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  • lundi, juin 10, 2019

    THE FLY (DAVID CRONENBERG)

    Oui, je sais, on dit plus simplement La Mouche, en français… C'est un génial Opus du maître, en 1986, coincé entre ces deux sublimes autres chefs-d'œuvre que sont Dead Zone (1983) et le très inquiétant Faux Semblants (1988), avec le génialissime Jérémy Irons. Comme dans la plupart des grands films à clefs, l'essentiel du décodage nous est d'ailleurs fourni dès le générique de début, avec cette étrange image de fusion moléculaire - qui s'avère en réalité être une simple réunion de gens :
    Bien qu'ayant vaguement surfé sur la vague de l'un des vrais couples d'acteurs les plus glamours de l'époque, Geena Davis et Jeff Goldblum (abonné depuis aux rôles de scientifiques, qu'il s'agisse de Jurassic Park ou d'Independance Day) :
    Cronenberg n'en perd pas moins le fil de ce qui est à proprement parler le noyau central de toute son œuvre, le travail sur la chair humaine, ou encore, comment celle-ci peut se voir altérée et transformée, que ce soit par la télévision (Vidéodrome), la drogue (Le Festin Nu), la gémellité (Faux-Semblants), le travestissement (M.Butterfly), ou encore la voiture (Crash) :
    Et de même que, comme dans eXistenZ, je me souviens que les critiques de Libération disaient : "Après tout, ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas tout de même pas si souvent que l'on voit quelqu'un tirer des dents à l'aide d'un pistolet en os !", ce genre de réplique n'est pas non plus si fréquent, au cinéma :
    Petit rappel du scénario, à l'attention de ceux, rarissimes, qui auraient loupé l'évènement depuis 1986 : Seth Brundle (Jeff Goldblum), brillant scientifique, a créé une machine (le télépode) capable de téléporter instantanément les gens d'un endroit à un autre. Amoureux de Veronica Quaife (Geena Davis), et sous le coup d'une déception d'un soir, il décide pourtant, en l'absence de tout contrôle, de passer outre tous les protocoles d'usage et de se téléporter lui-même (et je ne sais pourquoi, mais cet ultime plan, le dernier où il s'avère encore 100% humain, me fait irrésistiblement penser à 2001, A Space Odyssey (1968), que bien sûr Cronenberg ne pouvait pas NE PAS connaître) :
    Sauf que... Au moment de l'encodage des données, une petite intruse s'est glissée là-dedans, que personne n'attendait :
    Alors au début, tout se passe très bien... Seth Brundle (Jeff Goldblum) a même l'impression de vivre une nouvelle vie, avec des capacités physiques et mentales décuplées. Sauf qu'au bout d'un moment, ce garçon commence à s'apercevoir qu'il ne va pas si bien que ça, finalement...
    D'où la fameuse séquence de tests, où il interroge l'historique de son ordinateur, pour découvrir finalement l'horrible réalité :
    Comme tous les chefs-d'œuvre, ce film a bien sûr une quantité de niveaux de lecture. L'un de ceux-ci pouvant être, tout simplement, l'appréhension de la dégradation physique liée à l'âge et à la vieillesse :
    On a beaucoup reproché à cet Opus (qui pourtant signe l'entrée de Cronenberg dans la cour des grands) son côté ultra gore, alors que ceci ne concerne finalement que le petit dernier quart d'heure du film, où certes nous avons droit à cette scène assez éprouvante, l'accouchement du ver géant (heureusement, ce n'est qu'un cauchemar, avec en prime David Cronenberg lui-même dans le rôle du gynécologue) :
    Sans même parler de la fin terrible de Seth Brundle, avec encore un ultime soupçon d'humanité :
    Jusqu'à ce qu'il se transforme définitivement en clone humain-insecte insupportable :
    Inutile, je crois, de vous préciser que ça ne finit pas vraiment en happy end...
    Quelques petits détails, pour la route : je n'avais pas revu ce géantissime film depuis quelques années, et je me souvenais que l'une des caractéristiques du cinéma de Cronenberg (comme, du reste, chez Kitano) était son absence absolue de digressions ou de transitions inutiles... Adoncques, dès le début, je me suis interrogé en voyant l'assez long plan, durant lequel Geena Davis conduit Jeff Goldblum jusqu'à son appartement. Mais en même temps, tout le film tient déjà dans cette mise en abîme, brillante ! :
    Autre détail, un peu moins flatteur : la plupart des autres films de Cronenberg antérieurs à cette date sont encore toujours présentés avec des jaquettes de style série B, ce qui ne donne pas franchement envie de les acheter (l'avantage, c'est qu'ils figurent souvent dans la catégorie des DVD à 5 €)... À tort, vu que Vidéodrome restera probablement comme l'un de ses films les plus géniaux et les plus expérimentaux :
    Et pour conclure, comme je le dis presque à chaque fois : s'il vous reste une vingtaine d'euros en trop dont vous ne savez pas quoi faire, achetez absolument ce livre génialissime des entretiens de Serge Grünberg avec David Cronenberg :
    Non seulement, les nombreuses photos sont absolument magnifiques, mais en outre, le texte s'avère véritablement passionnant et très érudit !
    Curieusement, la propre interprétation de Cronenberg est celle-ci : "C'est une simple histoire d'amour, avec deux personnes qui s'éloignent l'une de l'autre et ne se comprennent plus... J'aurais pu filmer ça tel quel, mais ça aurait emmerdé tout le monde, et j'ai donc décidé de le faire sous cette forme un peu fictionnelle".
    En ce qui me concerne, j'ai toujours considéré ce film comme une magnifique métaphore du racisme : autrement dit, jusqu'à quel point sommes-nous encore capables de considérer quelqu'un de très différent de nous encore comme un être humain ?

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    8 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Que le ciné coûte cher, c'est hélas vrai, si en plus on se tape une daube, ça fout les boules!
    mais je ne vais pas regretter qu'on ne peut ni y fumer, ni mettre le film en pause! lol


    Sinon, moi aussi j'adore ce film.. ils n'ont pas pu s'empêcher de faire la mouche 2, avec le fils de Seth.. ça commence par Geena Davis qui accouche et meurt (si mes souvenirs sont exacts) ça n'arrive évidemment pas à la cheville du premier.

    Ce qui m'étonne de toi, c'est que tu n'as pas précisé que ce film est un remake du film "La mouche noire", un classique d'horreur des années 50... l'as-tu vu?


    Zoun

    mercredi, 18 avril, 2007  
    Blogger Vincent said...

    Oui, bien sûr, j'ai vu tout ça !
    Alors effectivement, La Mouche 2, c'est comme le Cube 2, ça ne mérite même pas le moindre commentaire.
    Par contre, je voulais citer l'ancien (où, malgré le côté ultra craignos des trucages de l'époque, il y a quand même certains bons moments), et puis voilà, ça m'a échappé... Donc, merci d'avoir réparé l'erreur !

    mercredi, 18 avril, 2007  
    Blogger Vincent said...

    Et pour mémoire, le film original (1958) est dû à Kurt Neumann, avec Vincent Price dans le rôle principal. Voili, voilà...

    mercredi, 18 avril, 2007  
    Anonymous Anonyme said...

    aah je savais que t'avais oublié!!

    lol

    vendredi, 20 avril, 2007  
    Blogger Sire Al Capitaine II said...

    Un film qui doit cartonner. Il faut que je le trouve en dvd. En fait, cette version de Cronenberg est un remake d'un vieux film des années 1950. Autre film, mais qui n'a rien à voir, "La Femme Guêpe" de Roger Corman. Un peu dans le même genre il me semble...!

    mardi, 22 février, 2011  
    Blogger Vincent said...

    En théorie, il se trouve très facilement en DVD... Par contre, je n'ai jamais vu le film de Corman dont tu parles (mais attention, c'est un réalisateur dont il faut souvent se méfier, lol) !

    mercredi, 23 février, 2011  
    Anonymous Anonyme said...

    bon,ben j!aime pas du tout,,,,

    mercredi, 12 juin, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Dommage pour toi… Mais rassure-toi, tout va changer d'ici quelques jours !

    jeudi, 13 juin, 2019  

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