... Mais ce n'en est pas un pour William Munny, qui opte définitivement pour partir à trois :
    Il se joue ensuite une scène assez cocasse entre Bill Daggett et W. W. Beauchamp, où le shérif tente de persuader le biographe de redonner son arme à English Bob... Le biographe va durant un temps se laisser persuader, mais c'est finalement English Bob lui-même qui refusera :
    Puis survient un affrontement bien moins drôle entre Bill Daggett et William Munny, où ce dernier se trouve désarmé... Frappé, il se trouve pourtant capable de quitter le saloon en rampant, car le shérif ne sait pas encore vraiment qui il est :
    Alité pendant trois jours dans une grange éloignée de la ville, il est soigné et nourri par Delilah Fitzgerald (Anna Thomson), la prostituée défigurée - mais qui se montre très bonne envers lui :
    Ensuite, les trois amis partent à la recherche de Davey, le complice du cow-boy ivre qui avait défiguré la fille tout au début, et finissent par le retrouver, le traquer et le tuer :
    Mais curieusement, Ted Logan n'a plus la vocation, et laisse finir seuls William Munny et le Kid :
    Résultat ? Le Kid finit par retrouver le véritable agresseur de Delilah Fitzgerald, et l'abat sans gloire dans les toilettes d'un ranch :
    William Munny et le Kid reçoivent alors la visite de Delilah Fitzgerald, qui leur dit la triste vérité sur l'histoire de Ned Logan - mort à force d'être roué de coups :
    Ned Logan est donc tué, le Kid abandonne, il a même peur de prendre l'argent offert par les prostituées... Il ne reste donc à William Munny qu'une seule chose à accomplir, tuer Bill Daggett :
    Et malgré la fugitive croyance de Bill Daggett au mauvais usage de son arme, il va finir par y passer :
    William Minny dit alors sa pensée mythique, sur le sens du mot "mériter" das ce contexte précis :
    Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer la scène intégralement :
    William Munny termine alors avec ses phrases fétiches, adressées à tous ceux encore survivants... "N'allez plus taillader ou blesser de putains. Sinon, je reviens tuer tous les salauds que vous êtes !" :
    Et à la place de William Munny, Clint Eastwood le réalisateur termine le film - comme souvent - avec le même plan qui l'a initié :

    Grandiose, n'est-ce pas ? Ceci sera pourtant le dernier western tourné par Clint Eastwood - encore qu'il y ait bien des points communs avec l'Opus bien plus récent, Space Cowboys (2000).

    Quoi qu'il en soit, ce film a connu un immense succès, rapportant plus de dix fois le budget initial de 14 millions de dollars, et étant récompensé plus de huit fois par différentes sociétés américaines, non seulement pour sa réalisation, mais aussi pour la prestation exceptionnelle de Gene Hackman - alors qu'il avait jusqu'alors toujours refusé de participer à ce script, qui existait depuis 20 ans !

    Autres films du même réalisateur : Play Misty for MeHigh Plains DrifterThe Eiger SanctionThe Outlaw Josey WalesThe Gauntlet, Bronco Billy, FirefoxHonkytonk ManSudden ImpactPale RiderBirdWhite Hunter, Black HeartThe RookieA Perfect WorldThe Bridges of Madison CountyAbsolute PowerMidnight in the Garden of Good and EvilSpace CowboysBlood WorkMystic RiverMillion Dollar BabyFlags of Our FathersLetters from Iwo JimaGran TorinoHereafter, InvictusJ. Edgar

    Libellés : , , ,

    vendredi, mars 08, 2024

    JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES (2024)

    Je vous l'avais promis, je suis à nouveau ici afin de célébrer cette cérémonie créée en 2010 - qui rend hommage aux réalisatrices les plus douées du monde, et dont je vous avais déjà parlé l'an dernier sur ce premier article.

    Bien sûr, il y a toujours les mêmes, à commencer par la plus ancienne Kathryn Bigelow - qui fut la première à remporter en 2010 le prix de la BAFTA pour The Hurt Locker (Démineurs) -, pour conclure avec la géniale Jane Campion, Palme d'or du Festival de Cannes en 1993, grâce à The Piano.

    Sans oublier Andrea Arnold, Sofia Coppola, Mary Harron, Julie Taymor et d'autres, qui se sont également rendues célèbres avec leurs Opus inoubliables - mais dont j'ai déjà parlé dans l'article de 2023... En revanche, il y a cette année deux nouvelles cinéastes, que je vais m'empresser de vous décrire.

    1) Leyla Bouzid est la plus jeune, née en 1984 en Tunisie :

    Son premier film de 2015, A peine j'ouvre les yeux, a au bas mot remporté sept prix, notamment à la Mostra de Venise :
    On y découvre tout au long la formidable actrice Baya Medhaffar, qui en plus est une excellente chanteuse, et interprète constamment les chansons du groupe - normalement sous-titrées.
    L'action se passe à Tunis au cours de la présidence de Ben Ali (terminée en 2011 de sa propre volonté), et nous voyons bien comment la façon de chanter de cette jeune fille se dégrade de plus en plus, ainsi que sa relation avec sa mère - au début fort négative envers la passion pour la musique de sa fille, qu'elle souhaite voir devenir médecin : 
    Je vous en fait découvrir un petit extrait :
    Et même le propre point de vue de Baya Medhaffar, très édifiant :
    2) La seconde, Kaouther Ben Hania, est née en 1977 en Tunisie :
    Son premier film de 2017 - au-delà d'un simple documentaire - s'intitule La Belle et la Meute, et raconte l'histoire vraie issue de l'ouvrage Coupable d'avoir été violée de Meriem Ben Mohamed :
    Cela décrit en neuf plans-séquence le destin d'une jeune fille de 21 ans, qui se fait violer par deux policiers - et ne trouve la solution qu'à la toute fin... C'est un Opus assez éprouvant, je ne vous le cache pas, mais c'est magistralement joué par Mariam Al Ferjani :
    Voici un petit trailer :
    Et de nouveau une explication plus raffinée sur TV5 :
    3) J'en reviens maintenant à la fameuse Haifaa al-Mansour, née en 1974 en Arabie saoudite, et qui s'est depuis installée aux Etats-Unis, à Los Angeles :
    Bien qu'elle ait depuis produit au moins trois films (dont le prestigieux Mary Shelley en 2017), elle reste toujours célèbre grâce à celui-ci, qu'elle tourna en 2012 dans la capitale de l'Arabie saoudite, Riyad :
    C'est le fameux Wadjda sorti en 2013, et qui raconte l'histoire de cette jeune fille de 12 ans... Elle vit dans un milieu très conservateur, mais elle écoute du rock, porte un jean, met des Converse, et surtout, rêve d'acquérir un vélo - qui se trouve hélas interdit aux femmes !
    Elle s'inscrit donc au concours de récitations coraniques, et finit par le gagner - ce qui lui permet enfin de faire la course à vélo, depuis longtemps attendue avec son ami Abdallah :
    Vous le connaissez déjà bien, n'est-ce pas ?
    Si ce n'est pas le cas, vous en trouverez une description bien mieux faite sur mon site, à l'adresse suivante : Wadjda
    4) Ibidem avec la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven, née en 1978, et qui n'a hélas depuis tourné qu'un seul film aux Etats-Unis en 2017, Kings :
    Son grand succès reste bien sûr le célèbre Mustang, tourné en Turquie en 2015 :
    Cela raconte l'histoire délirante de cinq jeunes filles orphelines, qui vivent chez leur grand-mère au nord d'Istanbul, et se trouvent progressivement confrontés de plus en plus au patriarcat de leur oncle Erol...
    Leur maison devient peu à peu inaccessible, pourvue de barreaux, de portes fermées à clef, et du même coup plus d'école, d'ordinateur ou de téléphone. Les cinq finissent par se révolter avec puissance, mais hélas pas toujours avec succès - l'une d'entre elles préférant même se suicider. Seul deux jeunes filles parviennent au bout - dont la benjamine Lale -, et quittent cette fois définitivement leur pays :
    Soyez rassurés, cela ne fut pas le cas en réalité, où pour finir, voici une photo avec la réalisatrice - après le film, bien sûr :

    Mais ceci ne nous empêche pas de revoir un fameux trailer :

    Ou encore de consulter l'article sur mon site : Mustang

    Désormais, je souhaiterais vous parler des deux nouvelles cinéastes qui ont décroché la Palme d'or du Festival de Cannes : tout d'abord, Julia Ducournau en 2021 pour son film Titane, suivie par Justine Triet en 2023, avec son Opus Anatomie d'une chute. Mais pour différentes raisons, je n'ai malheureusement pas encore vu ces deux films, et suis donc à une mauvaise place pour les servir...

    En revanche, je ne pourrais pas m'empêcher de citer une nouvelle fois les deux femmes impliquées dans cette fonction puissante, en commençant évidemment par celle que tout le monde attend :

    5) Jane Campion (née en 1954), réalisatrice de Nouvelle-Zélande, qui s'est révélée grâce à huit films - dont bien sûr The Piano (1993), qui fut le tout premier à obtenir la Palme d'or du Festival de Cannes :

    Mais elle a depuis beaucoup tourné (entre autres The Portait of a Lady (1996) et Holy Smoke (1999)), dont ce dernier visiblement très bon, The Power of the Dog (2021), et qui remporta nombre de prix internationaux - notamment la Mostra de Venise et la BAFTA :

    6) Et de toute évidence Kathryn Bigelow (née en 1951), cinéaste américaine autrefois mariée à James Cameron, et qui obtint en 2010 le premier prix de la BAFTA pour son étonnant The Hurt Locker (2009), qui marque le rôle ambigu durant la guerre d'Irak de l'équipe américaine de déminage :

    Néanmoins, ce fut très loin d'être son dernier Opus, puisqu'à la suite de Point Break (1991) et de Zero Dark Thirty (2012), elle remet la main à un drame historique survenu en 1967 à Detroit (2017) :

    Voila, je préfère en finir là, en évitant de citer le nom de certaines réalisatrices qui ne me semblent pas tout à fait à leur place - et ceci est absolument identique chez les hommes, soyez-en sûr...

    Ah, j'allais oublier une chose : nous devenons depuis le 4 mars le premier pays du monde à inscrire dans la constitution et à autoriser le droit à l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)... Sachant que 40% des femmes vivent dans des pays qui restreignent ou interdisent l'accession à l'avortement, en l'occurrence l'Afrique et une partie de l'Amérique du Sud, ce n'est plutôt pas mal, non ?

    Si vous souhaitez laisser un commentaire sur cet article - et surtout en leur faveur -, très volontiers !

    Libellés : , , , , ,