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  • jeudi, septembre 01, 2022

    FISH TANK (ANDREA ARNOLD)

    Certes, vous pouvez croire qu'il s'agit d'une œuvre lamentable des frères Dardenne, étant donné son thème de la frustration d'une jeune fille au sein d'une famille catastrophique, de sa progression difficile dans les environs de Londres, et de sa passion pour le rap... Mais ce n'est pas du tout ça : bien au contraire, il s'agit d'un film tourné en 2009 par la réalisatrice britannique Andrea Arnold, qui a déjà remporté deux fois le prix du jury de Cannes - et vous verrez que ce n'est pas pour rien :

    Avec en tête Mia Williams, jouée par Katie Jarvis - à peine âgé de 18 ans, et dont c'était la première apparition à l'écran :
    Il faut dire que cette jeune fille est formidable, jouant très juste quel que soient ses sentiments intérieurs, forcément décalés dans cette province de Londres - la banlieue de l'Essex :
    On le voit dès le début devant sa réaction face à ses rivales dans le domaine du rap, un genre musical qu'elle apprécie suffisamment, pour ne pas hésiter à dire ce qu'elle pense tout simplement :
    N'est-ce pas ?
    Mais c'est juste un premier regard porté sur elle... Le second se portant envers sa réaction face à la jument fort âgée, qu'elle tentera - sans succès - de sauver de sa mort :
    Fait qui sera provisoirement déplacé vers son propriétaire, le gitan Billy (Harry Treadaway), qu'elle n'aimera pas beaucoup durant une bonne partie du film - bien que l'affiche que j'ai donné en premier plan soit bien explicite à ce sujet :
    En fait, vu de nos yeux, la situation familiale de Mia Williams est assez catastrophique :
    Déjà compte tenu de sa mère Joanne Williams (Kierston Wareing) - qui est depuis longtemps une célibataire disponible, totalement indifférente aux réussites scolaires ou sociales de sa propre fille :
    Ou encore de sa petite sœur Tyler Williams (Rebecca  Griffiths), elle aussi victime involontaire du désintérêt total de Joanne Williams :
    Va t'elle bien supporter la présence de l'amant de sa mère, Connor O'Reily (Michael Fassbender, qui tournera deux ans plus tard A Dangerous Method de David Cronenberg) ?
    Au début, son avis est complètement négatif... Mais lorsqu'elle s'aperçoit que celui-ci partage la même passion qu'elle a pour le rap, son opinion commence à changer :
    Elle va même jusqu'à lui rendre visite dans le lieu où il est censé travailler - ce qui est déjà très bien, face à un jeune homme de cette société décadente :
    En fait, Mia Williams a une envie assez puissante : celle de participer à un concours de danse à venir prochainement, qu'elle imagine volontiers axé sur le rap... Mais il y a aussi quelque chose de plus caché, tomber amoureuse de l'amant de sa mère - au cours d'une scène particulièrement bien filmée :
    Ceci dit, Connor O'Reily, de son propre aveu relativement bourré, n'hésite pas longtemps avant de lui donner satisfaction - pour le plus grand plaisir à tous les deux :
    Vous pourrez voir tout ceci au cours de cette scène - où en outre, Mia Williams récolte toute l'approbation de son amant pour sa scène de rap, qu'elle ne savait pas trop où placer :
    Malheureusement, ceci ne dure qu'une seule nuit... Car non seulement Connor O'Reily n'est pas rejeté - comme il le prétendait - par sa propre mère, mais de surcroît vit avec une autre femme, de laquelle il a même une enfant... Pour l'heure, Mia Williams ne le sait pas vraiment, et décide surtout de s'entraîner à bien danser en vue du concours - sur un rap bien calme et très séduisant, chanté par Bobby Womack, California Dreamin' :
    En fait, pour parler de l'actrice correspondante Katie Jarvis, elle ne pratiquait guère ni n'aimait beaucoup la danse, comme elle l'a avoué à Andrea Arnold... Mais c'est précisément cet aspect de débutante passionnée et volontaire qui a totalement séduit la réalisatrice - et pas du tout comme moi ses fameuses (et très belles) Nike, comme j'en fais part sur mon autre site, Sneakers & Buffalo :
    Mais pour en revenir au cours de l'histoire, dès que Mia Williams est définitivement sûre que Connor O'Reily à une autre femme et en plus une enfant, elle décide de s'introduire clandestinement dans leur maison - n'y découvrant rien de mieux qu'une petite vidéo, nous dévoilant la propre fille du couple inattendu vantant les biens de son père :
    Dès lors, par le plus grand des hasards, Mia Williams a la chance à la sortie de trouver la fille de Connor O'Reily, Keira, et décide de l'entraîner assez loin de la maison - et tout se passe assez mal, entre sa fausse noyade, et la violence de son père, toute en silence :
    Et pour ne rien arranger, le fameux concours de danse auquel Mia Williams se rend n'est pas du tout un concours de rap, mais bien plutôt une compétition de danse érotique, ce qui la gave au bout de trente secondes... Mais il ne faut pas oublier que Fish Tank signifie en français "l'aquarium", un sens puissant de réussite aléatoire, qui va rapidement entraîner l'actrice principale vers une fin plus positive :
    Que va-t-il se passer, à ce moment-là ? Inutile que je vous le dise, c'est gravé sur l'affiche du film, mais je vous dévoile au moins ceci : Mia Williams quitte toute sa famille, et se rend dans la région de Galles en compagnie du seul homme qu'elle estime - je vous laisse deviner lequel...
    En tous cas, vu l'estime assez faible que j'ai normalement envers les sociétés ouvrières et le rap, j'ai été totalement impressionné par cet Opus, que j'ai trouvé absolument fabuleux, très bien filmé, et accompagné d'une musique fort agréable... Ceci m'a donné bien envie de voir les autres films réalisés par Andrea Arnold, Red Road (2006) et Les Hauts de Hurlevent (2011), qui ont tous remportés le prix du jury à Cannes. En tous cas, si vous souhaitez voir gratuitement Fish Tank, c'est possible jusqu'au 31 octobre, sur le site bien connu de FR3 : Fish Tank en streaming | France tv

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    vendredi, octobre 22, 2021

    CLIMAX (GASPARD NOE)

    Une fois n'est pas coutume : il m'arrive en effet de regarder un film dont je n'ai a priori guère envie, et ce fut précisément le cas ce soir, avec Climax (2018) de Gaspard Noé, un cinéaste franco-argentin  célèbre pour ses précédents films, dont Irréversible, Enter The Void ou Love - tous interdits au moins de 16 ans ! Son thème initial ne comptant absolument pas dans mes favoris, la danse (ou plus exactement, le voguing, le krump, et le waacking), je ne m'attendais absolument pas à le regarder en entier, et en plus d'y prendre un sacré plaisir :

    L'œuvre est, si l'on peut dire, consciemment montée à l'envers... Au tout début, l'on voit pour ainsi dire la fin de l'histoire, et la disparition en pleine neige de l'une des jeunes filles présentes. Mais ceci entraîne immédiatement vers l'interview TV de tous les danseurs et danseuses, qui s'est visiblement passé longtemps avant : 
    Et finalement, on se trouve avec l'ultime répétition de tout le monde avant le départ vers les USA - un plan séquence particulièrement long, mais très bien filmé, sur tous ces danseurs qui sont largement professionnels :
    Si Gaspard Noé nous raconte l'émergence de ce thème, il va bien sûr en venir à un fait divers (et d'hiver) survenu en 1996, où de la même façon une troupe de danse a risqué sa vie pour différentes raisons, qui deviendront de plus en plus visibles au cours de ce film :
    A ce moment démarre la seconde partie, beaucoup plus intimiste, où l'on découvre autour d'une table les liens qui unissent - ou opposent - les danseurs et les danseuses, qui se mettent à parler entre eux d'une façon nettement plus claire :
    A ce point de l'histoire, il faut en outre remarquer que tous ces danseurs et danseuses, totalement remarquables en leur matière, se révèlent très amateurs dans le métier d'acteur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça leur réussit très bien - d'une part, par la volonté de Gaspard Noé de les laisser improviser, ne leur livrant pas de texte écrit d'avance, et d'autre part de la grande facilité qu'ils ont de ce côté, plus convaincants que la nullité de certains acteurs :
    Il y a bien sûr certaines scènes un petit peu ambigües, mais rien de bien grave - surtout comparé à ce qui va se passer par la suite :
    C'est le moment où intervient le générique du film en plein milieu (alors que normalement placé tout à la fin), citant le nom de tous les danseurs et musiciens, et l'ultime révélation de cette étrange sangria dont tout le monde raffole, mais qui semble encombrée d'un autre élément - sauf que personne ne peut dire s'il s'agit de marijuana, de cocaïne, ou de LSD :
    Toujours est-il qu'à partir de ce moment précis, exactement situé au beau milieu du film, la situation entre tous se dégrade d'abord de façon progressive :
    Mais de plus en plus marquée, comme le prouve cette urine soudain larguée devant tout le monde, en plus sans le moindre complexe, sous les yeux de David (Romain Guillermic) et de Selva (Sofia Boutella) :
    Comme tout le monde devient peu à peu enivré, drogué et inconscient, les choses se précipitent : on assiste désormais à des bagarres de plus en plus violentes, et à des actes soit hétérosexuels, soit carrément d'hommes gays ou de filles lesbiennes...
    Il faut bien remarquer qu'à partir de ce moment-là, la caméra, auparavant fixée au plafond et laissant les danseurs se déployer eux-mêmes, prend de plus en plus une dimension propre à elle, assez virtuose, consistant à suivre et à traquer les différents personnages avec une intensité remarquable :
    Notamment Lou (Souheila Yacoub) et Selva - la seule n'ayant pas de robe rouge ou noire comme les autres, mais bien jaune -, qui reste l'une des dernières à avoir plus ou moins l'usage de son cerveau :
    Mais ceci se révèle également pour elle assez tendu, notamment avec cette scène dans l'eau face au miroir... Et il faut bien remarquer que la couleur rouge, qui a marqué les deux tiers du film, sans doute parce qu'elle symbolise bien la volonté, l'énergie et la puissance, se trouve désormais associée à cette nouvelle couleur beaucoup plus ambigüe, le vert, souvent liée à la méchanceté ou au mensonge, notamment au théâtre et dans la peinture :
    Mais le rouge va finir par l'emporter - et donc ici, il représente plus nettement l'excitation, le danger et le sang, surtout associé au vert :
    Voilà pourquoi je ne vous révèlerai pas les ultimes scène du film, qui non seulement vont se passer dans le bleu (le symbole du froid et de la mort), mais aussi avec la caméra complètement à l'envers - ce qui fait que l'on voit les policiers et leur chien se déplacer très doucement au sommet de l'image, tentant de parler sans succès à l'un ou l'autre des corps étendus sur le parterre :
    Mais rassurez-vous, ce n'est qu'un film... Et bien qu'en partie basé sur une histoire bien réelle, ceci n'empêche pas les vrai danseurs et danseuses de participer avec plaisir à cette cérémonie de Cannes, entre autres avec David et Selva au premier plan, et bien sûr le réalisateur lui-même à gauche, Gaspard Noé :
    Ils ont l'air très heureux, n'est-ce pas ? En tous cas, je comprends bien pourquoi, et je ne peux pas m'empêcher de vous laisser savourer leur première danse collective, qui dure à peine une minute :
    C'est situé peu de temps après le début du film, et cela nous montre bien les nombreux points communs qui peuvent réunir ces gens - à commencer par leur professionnalisme en matière de danse ! Certes, j'en oublie un petit peu (notamment que le morceau que vous entendez au tout début est en réalité la Première Gymnopédie d'Erik Satie, réarrangée par Gary Numan)... Mais j'ai beaucoup aimé cet Opus, très différent du fameux cinéma français que nous n'arrêtons pas de voir sur les autres chaînes, et je souhaite vivement vous avoir donné envie de le regarder, au moins une fois !
    Petite anecdote au passage : même si un certain nombre de gens n'aiment pas du tout ce film, il a obtenu le prix de meilleur film au festival de Catalogne, et le premier prix H. R. Giger Narcisse du festival international du film fantastique de Neuchâtel, ce qui n'est tout de même pas rien !

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    dimanche, juin 01, 2014

    DANCER IN THE DARK (LARS VON TRIER)

    Un pur chef-d'œuvre, ceci est évident !
    Regardez-en le trailer, pour commencer :
    Dû en grande partie au réalisateur danois Lars Von Trier, mais aussi à la très bonne chanteuse islandaise Björk, sans laquelle celui-ci ne serait pas pareil. Il est donc à noter que cet article tombe incidemment très bien avec son anniversaire, lequel la situe non seulement scorpion (le soleil, la lune et neptune), mais aussi en prime ascendant scorpion - voilà pourquoi les gens l'adorent ou la détestent, très rarement entre les deux. Mais avant de parler du film (daté de l'an 2000), voyons tout d'abord son excellent générique, basé tout à la fois sur des images d'origine très étrange et une Overture de Björk, arrangée pour orchestre par l'excellent Vincent Mendoza :
    Très spacieux, mais incroyable, n'est-ce pas ? On commence d'ailleurs avec une vague tentative de danse, incarnée également par la célébrissime Catherine Deneuve :
    Mais ceci en vient très vite au thème sombre du film, la cécité qui est en train d'importuner sérieusement Björk, et ne va pas tarder à agresser son fils :
    Bonne raison pour celle-ci de mettre progressivement de l'argent de côté, même si ceci va peu à peu la conduire à agresser le fameux David Morse, policier hélas fort coupable de sa tentative de vol par lui-même, ce qui je crois nous donne le thème essentiel du film :
    Thème essentiel du film ? Oui, certes, si l'on se tient tout juste à la petite histoire. Mais pas si l'on patiente très précisément jusqu'à 36' de ce chef-d'œuvre, où non seulement commence à se mettre en place cette fameuse danse, qui est l'un des prétextes bien connus du film, mais aussi l'utilisation de cette centaine de caméras vidéos, qui apporte autant de contrastes que le reste est presque filmé en simple caméra d'épaule, et en plans volontairement très limités :
    Mais écoutons-le plus attentivement :
    Fascinant, n'est-ce pas ? En tous cas, beaucoup plus que l'arrêt du travail, qui ne manque pas de se produire à la suite de ce grand ballet :
    Mais beaucoup moins que l'amour insensé offert par le fameux acteur Peter Stormare - soit dit en passant un vénérable suédois :
    C'est là que se trouve, non seulement d'après moi, mais aussi par les statistiques visibles sur les différents sites, la plus belle chanson du film, I've Seen It All, où Björk marche en compagnie de Peter Stormare le long d'un chemin de fer, avec de superbes paroles, et une musique à tomber par terre :
    Avec même le  chœur en route :
    C'est magnifique, n'est-ce pas ?
    À la suite de tout ceci, bien sûr, se construit le film d'une manière légèrement indépendante, et pour tout dire, nettement plus contaminée au fur et à mesure que l'on s'approche de la fin, tout simplement invivable, c'est sûr et certain :
    Mais tout ceci se trouve fort agréablement compensé par le - presque - dernier morceau de Björk, le fameux 107 Steps, ce qui, comme chacun le sait, est son comptage absolu du nombre de pas nécessaires :
    Il nous reste à vivre, avec Björk, ses dernières paroles, et certes, ce n'est pas bien gai, pour ne pas dire plus :
    Et en voici les deux dernières images, plutôt relativement lourdes à supporter, n'est-ce pas ? Mais n'oublions pas la dernière parole de Björk, et réjouissons-nous de son instinctif "Ce n'est pas la dernière chanson" :
    Car ce n'est vraiment pas la dernière chanson... La dernière se base au contraire sur l'Overture du début, non seulement d'une façon purement musicale, qui est à proprement parler symphonique, mais aussi du fait que Björk chante désormais toutes les parties de cuivres, comme si elle justifiait par elle-même son intensité conclue par sa mort.
    C'est très beau, je trouve... Même si le film est d'un aspect plutôt noir, ce n'est absolument pas ce qui en reste, et c'est la meilleure raison pour laquelle je me suis offert le disque. Un très bon DVD, bien sûr, mais qui en comprend aussi un second, où se trouve l'excellent reportage Von Trier's 100 Eyes, qui parle non seulement de la capacité de Lars Von Trier à filmer avec une bonne centaine de caméras, mais aussi de sa grande gentillesse envers Björk, qui l'a tout de même abandonné sans prévenir pour plusieurs très longs jours : 
    Mais quoi qu'il en soit, ce second film se termine lui aussi de façon extrêmement positive, en montrant tout simplement les deux prix de Cannes en 2000, autrement dit tout d'abord le Prix d'interprétation féminine, et juste ensuite la Palme d'or, ce qui n'est pas rien (à ce propos, l'article que montre Wikipédia à propos de Dancer in the Dark est nettement plus intéressant que d'habitude) :
    Que dire de plus ? Et bien, tout simplement qu'en plus du DVD, il vous faut sans doute vous offrir le CD de Björk (Selmasongs), où vous pourrez découvrir les sept morceaux suivants - le troisième, I've seen it all, étant le meilleur, comme déjà dit...
    Pas mal, non, avec les images du film ? N'empêche que : le système d'un ordinateur ne remplacera pas un très bon lecteur de CD, et jamais ses pauvres enceintes ne pourront rivaliser avec des Bose, des JBL, ou des Bang & Olufsen, qu'on se le dise. Résultat ? Et bien, achetez le CD, de même que le DVD !

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