C'est le troisième film de Quentin Tarantino (1997), après son premier essai Reservoir Dogs (1992) et avec sa fulgurante ascension grâce à Pulp Fiction (1994). Pour la toute première fois, il ne se targuait pas d'un scénario dû à lui-même, mais se basait sur un livre d'Elmore Leonard, Punch créole (1992). Dont il filmera avec la plus grande fidélité le jeu typiquement blaxploitation des années 1970, dont la très connue actrice Pam Grier - qui incarne à proprement parler Jackie Brown - sera la vedette principale :
On pourrait en dire la même chose de Louis Gara (Robert De Niro) et surtout de Ordell Robbie (Samuel L. Jackson), qui a reçu pour ce film plusieurs fois le prix du meilleur acteur. Mais pour ma part, je trouve par contre que Robert De Niro déçoit beaucoup, en jouant systématiquement à l'opposé du personnage qu'il incarne très souvent, fin, intelligent et prêt à tout pour faire tomber les autres :
Ne manque plus qu'une seule personne dans cet entretien, la fameuse Melanie Ralston (Bridget Fonda), la vague amie de Ordell Robbie... Mais en tant que fétichiste, quand Quentin Tarantino a la possibilité de faire un superbe plan des pieds, il ne saurait filmer autrement :
En fait, le but de cette première rencontre n'est autre que de nous faire découvrir les activités financières de Ordell Robbie... Qui on l'air un peu tendues, mais en fait sont très simples, et reposent entièrement sur les armes à feu et la mode actuelle - car la blaxploitation joue bien sûr avec cet aspect :
Le seul qui soit réellement tendu, c'est Ordell Robbie lui-même, et nous le voyons tout de suite dans la façon dont il traite Beaumont Livingston (Chris Tucker), qui s'est bêtement fait coincer par la police :
Evidemment, il le fait sortir de prison rapidement, mais pas pour grand chose... A peine tenté un petit voyage en voiture, il abat aussitôt Beaumont Livingston, présentant cela à Louis Gara comme un acte presque naturel :
Pendant tout ce temps, nous apprenons autre chose : deux policiers bien connus, Ray Nicolette (Michael Keaton) et Mark Dagus (Michael Bowen), viennent d'arrêter l'hôtesse Jackie Brown non seulement pour sa transmission d'argent liquide à Ordell Robbie, ce qu'ils savaient déjà, mais aussi pour sa possession de 50 grammes de cocaïne, ce qu'elle ignorait elle-même :
Résultat ? Elle va tout de suite en prison, et Ordell Robbie réussit à l'en sortir - Dieu seul sait à quels fins - grâce à Max Cherry (Robert Forster), le chargé de caution qui avait déjà libéré Beaumont Livingston. Robert Forster obtient ainsi le second rôle le plus important dans le film - ayant été très célèbre dans les années 1970 -, et il va se jouer entre lui et Jackie Brown ce que l'on pourrait presque nommer une passion :
En tous cas, dès que Jackie Brown est libérée de prison, elle se retrouve en présence de Ordell Robbie, et cela ne se produit pas du tout comme nous l'avions prévu. Bien au contraire, elle fait tout ce qu'il faut pour obtenir au moins une petite contribution de Ordell Robbie, et celui-ci accepte sans trop de problèmes :
Peu de temps après, d'ailleurs, Jackie Brown se retrouve dans son propre appartement, avec Max Cherry, la très rare personne à qui elle peut faire des confidences, sans guère se soucier de ce qui est permis ou non :
Ensuite, bien avant la scène finale, se déroule cette petite interruption... Louis Gara n'était pas obligé, mais après tout, peu importe, et le voilà en train de prendre par derrière Melanie Ralston :
C'est le moment pour Jackie Brown et Ordell Robbie de tout arranger sur la technique de transmission secrète de l'argent, en se basant sur différents points, qui vont de la marche à suivre vers l'identité des receveurs :
Evidemment, ils ne pensent pas se tromper... Mais c'est oublier un peu vite la cupidité et le mépris de son copain qu'entretient Melanie Ralston, et surtout la docilité de Louis Gara, prêt à tout :
Il ne reste plus à Mark Dargus et Ray Nicolette qu'à bien définir, aux yeux de Jackie Brown, les conditions de la nouvelle translation :
Et c'est enfin adéquat pour elle et son associée du jour, la très jeune Sheronda (Lisa Gay Hamilton), de se livrer à l'échange :
Sauf que bien sûr, rien ne se passe comme prévu... Nous voyons déjà Jackie Brown tout comme sur son premier plan :
Mais de plus en plus en plus affolée, devant la constatation que rien ne se déroule comme prévu :
Ce qu'il ne faut pas oublier, et qui bien sûr provoque des irritations chez tout le monde, c'est la durée des scènes suivantes, qui a l'air d'autant plus incohérente qu'elle se base sur la répétition des mêmes escroqueries, vues et filmées différemment, compte tenu de l'identité de celui qui regarde... La meilleure preuve avec ces reproches tout simples, venant de Melanie Ralston et visant en premier lieu Louis Gara :
Ce qui se terminera par deux coups de revolver - qui nous font découvrir sous un aspect encore pire Robert De Niro jouant une sorte de taré, incapable de digérer la moindre chose :
Pour une fois, vous pouvez en juger par vous-même !
Continuant à interpréter son personnage sous-développé, Louis Gara se voit d'ailleurs incapable de répondre aux différentes questions de Ordell Robbie :
Avec pour résultat cette intense méditation - superbement filmée par Quentin Tarantino :
Et la mort immédiate de Louis Gara, également par revolver :
Que nous faut-il donc, pour finir le film ? Et bien, tout d'abord, nous allons miser là-dessus, Jackie Brown s'entrainant à plusieurs reprises à abattre Ordell Robbie, avec de plus en plus de convictions :
Pour en finir avec cette mise à mort finale de Ordell Robbie, celle-ci n'étant pas du tout commise par Jackie Brown, mais par Ray Nicolette bien caché, qui vient juste constater le décès en question :
Regardez, la première partie de l'extrait n'est pas forcément très sympathique :
Mais la seconde l'est obligatoirement, lorsque l'on voit Jackie Brown en train d'essayer de persuader Max Cherry de lâcher son boulot, et de prendre également l'avion vers l'Espagne :
Est-ce qu'ils s'aiment, ou non ? Cela a l'air très clair du côté de Jackie Brown, et bien moins précis vu par les yeux de Max Cherry :
Mais cela va fondre dans le flou - tel un film de David Cronenberg, où nous avons souvent de nombreuses fins possibles, en raison de nos propres réactions...
Alors, que dire de ce film, dans l'ensemble ? Commençons d'emblée par le coté négatif 1) Tout d'abord, évidemment, le jeu de Robert De Niro, qui contrairement à ses habitudes, reste ici à peine crédible 2) Le fait que cet Opus utilise à la va-vite les différents cadrages horaires, qui en quelque sorte tournent quelque peu en rond lors de la seconde partie 3) Partie en outre un peu longue, qui fait chiffrer l'ensemble à 154 minutes, et place mine de rien Jackie Brown loin derrière Pulp Fiction.
Mais cela ne nous laisse pas à l'abri des bonnes nouvelles 1) Il y avait un bon bout de temps que Pam Grier et Robert Forster n'avaient pas occupé la première place d'une œuvre, ce qui va bien les relancer 2) Quentin Tarantino filme de mieux en mieux - oui, c'est possible -, et cela se voit couramment dans ce film de blaxploitation, qui reprend certains aspects de ce qui se tournait dans les années 1970 3) La musique est particulièrement bonne, notamment par Delfonics, mais aussi par bien d'autres groupes, dont la musique nous parle bien avant le nom.
Donc, vous voyez, dans l'ensemble, même si c'est un tout petit peu moins bien que Pulp Fiction ou que le futur Kill Bill, ça se révèle tout de même très bien placé, n'est-ce pas ? Si vous y tenez, dites-moi ce que vous en pensez, ceci me fera très plaisir !
Datant de 1994, l'un des plus gros succès de Quentin Tarantino, qui obtint non seulement la Palme d'or du Festival de Cannes, mais qui remporta également bien d'autres prix, sans même parler de la multiplication par 26 de son budget initial de 8 millions de dollars !
C'est en tous cas un film fort original, sa trame consistant en trois histoires distinctes (celles de John Travolta, Bruce Willis, et Samuel L. Jackson), qui non seulement se recoupent, mais en outre ne sont pas présentées de façon chronologique du tout. La meilleure preuve en est au tout début du film (qui dans la vie réelle se situe assez loin du départ), où Yolanda (Amanda Plummer) et Ringo (Tim Roth) sont sur le point de cambrioler un simple café :
Et aussitôt, on passe tout de suite à une autre scène mythique - la seule à être à la bonne place -, où l'on découvre les deux truands Vincent Vega (John Travolta) et Jules Winnfield (Samuel L. Jackson), le premier venant tout juste de rentrer d'Amsterdam, où il a passé près de six ans :
Ils vont récupérer une précieuse mallette chez trois ou quatre jeunes, légèrement perturbés par cette soudaine visite... Et là, je préfère vous laisser l'un des mes plans favoris du film (ce que je ferai de nombreuses fois), celui de Jules Winnfield en train de goûter la nourriture de l'un d'entre eux :
Quoi qu'il en soit, Vincent Vega finit par mettre la main sur la valise - et bien évidemment, ceci est une citation du film plus ancien Kiss Me Deadly de Robert Aldrich (1955), où le même danger apparait tout à la fin :
Désormais, donc, plus aucune raison de laisser en vie ces trois ou quatre gamins, ce que va se charger de faire Jules Winnfield, au nom d'un fameux passage de la Bible, Ezekiel 25:17... Attention, c'est le seul passage où la chronologie du film correspond en tous points à la réalité, ce qui ne va pas tarder à s'inverser :
Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife Pourquoi ce titre (figurant sur l'une des trois plaques affichées) ? Tout simplement parce que l'ordre du film et celui de l'intrigue sont très différents (notamment au niveau du temps), de la façon suivante (d'abord le film, puis l'ordre réel de l'intrigue) :
1) Le petit déjeuner 1) Prélude de The Gold Watch (avec le capitaine Koons)
2) Vincent Vega et Jules Winnfield 2) Vincent Vega et Jules Winnfield
3) Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife 3) The Bonnie Situation
4) The Gold Watch 4) Le petit déjeuner
5) The Bonnie Situation 5) Vincent Vega and Marsellus Wallace's Wife
6) Le petit déjeuner 6) The Gold Watch
En plus, la troisième partie ne commence pas exactement ainsi, puisqu'avant les mésaventures de Vincent Vega, l'on voit tout d'abord Butch Coolidge (Bruce Willis) en train de discuter avec le grand patron Marsellus Wallace (Ving Rhames), au sujet de sa défaite supposée :
Mais heureusement, ça ne dure pas... Et l'on retrouve très vite Vincent Vega tout d'abord en train de se rendre chez Lance (Eric Stoltz), afin de s'offrir un ou deux trucs puissants, qu'il ne va pas tarder à s'injecter lui-même (encore un magnifique gros plan) :
Puis très peu de temps après, il se retrouve comme prévu au service de Marsellus Wallace's Wife, une nommée Mia Wallace (Uma Thurman), qui s'amuse bien en l'attendant pour partir au restaurant :
Où ça ? Bien sûr, au JackRabbit Slim's, que tout le monde connait - sauf Vincent Vega - grâce à ses plats et ses serveurs, pour la plupart déguisés en personnage connu d'un film célèbre :
Meilleur exemple avec la fausse Marylin Monroe, qui nous refait le même plan spectaculaire de Sept Ans de réflexion (Billy Wilder, 1955) :
Résultat qui met quelque peu mal à l'aise Vincent Vega : Mia Wallace veut absolument danser en couple... Et non seulement ça, mais aussi gagner le premier prix :
Ce qui va bien sûr donner lieu à cette scène mythique, que tous les amateurs de Pulp Fiction connaissent forcément par cœur, tellement cette danse est à la fois très belle et totalement déjantée :
Il faut dire que Mia Wallace s'est quelque peu fait aider pour ça... Et malheureusement pour elle, l'effet de la drogue semble bien plus puissant qu'il ne le fut chez Vincent Vega :
Une seule possibilité pour Vincent Vega : l'emmener au plus vite chez Lance, afin de procéder à un traitement plus ou moins médical... Ce qui, heureusement, va finalement bien se passer pour elle, à la grande surprise générale :
Il reste à Vincent Vega une seule chose à faire : raccompagner doucement Mia Wallace chez elle, se tirer avant d'avoir envie d'elle, et se remettre à ses activités normales... C'est ensuite le moment où nous entrons dans la quatrième phase du film, tout d'abord présentée par le Capitaine Koons (Christopher Walken), qui va exposer au tout jeune Butch Coolidge l'histoire assez longue et complexe de cette montre en or, très importante pour lui :
The Gold Watch (figurant sur la seconde plaque dont est pourvu ce film) occupe une place très importante, non seulement parce qu'elle nous met en scène pour un bon bout de temps Bruce Willis, mais aussi car il s'agit en réalité du dernier épisode de la pure réalité - ce que vous allez forcément comprendre par la suite :
Toujours est-il que Butch Coolidge ne s'est pas du tout montré respectueux vis-à-vis du plan de son patron Marsellus Wallace (où il devait s'effondrer au cinquième round), et qu'il ne lui reste qu'une seule solution pour aller retrouver son épouse... Toucher tout l'argent, et partir au plus vite à l'étranger :
Sauf que ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il a en fait tué sans le savoir son coéquipier - et la conductrice du taxi, Esmeralda Villalobos (Angela Jones), s'empresse de lui dire, étant donné que cette mort est déjà citée sur toutes les radios :
Mais bon, grâce à la gentillesse de ladite conductrice - et son acceptation d'un conséquent pourboire -, Butch Coolidge peut enfin retrouver sa femme, la charmante Fabienne (Maria de Medeiros)... Sauf que celle-ci a fait une seule erreur dans sa préparation, oublier la fameuse montre en or, la seule chose importante aux yeux de Butch :
Résultat ? Il ne lui reste qu'à se rendre une nouvelle fois dans son ancien appartement afin de la récupérer - et là encore, nous nous régalons de gros plans sublimes, tout d'abord sur ses mains :
Et ensuite, bien plus inquiétant, sur une arme déposée comme par hasard par quelqu'un juste ici, probablement afin de se sentir plus libre aux toilettes :
Butch Coolidge ne sait pas encore ce qui va se passer... Mais aidé tout à la fois par le bruit de son propre grille-pain et le pistolet-mitrailleur bienvenu, il ne met guère de temps à comprendre que la seule chose à faire est de descendre Vincent Vega - qui d'ailleurs venait ici dans cet unique but :
Autant dire, vous l'avez tous compris, qu'il s'agit de la vraie fin de la vie réelle, toute apparition de Vincent Vega à la suite de cette séquence nous emmenant forcément à un moment antérieur de son existence... C'est donc le moment de voir cette conclusion, qui nous donne le véritable ultime plan, si le film avait été conçu d'une façon normale, respectant le temps et son déroulement logique :
Enfin, plutôt que de parler d'ultime plan, je ferais mieux de parler de dernier cadavre... Car il reste encore à Butch Coolidge de rentrer chez lui retrouver sa femme, ce qu'hélas il va rater peu après avoir entrevu le grand patron Marsellus Wallace juste à la traversée d'une route, ce qui va lui valoir un bon accident de voiture, suivi par une petite course entre les deux :
Ils sont d'ailleurs sur le point d'en arriver à une très brutale conclusion devant une boutique... Mais hélas, le sous-patron de celle-ci les désarme aussitôt, les attache tous les deux ensemble, et appelle immédiatement la personne compétente :
Le patron en question, Zed (Peter Greene), n'est autre qu'un pédéraste amateur de sadomasochisme - ce qui rend cette scène difficilement supportable, surtout qu'il semble éprouver une sorte de plaisir à tirer au sort qui va être le premier :
Finalement, hélas pour lui, cela désigne Marsellus Wallace... Mais cela va laisser à Butch Coolidge la possibilité tout d'abord de fuir discrètement, puis ensuite - tout fait étant pris en considération - de revenir au dernier moment en arrière, armé, comme par hasard (ou non ?) du sabre favori de Kill Bill :
Inutile de dire que pour Zed, c'est très mal barré... Déjà, par le simple tir de Marsellus Wallace afin de le rendre totalement impuissant, mais surtout par ses promesses de meurtre très lent qu'il va vraisemblablement tenir :
Il lui reste une unique chose à régler, le pardon qu'il est bien obligé de faire à Butch Coolidge... Ceci ne va pas être facile, mais cela sera fait :
Dernier plan grand écran concernant la véritable fin de la vie réelle, les clefs de moto du fameux Zed :
Après quoi, nous entrons dans l'ultime The Bonnie Situation (dernière plaque du film), où en fait nous revenons au début, lorsque Vincent Vega - toujours vivant, mais oui ! - et Jules Winnfield surgissaient dans la chambre des trois ou quatre jeunes... Sauf que cette fois-ci, le réalisateur va un tout petit peu plus loin, et nous montre l'ultime séquence, celle d'un jeune caché dans les toilettes et en sortant au dernier moment en pointant l'arme sur Jules Winnfield. Malheureusement, celle-ci s'enraye, et du coup, il est tué comme les autres :
Pour être honnête, ce n'était pas tout à fait le dernier... Il en restait encore un, que les deux embarquent à bord de leur voiture. Mais alors que Vincent Vega reproche à Jules Winnfield sa vision mystique de l'événement, se produit d'un seul coup ce coup de feu involontaire de sa part, qui non seulement détruit le seul survivant de l'histoire, mais rend en outre la voiture difficilement présentable :
Résultat ? Il ne leur reste qu'à se rendre chez Jimmie Dimmick (Quentin Tarantino), le seul et unique habitant de ce quartier qu'ils connaissent, lequel va s'empresser d'appeler Winston Wolfe (Harvey Keitel), afin de préserver son amour pour une infirmière :
Cela nous vaut également un gros plan de la main de Winston Wolfe, en train de noter rapidement les principales coordonnées, encore loin du lieu en question :
Mais il ne met guère de temps pour y parvenir, et se révèle dès son arrivée comme une personne très rapide, familière avec les coutumes des policiers, et guère destinée à perdre du temps avec ces deux inconnus :
Il fait tout de son côté pour trouver une couverture, qu'il pourra mettre à la place de l'autre, désormais incompatible avec la voiture :
Pendant que les deux autres s'exercent au rattrapage délicat de l'intérieur du véhicule, ce qui ne va pas sans quelques conversations plutôt musclées :
Finalement, tout se passe bien, grâce entre autres à la rapidité de Winston Wolfe, comme vous pourrez le constater ici :
Il reste juste un point à régler, de toute urgence : le remplacement du costume des deux par ce qu'on trouve, peu importe... Mais ceci est traité de la façon la plus rocambolesque qui soit par Winston Wolfe et Jimmie Dimmick, lesquels sont au final plutôt content de la transformation ainsi imposée :
Après quoi, Winston Wolfe ne peut pas les raccompagner, vu qu'il a un bon déjeuner prévu avec une nommée Raquel (Julia Sweeney), qu'il leur présente rapidement avant leur montée en taxi :
Revoici donc cette fois la dernière scène du film, qui recadre instantanément la première, bien sûr en allant beaucoup plus loin... Alors que l'on ne voyait que Ringo (Tim Roth) et Yolanda (Amanda Plummer) parler discrètement d'une possible attaque du café, voici maintenant qu'ils passent vraiment à l'acte, demandant à tous les clients de laisser leur téléphone et leur portefeuille dans son grand sac :
Et bien sûr, il se trouve confronté à Jules Winnfield, tout d'abord avec sa fameuse mallette magique, qu'il tente de s'approprier grâce à son arme :
Mais très vite, il va se voir rattrapé par le professionnalisme de ce dernier, qui non seulement ne lui donnera en aucun cas sa valise, mais veut à tout prix récupérer son portefeuille, ce qu'il finira par faire :
Curieusement, il ne va pas le tuer, ni lui ni sa femme... Pourquoi ? En réinterprétant une nouvelle fois le passage de la Bible connu sous le nom de Ezechiel 25:17, et bien sûr, je ne vous livre pas ici les conclusions de Jules Winnfield :
Vous voulez savoir ce que je pense de ce film ? Evidemment, il s'agit d'un chef-d'œuvre mythique de 1994, désigné plusieurs fois comme archétype de l'artificialité ou du postmodernisme, ce que je vous laisserai lire sur Wikipédia, tellement l'article est long et bien fait. Mais ce qui a été rarement remarqué, c'est que cet Opus s'axe sur une forme de type ABCDCBA, type rétrograde, très rarement utilisée dans la musique, et encore moins fréquemment dans le cinéma - le seul exemple que j'en ai vu étant la dernière œuvre de Stanley Kubrick, datée de 1999, Eyes Wide Shut.
A priori, il n'est pas du tout facile de pratiquer cette forme, sans se laisser aller à des incohérences, des erreurs, ou une simple incompréhensibilité... Pour cette raison (du moins en partie), je serai grandement en admiration devant ces deux réalisateurs, tous les deux géniaux, et j'espère qu'il en ira de même pour vous, que vous laissiez un commentaire ou non !