Bonne année 2014, bientôt ! Vous êtes sans doute étonné du fait que je parle de Wes Craven, non pas au sujet de Les Griffes de la nuit, qui était l'un de ses tout premiers films, mais de Freddy sort de la nuit, le septième de la série, et sorti aux alentours de 1994.
Ici, il faut que je m'explique un petit peu : certes, Les Griffes de la nuit ne sont pas mal, et transmettent bien le film d'horreur autour des années 1984 ; mais Freddy sort de la nuit est nettement meilleur à plein de points de vue, notamment le fait qu'il se base sur le premier pour en jouer à tous les niveaux, qu'il s'agisse de paradoxe, d'humour, ou de citation. Laissons donc Wes Craven s'exprimer brièvement - ce qui est fort possible sur les nombreux bonus du DVD :
Vous voyez, non ? Le premier plan est d'ailleurs une fausse reprise du plan initial des Griffes de la Nuit, fondé sur les mêmes doigts terrifiants :
Sauf qu'il s'agit bien évidemment d'un film que l'on est en train de tourner, ce qui lui enlève beaucoup de frayeur :
C"est l'une des premières fois que l'on revoit Heather Langenkamp, celle qui jouait Nancy Thompson dans le tout premier Les Griffes de la Nuit :
Ici, théoriquement, pour un interview on ne peut plus branché :
Mais qui en réalité apparaît toujours sous le profil de Nancy Thompson dans le premier plan de l'image :
Il en va bien sûr de même pour Robert Englud, qui après avoir joué avec un plaisir notoire le rôle de Freddy, réapparaît avec la plus grande politesse du monde, costume et lunettes obligées :
On doit bien sûr ici voir la dette de Wes Craven, qui s'applique également non seulement à l'une des plus grandes marques de film du monde :
Mais aussi à l'un de ses producteurs les plus puissants, Robert Shave, d'ailleurs filmé, par hasard ou non, sur une reproduction de Andy Warhol :
Au bout d'une bonne demi-heure, le film fait enfin sa première bavure avec le meurtre du mari de Heather Langenkamp, où l'on voit très brièvement Robert Englud apparaître - je veux dire Freddy, bien sûr :
Meurtre qui engendre, assez dramatiquement, les mauvaises réactions de Heather Langenkamp et de son fils :
Mais meurtre qui montre aussi, de façon extrêmement ambigüe, l'attitude de Robert Englund, tout en même temps capable de peindre une toile fort noire et de s'entretenir très courtoisement, ce qui est assez perturbant :
C'est la bonne occasion pour le célèbre Wes Craven de parler assez longtemps avec Heather Langenkamp, en montrant, sait-on jamais, la sublime maison qu'il a pu s'offrir grâce à tous ses films d'horreur :
C'est également le moment où l'on voit le film se barrer une seconde fois vers Les Griffes de la Nuit, d'une façon tout d'abord relativement peu marquée :
Mais très vite nettement plus en citation pure et simple, celle de Freddy créant son premier meurtre en plein cauchemar d'une personne, le tout dans le parcours assez stupéfiant du sol au plafond, surtout en 1984 :
En fait, c'est très bon jusque là, où l'on commence à subir une fin plutôt longue, en tous cas assez peu habitée par le premier film :
Vous pourrez certes me dire, cela se comprend, que cette fin a pour but la simple lecture, au second degré, du script du film :
Mais cela est plutôt long, et même pas au premier ou au second degré, bref, ce n'est pas clair :
Tout ça pour en revenir au thème du script, qui certes est très bon, mais qui marquerait d'autant mieux la fin du film que ce soit la première fois qu'on le voit :
Vous remarquerez, en passant, que cette ultime phrase du script rebalance à juste titre le tout premier plan du film, comme si une fois arrivé à la fin, on ne pouvait faire qu'une seule chose : recommencer l'œuvre une fois de plus... Et pour être honnête, il me faut avouer que ceci est bien plus fréquent qu'avec le film original, Les Griffes de la nuit, et à plus forte raison avec tous les films retournés sur cette idée, le plus souvent moins bons (je fais bien sûr exception du très fameux La Fin de Freddy)... Voici, au cas où vous le souhaiteriez, le trailer :
Comme le dit Christophe Lemonnier sur le site Devildead, "Malgré ses faiblesses, Freddy sort de la nuit donne une approche intéressante du mythe de Freddy. Le disque plutôt blindé de bonus divers fera certainement succomber les fans. Y compris ceux qui trouvent ce dernier opus un peu trop prétentieux !". Je ne vois pas quoi d'autre lui reprocher... Il existe à ce sujet deux statistiques sur la série : la première, qui est celle décrivant peut-être l'opinion de Wes Craven, 1, 7, 6, 4, 3, 5 et 2, et l'autre, qui est de moi, 6, 7, 1, 4, 3, 5 et 2. Certes, il y a quelques différences, mais grosso modo des points communs, plaçant toutes le second en dernier... C'est là le principal, non ?
FREDDY'S DEAD : THE FINAL NIGHTMARE (RACHEL TALALAY)
Pourquoi parlé-je de ce film, pour une fois ? En vertu du fait que ce soit une bonne occasion de souhaiter un joyeux Noël à tout le monde, avec La Fin de Freddy : L'Ultime Cauchemar ? Grâce à sa réalisation par une femme, Rachel Talalay ? En raison de son arrivée presque à la fin de la série Freddy ? Ou encore, suite à la présence de seize minutes de projection stéréoscopique, ce dont il fut, en 1991, l'un des premiers capables ? Et bien, à vrai dire, pour les quatre points ci-dessus mentionnés. Evidemment, la réalisation par une femme est plutôt assez rare, même si l'on connait assez bien Frida de Julie Taymor, et encore mieux Point Break ou Strange Days de Kathrin Bigelow. Mais celle-ci est vraiment excellente, que l'on parle de son sens de la photo ou de son humour bien poignant, et il ne faut pas oublier que c'était là son tout premier film - quel dommage qu'elle soit ensuite davantage partie vers la télévision ! Pour l'histoire de la série Freddy, on en est par contre à son dernier épisode, dans lequel celui-ci meurt pour de bon. Cela suffira-t-il à empêcher la continuation ? Hélas non, une fois passé sur le septième épisode de Wes Craven, qui n'était en quelque sorte que la poursuite de celui-ci et la réinterprétation du tout premier film, on se trouvera de nouveau rattrapé par deux épisodes, qu'il est préférable que je ne cite pas. Et donc, commençons avec la toute première image, en attendant mieux :
Ce qui ne saurait tarder, car on assiste dès le début à la chute d'un avion de John Doe (Shon Greenblatt) :
Puis très rapidement à son réveil totalement illusoire dans une chambre :
Réveil qui va bien sûr marquer le coup tout de suite avec Freddy (Robert Englund), au cours d'une scène qui paraît être une citation du Magicien d'Oz, si vous connaissez :
A la suite de ce bref début, nous aurons bien sûr le geste vu tout d'abord d'un côté :
Et aussi de l'autre :
Mais le plus important réside tout de même dans l'apparition des acteurs principaux, à commencer par Spencer (Brekin Meyer) :
Pour être suivi très peu de temps après par Tracy (Lezlie Deane) et Carlos (Ricky Dean Logan) :
Puis, soyons logiques, par le bien connu Doc (Yaphet Kotto), médecin dans cette sorte de centre d'éducation :
Et aussi la très belle Maggie Burroughs (Lisa Zane), soit dit en passant sœur ainée du fameux Billy Zane, un acteur célèbre dans le fameux Titanic de James Cameron :
Une fois tous ces acteurs cités, l'on se mettra assez rapidement en route dans le petit village :
Mais ceci ne servira bien sûr à rien d'autre qu'à faire cent fois de suite le tour de maison, en manquant même, pour une fois, de passer sous les pages du plan :
C'est alors que l'un des passages les plus drôles du film va débuter, celui du parasitage de l'oreille de Carlos (Ricky Dean Logan), dont il va hélas mourir :
Acte bien sûr commis par le fameux Freddy (Robert Englund) dans presque tous les films de ce nom, mais remarquablement filmé par Rachel Talalay, ce qui n'est pas rien :
Juste à la suite, un passage encore plus hilarant lié aux jeux vidéos, consacré à Spencer (Brekin Meyer) :
Dont évidemment, Freddy (Robert Englund) est toujours le principal responsable :
Et tertio, la mort de John Doe (Shon Greenblatt), sur laquelle je préfère rester discret, ne serait-ce que pour mentionner la superbe réalisation de Rachel Talalay :
C'est là qu'intervient ce passage pour le moins étrange du film, celui où la très belle Maggie Burroughs (Lisa Zane) se retrouve déguisée comme quand elle avait l'âge de douze ans, et où elle va, durant un premier temps, s'affronter avec Freddy (Robert Englund) d'une façon difficilement rattrapable :
Mais c'est là aussi que se déclenchent les seize minutes de vision stéréoscopique, grâce à la fameuse citation des gestes à faire à l'intérieur du célèbre cinéma :
Dommage de le dire, mais c'est hélas vrai : ce genre de projection stéréoscopique ne peut pas marcher sur un DVD, qu'il soit du commerce ou non, que l'on dispose ou pas des lunettes concernées - ce qui fut pourtant mon cas ! Mais bonne nouvelle en attendant, c'est que sur ces seize minutes, peut-être une ou deux paraissent encore un tout petit peu ennuyeuses, mais que les quatorze restantes sont toujours filmées par Rachel Talalay, ce qui - comme je l'ai déjà dit maintes fois - n'est pas rien :
Un avant-dernier plan apparait du reste pour la première fois dans ce sixième film de la série, celui où l'on découvre la tête non-maquillée de Freddy (Robert Englund) :
Et pour finir, un ultime plan sur la très jolie actrice Lisa Zane, qui montre à la fois quand enlever les lunettes en question et donner la théoriquement définitive réplique à Freddy :
Je dis bien "théoriquement", car si on devait parler de matérialisme, on devrait non seulement mentionner le septième film de la série, dû comme le tout premier à Wes Craven, assez ironique dans le genre, mais aussi le huitième et le neuvième, nettement moins intéressants, d'après les vrais amateurs... Où en est-on, là ? Et bien, disons que sur les sept acteurs, trois sont morts d'une façon plutôt assez drôle, un - Freddy - d'une manière plus tragique, mais cela, tout le monde s'en fiche, et les trois autres sont toujours vivants, autrement dit Lezlie Deane, Yaphet Kotto et Lisa Zane, soit deux femmes, tout de même ! Si l'on se pointe sur le propre site de Wikipédia envers ce film, on pourra en outre y découvrir de nombreux caméos, qui seront d'autant plus drôles si l'on connait personnellement les acteurs, les producteurs ou les musiciens. A part ceci, que déclarer d'inattendu sur ce film ? Et bien, rien de bien différent de ce que j'ai cité au début de ce site : d'une part, qu'il s'agit de l'une des premières œuvres à se servir de projection stéréoscopique, d'autre part, qu'il est question d'un film dû à une femme, Rachel Talalay, si je me suis fait bien comprendre. Et j'espère bien que c'est là le cas, car j'en suis vraiment client - comme le prouve cet excellent trailer !
A découvrir ici : les statistiques sur les sept Freddy réalisés, qui vont bien sûr - comme d'habitude - du meilleur au pire...
Les six films de la série Freddy (car le second est vraiment trop nul) :