L'INDEX DE TOUS LES FILMS COMMENTÉS :
  • C'EST ICI !
  • POUR EN REVENIR À L'ORIGINAL :
  • C'EST LÀ !

  • vendredi, mai 24, 2019

    THE DEER HUNTER (MICHAEL CIMINO)

    Voilà, c'est la fin de ces cinq articles, consacrés tous à des films axés autour de la guerre du Vietnam… Et je commence, bien sûr, par le tout premier d'entre eux, Voyage au bout de l'Enfer, réalisé avec un très grand succès par Michael Cimino en 1978 !
    Ce chef-d'œuvre est-il lié à un autre, plus ou moins directement ? En tous cas, ni avec Apocalypse Now, tourné l'année suivante, ni même avec Rambo (1982), qui lui se base uniquement sur le retour de la guerre… Le seul avec lequel il a des points communs, c'est le futur Né un 4 juillet d'Oliver Stone (1989), qui tout comme lui est divisé en trois parties : avant, pendant, et après la guerre !
    1) On débute ainsi le film comme ceci, avec la vue sur une usine sidérurgique de la Pennsylvanie :
    Accompagné du reste par une chanson fort émouvante de Stanley Myers, la cavatina ("She Was Beautiful"), très bien interprétée par John Williams, excellent guitariste australien qu'il ne faut surtout pas confondre - comme cela a été mon cas - avec l'autre fort connu John Williams, compositeur du cinéma :
    Une usine dans laquelle travaillent tous les copains de l'époque :
    Surtout trois d'entre eux qui vont se livrer à ce Voyage au bout de l'Enfer, avec au préalable l'ultime mariage de l'un des trois, Steven Pushkov (John Savage), dans une église russe orthodoxe :
    Parmi eux se trouve bien sûr Nickanor ("Nick") Chevotarevich (Christopher Walken, devenu célèbre grâce à ce film) :
    Steven ("Steve") Pushkov (John Savage), ici sur la droite de la photographie, l'un des trois à partir au Vietnam, avec sur la gauche Stan (John Cazale), qui pour sa part restera dans la cité :
    Et enfin le dernier, Michael ("Mike") Vronsky (Robert De Niro), qui se révèle le plus courageux, le plus dur, et en fin de compte, le seul à revenir dans de bonnes conditions de cette impitoyable bataille :
    A noter que le titre américain du film, The Deer Hunter, lui fait en particulier référence, puisque c'est lui qui va organiser, à la fois au début et à la fin du film, une chasse au cerf très emblématique :
    Peu importe, finalement, que cette chasse ait lieu juste après le mariage, qui se passe le même soir :
    En tous cas, c'est la bonne occasion de découvrir un autre ami des trois, John Welch (George Dzundza), qui va lui aussi rester en ville, mais se révèle un très bon musicien :
    Bref, nous voici rendu au mariage en question, qui se passe plutôt bien, malgré la mauvaise réaction de la mère de Steve :
    Et même très bien, une fois la pure cérémonie terminée :

    C'est enfin l'occasion de découvrir Linda (Meryl Streep), qui non seulement accompagna son compagnon d'alors à ses derniers jours (John Cazale), mais réussit à se montrer pour la première fois de sa vie aussi remarquable, ce qui donnera à sa carrière un élan exceptionnel :
    C'est aussi malheureusement le moment où se déroule l'autre symbolique du film : celle de la fameuse coupe de la religion orthodoxe russe… Où tout se passera très bien, si l'on arrive à le boire intégralement - ce qui va bien sûr mal se terminer pour Steve :
    En tous cas, nous sommes assez vite parvenus à la fin de soirée, et au début de la journée suivante, à la fameuse chasse au cerf, The Deer Hunter :
    Evidemment, tout le monde se moque de Stan - le pauvre John Cazale, qui mourra hélas (pour de vrai) avant la fin du film :
    Mais il y a de quoi dans le scénario, assez caricatural dans sa vision du monde, qui donne d'autant plus d'importance à Mike :
    Lequel se rend, comme prévisible, seul à sa chasse au cerf :
    Et finit par l'avoir, bien sûr :
    Ceci les entraîne donc à cette ultime soirée aux Etats-Unis, dans leur café habituel, durant laquelle Mike montre un regard pour le moins ambigu :
    Et où le fameux John Welch, le propriétaire du bar, se met au piano afin d'interpréter le célèbre Nocturne Op. 15 N°3 de Chopin :
    Ce qui, visiblement, plaît beaucoup à tout le monde :

    2) Une fois passée une bonne heure à suivre tous ces préparatifs, nous voici aussitôt quasiment parachutés au cœur même du Vietnam, en compagnie des trois participants à cette occasion, Mike, Steve, et Nick :
    Lesquels vont se retrouver, en très peu de temps, prisonniers de l'ennemi dans une cabane pour le moins étrange :
    Sans parler du jeu de la roulette russe, qui se révèle réellement monstrueux, même aux yeux de Mike, qui est pourtant le plus fort des trois :
    Pour tout dire, rien ne permet de prouver que ce moyen de torture ait été réellement utilisé par les vietnamiens :
    Mais ceci, de même que la chasse au cerf précédente, apparaît réellement important, à la fois sur le plan symbolique que sur le plan relationnel, entre les trois personnes et leurs tortionnaires :
    Au début, cela concerne seulement Steve, qui se trouve choisi dans ce but par les vietnamiens, et où les paroles de Mike se révèlent extrêmement poignantes :
    Mais malheureusement, tout va très mal se passer :
    Non pas parce que Steve s'est, pour ainsi dire, suicidé, mais plutôt car il a fait un dernier geste qui l'a provisoirement sauvé… Juste avant que les vietnamiens ne le condamnent à subir dans une cage quelques rats, presqu'entièrement plongé dans l'eau  :
    C'est l'heure pour Nick et Mike de se préparer à une autre possibilité, surtout due à ce dernier :
    Mais où c'est le premier qui doit d'abord y aller de lui-même, moment crucial dans le film :
    Où, sans que l'on ait vraiment le temps d'y voir bien clair, Nike et Mick finissent par prendre la tête, abattre tous les vietnamiens :
    Et partir le plus vite possible de cet endroit maudit, non sans avoir libéré, in extremis, le pauvre Steve :
    C'est le moment où intervient cet hélicoptère, qui va tenter de les attraper ensemble, mais hélas n'y parviendra pas - et c'est cela qui donnera tout son sens à la dernière partie :
    On laisse donc, pour l'heure, Mike et Steve dans une situation totalement inconnue, pour se concentrer sur Nick, ce que tout d'abord le médecin de l'armée va tenter sans succès de faire :
    Mais peu importe, car Nick sait très bien ce qu'il veut, et même si ceci peut sembler choquant aux yeux du public, il décide de gagner beaucoup d'argent grâce à la roulette russe… Et pour cela, il va se servir de Julien Grinda (un acteur français), qui est déjà sur les lieux depuis un moment :
    C'est là l'ultime plan de la seconde partie du film, qui s'achève ainsi sur le sort, jusque là très chanceux, de Nick, et garde volontairement en mystère le destin de Mick et Steve :
    3) Troisième partie, qui va enfin englober tous les éléments reçus… Et les faire revivre, mais d'une façon fort différente, à commencer par cet accueil du seul vrai rescapé du Vietnam, Mike :
    Réception très bien préparée, sauf qu'elle va se caractériser avant tout par l'absence de Mike lui-même :
    Qui dort dans un discret hôtel en face, sans prévenir personne, alea jacta est :
    Juste avant de s'excuser platement dès le lendemain, à commencer par la très belle Linda, pour laquelle il a une grande admiration :
    Mais se retient encore un tout petit peu… Car il ignore complètement où est passé l'ancien petit ami de Linda, le fameux Nick :

    Et il se pose également la même question vis-à-vis de Steve, introuvable, même auprès de sa femme Angela, épousée juste avant le départ au Vietnam :
    Toujours est-il qu'il passe une bonne nuit avec Linda, sur laquelle on ne se pose pas de question :
    Juste avant de repartir, comme prévu depuis très longtemps, pour la chasse au cerf, cette fois-ci sans Nick ni Steve :
    Seulement quelques amis, notamment Axel, John, et l'irremplaçable Stan, qui depuis le début joue un rôle incontournable :
    C'est le moment où le cerf apparaît - magnifique image de Cimino :
    Et aussi l'instant où Mike, après un premier - et unique - échec, décide une fois pour toutes à renoncer à la chasse, parabole qui sera évidente pour tout le monde, je pense :
    Il ne reste plus qu'à Mike à retrouver ses deux amis qui sont partis avec lui pour le Vietnam, et cela va commencer par Steve, qui se cache dans un hôpital local :
    En fait, il est paraplégique, et après un premier rapport tendu avec Mike, qui a tout de même réussi à obtenir son téléphone grâce à sa femme :
    Les choses se passeront mieux, et Steve lui montrera des centaines de billets provenant, via son épouse, de l'Asie :
    Mike essaiera de le sortir de l'hôpital, mais en vain :
    Ainsi lui apparaît plus clairement sa dernière mission, la plus difficile de toutes, qui consiste à repartir au Vietnam, et à mettre enfin la main sur Nick :
    Ce qu'il aura beaucoup de mal à faire au début, mais y parviendra tout de même grâce, tout comme Nick, à Julien Grinda, qui se montre cette fois-ci nettement plus réticent :
    Mais il suffit de sortir de l'argent, et tout va pour le mieux, n'est-ce pas ? C'est ainsi que Mike, après une grosse somme dépensée, va enfin se retrouver face à Nick :
    Qui au tout début, ne le reconnait pas, ou plus exactement, refuse de le reconnaître :
    Mais sera bien contraint de le faire, suite à l'inscription de Mike en personne à la roulette russe :
    Comme le dit Mike, "Nous n'avons pas beaucoup de temps" :
    Et tandis qu'à ses yeux se déroule une bonne victoire, aléatoire, comme chacun sait :
    Nick s'exécute à son tour, cette fois-ci malheureusement au sens propre du terme :
    Point final, donc… Il est temps de faire rapatrier 
    aux Etats-Unis son corps, et de l'enterrer en présence de tout le monde : 
    Cérémonie qui se poursuit, bien plus calmement que d'habitude, dans le bar traditionnel :
    Où l'on reconnait, en partant de la gauche, Axel, Linda, Stan, Steve, John (debout), Angela (la femme de Steve), et enfin Mike :
    C'était, bien sûr, lui le seul à être rempli du succès de cette expédition, allant sinon du désastre de Steve à la mort récente de Nick… Mais le principal reste, comme d'habitude, de croire en Lui, c'est l'essentiel !
    Que dire d'autre, sur ce film ? Evidemment, il s'agit du tout premier de grande qualité à être tourné sur la guerre du Vietnam, qui sera suivi à peine un an plus tard d'Apocalypse Now, un autre grand chef d'œuvre du genre… Je vous remets les liens, tout d'abord à l'attention de Michael Cimino, qui malheureusement aura beaucoup de mal à survivre à cet opus via son œuvre suivante, puis en l'honneur de John Cazale, hélas décédé avant la fin du tournage, et enfin à Robert De Niro, John Savage, et n'oublions surtout pas Christopher Walken et Meryl Streep, qui firent pratiquement leurs premiers pas ici !

    Libellés : , , ,

    9 Comments:

    Blogger Cha said...

    Bravo pour cette boucle bouclée !! Quel est le prochain projet ?;)
    Bisous

    samedi, 25 mai, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Et bien, je ne sais pas encore… Vu le peu de commentaires que j'obtiens, je ne suis pas du tout sûr de continuer !
    Enfin bon, on a tout le temps qu'il faut, n'est-ce pas ?...

    dimanche, 26 mai, 2019  
    Anonymous Anonyme said...

    et bien , en voila un bon travail,, article exceptionnel !! bravo a toi
    tu donne envie de revoir ces films,,
    (l'anonyme )

    lundi, 27 mai, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Tant mieux, tant mieux… Dommage que tu restes anonyme !!!

    lundi, 27 mai, 2019  
    Anonymous dasola said...

    Bonsoir, j'ai eu l'occasion de voir deux fois ce film sur grand écran: un grand moment. 40 ans après sa sortie, il garde toute sa force. Et quels acteurs! Bonne soirée et merci pour ce long article.

    jeudi, 09 juillet, 2020  
    Blogger Vincent said...

    Je suis absolument certain de tout ce que tu dis... Non seulement sur le fait (bien connu) qu'il est bien mieux de voir ce film sur grand écran que sur la télévision, mais aussi sur son casting d'acteurs, exceptionnel, qui lui donne toujours sa grande place aujourd'hui !

    jeudi, 09 juillet, 2020  
    Anonymous Jean-Paul Desverchère said...

    Deux longs plans séquences un de joie, l’autre de malheur, nommés mariage et roulette russe, dont la passerelle menant de l’un à l’autre, est un air de piano concluant les derniers débordements régionaux de cinq sidérurgistes immatures buveurs et batailleurs. Personne n’est parfait dans cette bourgade bâtie autour d’une architecture métallique d’intestin grêle fumant. Que ce soit dans ce stress évacué le soir à la bière en jouant au billard, de ces coups d’un père ivre mort s’abattant sur une fille qu’il ne reconnaît plus de cette chaleureuse soirée de mariage ou tout dégénère subitement. Ces hommes, aux potentiels toujours excessifs ne sont bien souvent que des parcelles confuses déstructurées par un outil de travail aliénant dont il faut évacuer chaque jour l’oppression par certaines extravagances. Sur ces terres ou jamais rien ne change. On ne fait que se chamailler tout en ajustant le chevreuil. Ailleurs la barre est bien plus haute, on reste toujours au contact d’une arme mais cette fois-ci braquée contre soi. Loin de ses bases, confronté à une violence insoutenable l’homme se découvre une nouvelle envergure, il se transcende, soutient pistolet collé contre la tempe son compagnon d’infortune au bord de la syncope en lui inculquant la force d’espérer. Ces hommes, déconnectés le temps d’une guerre de la bourrade, de la chasse et de la canette, subissent de plein fouet l’emprise d’un feu bien plus nourri que celui absorbé chaque jour sur leur lieux de travail. Une délocalisation écœurante n’offrant que rats, gifles, tripots et eaux jusqu’au cou, formatant une nouvelle vision des choses. La valeur d’une existence dans un contexte où elle ne vaut plus rien

    lundi, 21 août, 2023  
    Blogger Vincent said...


    Je ne sais quoi ajouter... Tu racontes si bien tout ce qui se passe dans le film que je ne peux que donner le même conseil à tout le monde : lisez bien ses écrits, ils racontent l'essentiel !

    mardi, 22 août, 2023  
    Anonymous Anonyme said...

    Merci beaucoup Vincent.

    mercredi, 23 août, 2023  

    Enregistrer un commentaire

    << Home