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  • vendredi, octobre 22, 2021

    CLIMAX (GASPARD NOE)

    Une fois n'est pas coutume : il m'arrive en effet de regarder un film dont je n'ai a priori guère envie, et ce fut précisément le cas ce soir, avec Climax (2018) de Gaspard Noé, un cinéaste franco-argentin  célèbre pour ses précédents films, dont Irréversible, Enter The Void ou Love - tous interdits au moins de 16 ans ! Son thème initial ne comptant absolument pas dans mes favoris, la danse (ou plus exactement, le voguing, le krump, et le waacking), je ne m'attendais absolument pas à le regarder en entier, et en plus d'y prendre un sacré plaisir :

    L'œuvre est, si l'on peut dire, consciemment montée à l'envers... Au tout début, l'on voit pour ainsi dire la fin de l'histoire, et la disparition en pleine neige de l'une des jeunes filles présentes. Mais ceci entraîne immédiatement vers l'interview TV de tous les danseurs et danseuses, qui s'est visiblement passé longtemps avant : 
    Et finalement, on se trouve avec l'ultime répétition de tout le monde avant le départ vers les USA - un plan séquence particulièrement long, mais très bien filmé, sur tous ces danseurs qui sont largement professionnels :
    Si Gaspard Noé nous raconte l'émergence de ce thème, il va bien sûr en venir à un fait divers (et d'hiver) survenu en 1996, où de la même façon une troupe de danse a risqué sa vie pour différentes raisons, qui deviendront de plus en plus visibles au cours de ce film :
    A ce moment démarre la seconde partie, beaucoup plus intimiste, où l'on découvre autour d'une table les liens qui unissent - ou opposent - les danseurs et les danseuses, qui se mettent à parler entre eux d'une façon nettement plus claire :
    A ce point de l'histoire, il faut en outre remarquer que tous ces danseurs et danseuses, totalement remarquables en leur matière, se révèlent très amateurs dans le métier d'acteur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça leur réussit très bien - d'une part, par la volonté de Gaspard Noé de les laisser improviser, ne leur livrant pas de texte écrit d'avance, et d'autre part de la grande facilité qu'ils ont de ce côté, plus convaincants que la nullité de certains acteurs :
    Il y a bien sûr certaines scènes un petit peu ambigües, mais rien de bien grave - surtout comparé à ce qui va se passer par la suite :
    C'est le moment où intervient le générique du film en plein milieu (alors que normalement placé tout à la fin), citant le nom de tous les danseurs et musiciens, et l'ultime révélation de cette étrange sangria dont tout le monde raffole, mais qui semble encombrée d'un autre élément - sauf que personne ne peut dire s'il s'agit de marijuana, de cocaïne, ou de LSD :
    Toujours est-il qu'à partir de ce moment précis, exactement situé au beau milieu du film, la situation entre tous se dégrade d'abord de façon progressive :
    Mais de plus en plus marquée, comme le prouve cette urine soudain larguée devant tout le monde, en plus sans le moindre complexe, sous les yeux de David (Romain Guillermic) et de Selva (Sofia Boutella) :
    Comme tout le monde devient peu à peu enivré, drogué et inconscient, les choses se précipitent : on assiste désormais à des bagarres de plus en plus violentes, et à des actes soit hétérosexuels, soit carrément d'hommes gays ou de filles lesbiennes...
    Il faut bien remarquer qu'à partir de ce moment-là, la caméra, auparavant fixée au plafond et laissant les danseurs se déployer eux-mêmes, prend de plus en plus une dimension propre à elle, assez virtuose, consistant à suivre et à traquer les différents personnages avec une intensité remarquable :
    Notamment Lou (Souheila Yacoub) et Selva - la seule n'ayant pas de robe rouge ou noire comme les autres, mais bien jaune -, qui reste l'une des dernières à avoir plus ou moins l'usage de son cerveau :
    Mais ceci se révèle également pour elle assez tendu, notamment avec cette scène dans l'eau face au miroir... Et il faut bien remarquer que la couleur rouge, qui a marqué les deux tiers du film, sans doute parce qu'elle symbolise bien la volonté, l'énergie et la puissance, se trouve désormais associée à cette nouvelle couleur beaucoup plus ambigüe, le vert, souvent liée à la méchanceté ou au mensonge, notamment au théâtre et dans la peinture :
    Mais le rouge va finir par l'emporter - et donc ici, il représente plus nettement l'excitation, le danger et le sang, surtout associé au vert :
    Voilà pourquoi je ne vous révèlerai pas les ultimes scène du film, qui non seulement vont se passer dans le bleu (le symbole du froid et de la mort), mais aussi avec la caméra complètement à l'envers - ce qui fait que l'on voit les policiers et leur chien se déplacer très doucement au sommet de l'image, tentant de parler sans succès à l'un ou l'autre des corps étendus sur le parterre :
    Mais rassurez-vous, ce n'est qu'un film... Et bien qu'en partie basé sur une histoire bien réelle, ceci n'empêche pas les vrai danseurs et danseuses de participer avec plaisir à cette cérémonie de Cannes, entre autres avec David et Selva au premier plan, et bien sûr le réalisateur lui-même à gauche, Gaspard Noé :
    Ils ont l'air très heureux, n'est-ce pas ? En tous cas, je comprends bien pourquoi, et je ne peux pas m'empêcher de vous laisser savourer leur première danse collective, qui dure à peine une minute :
    C'est situé peu de temps après le début du film, et cela nous montre bien les nombreux points communs qui peuvent réunir ces gens - à commencer par leur professionnalisme en matière de danse ! Certes, j'en oublie un petit peu (notamment que le morceau que vous entendez au tout début est en réalité la Première Gymnopédie d'Erik Satie, réarrangée par Gary Numan)... Mais j'ai beaucoup aimé cet Opus, très différent du fameux cinéma français que nous n'arrêtons pas de voir sur les autres chaînes, et je souhaite vivement vous avoir donné envie de le regarder, au moins une fois !
    Petite anecdote au passage : même si un certain nombre de gens n'aiment pas du tout ce film, il a obtenu le prix de meilleur film au festival de Catalogne, et le premier prix H. R. Giger Narcisse du festival international du film fantastique de Neuchâtel, ce qui n'est tout de même pas rien !

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    2 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    Peut étre je le verrais un jour quand j'aurais arté ivi a Sofia

    mardi, 26 octobre, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Je crois qu'on peut attendre bien longtemps, hélas... J'espère bien (quoique je n'y crois pas trop) que ça va passer sur une chaîne de Sofia, l'un de ces jours !

    mardi, 26 octobre, 2021  

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