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  • samedi, juillet 01, 2023

    THE BRIDGES OF MADISON COUNTY (CLINT EASTWOOD)

    Il n'est guère besoin de vous demander si vous connaissez ce film sorti en 1995 - dont le titre français est Sur la route de Madison... Il s'agit de la mise à l'écran d'un roman de Robert James Waller, qui l'écrivit en 1992, et qui devint aussitôt un best-seller, lui aussi.

    Si l'histoire du premier livre de Robert James Waller reste simple, celle du film est bien plus complexe, puisque ce scénario fut acheté par Amblin Entertainment, la célèbre société de Steven Spielberg. Il avait au départ l'intention de le confier à Sydney Pollack ou à Ronald Bass, puis pour un bref moment à lui-même  - qui venait tout juste de terminer La Liste de Schindler. Mais il se tourna bientôt vers Clint Eastwood directement, en pensant que ce serait idéal - ce qui l'est, il faut bien l'admettre.

    Comme cet Opus est une vaste histoire d'amour, il restait bien sûr à décider qui devait être la femme en question... L'écrivain recommandait Isabella Rossellini, mais Steven Spielberg faisait d'abord passer sa liste, qui désignait entre autres Anjelica Huston, Jessica Lange, Cher ou Susan Sarandon. En l'occurrence, ce ne fut aucune de celles-ci, mais bel et bien Meryl Streep qui obtint le rôle - qui malgré la réticence de Steven Spielberg, avait toute l'approbation de Clint Eastwood, à juste titre.

    Le film débute de manière inattendue par une entrevue du notaire de Francesca Johnson - désormais morte - avec son fils et sa fille, Michael et Caroline Johnson... Et d'une façon relativement évidente, l'homme est à 100% contre toutes ces propositions, tandis que la femme se montre dès le départ bien plus ouverte :

    Nous remontons donc dans le passé de 1965 - environ 20' plus tard -, l'époque où Francesca Johnson (Meryl Streep), déjà mariée et mère de deux enfants, rencontre par le plus grand des hasards le photographe de National Geographic, Robert Kincaid (Clint Eastwood) :
    Il est dans l'Iowa pour prendre quelques photos des ponts couverts, et lui demande juste quelques renseignements... Mais vu qu'elle s'emmêle peu à peu dans sa description, elle accepte finalement sa proposition de monter en voiture avec lui - tout en commençant à lui raconter d'où elle vient, ses origines italiennes et sa ville natale de Bari :
    Il n'y a pour l'instant aucun problème, vu que son mari est parti pour quatre jours avec les deux enfants, afin d'assister à une grande foire à quelques kilomètres de là... Cela donne tout d'abord l'occasion à Robert Kincaid de prendre quelques photos du pont Cutler-Donahoe :
    Puis de se rendre à l'invitation lancée - comme par hasard - de dîner ensemble par Francesca Johnson, qui n'a pas été seule depuis fort longtemps :
    Une occasion de découvrir que même les hommes, de temps en temps, sont capables d'aider en cuisine :
    Nous revenons, pour un moment, à l'entrevue entre les deux enfants, qui pensent toujours très différemment... Il s'élève une montagne entre Caroline, qui à force de lire le propre journal de Francesca Johnson se repère de mieux en mieux, et Michael dont les propos concernant Robert Kincaid et sa mère vise à dénoncer son alcoolisme et la prostitution de cette dernière :
    Il ne se passe pourtant pas grand chose durant ce premier jour... Sinon la célèbre phrase de Robert Kincaid, "Je suis un solitaire, mais pas un moine ", et la réaction de Francesca Johnson, qui a bien failli être trop excessive :
    Mais le second jour, celui des vraies photos, finit par arriver... Et avec lui, la proposition de Robert Kincaid au téléphone de se rendre de nouveau au pont de Cutler-Donahoe, est immédiatement acceptée par Francesca Johnson :
    Celle-ci ne sait pas encore qu'elle va devenir l'un des centres d'intérêt de Michael Kincaid, et au départ, cela ne lui plaît pas du tout :
    Mais tout finit par s'arranger, avec la bonne volonté de Michael Kincaid, et des propos tellement élogieux qu'elle-même ne sait plus quoi faire d'autre, à part tout simplement poser :
    Naturellement, ceci débarque sur quelque chose que nous soupçonnions dès le début, qui se traduit tout d'abord par un bain extrêmement érotique de Francesca Johnson :
    Puis bien sûr par cet acte totalement insensé, que tous les deux aimeraient bien contourner :
    Mais qu'ils ne peuvent pas, c'est très clair : 
    Tout cela se révèle avec la donation de la propre croix de Francesca Johnson à Robert Kincaid, suivie par autre chose que vous devinez, bien sûr :
    Puis vient immédiatement cette discussion impossible, à laquelle tout le monde s'attend : celle du refus de Michael Kincaid de s'engager dans une liaison qu'il ne croît pas possible... Et celle de Francesca Johnson de voir en lui une alternative à la relation étouffante qu'elle connait depuis des années avec son époux :
    Peu de solutions envisageables, n'est-ce pas ?
    Sauf que... Quatre jours plus tard, son mari Richard et ses deux enfants rentrent à la maison, tout contents d'avoir assisté à cette fameuse fête. Et Francesca Johnson joue bien sûr le rôle qu'elle pratique depuis des années, celui d'une mère tout à la fois docile et idéale :
    Vient alors le moment le plus tragique du film... Celui où Francesca Johnson découvre la tête de Robert Kincaid, depuis la voiture de Richard :
    Et lui-même, incapable de parler sous ce temps détestable, se bornant à faire un minuscule geste, juste avant son départ :
    Personnellement, il m'est totalement impossible de visionner cette scène sans pleurer, même si elle est très courte... Je crois qu'ici, Clint Eastwood a vu comme personne toute la distance qu'il peut y avoir entre l'amour et le mariage, la solitude ou les enfants, la vision très courte de l'absolu bonheur, ou encore celle bien plus longue de l'engagement et de la dévotion envers autrui.
    C'est quelque chose que nous connaissons presque tous, et contre laquelle il est quasiment impossible de se battre, dans un sens comme dans l'autre... Clint Eastwood en sait officiellement quelque chose, puisqu'il a - au moins - connu huit femmes, et eu sept enfants !
    Revenons désormais au film, où Francesca Johnson a pris entretemps quelques années, et se prépare à quelque chose d'impossible à gérer pour elle, la mort de son époux Richard Johnson... 
    Du coup, elle repense à nouveau très fort à Robert Kincaid, mais hélas en vain, puisqu'il a depuis quitté le journal pour lequel il travaillait, et que personne ne sait où il est parti... Jusqu'au jour où elle reçoit un assez gros colis lié à sa mort, et qu'il lui avait envoyé juste avant celle-ci - lui joignant quelques appareils photo, la croix qu'elle lui avait offerte, et le journal de ces quatre jours fabuleux, qui lui est dédié :
    C'est très touchant, n'est-ce pas ? Il en va de même pour sa fille Caroline Johnson (Annie Corley), qui sur le coup téléphone à son mari - non pas pour le quitter,  mais pour vivre seule un certain temps :
    Et du coup, Michael Johnson, après avoir écouté tout les mots de sa mère que Caroline lui lisait, se trouve enfin lui aussi convaincu... Et ils décident tous les deux de suivre ce que leur a dit le notaire au tout début, jeter ses cendres dans la rivière du pont Cutler-Donahoe, plutôt que l'enterrer à côté de son époux :

    Si vous n'avez pas encore vu ce film fabuleux, vous avez pour une fois un bon trailer - avec en prime la traduction en français ci-dessous :

    Bien sûr, il ne sert à rien de dire "le meilleur film de Clint Eastwood", vu qu'ils sont presque tous excellents ! Il a certes rapporté approximativement plus de huit fois la mise initiale de 22 millions de dollars, mais c'est assez courant, chez ce prodigieux réalisateur - et acteur - qu'il est...

    Ce qui reste par contre assez rare, c'est son sujet principal, basé sur le célèbre premier roman de Robert James Waller. D'un certain côté, il y a pas mal de films dédiés à l'amour absolu, certes... Mais à part Lolita (Stanley Kubrick, 1962), Titanic (James Cameron, 1997) ou In the Mood for Love (Wong Kar-Wai, 2000), peu d'œuvres vont aussi puissamment sur la question, à la fois portées par un texte aussi bien écrit, et le jeu de deux acteurs absolument époustouflant - sans parler de la réalisation sobre et parfaite. En tous cas, c'est ce que j'en pense, et j'espère que votre esprit ira dans le même sens !

    Autres films du même réalisateur : Play Misty for MeHigh Plains DrifterThe Eiger Sanction, The Outlaw Josey WalesThe GauntletHonkytonk ManSudden Impact, Pale RiderBirdWhite Hunter, Black HeartThe Rookie, UnforgivenA Perfect WorldAbsolute PowerMidnight in the Garden of Good and EvilSpace CowboysBlood WorkMystic RiverMillion Dollar BabyFlags of Our FathersLetters from Iwo JimaGran TorinoHereafter

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    4 Comments:

    Anonymous Chah said...

    Merci pour ce très bel article, sur ce très beau film ;)
    Je ne l'ai vu qu'une fois et j'ai été subjuguée comme toi.
    Sur la dichotomie amour mariage etc, il y a aussi Woody Allen qui en parle très bien, mais sur un mode comique. Il a lui aussi une vision de génie du couple, de l'amour, du devoir, des apparences, etc.
    Bien d'accord, Meryl Streep est parfaite dans ce rôle.

    samedi, 01 juillet, 2023  
    Blogger Vincent said...

    Merci à toi, pour ce commentaire très enthousiaste ! En fait, je ne connais quasiment personne qui n'aime pas ce film - aussi bien son écriture que ses deux acteurs principaux, dont Meryl Streep, évidemment... Par contre, je connais assez mal Woody Allen, et il faut que je me rattrape, c'est sûr !

    samedi, 01 juillet, 2023  
    Anonymous Anonyme said...

    Bon ce film est bon, mais quand même, il y en a d'autres pas mauvais du tout.
    Ton article est très bien, mais pour quelqu'un qui n'aurait pas vu ce film,
    Il n'y a plus aucun intérêt, vu que tout est dévoiler.
    Ceci dit, j'essaie de t'appeler sur Messenger alors met en route la machine.
    Bise de Sofia ou il fait chaud

    lundi, 03 juillet, 2023  
    Blogger Vincent said...

    Salut Gilles ! Et merci pour ta qualification de bon film - bien que je sache qu'il en existe de (rares) autres, parlant du même sujet...Ceci dit, de dire que j'ai tout dévoilé est un peu exagéré, non ? Parce qu'à part les quelques vidéos, on n'a pas la moindre idée du rythme du film, et de sa lente évolution - à moins de le regarder, bien sûr !

    lundi, 03 juillet, 2023  

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