L'INDEX DE TOUS LES FILMS COMMENTÉS :
  • C'EST ICI !
  • POUR EN REVENIR À L'ORIGINAL :
  • C'EST LÀ !

  • samedi, juillet 16, 2022

    PULP FICTION (QUENTIN TARANTINO)

    Datant de 1994, l'un des plus gros succès de Quentin Tarantino, qui obtint non seulement la Palme d'or du Festival de Cannes, mais qui remporta également bien d'autres prix, sans même parler de la multiplication par 26 de son budget initial de 8 millions de dollars !

    C'est en tous cas un film fort original, sa trame consistant en trois histoires distinctes (celles de John Travolta, Bruce Willis, et Samuel L. Jackson), qui non seulement se recoupent, mais en outre ne sont pas présentées de façon chronologique du tout. La meilleure preuve en est au tout début du film (qui dans la vie réelle se situe assez loin du départ), où Yolanda (Amanda Plummer) et Ringo (Tim Roth) sont sur le point de cambrioler un simple café :

    Et aussitôt, on passe tout de suite à une autre scène mythique - la seule à être à la bonne place -, où l'on découvre les deux truands Vincent Vega (John Travolta) et Jules Winnfield (Samuel L. Jackson), le premier venant tout juste de rentrer d'Amsterdam, où il a passé près de six ans :
    Ils vont récupérer une précieuse mallette chez trois ou quatre jeunes, légèrement perturbés par cette soudaine visite... Et là, je préfère vous laisser l'un des mes plans favoris du film (ce que je ferai de nombreuses fois), celui de Jules Winnfield en train de goûter la nourriture de l'un d'entre eux :
    Quoi qu'il en soit, Vincent Vega finit par mettre la main sur la valise - et bien évidemment, ceci est une citation du film plus ancien Kiss Me Deadly de Robert Aldrich (1955), où le même danger apparait tout à la fin :
    Désormais, donc, plus aucune raison de laisser en vie ces trois ou quatre gamins, ce que va se charger de faire Jules Winnfield, au nom d'un fameux passage de la Bible, Ezekiel 25:17... Attention, c'est le seul passage où la chronologie du film correspond en tous points à la réalité, ce qui ne va pas tarder à s'inverser :
    Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife Pourquoi ce titre (figurant sur l'une des trois plaques affichées) ? Tout simplement parce que l'ordre du film et celui de l'intrigue sont très différents (notamment au niveau du temps), de la façon suivante (d'abord le film, puis l'ordre réel de l'intrigue) :
    1) Le petit déjeuner 1) Prélude de The Gold Watch (avec le capitaine Koons)
    2) Vincent Vega et Jules Winnfield 2) Vincent Vega et Jules Winnfield
    3) Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife 3) The Bonnie Situation
    4) The Gold Watch 4) Le petit déjeuner
    5) The Bonnie Situation 5) Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife
    6) Le petit déjeuner 6) The Gold Watch
    En plus, la troisième partie ne commence pas exactement ainsi, puisqu'avant les mésaventures de Vincent Vega, l'on voit tout d'abord Butch Coolidge (Bruce Willis) en train de discuter avec le grand patron Marsellus Wallace (Ving Rhames), au sujet de sa défaite supposée :
    Mais heureusement, ça ne dure pas... Et l'on retrouve très vite Vincent Vega tout d'abord en train de se rendre chez Lance (Eric Stoltz), afin de s'offrir un ou deux trucs puissants, qu'il ne va pas tarder à s'injecter lui-même (encore un magnifique gros plan) :
    Puis très peu de temps après, il se retrouve comme prévu au service de Marsellus Wallace's Wife, une nommée Mia Wallace (Uma Thurman), qui s'amuse bien en l'attendant pour partir au restaurant :
    Où ça ? Bien sûr, au JackRabbit Slim's, que tout le monde connait - sauf Vincent Vega - grâce à ses plats et ses serveurs, pour la plupart déguisés en personnage connu d'un film célèbre :
    Meilleur exemple avec la fausse Marylin Monroe, qui nous refait le même plan spectaculaire de Sept Ans de réflexion (Billy Wilder, 1955) :
    Résultat qui met quelque peu mal à l'aise Vincent Vega : Mia Wallace veut absolument danser en couple... Et non seulement ça, mais aussi gagner le premier prix :
    Ce qui va bien sûr donner lieu à cette scène mythique, que tous les amateurs de Pulp Fiction connaissent forcément par cœur, tellement cette danse est à la fois très belle et totalement déjantée :
    Il faut dire que Mia Wallace s'est quelque peu fait aider pour ça... Et malheureusement pour elle, l'effet de la drogue semble bien plus puissant qu'il ne le fut chez Vincent Vega :
    Une seule possibilité pour Vincent Vega : l'emmener au plus vite chez Lance, afin de procéder à un traitement plus ou moins médical... Ce qui, heureusement, va finalement bien se passer pour elle, à la grande surprise générale :
    Il reste à Vincent Vega une seule chose à faire : raccompagner doucement Mia Wallace chez elle, se tirer avant d'avoir envie d'elle, et se remettre à ses activités normales... C'est ensuite le moment où nous entrons dans la quatrième phase du film, tout d'abord présentée par le Capitaine Koons (Christopher Walken), qui va exposer au tout jeune Butch Coolidge l'histoire assez longue et complexe de cette montre en or, très importante pour lui :
    The Gold Watch (figurant sur la seconde plaque dont est pourvu ce film) occupe une place très importante, non seulement parce qu'elle nous met en scène pour un bon bout de temps Bruce Willis, mais aussi car il s'agit en réalité du dernier épisode de la pure réalité - ce que vous allez forcément comprendre par la suite :
    Toujours est-il que Butch Coolidge ne s'est pas du tout montré respectueux vis-à-vis du plan de son patron Marsellus Wallace (où il devait s'effondrer au cinquième round), et qu'il ne lui reste qu'une seule solution pour aller retrouver son épouse... Toucher tout l'argent, et partir au plus vite à l'étranger :
    Sauf que ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il a en fait tué sans le savoir son coéquipier - et la conductrice du taxi, Esmeralda Villalobos (Angela Jones), s'empresse de lui dire, étant donné que cette mort est déjà citée sur toutes les radios :
    Mais bon, grâce à la gentillesse de ladite conductrice - et son acceptation d'un conséquent pourboire -, Butch Coolidge peut enfin retrouver sa femme, la charmante Fabienne (Maria de Medeiros)... Sauf que celle-ci a fait une seule erreur dans sa préparation, oublier la fameuse montre en or, la seule chose importante aux yeux de Butch :
    Résultat ? Il ne lui reste qu'à se rendre une nouvelle fois dans son ancien appartement afin de la récupérer - et là encore, nous nous régalons de gros plans sublimes, tout d'abord sur ses mains :
    Et ensuite, bien plus inquiétant, sur une arme déposée comme par hasard par quelqu'un juste ici, probablement afin de se sentir plus libre aux toilettes :
    Butch Coolidge ne sait pas encore ce qui va se passer... Mais aidé tout à la fois par le bruit de son propre grille-pain et le pistolet-mitrailleur bienvenu, il ne met guère de temps à comprendre que la seule chose à faire est de descendre Vincent Vega - qui d'ailleurs venait ici dans cet unique but :
    Autant dire, vous l'avez tous compris, qu'il s'agit de la vraie fin de la vie réelle, toute apparition de Vincent Vega à la suite de cette séquence nous emmenant forcément à un moment antérieur de son existence... C'est donc le moment de voir cette conclusion, qui nous donne le véritable ultime plan, si le film avait été conçu d'une façon normale, respectant le temps et son déroulement logique : 
    Enfin, plutôt que de parler d'ultime plan, je ferais mieux de parler de dernier cadavre... Car il reste encore à Butch Coolidge de rentrer chez lui retrouver sa femme, ce qu'hélas il va rater peu après avoir entrevu le grand patron Marsellus Wallace juste à la traversée d'une route, ce qui va lui valoir un bon accident de voiture, suivi par une petite course entre les deux :
    Ils sont d'ailleurs sur le point d'en arriver à une très brutale conclusion devant une boutique... Mais hélas, le sous-patron de celle-ci les désarme aussitôt, les attache tous les deux ensemble, et appelle immédiatement la personne compétente :
    Le patron en question, Zed (Peter Greene), n'est autre qu'un pédéraste amateur de sadomasochisme - ce qui rend cette scène difficilement supportable, surtout qu'il semble éprouver une sorte de plaisir à tirer au sort qui va être le premier :
    Finalement, hélas pour lui, cela désigne Marsellus Wallace... Mais cela va laisser à Butch Coolidge la possibilité tout d'abord de fuir discrètement, puis ensuite - tout fait étant pris en considération - de revenir au dernier moment en arrière, armé, comme par hasard (ou non ?) du sabre favori de Kill Bill :
    Inutile de dire que pour Zed, c'est très mal barré... Déjà, par le simple tir de Marsellus Wallace afin de le rendre totalement impuissant, mais surtout par ses promesses de meurtre très lent qu'il va vraisemblablement tenir :
    Il lui reste une unique chose à régler, le pardon qu'il est bien obligé de faire à Butch Coolidge... Ceci ne va pas être facile, mais cela sera fait :
    Dernier plan grand écran concernant la véritable fin de la vie réelle, les clefs de moto du fameux Zed :
    Après quoi, nous entrons dans l'ultime The Bonnie Situation (dernière plaque du film), où en fait nous revenons au début, lorsque Vincent Vega - toujours vivant, mais oui ! - et Jules Winnfield surgissaient dans la chambre des trois ou quatre jeunes... Sauf que cette fois-ci, le réalisateur va un tout petit peu plus loin, et nous montre l'ultime séquence, celle d'un jeune caché dans les toilettes et en sortant au dernier moment en pointant l'arme sur Jules Winnfield. Malheureusement, celle-ci s'enraye, et du coup, il est tué comme les autres :
    Pour être honnête, ce n'était pas tout à fait le dernier... Il en restait encore un, que les deux embarquent à bord de leur voiture. Mais alors que Vincent Vega reproche à Jules Winnfield sa vision mystique de l'événement, se produit d'un seul coup ce coup de feu involontaire de sa part, qui non seulement détruit le seul survivant de l'histoire, mais rend en outre la voiture difficilement présentable :
    Résultat ? Il ne leur reste qu'à se rendre chez Jimmie Dimmick (Quentin Tarantino), le seul et unique habitant de ce quartier qu'ils connaissent, lequel va s'empresser d'appeler Winston Wolfe (Harvey Keitel), afin de préserver son amour pour une infirmière :
    Cela nous vaut également un gros plan de la main de Winston Wolfe, en train de noter rapidement les principales coordonnées, encore loin du lieu en question :
    Mais il ne met guère de temps pour y parvenir, et se révèle dès son arrivée comme une personne très rapide, familière avec les coutumes des policiers, et guère destinée à perdre du temps avec ces deux inconnus :
    Il fait tout de son côté pour trouver une couverture, qu'il pourra mettre à la place de l'autre, désormais incompatible avec la voiture :
    Pendant que les deux autres s'exercent au rattrapage délicat de l'intérieur du véhicule, ce qui ne va pas sans quelques conversations plutôt musclées :
    Finalement, tout se passe bien, grâce entre autres à la rapidité de Winston Wolfe, comme vous pourrez le constater ici :
    Il reste juste un point à régler, de toute urgence : le remplacement du costume des deux par ce qu'on trouve, peu importe... Mais ceci est traité de la façon la plus rocambolesque qui soit par Winston Wolfe et Jimmie Dimmick, lesquels sont au final plutôt content de la transformation ainsi imposée :
    Après quoi, Winston Wolfe ne peut pas les raccompagner, vu qu'il a un bon déjeuner prévu avec une nommée Raquel (Julia Sweeney), qu'il leur présente rapidement avant leur montée en taxi :
    Revoici donc cette fois la dernière scène du film, qui recadre instantanément la première, bien sûr en allant beaucoup plus loin... Alors que l'on ne voyait que Ringo (Tim Roth) et Yolanda (Amanda Plummer) parler discrètement d'une possible attaque du café, voici maintenant qu'ils passent vraiment à l'acte, demandant à tous les clients de laisser leur téléphone et leur portefeuille dans son grand sac :
    Et bien sûr, il se trouve confronté à Jules Winnfield, tout d'abord avec sa fameuse mallette magique, qu'il tente de s'approprier grâce à son arme :
    Mais très vite, il va se voir rattrapé par le professionnalisme de ce dernier, qui non seulement ne lui donnera en aucun cas sa valise, mais veut à tout prix récupérer son portefeuille, ce qu'il finira par faire :
    Curieusement, il ne va pas le tuer, ni lui ni sa femme... Pourquoi ? En réinterprétant une nouvelle fois le passage de la Bible connu sous le nom de Ezechiel 25:17, et bien sûr, je ne vous livre pas ici les conclusions de Jules Winnfield :
    Vous voulez savoir ce que je pense de ce film ? Evidemment, il s'agit d'un chef-d'œuvre mythique de 1994, désigné plusieurs fois comme archétype de l'artificialité ou du postmodernisme, ce que je vous laisserai lire sur Wikipédia, tellement l'article est long et bien fait. Mais ce qui a été rarement remarqué, c'est que cet Opus s'axe sur une forme de type ABCDCBA, type rétrograde, très rarement utilisée dans la musique, et encore moins fréquemment dans le cinéma - le seul exemple que j'en ai vu étant la dernière œuvre de Stanley Kubrick, datée de 1999, Eyes Wide Shut.
    A priori, il n'est pas du tout facile de pratiquer cette forme, sans se laisser aller à des incohérences, des erreurs, ou une simple incompréhensibilité... Pour cette raison (du moins en partie), je serai grandement en admiration devant ces deux réalisateurs, tous les deux géniaux, et j'espère qu'il en ira de même pour vous, que vous laissiez un commentaire ou non !
    Autres films du même réalisateur : Reservoir DogsJackie BrownKill Bill 1Kill Bill 2Death ProofInglourious Basterds

    Libellés : , , , ,

    vendredi, juin 24, 2022

    LOLA RENNT (TOM TYKWER)

    Ou bien, en français, Cours, Lola, cours, ce qui ressemble encore plus à un ordre intérieur... Il s'agit du troisième film de Tom Tykwer, tourné en 1998, un réalisateur que l'on ne connaît pas énormément dans notre pays, mais qui a pour ainsi dire tracé toutes les nouvelles bases du cinéma allemand de l'an 2000, et que l'on découvre depuis à travers le monde entier (par exemple avec Le Parfum) :

    Ce film est en grande partie porté par Franka Potente (la fameuse Lola), qui grâce à sa prestation aura bientôt place sur la scène internationale (notamment au sein de The Bourne Identity de Doug Liman), alors qu'elle n'est âgée que de  24 ans :
    Mais ce n'est pas à elle seule qu'on doit le succès de ce film, évidemment... Tout d'abord, il faut mentionner le fait que Tom Tykwer en a non seulement assumé la réalisation, mais également la musique et le scénario. Et surtout l'aspect de ce dernier, qui est fondé sur trois parties de la même durée parlant de la même chose, la volonté de Lola de rendre service à Manni (Moritz Bleibtrau), qui vient bêtement de se faire voler dans le métro 100000 deutschemarks qu'il venait d'acquérir avec succès, ceci étant annoncé au téléphone :
    Tout cet argent, il devait le remettre à un homme visiblement terrifiant, faute de quoi, il pouvait s'attendre à une mort certaine... Ce qui laisse à Manni une vision très simple des choses, attendre précisément midi, puis ensuite dévaliser un supermarché pour obtenir la même somme. Mais bien sûr, c'est pour Lola bien trop dangereux, et elle décide de courir à pied dans tout Berlin pour l'empêcher de faire cet acte ultime :
    Du coup, nous la voyons courir seule face au métro, croisant un véhicule de pompiers, un homme à vélo, des sœurs religieuses, sans jamais s'arrêter... Passant faire une très courte visite à son père, le banquier, mais sans aucune conséquence, avec au final l'arrivée de Lola face à Manni légèrement trop tard face à midi précise :
    Certes, elle n'est pas mal du tout, ainsi habillée, courant sans arrêt, et jouissant de cheveux rouges... Mais elle n'arrive pas à temps pour empêcher Manni d'entrer armé dans ledit supermarché, avec pour conséquence l'arrivée quasi immédiate de la police : 
    Que font ils ? Evidemment, ils tirent... Mais celle qu'ils abattent en premier, c'est malheureusement Lola elle-même, qui tombe à terre comme elle n'y avait jamais pensé.
    C'est là, précisément, que le film se montre très original : il reprend exactement le même point de départ, nous montrant pour la seconde fois Lola répondant au coup de fil angoissé de Manni, se décidant à aller de toute urgence l'aider, refaisant du coup exactement la même balade que du premier coup, avec les mêmes rencontres des pompiers, de l'homme à vélo, ou des sœurs religieuses en question :
    Exactement au même point de départ ? Sans aucun doute. mais c'est ensuite que tout se modifie, notamment lors de l'arrivée de Lola face à la banque où travaille son père, où elle n'hésite pas à rentrer :
    Là, sa vision des choses est totalement différente, déjà parce qu'elle découvre celle qui a pris la place de sa vraie mère (Nina Petri), puis décide de faire chanter son père (Herbert Knaup), afin qu'il lui offre 100000 deutschemarks en guise de cadeau :
    Il n'a pas l'ait très emballé, mais de toute façon, il n'a pas le choix :
    Pendant ce temps, Manni passe des coups de téléphone qui ont l'air de plus en plus angoissants :
    Puis Lola finit par arriver sur place, ne comprenant pas ce qui arrive :
    Car cette fois-ci, ce n'est pas elle, mais bien lui qui meurt, abattu par la police en plein milieu de la route :
    Que reste-t-il à faire, alors ? Bien sûr, une troisième balade, encore plus musclée ! Avec évidemment le même départ, la rencontre des mêmes personnes, mais une vision déjà bien différente de la ville :
    Sans même parler de la nouvelle version de Lola version dessin animé, qui est déjà passée sur les deux précédentes balades, mais pas du tout de la même façon :
    Cette troisième et dernière marche se place en fait davantage sous le verdict de l'amour pur et simple, qui transforme Lola et Manni en êtres de couleur unique, s'adressant l'un à l'autre sur des questions fondamentales. Ce sont des plans particulièrement bien réussis, qui nous montre les deux sous leur vrai jour, accompagnés d'un dialogue minimaliste et d'un éclairage unique :
    Attention, ce n'est pas tout... Certes, Lola voit toujours dans son crâne l'image de Manni, accompagnée de l'horloge implacable sur midi :
    Mais étant donné l'attitude de son père, qui n'a rien donnée lors de la première balade, et qui a tragiquement fait finir la seconde, Lola se détourne complètement de la banque, et rentre contre toute attente dans le casino, où elle joue un maximum sur le numéro 21. Et bien sûr, elle gagne, rejoue et gagne encore, récupérant la totalité de l'argent de Manni, et s'offrant même le luxe d'un cri sans précédent - magistralement bien filmé par Tom Tykwer :
    Cela gène beaucoup le casino, qui se hâte d'appeler la police... Sans compter que durant ce temps-là, Manni est "comme par hasard" tombé sur le clodo qui lui avait volé tout son argent dans le métro, et finit par lui faire rendre la totalité de la somme escomptée. Résultat ? Non seulement Lola et Manni disposent de 200000 deutschemarks totalement propres, mais en plus, la police entreprend une action relativement musclée devant l'édifice en question :
    Et comme d'habitude, elle se trompe, et au lieu d'arrêter Lola, elle l'aide à partir, lui apportant même tout le soutien qu'il faut :
    Avec pour résultat le regard vraiment amoureux de Lola et Manni, se retrouvant à la tête de tout son argent, ayant la vie sauve vis-à-vis de son propriétaire, et pouvant désormais se lancer dans une aventure bien plus stable :

    Alors bon, il s'agit d'un film de 81 minutes, soit, grosso modo, de trois séquences de 27 minutes. Mais c'est très original, déjà en grande partie du fait que Lola est le seul personnage réellement existant, mais surtout parce que cet Opus mélange à peu près toutes les possibilités connues de filmer, format 35mm, vidéo, animation, photos instantanées, écran en plusieurs parties, etc...

    Le scénario est en outre très bien écrit, et même si le film ne vous apparaît pas comme un chef-d'œuvre, il reste bien meilleur que bien des réalisations françaises de la même époque, et il a d'ailleurs remporté sans surprise le Prix du film allemand en 1999, non seulement pour meilleur film et meilleure actrice (Franka Potente), meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin (Herbert Knaup) et féminin (Nina Petri). Je l'ai revu récemment sur ARTE (ce qui explique ma moins bonne qualité des images, que j'ai dû récupérer via Internet), et cela m'a donné un grand plaisir !

    Libellés : , , ,