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  • vendredi, mars 20, 2020

    TOTAL RECALL (PAUL VERHOEVEN)

    Tourné en 1990, il s'agit de l'un des meilleurs film de Paul Verhoeven (un rare réalisateur hollandais), trois ans après le fameux Robocop, et juste deux années avant Basic Instinct, qui est aussi excellent, tout le monde le sait…
    Il s'agit cette fois d'une œuvre de science-fiction, dont le scénario a été travaillé par Ronald Shusett et Dan O'Bannon (célèbres tous les deux grâce à Alien, sorti en 1979), et portée par la musique superbe de Jerry Goldsmith, qui avait déjà travaillé sur Alien, et se verra recruté sans problème sur Basic Instinct, dont la bande-son est proprement fantastique !
    Le budget en était assez considérable, pour l'époque (65 millions de dollars), et son écrivain originel n'était autre que Philip K. Dick, dont je vous reparlerai plus tard… Laissez-moi tout d'abord démarrer avec le début du film, où l'on voit le héros Douglas Quaid sur la planète mars quasiment livré à lui-même pour ne pas mourir :
    Fort heureusement, ce n'était qu'un rêve… Et du coup, le supposé Douglas Quaid (Arnold Schwarzenegger) se fait un peu tirer les oreilles par sa femme depuis huit ans, Lori Quaid (Sharon Stone) :
    Cela ne l'empêche toutefois pas de se poser la question : et si j'allais pour de vrai sur mars, ou même "pour de faux" ? Ce qui serait très facilement possible grâce à l'association nommée Rekall (oui, c'est ainsi orthographié dans le film) :
    Toujours est-il qu'il en prend la décision, et semble même convaincu par le discours flatteur du chef de ce centre Rekall, qui n'y va pas par quatre chemins pour lui présenter ses nombreuses possibilités :
    Il se place dans le siège électronique, et fixe en dernier sur le téléviseur les contours souhaités de sa femme idéale - qui sont en fait les mêmes que ceux de son ancienne compagne, Melina (Rachel Ticotin), ce qu'il ignore encore autant que nous : 
    Résultat ? Le Rekall est alors in extremis débranché par Douglas Quaid lui-même :
    Qui finit par laisser la pièce dans un état assez monstrueux, mais renie en outre maintenant son nom lui-même, à la grande indignation générale :
    En fait, c'est quelqu'un travaillant avec lui qui s'était déjà fortement inquiété de son recours à Rekall… Mais à ce moment précis du film, Douglas Quaid baigne pour ainsi dire dans une phase totalement inexpliquée, où il dit d'un côté ce qu'il pense encore être la vérité :
    Et de l'autre, s'oppose avec une aisance et une rapidité incroyable à tous ceux qui voulait d'ores et déjà le tuer :
    Résultat : il finit par se rendre compte par lui-même qu'il a déjà été piégé, à tous les niveaux… Et s'en plaint aussitôt à sa prétendue femme Lori, qui ne le connait en fait que depuis quelques jours :
    Se posant pour une fois la bonne question :
    On découvre à ce moment précis un autre personnage capital de cette histoire, Richter (Michael Ironside), qui du fait de sa liaison bien réelle avec Lori (Sharon Stone), ne pense qu'à abattre au plus vite Douglas Quaid :
    Point de vue qui ne cadre malheureusement pas du tout avec celui du véritable chef de la mission, Vilos Cohaagen (Ronny Cox), qui cherche avant tout à garder le contrôle absolu sur mars :
    Ai-je été assez clair, concernant l'introduction de cette énigme ? Je l'espère, car les choses vont se dégrader de plus en plus, déjà rien qu'avec l'arrivée devant la maison de Douglas Quaid d'une personne inconnue, qui va lui laisser une valise comprenant, entre autres, un ordinateur :
    Et sur l'écran de ce dernier, que se passe-t-il ? L'on voit simplement l'image de "l'autre" se manifester pour lui suggérer d'être bien plus efficace, un nommé Hauser - qui est également joué par Arnold Schwarzenegger :
    On y est assez facilement habitué quand on regarde le film une seconde fois… Mais la toute première, c'est relativement déroutant, y compris pour Arnold Schwarzenegger lui-même, qui malgré tout va découvrir que grâce à ce message du nommé Hauser, il va se débarrasser de l'implant qu'il a dans le nez, réussir ainsi à survivre, et pour finir, partir pour de vrai sur mars :
    On le retrouve donc en train de se rendre sur cette planète, où malgré son déguisement resté célèbre, il se fait surtout repérer par la douane en raison d'une phrase qu'il dit automatiquement plusieurs fois :
    Ce qui, bien sûr, réveille immédiatement Richter et les hommes qui sont avec lui :
    Mais là, Douglas Quaid sait déjà bien mieux ce qu'il cherche, et préfère revenir tout de suite à sa propre identité :
    Et ce faisant, qui il cherche, et encore plus exactement, qui le cherche ? C'est ce que Cohaagen et Richter ont déjà découvert, et qu'ils vont absolument chercher à l'empêcher de faire : 
    C'est le moment idéal pour Douglas Quaid de recevoir cette lettre énigmatique, qui contient tout à la fois l'adresse du centre "chaud" de la cité, Venusville, et l'invitation de Melina :
    Lettre qui lui permet de retrouver rapidement le coin miteux de la ville, et son ancienne amante, Melina (Rachel Ticotin), qu'hélas il ne reconnaît toujours pas :
    C'est aussi le dernier moment pour le docteur de Rekall, Edgemar, d'essayer de persuader Douglas Quaid que rien de ce qu'il croit vivre n'existe en réalité pour de vrai :
    Meilleure preuve, c'est qu'il est ici, alors qu'il est bien sûr sensé être sur terre :
    De même que sa fausse femme Lori (Sharon Stone), qui a elle aussi fait ce redoutable voyage :
    Dommage pour le docteur Edgemar, il ne sait pas cacher cette dernière petite larme de peur, qui nous est sublimement agrandie par le mouvement virtuose de la caméra :
    Ce qui est aussitôt suivi par un coup de feu de Douglas Quaid, et évidemment par un autre :
    Qu'a tiré in extremis sa précédente compagne, qui enfin finit par lui revenir peu à peu en mémoire :
    De façon à être bref, c'est un tout nouvel univers qui s'offre aux yeux de Douglas Quaid, et celui-ci va enfin se dévoiler avec la prochaine intervention de George (Marshall Bell) - qui se trouve être en même temps Kuato, chose encore possible sur cette planète où survivent pas mal d'aliens :
    Dernier rebondissement, Vilos Coohagen (Ronny Cox) est déjà au courant de tout ce trafic, et va tenter ses dernières cartes pour réussir à l'annuler :
    Y compris, bien sûr, tuer Kuato lui-même, et du coup celui qui l'abrite, George :
    Il réussit provisoirement, du reste, et en profite pour retracer à Douglas Quaid l'origine de tout son prétendu passé :

    Autrement dit, "Hauser était volontaire pour devenir Douglas Quaid", ce qu'il confirme aussitôt avec l'aide de son ordinateur :
    On veut cette fois-ci définitivement lui redonner la mémoire d'Hauser en échange de celle de Douglas Quaid, et on le rattache du coup encore une fois au siège électronique de Rekall, en compagnie de Melina :
    Mais l'on échoue de nouveau, et pour la phase la plus décisive du film (et du reste, la plus impressionnante !), il ne reste à Douglas Quaid et à Melina qu'à fuir ensemble, sachant enfin quel est le véritable problème de mars, le manque d'air pur :
    Cette fuite ne s'avèrera pas du tout facile, car il leur faudra lutter d'une part face à quelqu'un qu'ils ne s'attendaient pas du tout à découvrir du côté de Coohagen, le chauffeur de taxi Benny (Mel Johnson) :
    Et d'autre part, à cette hallucinante descente des dernières forces de Coohagen, fort nombreuses… Qu'il réussira à vaincre grâce à un appareil magique qui lui a été livré au début du film dans la fameuse valise, et qui permet de se dédoubler en faux personnage quand ceci l'arrange :
    C'est le point crucial, en fait, et peu de temps après, Vilos Cohaagen a beau feindre de croire Douglas Quaid bientôt mort :
    C'est lui qui va en réalité y passer le premier, Douglas Quaid ayant réussi à introduire sa main dans l'appareil digne d'Alien permettant enfin à la planète de respirer de l'air :
    Certes, pour un temps, Douglas Quaid nous semble sur le même point d'atteindre cette phase extrêmement critique - qu'il a d'ailleurs rêvée au tout début du film :
    Mais même si c'était un rêve, il n'empêche qu'il ne se termine pas du tout comme la première fois… Et cela laisse la place au dernier plan du film, où Melina s'extasie enfin devant lui, tout en lui délivrant cette parole pour le moins ambigüe, "Embrasse-moi vite, avant de te réveiller !" :
    Bref, un film génial, dû à Paul Verhoeven, qui n'a quasiment pas vieilli d'un pouce depuis maintenant 30 ans… Et l'on doit cette histoire totalement déjantée, avant même Ronald Shusett et Dan O'Bannon, à Philip K. Dick (1928-1982), sous le titre original de We Can Remember It for You Wholesale ("Souvenirs à vendre", 1966)…
    Qui a connu près de 40 versions, avant que Arnold Schwarzenegger n'en appelle à Gary Goldman et Ronald Shusett, pour enfin réaliser la version que nous connaissons aujourd'hui !
    Comme cela ne coûte rien, voyons maintenant ce que donne le très chaud remake nommé Total Recall : Mémoires Programmées, tourné 22 ans plus tard en 2012 par le réalisateur Len Wiseman pour un budget double de 125 millions de dollars… Alors certes, il y a un très bon acteur dans le rôle principal, Colin Farrell :
    Mais en tant que Melina, nous avons droit à Jessica Biel, qui a gagné à cette occasion le grand prix de Razzie Awards 2013, "pire actrice dans un second rôle" :
    Sans bien sûr mentionner le fait que le film fut également récompensé à l'AWFJ 2013, comme "suite ou remake qui n'aurait jamais dû être fait", sans compter que les personnages de Lori et de Richter se fondent dans la même Kate Beckinsale, elle aussi assez décevante :
    Il faut dire que Len Wiseman est en soi un grand spécialiste des remakes assez ratés, comme il l'a déjà prouvé avec la plus mauvaise reprise de Piège de Cristal (réalisé par le génial John McTiernan), Die Hard 4 : Retour en Enfer...
    Consolons nous donc avec le simple fait de savoir que Philip K. Dick a écrit un paquet de scénarios, la plupart du temps bien des années avant leur diffusion au cinéma et sans même en avoir conscience : Blade Runner (1982), Total Recall (1990), The Truman Show (1998), Minority Report (2002), Paycheck (2003), au bas mot… Tous ces films ont été tournés par de grands réalisateurs, et je vous souhaite de les voir tous dans l'ordre que vous voudrez, avant de croire pour moi-même que vous oserez cette fois-ci laisser un commentaire !
    Autres films du même réalisateur : RobocopBasic InstinctStarship TroopersHollow Man

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    4 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    celui la je l'ai vu a sa sortie y as longtemps,a l'époque j'avais aimé assez .
    ton article est comme toujours trés bien documenter et trés bien écrit.
    tu vas peut ^étre avoir une petite surprise ces jours ci .
    soleil ici a Sofia

    dimanche, 22 mars, 2020  
    Blogger Vincent said...

    Comment cela, "aimé assez" ? Pas plus que ça ? En tous cas, c'est le meilleur des deux TOTAL RECALL, on est clair là-dessus…
    Merci pour le "bien documenté" et "très bien écrit", soit dit en passant…
    Qu'est-ce que je vais avoir, comme "petite surprise" à Paris ? En tous cas, pour l'instant, nous aussi avons beaucoup de soleil !

    dimanche, 22 mars, 2020  
    Anonymous princecranoir said...

    Je suis d'accord : il n'y a qu'une adaptation ciné de "souvenirs à vendre" qui vaille, c'est le "Total Recall" de Verhoeven. EN plus d'être la meilleure, c'est aussi un des meilleurs films de SF qu'on ait réalisés.

    dimanche, 13 mars, 2022  
    Blogger Vincent said...

    Tu as bien raison... Il est inutile que je me répète : le film de Len Wiseman est lamentablement raté, soyons clairs !

    dimanche, 13 mars, 2022  

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