WADJDA (HAIFAA AL-MANSOUR)
Connaissez vous l'Arabie Saoudite ? J'ai bien peur que non...
Savez vous que dans ce pays, le cinéma public n'existe tout simplement pas, et qu'on n'y a jamais tourné le moindre film ? En tous cas, ceci était exact jusqu'en 2012, date à laquelle s'est fait bien remarquer Haifaa Al-Mansour, une femme (mais oui !) âgée à l'époque d'à peine 40 ans, qui a tourné le premier film en Arabie Saoudite, avec tous les rôles et toutes les fonctions confiés à des saoudiens :
Cet Opus, qui n'a malheureusement pas été retenu pour le Festival de Cannes, a néanmoins connu un grand succès dans le monde entier, et chacun en connaît bien sûr le titre énigmatique :
Que ceci veut-il dire ? Et bien, tout simplement, c'est le prénom dans ce film de cette très jeune actrice, Waad Mohammed, seulement âgée de douze ans, mais qui va nous faire vivre du début jusqu'à la fin sa surprenante histoire dans Riyad, la capitale du pays :
A t-elle une caractéristique bien connue ? Certes, au moins une, qu'elle ne veut sous aucun prétexte cacher, et on la comprend, du reste (surtout moi, qui bien que n'étant pas un très bon client de Converse, détient tout de même un site entièrement sur le sujet) :
Sans compter qu'elle passe une partie de son temps à les améliorer, quel que soit le point de vue de l'école à ce sujet :
Mais son trait de caractère le plus marqué, c'est évidemment de faire du vélo... Chose qui est non seulement assez coûteuse, mais en outre s'avère totalement interdite aux femmes en Arabie Saoudite :
Bien sûr, c'est le point de vue de tout le monde, surtout des femmes elles-mêmes... Mais elle dispose d'une amitié très solide, celle d'Abdallah (Abdullrahman Al Gohani), qui se révèle en outre être le neveu d'un homme particulièrement puissant dans le pays :
Que va donc tenter Wadjda ? Tout d'abord, il faut bien savoir que le vélo qu'elle souhaite s'offrir, et sur lequel elle a d'ailleurs placé une réservation, devrait lui coûter un peu plus que 800 Riyals (soit environ 200 euros)... Résultat : elle se montre assez maligne pour toucher ce qu'il faut quand il faut, que cela vienne d'une autre élève, d'une jeune femme, ou de son ami Abdallah :
Savez vous que dans ce pays, le cinéma public n'existe tout simplement pas, et qu'on n'y a jamais tourné le moindre film ? En tous cas, ceci était exact jusqu'en 2012, date à laquelle s'est fait bien remarquer Haifaa Al-Mansour, une femme (mais oui !) âgée à l'époque d'à peine 40 ans, qui a tourné le premier film en Arabie Saoudite, avec tous les rôles et toutes les fonctions confiés à des saoudiens :
Cet Opus, qui n'a malheureusement pas été retenu pour le Festival de Cannes, a néanmoins connu un grand succès dans le monde entier, et chacun en connaît bien sûr le titre énigmatique :
Que ceci veut-il dire ? Et bien, tout simplement, c'est le prénom dans ce film de cette très jeune actrice, Waad Mohammed, seulement âgée de douze ans, mais qui va nous faire vivre du début jusqu'à la fin sa surprenante histoire dans Riyad, la capitale du pays :
A t-elle une caractéristique bien connue ? Certes, au moins une, qu'elle ne veut sous aucun prétexte cacher, et on la comprend, du reste (surtout moi, qui bien que n'étant pas un très bon client de Converse, détient tout de même un site entièrement sur le sujet) :
Sans compter qu'elle passe une partie de son temps à les améliorer, quel que soit le point de vue de l'école à ce sujet :
Mais son trait de caractère le plus marqué, c'est évidemment de faire du vélo... Chose qui est non seulement assez coûteuse, mais en outre s'avère totalement interdite aux femmes en Arabie Saoudite :
Bien sûr, c'est le point de vue de tout le monde, surtout des femmes elles-mêmes... Mais elle dispose d'une amitié très solide, celle d'Abdallah (Abdullrahman Al Gohani), qui se révèle en outre être le neveu d'un homme particulièrement puissant dans le pays :
Que va donc tenter Wadjda ? Tout d'abord, il faut bien savoir que le vélo qu'elle souhaite s'offrir, et sur lequel elle a d'ailleurs placé une réservation, devrait lui coûter un peu plus que 800 Riyals (soit environ 200 euros)... Résultat : elle se montre assez maligne pour toucher ce qu'il faut quand il faut, que cela vienne d'une autre élève, d'une jeune femme, ou de son ami Abdallah :
L'autre problème, c'est dû aux principales responsables de "l'école pour jeunes filles", qui non seulement répriment souvent Wadjda pour son comportement étrange, mais aussi la menacent de façon de plus en plus explicite à cause de sa passion pour les Converse, et surtout le vélo - chose totalement interdite :
De plus, Wadjda, qui est plutôt bonne en maths, a par contre beaucoup de mal à lire le Coran, et surtout à le psalmodier de façon classique :
Rien qu'à voir Wadjda déambuler toute seule après sa réussite au concours, vêtue d'un abaya noir commun à toutes les femmes, on s'en aperçoit tout de suite, surtout vu la vision sinistre de Riyad, de la même couleur et pratiquement inhabitée :
Cela se complète ensuite avec l'attitude de la famille, où bien sûr le seul maître est le père, avant sa mère ou elle-même :
Sa mère est d'ailleurs une actrice bien connue en Arabie Saoudite, Reem Abdullah, non pour le cinéma (vu que c'est interdit), mais pour son apparition très fréquente dans des séries télévisées...
Elle n'avait pas encore trente ans lors du tournage de ce film, mais y jouait un rôle assez ambigu de femme tout d'abord amoureuse de son mari, prête à fêter le mariage une seconde fois, jusqu'à s'apercevoir que lors de celui-ci, son prétendu mari se tournera soudain vers quelqu'un d'autre :
Mais il s'avère néanmoins excellent, au moins pour trois raisons :
1) Ce film est le premier à être tourné en Arabie Saoudite en 2012, par une femme et toute une équipe saoudienne...
2) Il n'y a que très rarement des longueurs ou des lourdeurs, ce qui tient en grande partie au scénario, imaginé par la même Haifaa Al-Mansour, en relation avec son enfance et son amour du vélo...
3) L'actrice principale, Waad Mohammed, autrement dit Wadjda, est tout simplement miraculeuse, qu'il s'agisse de son attitude ou de sa voix bien posée, et que du reste Haifaa Al-Mansour a passé un bon bout de temps à repérer :
De plus, Wadjda, qui est plutôt bonne en maths, a par contre beaucoup de mal à lire le Coran, et surtout à le psalmodier de façon classique :
Ce qui est bien dommage, vu que ceci entre bientôt en compétition à l'école, avec pour résultat bien assez d'argent pour s'offrir le vélo ! Mais c'est sans compter avec son tempérament, son achat très rapide d'un CD magique pour réviser le Coran, et finalement, bien sûr, le premier prix qu'elle va finir par décrocher, contre toute attente :
Cela a l'air, ainsi décrit, relativement simple... Mais cela ne l'est pas tant que ça, en fait, et encore moins du fait que Wadjda ait mentionné le fait d'utiliser l'argent ainsi gagné pour un vélo, ce qui lui vaudra au dernier moment d'être dépouillée afin d'en faire un don honorifique à la Palestine !Rien qu'à voir Wadjda déambuler toute seule après sa réussite au concours, vêtue d'un abaya noir commun à toutes les femmes, on s'en aperçoit tout de suite, surtout vu la vision sinistre de Riyad, de la même couleur et pratiquement inhabitée :
Cela se complète ensuite avec l'attitude de la famille, où bien sûr le seul maître est le père, avant sa mère ou elle-même :
Sa mère est d'ailleurs une actrice bien connue en Arabie Saoudite, Reem Abdullah, non pour le cinéma (vu que c'est interdit), mais pour son apparition très fréquente dans des séries télévisées...
Elle n'avait pas encore trente ans lors du tournage de ce film, mais y jouait un rôle assez ambigu de femme tout d'abord amoureuse de son mari, prête à fêter le mariage une seconde fois, jusqu'à s'apercevoir que lors de celui-ci, son prétendu mari se tournera soudain vers quelqu'un d'autre :
Fin donc très particulière, où toutefois les deux femmes se retrouvent enfin en pleine harmonie l'une sur l'autre :
Et où la mère montre enfin à sa fille ce qu'elle pense vraiment, en lui offrant d'une façon en apparence désintéressée le vélo tellement convoité par Wadjda... Raison pour elle de faire enfin ce qu'elle attendait depuis le début du film, la course avec Abdallah - qui sait, peut-être son futur amoureux, c'est du moins ce qu'il dit :
Vous voulez savoir ce que je pense de ce film ? Certes, il n'a pas le budget qu'on accorde normalement à Clint Eastwood (l'un des rares occidentaux, d'ailleurs, à réaliser ce genre de thèmes)...Mais il s'avère néanmoins excellent, au moins pour trois raisons :
1) Ce film est le premier à être tourné en Arabie Saoudite en 2012, par une femme et toute une équipe saoudienne...
2) Il n'y a que très rarement des longueurs ou des lourdeurs, ce qui tient en grande partie au scénario, imaginé par la même Haifaa Al-Mansour, en relation avec son enfance et son amour du vélo...
3) L'actrice principale, Waad Mohammed, autrement dit Wadjda, est tout simplement miraculeuse, qu'il s'agisse de son attitude ou de sa voix bien posée, et que du reste Haifaa Al-Mansour a passé un bon bout de temps à repérer :
En avez-vous pour autant envie de vous rendre en Arabie Saoudite ? Sans doute que si vous ne connaissez pas le pays, vous avez vu au moins une fois cette cérémonie quasi-mondiale, l'adoration à La Mecque du Kaaba, dans la grande mosquée al-Haram :
Mais pour ma part, non merci... Je ne suis pas prêt à accepter aussi facilement autant de différences entre l'homme et la femme, surtout dans un pays qui se prétend moderne et relativement occidental, et je préfère cent fois me rendre dans un endroit certes très différent du nôtre, mais que pour ma part, je trouve totalement exaltant : le Japon (allez voir, au moins, le Fujisan, ou les villes de Nara et de Kyôto)...
Voilà, je crois que j'ai dit à peu près l'essentiel de Wadjda : son scénario et son jeu d'acteur - excusez-moi, d'actrices -, sa complexité sous ses allures plutôt simples, et enfin, si cela vous tente, sa durée d'1h38', ce qui reste assez court... Si malgré tout, vous avez quand même envie de laisser un commentaire, cela me fera très plaisir !
Mais pour ma part, non merci... Je ne suis pas prêt à accepter aussi facilement autant de différences entre l'homme et la femme, surtout dans un pays qui se prétend moderne et relativement occidental, et je préfère cent fois me rendre dans un endroit certes très différent du nôtre, mais que pour ma part, je trouve totalement exaltant : le Japon (allez voir, au moins, le Fujisan, ou les villes de Nara et de Kyôto)...
Voilà, je crois que j'ai dit à peu près l'essentiel de Wadjda : son scénario et son jeu d'acteur - excusez-moi, d'actrices -, sa complexité sous ses allures plutôt simples, et enfin, si cela vous tente, sa durée d'1h38', ce qui reste assez court... Si malgré tout, vous avez quand même envie de laisser un commentaire, cela me fera très plaisir !
NB : J'ai vu hier (16/04/2023) son second long métrage, datant de cinq années plus tard (2017), et cette fois-ci tourné - entre autres - uniquement en Irlande, en Angleterre et aux USA, Mary Shelley...
Inutile de vous dire que c'est excellent, et que ça nous raconte la vie assez chaotique de la fameuse femme de lettres anglaise, qui a notamment créé le désormais célèbre Frankenstein (inspiration en 1994 du film de Kenneth Branagh, Frankenstein). En plus, Mary Shelley y est jouée par la très jeune actrice Elle Fanning, donc je ne peux vous dire que de bonnes choses concernant ce film et sa réalisatrice - qui, selon moi, a bien gagné en quittant définitivement l'Arabie saoudite.
Libellés : Al-Mansour, Arabie Saoudite, Féminisme, Meilleurs films, Road Movie
6 Comments:
Très beau film !
Oui, c'est le moins que l'on puisse dire, à propos de Haifaa Al-Mansour, sa réalisatrice... Pourvu qu'elle refasse un film le plus rapidement possible, et tant qu'à faire, avec Waad Mohammed, l'interprétatrice de Wadjda !
Très très beau film que j'ai pu voir la semaine dernière
A conseiller à tous
Ah, au moins, je ne me plante pas trop, quoi... Merci pour ces compliments !
Mais oui je l'ai vu ce film, c'est vrai qu'il n'est pas trop mal .j'en ai vu un hier qui s'appelle " Hala "et qui n'est pas mal non plus. Film pakistanais.
De Sofia sous le soleil
Bon, content de voir que ça t'a bien plu... Sinon, je n'ai pas encore vu "Hala", mais je compte bien sur ARTE pour le passer prochainement !
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