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  • mercredi, mars 01, 2023

    GOOD BYE LENIN ! (WOLFGANG BECKER)

    Oui, je parle aussi de temps à autre de films comme celui-ci, sorti en 2003, et dû à un réalisateur allemand relativement peu connu, Wolfgang Becker, qui s'est d'un seul coup imposé avec cette œuvre unique, dont le résumé tient en un mot : "La droite et la gauche, c'est bonnet blanc et blanc bonnet" !

    Au départ, on ne voit qu'une relation très bonne entre le fils Alexander - ou Alex - (Daniel Brühl) et sa mère Christiane Kerner (Katrin Sass), qui a l'air entièrement dévoué à la RDA :
    Mais cela va bien vite se transformer pour lui, en occasion de lutter contre ledit parti (République démocratique allemande), et pour cela de se rendre à l'une des fameuses "manifestations du lundi" 1989 :
    Manque de bol : il est très sévèrement arrêté par la police... Et surtout, il voit le corps de sa mère affalé au sol le 7 octobre 1989 (date de l'anniversaire des 40 ans de la RDA), sans que personne ne fasse quoi que ce soit pour la sauver :
    Résultat : elle est soumise à un coma, qui durera hélas pratiquement huit mois... Où entretemps, la RDA a définitivement quitté les lieux, et s'est montrée très claire lors de sa chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989 :
    Voilà le moment où un film tel que lui pourrait se révéler conditionnel, ou lourd, tout simplement : soit prendre parti d'un côté ou de l'autre, soit s'avérer tellement grave et sérieux qu'il n'est bon qu'à un ennui mortel d'une heure et demie...
    Mais ce n'est pas du tout le cas de Wolfgang Becker, qui voit tout au travers des yeux encore naïfs d'Alex, et aussi de ceux de sa petite sœur, Ariane (Maria Simon), qui n'a rien trouvé de mieux qu'arrêter le lycée pour se reconvertir dans le service de Burger King, et se marier avec un certain Rainer (Alexander Beyer) :
    Sans compter le visage éloquent de Lara (Chulpan Khamatova), l'infirmière de sa mère, qui va inspirer Alex durant un bon bout de temps :
    Fort heureusement, la mère finit par sortir de l'hôpital... Mais c'est contre toute la volonté des médecins, ce qui provoque la réaction brutale d'Alex, lui fait taire la dissolution de la RDA, pour continuer à faire croire Christiane à la perfection de ce parti :
    On voit déjà à quel point il a redécoré la pièce "à l'identique"... Mais cela n'est pas très facile, surtout étant donnée le tempérament de sa sœur, très vite irritable :
    D'autant que celle-ci a un enfant dont s'occuper, désormais :
    Enfin bon, Alex s'assure de tout, qu'il s'agisse de la décoration militante en faveur des 40 ans du parti :
    Ou, bien plus difficile, de l'approvisionnement en nourriture RDA, qu'il s'agisse du café Mocca Fix, ou bien des célèbres cornichons du Spreewald, devenus introuvables :
    Mieux encore, il fait participer - sous salaire - des enfants à une chorale sur des airs célèbres, dirigés par une bonne professeur de musique :
    Voire s'occupe lui-même du journal télévisé, puisqu'il est désormais dans le domaine, et que son ami Denis l'aide autant qu'il peut :
    Jusqu'au jour où, hasard ou non, sa mère se sent suffisamment en forme pour aller se promener toute seule :
    Ce qu'elle n'aurait jamais dû faire, bien sûr :
    Mais bon, ça ne se passe pas trop mal... Et dans sa maison de campagne, leur mère décide enfin de leur dire toute la vérité : son mari Robert n'est pas parti aux fins de les abandonner, mais plutôt de tous les amener en Allemagne de l'ouest, bien plus solide et capitaliste qu'à l'est :
    Bien sûr, ça n'a rien donné... Mais l'idée d'un faux journal télévisé est de plus en plus dans la tête d'Alex, qui compte sur le soutien de Denis (Florian Lukas) à la fois pour tourner et pour jouer le principal représentant :
    D'autant que juste à ce moment précis, il a rencontré son propre père, Robert Kerner (Burghart Klaussner), qu'il va dans un premier temps emmener vers son ex-femme :
    Puis le présenter dans un second temps comme quelqu'un de très important de la RDA, qui explique extrêmement brièvement les dernières nouveautés du parti, et sa récente capacité à admettre des gens de l'ouest :

    Que dire de ce film ? Et bien ça me paraît magistral, remarquablement bien servi par le jeu de Daniel Brühl et de Katrin Sass, et surtout parlant davantage des relations humaines quelle qu'elles soient, plutôt que des mensonges incessants de la part de tous les partis, qu'ils soient de gauche ou de droite. Ceci vous ramène à la bande-annonce que vous connaissez sûrement déjà, mais qu'importe ?
    A noter également, la musique de Yann Tiersen, qui a choisi certains morceaux et en a composé d'autres ... En résumé, un film que j'ai beaucoup aimé - même vingt ans après -, et j'espère qu'il en va de même pour vous !

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