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  • mercredi, avril 01, 2009

    BAD LIEUTENANT (ABEL FERRARA)

    La classe absolue, en 1992 !
    En tout cas, son plus grand chef-d'œuvre, à mes yeux, postérieur de deux ans au non moins génial King of New York (1990), que je vous recommande également très vivement !
    Deux films magiques sur le thème très rarement traité au cinéma, et en général, d'ailleurs, de la rédemption...
    Attention : à partir d'un certain moment, cet article va devenir un gros spoiler (mais je vous préviendrai, rassurez-vous) !
    Bref ! Tout commence par la vie de "monsieur normal", confronté comme tout le monde aux problèmes domestiques habituels :
    Sauf que "monsieur normal", au demeurant flic plutôt véreux (par désœuvrement, on le suppose), s'avère avoir plusieurs passions assez coûteuses, à commencer par le jeu et les paris - grand match entre les Mets et les Dodgers, qui contribue à donner au film une grande partie de son rythme :
    L'alcool, et pas à petites doses :
    Le sexe (scène tragique et christique à voir dans son intégralité, tellement symbolique que cette photo a longtemps servi d'affiche au film) !
    Et bien sûr, non des moindres, le crack (ou l'héro, ou la coke, bref, tout ce qui peut lui tomber sous la main, en résumé) :
    Pendant ce temps-là, dans une église de Spanish Harlem, une pauvre religieuse se fait violer d'une façon particulièrement violente par deux petits jeunes :
    Bien sûr sous l'œil d'une madone compatissante, comme dans presque tous les films de Ferrara :
    En tout cas, heureusement que je n'ai pas moi-même de progéniture, car il pourrait m'arriver certains jours de vivre ce genre de situation, plutôt embarrassante et très délicate :
    Être réveillé dans un état comateux par ses propres enfants, que peut-on imaginer de pire ? Mais bon. Finalement, Harvey Keitel finit par ouvrir les yeux, avant tout pour vérifier la côte de ses paris, priorité Number One :
    Et secundo, pour faire son vrai travail de flic, notamment lors de cette scène particulièrement longue et traumatisante, si souvent citée à la fois par les amateurs et les détracteurs du film (et encore, je vous fais la version courte, là) :
    Juste pour dire (histoire de comparer avec, par exemple, C'est arrivé près de chez vous), je connais pas mal de gens qui ont complètement décroché du film juste après cette scène, il est vrai assez éprouvante…
    C'est clair que la branlette d'Harvey Keitel sur la bagnole face au deux jeunes filles, ça peut légèrement ébranler (sans jeu de mots), on va dire...
    Mais bon. C'est du Abel Ferrara, quoi, on le sait, quand on glisse le DVD dans le lecteur, non ? Ou sinon, comme il le dit lui-même, dans son habituel langage christique :
    Abel Ferrara : un réalisateur tout à fait atypique, parfois même un très gros glandeur je-m'en-foutiste capable de massacrer certains plans (voire même certains films, genre Body Snatchers, où apparemment, ce sont ses assistants qui ont fait tout le boulot, tellement ça le gavait de tourner ce remake), et dans le même temps, capable tout autant de nous peaufiner de petits tableaux hollandais dignes du XVIIème siècle :
    La scène cruciale du film, à partir de laquelle tout bascule :
    J'avais chargé toutes les photos successives, mais vu que je dois bien friser les 40, là, je vais pour une fois me contenter du mode texte : "J'aurais dû changer la semence amère en sperme fertile, la haine en amour... Et peut-être même sauver leur âme". Et ce n'est pas de très loin le plus facile à comprendre, et surtout à accepter dans ce film :
    L'essence même de la rédemption, en résumé, concept plutôt complexe, qui va être magnifié puissance dix vers la fin... Mais comme je vous l'avais annoncé au tout début de cet article, ne continuez surtout pas au-delà si vous n'avez pas encore vu le film, car il s'agit d'un gros spoiler, à partir de maintenant !
    Et pendant ce temps-là, et même de plus en plus, ayant entendu en secret la confession de la nonne, notre fou furieux continue sa descente aux enfers, en toute apparente impunité :
    Car c'est précisément à partir de ce moment que ses neurones disjonctent complètement, devant son incapacité à admettre l'inadmissible, ou même à comprendre l'incompréhensible, à accepter l'inacceptable :
    Comment ? Sinon insulter ce "fucking" Christ et son putain de "fucking" message d'amour de "fucking cocksucker" (pardonnez-moi, j'essaye juste de me caler sur le langage habituel de Ferrara, là) !
    Mais quel acteur géantissime !
    Toujours est-il que notre anti-héros, éclaté par toutes ses drogues, criblé de dettes en vertu de ses paris stupides, et surtout, totalement explosé par tout ce que son cerveau complètement déjanté commence à peine à admettre, à savoir le concept absolu du pardon, même dans les pires cas impardonnables, va tenter lui-même sa propre rédemption en partant à la recherche des deux jeunes violeurs :
    Toujours, en attendant mieux, en partageant quelques pipes de crack, tout en restant scotché devant le fameux match des Mets contre les Dodgers :
    Ce qu'on appelle vulgairement : "reculer pour mieux sauter" !
    Et le plus incompréhensible dans l'histoire, tout du moins à la première vision de ce chef-d'œuvre, c'est la façon dont Harvey Keitel tente de sauver à sa manière ces deux "fucking cocksuckers", non seulement en les balançant de force dans le car pour Philadelphie, mais en outre en leur filant tout ce qui lui reste, 30000$ en liquide, mine de rien :
    Je vous laisse deviner la fin, d'une rapidité, d'une violence, et en même temps d'une logique absolues :
    Juste pour l'anecdote : il y a pratiquement la même scène dans King of New York, film que je vous ai déjà recommandé en tout début de cet article, mais on ne sait jamais, au cas où vous l'auriez oublié...
    Deux Opus majeurs à voir de toute urgence, en résumé !
    Autres films du même réalisateur : China GirlKing of New YorkBody SnatchersThe Funeral

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    8 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Pas vu. Mais j'aime bien Harvey Keitel, donc bon, à l'occasion... Le post donne envie, en tout cas (me suis fait spoiler, même si t'avais prévenu !)

    dimanche, 01 mars, 2009  
    Blogger Vincent said...

    Franchement, c'est vraiment l'un des meilleurs Ferrara qui soit... à ne surtout pas voir en V.F !!!

    lundi, 02 mars, 2009  
    Anonymous Anonyme said...

    HARVEY KEITEEEEEL *o*


    voila. Non je rigole.
    Bah un film avec des vierges, de la drogue, du sexe, du sang et des scènes bien glauques !

    je trouve ça parfait moi :D

    plus sérieusement j'ai aimé, vraiment, bien que t'en ai douté, mais c'est le genre de film qui me laisse dans un état second ... comment dire, ça me fait réfléchir et penser a un tas de choses sans que je puisse mettre des mots dessus. Donc je suis pas enjouée mais plutot pensive et donc je passe pour n'être pas emballée, mais si è_é

    lundi, 02 mars, 2009  
    Blogger Vincent said...

    C'est sûr que ça ne laisse pas vraiment enjoué, comme genre de film (sinon, c'est qu'il y a un gros problème quelque part, lol !)... Bon. Tant mieux que cela t'aie plus, dans ce cas... Du coup, comme déjà dit, il faut absolument que tu voies LE ROI DE NEW YORK, extrêmement proche, et tout aussi génial !

    lundi, 02 mars, 2009  
    Anonymous Anonyme said...

    Pour moi, le MEILLEUR film avec Harvey Keitel, c'est "La Leçon de piano", de Jane Campion, il y est carrément beau, c'est dire !
    D'autre part, je ne sais pas si "The King of New York" est sorti sous ce titre français. Dans mon souvenir, il a gardé son titre anglais.

    mardi, 03 mars, 2009  
    Blogger Vincent said...

    Exact, il a gardé son titre anglais (en tout cas, c'est ainsi sur le DVD) !
    Et c'est vrai aussi que "La leçon de Piano" est un film absolument magnifique... D'ailleurs, celui-ci (pour une fois), je l'avais vu au cinéma, et j'en garde encore un souvenir magique !

    mardi, 03 mars, 2009  
    Anonymous Anonyme said...

    Mon trés cher vincent je t,avait prévenu.je lis ton blog a peu prés une fois par an.de plus on se connait un tout petit peu,toujours pas un mot sur ce blog sur ce sublimissime realisateur qu'est clint eastwood.c'est lammentable surtout que si je me rapelle bien ilest un de tes realisateur préféré.mais peut étre que pour un petit homage pour ce petit film qu'est gran torino il va falloir qu'il soit disparu.aller bouge toi un peu et vas voir ce film il le merite bien.tu veux que je te signe ça,gilles.je t'aime quand méme, a plus

    dimanche, 15 mars, 2009  
    Blogger Vincent said...

    Comment ça, "pas un mot sur ce Blog au sujet de Clint Eastwood" ?
    Je crois même, bien au contraire, qu'il s'agit du réalisateur dont j'ai commenté le plus de films ici (six au total). Seulement, pour cela, il faut consulter l'index situé tout au début, juste en dessous du bandeau publicitaire, où figure non seulement un classement par films, mais aussi par réalisateurs !

    dimanche, 15 mars, 2009  

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