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  • samedi, octobre 24, 2020

    COLD WAR (PAWEL PAWLIKOWSKI)

    Un film grandiose, comme très rarement dédié en grande partie à la musique, et dû en 2018 à un réalisateur polonais, Pawel Pawlikowski :

    Néanmoins, cette œuvre parle aussi de bien autre chose, à commencer par tout ce qu'il y a dans les pays liés à la Russie (entre autres, l'Allemagne de l'Est et la Pologne), et ceux qui s'en sont complètement détaché depuis l'armistice de 1945, autrement dit la France et l'Italie... Ceci se passe dans les années 50-60 (ce qui explique le retour particulièrement virtuose au N&B), et va contribuer à faire tomber dans les bras l'un de l'autre la jeune chanteuse Zuzanna (Joanna Kulig) et le professeur de musique plus âgé Wiktor (Tomasz Kot) :
    Tout ceci commence, bien sûr, par une vision encore neutre de la jeune fille durant ses cours :
    Mais ceci va bientôt se confirmer avec la place de plus en plus importante qu'elle occupe dans le groupe folklorique professionnel, justifiée par la beauté de sa voix, la perfection de son corps, et son tempérament plutôt bien marqué : 
    Que faire d'autre, n'est-ce pas ?
    Cela s'avère totalement idyllique dès le début, ce qui va peu à peu persuader le chef d'orchestre Wiktor de quitter le pays, pour se rendre en France afin de pratiquer son art plus librement :
    Dans un premier temps, hélas, Zuzanna va se défier de lui, en le laissant tomber dans l'un des rares endroits propices à cette évasion, une gare d'Allemagne de l'Est... En est-elle elle-même satisfaite ? J'en doute fortement, et d'ailleurs, quelques années plus tard, celle-ci n'hésite plus à se rendre à Paris, où l'attend depuis un bon moment son ami Wiktor :
    Au début, tout se passe très bien... Mais peu à peu, la personnalité complexe de Zuzanna se met entre leurs pattes, et vise à tout déconstruire, qu'il s'agisse de l'amour intense de Wiktor, de sa maîtrise très relative du français, de son goût - normal, selon elle - pour le sexe, ou encore de sa non-résistance à l'alcool qui entraîne de surprenantes parades :
    Que faire dans un tel cas ? Evidemment, l'on pourrait rester en France, en espérant que toutes les choses vont peu à peu s'améliorer... Mais elle préfère rentrer clandestinement dans son pays, se marier avec un autre homme, avoir un enfant, en n'étant pourtant toujours pas heureuse, c'est clair et net :
    Wiktor fait bien sûr preuve de patience, un certain temps... Mais très vite, il supporte de moins en moins bien de rester seul dans la capitale, et décide de rentrer lui aussi en Pologne, juste histoire de la revoir. C'est là que tout se passe mal : arrêté par la police pour trahison anti-communiste et franchissement illégal des frontières, il se retrouve en prison pour au moins cinq ans, et se fait mutiler l'une de ses mains de pianiste...
    Comment tout cela va t'il finir ? Certes, Zuzanna réussit enfin à le revoir après toutes ces années, et parvient même à se marier avec lui selon la cérémonie religieuse, la seule importante à ses yeux... Mais en fait, il est inutile de vous dire comment se termine le film, étant donné que l'option en est laissée au seul spectateur, qui décide lui-même de leur avenir inconnu : 

    En résumé, nous pouvons au moins dire trois choses : ce film est impeccable concernant le jeu des acteurs, absolument envoûtant niveau musique (que celle-ci soit folklorique, ou jazz, comme à Paris), enfin, totalement remarquable en ce qui concerne l'esthétique de chaque plan en N&B, vraiment hallucinant de beauté !

    Il est donc assez normal que cette œuvre obtienne le prix de la mise en scène lors du festival de Cannes 2018, et surtout les prix du cinéma européen, à savoir : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, meilleur montage, et meilleur scénariste. Constatez-le avec ce très bref extrait, en attendant de voir le film entier :

    Que vous apprendre d'autre à ce sujet, et pourquoi ce film m'a t-il autant plu ? Pour ceux qui ne le savent pas encore, disons que j'ai été moi aussi professeur de piano durant une quarantaine d'années, et que la relation avec une élève - disons, deux ou trois - s'avéra tout aussi passionnante que complexe, que ceci soit dû à la différence de pays d'origine, d'âge, ou de formation... Voilà, je vous ai tout dit, j'espère que vous aurez à votre tour très envie de voir Cold War, et pourquoi pas, de laisser un commentaire !

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