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  • samedi, juillet 06, 2019

    12 MONKEYS (TERRY GILLIAM)

    L'Armée des douze singes, un film extraordinaire, c'est inutile de le préciser...
    Je vais néanmoins commencer par ces trois anecdotes, qui aident à le situer :
    1) Il fait partie des ces très rares films où l'on voyage dans le temps, non pas à des fins humoristiques, comme ce fût le cas de Un Jour sans Fin, Retour vers le Futur, Les Visiteurs, ou même Terminator (surtout le troisième)...
    2) Bien au contraire, il parle du temps comme d'un système privé, indépendant, ignoré de la plupart des gens, comme le fit plus ou moins Alfred Hitchcock dans Vertigo, et à peine plus tard le français Chris Marker avec La Jetée, une œuvre onirique qui est l'inspiration prioritaire de ce film, et dont je reparlerai tout à la fin de cet article...
    3) Daté de 1995, il est déjà chargé des questions concernant l'usage de la planète, les pratiques barbares de l'homme, sa condamnation à la disparition, etc... Et quand on voit que plus de vingt ans plus tard, pratiquement rien n'a changé, voire même s'est considérablement dégradé, l'on ne sait trop quoi dire au sujet de la vie !
    Enfin bref, passons pour l'heure sur ce sujet, et parlons plus attentivement de ce film magnifique, juste après avoir contemplé sa couverture française :
    Par quoi démarre le film ? Et bien, tout d'abord par le regard très inquiet d'un jeune garçon, nommé James Cole :
    Puis par une scène de meurtre dans un aéroport, au présent, en l'occurrence, en 1996 :
    Mais les couleurs dans lesquelles elle est rendue laisse supposer qu'il s'agit d'un rêve récurrent, celui que fait sans arrêt le lui aussi nommé James Cole (Bruce Willis), pour l'heure dans sa "vraie" période, qui est celle de 2035 :
    En fait, à cette époque, seul 1% de la planète survit sous la terre, pour éviter le contamination par un virus... C'est alors que James Cole, prisonnier pour de nombreux faits, est choisi par les scientifiques pour être envoyé vers le passé, avec pour but de ramener le virus intact, selon eux dû au groupe terroriste L'Armée des douze singes :
    Malheureusement, la machine ne marche pas très bien, et au lieu de se retrouver comme prévu à Philadelphie en 1996, il atterrit à Baltimore en 1990... Dès lors, il va se trouver confronté avec la célèbre psychiatre Kathryn Railly (Madeleine Stowe), avec laquelle il n'est pas du tout d'accord concernant "le passé" ou "le futur" :
    En gros, il se retrouve très vite dans un hôpital psychiatrique, où il a l'air d'être la seule personne sensée, face à ses nombreux colocataires :
    Parmi lesquels nous retenons immédiatement Jeffrey Goines, très bien interprété par l'encore assez peu connu Brad Pitt, qui tient le rôle d'une sorte de fou assez ambigu, dont l'une des fonctions consiste à aider James Cole dans son évasion :
    Regardez bien, c'est assez troublant :
    C'est bel et bien ce qu'il va se passer… Mais pas du tout de la façon dont Kathryn Railly et nombre de ses collègues le supposent, mais au contraire dans une sorte de disparition subite, qui est complètement inconnue de la plupart des gens à cette époque :
    Ainsi James Cole se trouve-t-il de nouveau rapatrié en 2035, où l'on va à nouveau lui confier la même mission, "remonter vers le passé" :
    Mais comme d'habitude, une erreur va se produire, et une fois déroulé le plan hallucinant mis en scène par Terry Gilliam :
    Nous allons nous retrouver un petit peu au mauvais endroit, disons autour de la première guerre mondiale :
    Juste avant que le système ne bascule à nouveau, et finisse enfin par se caler sur la bonne proposition d'origine, 1996 :
    C'est le moment où Kathryn Railly, entre-temps devenue célèbre grâce à l'un de ses livres consacré à Cassandre, effectue une sorte de conférence de presse à Baltimore, où hélas elle se fait enlever par James Cole lui-même :
    Bien qu'elle ne soit pas du tout d'accord avec lui, elle n'a pas d'autre possibilité que de se conformer à ses ordres, qui lui semblent pour l'instant totalement incohérents :
    La vérité, c'est qu'il ne cherche rien d'autre que L'Armée des douze singes, comme le lui ont laissé entendre les scientifiques responsables de lui :
    Il la trouve finalement, mais nous ne sommes plus en 1990, comme au début du film… En réalité, il s'avère que son chef ne serait autre que le fameux Jeffrey Goines, avec lequel il se trouvait en 1990 dans l'hôpital psychiatrique, ce qui va l'inciter à refaire connaissance :
    Mais tout va à nouveau se passer d'une manière relativement déconcertante… Car Kathryn Railly, une fois sortie du coffre où elle était provisoirement emprisonnée, va juste ouvrir les yeux au mauvais moment, celui où James Cole disparaît d'une façon quasiment instantanée :
    Lui, pour sa part, il se retrouve aussi vite qu'il en est parti, en 2035... Accompagné par toute une bande de scientifiques et de médecins, qui se trouvent enchantés de le gracier de ses peines à cette occasion unique :
    Pendant tout ce temps-là, Kathryn Railly vit toujours au présent, en 1996... Et moins James Cole a confiance dans son propre état mental, plus elle croît en lui, notamment à cause d'une histoire de balle tirée en 1917, où elle finit par le retrouver parmi toutes ses photographies :
    Pour ne rien arranger à cette histoire, c'est le moment où l'on découvre, nous seuls en tant que spectateurs, les deux véritables responsables de ce drame mondial, le docteur Leland Goines (le père de Jeffrey, interprété par Christopher Plummer), et surtout le docteur Peters (David Morse), qui va faire comme il l'entend le transfert de ce virus dans de nombreux pays :
    C'est le moment où James Cole est renvoyé - du moins pour lui - vers le passé, où il retrouve enfin la seule qui peut le comprendre, Kathryn Railly… Sauf que plus il doute de lui-même et de sa propre santé mentale, davantage elle a envie de lui faire confiance, et de croire désormais à tout ce qu'il dira concernant l'avenir :
    Particulièrement s'il se présente ainsi, annonçant 5 milliards de morts dans le futur :
    Il ne leur reste plus qu'à se rendre tous les deux dans un hôtel, surveillés qu'ils sont par la police pour différentes raisons, et ils ne trouvent que cette petite chambre bordélique :
    Et pendant que Kathryn Railly tente de lui expliquer pourquoi elle a de plus en plus foi en lui, notamment à cause de sa disparition instantanée, et de sa trace de balle de 1917 :
    James Cole est sur le point de découvrir, sur les dents du parrain, ce en quoi il croit davantage, la présence d'un microphone caché destiné à ses supérieurs de l'an 2035 :
    Bref, ils ne leur reste qu'à quitter le plus rapidement l'hôtel, si possible en ne laissant aucun indice à personne, surtout pas à la police… C'est ce dont Terry Gilliam s'inspire pour créer ce plan incroyable, où ils sont tous deux à leur insu filmés par une caméra :
    Et c'est aussi le moment du film où l'on découvre l'allusion à Vertigo d'Alfred Hitchcock à l'aide d'un de ses plans, probablement afin de souligner la relation de plus en plus amoureuse qui lie James Cole et Kathryn Railly, tout autant que James Stewart et Kim Novak :
    Sauf que contrairement à ce que je disais au début de cet article, Vertigo n'est pas un vrai film de voyage dans le temps, même si celui-ci sert de prétexte à Kim Novak durant une assez longue partie… Alors que pour Kathryn Railly et James Cole, surtout pour ce dernier qui cherche à se déconnecter du futur, c'est bel et bien réel, surtout lorsqu'ils décident de prendre l'avion, complètement remaquillés et perruqués :
    On peut se dire qu'à ce moment du film, où viennent de se succéder le mur peint, le fameux plan de caméras, et l'allusion à Vertigo, c'est terminé… Mais c'est faire abstraction de la libération par Jeffrey Goines, le chef de L'Armée des douze singes, de tous les animaux du zoo de Philadelphie, ce qui donne lieu aux plus beaux plans du film réalisé par Terry Gilliam :
    N'est-ce pas mieux en direct ?
    Il ne reste plus qu'à mettre en place la scène finale, qui se déroule bien sûr dans l'aéroport, tout comme au début, ou lors du rêve récurrent… C'est là l'unique chance aux gens de 2035  de reprendre le contrôle, suite à un coup de fil de James Cole, qui a permis à José (Jon Seda), son ami de prison, également présent lors du court passage en 1917, de le retrouver quasiment instantanément :
    Tout a l'air de se passer bien, finalement, mais c'est oublier un peu trop vite qui cherche en réalité Kathryn Railly, le docteur Peters (David Morse), le seul vrai coupable :
    Il est malheureusement trop tard pour stopper celui-ci, quelles que soient les tentatives menées par James Cole... Qui se fait abattre par la police, avant même qu'il ait pu toucher le docteur Peters :
    Ce qui rend Kathryn Railly extrêmement triste, non seulement à cause de la mort future de 5 milliards d'individus, mais aussi à celle toute présente de James Cole… Jeu extrêmement parfait de Madeleine Stowe, soit dit en passant une excellente actrice qui a tourné curieusement dans assez peu de films (à part Le Dernier des Mohicans de Michael Mann) :
    Il ne reste plus à James Cole qu' à reparaître sous les traits d'un enfant, ce que l'on a un certain mal à comprendre lorsqu'il s'agit de notre première vision :
    Et à donner au triste docteur Peters (David Morse), réel survivant intouchable de cette action, les pleins pouvoirs :
    Pour terminer le film tout comme il a commencé, sur les yeux fascinants du très jeune James Cole… Tout à la fois accompagné par la très belle musique au violoncelle solo de Paul Buckmaster, ou alors comme leitmotiv par le désormais célèbre Punta del Este du bandonéoniste Astor Piazzolla :
    Vous souhaitez que je me répète ? C'est un film magnifique, très bien joué et très soigneusement tourné en 1995, et sur lequel se loge une musique magnifique ! Mais j'ai soigneusement réservé pour la fin cette explication encore plus intéressante, c'est qu'il s'agit en fait d'une interprétation par Terry Gilliam d'un film beaucoup plus court (26') et nettement plus ancien, daté de 1962, La Jetée (à voir ici) du français Chris Marker… Si vous désirez en savoir plus sur cet homme étrange, à vous de voir ici ou là :
    En attendant, laissez-moi conclure sur L'Armée des douze singes, absolument typique de Terry Gilliam… Vous savez sans doute que ce n'est pas un réalisateur très régulier, mais pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est capable de laisser s'enchaîner des films totalement ratés (Les Frères Grimm) à de purs chefs-d'œuvre (Brazil, L'Armée des douze singes), ce qui est assez rare, mais peut très bien arriver à certaines personnalités (Francis Ford Coppola et Ridley Scott, entre autres)...
    Je vous laisse tout le temps qu'il vous faudra pour lire l'article de Wikipédia à son sujet, de même que tous les autres autour de Bruce WillisMadeleine Stowe et Brad Pitt, pour ne citer qu'eux...
    En tous cas, il y a une chose que je vois hélas avec certitude, c'est que l'année future citée par Terry Gilliam, 2035, n'est plus très loin de la nôtre, 2019... Et sans doute va-t-il se passer exactement tout ce qu'il a décrit - sauf, bien sûr, la possibilité de voyager dans le temps !
    Autres films du même réalisateur : Time BanditsBrazil

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    12 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    merci Vincent pour ce travail,, grand article pour grand film, je vais m'empresser de le revoir ,, ici a Sofia . bise

    lundi, 08 juillet, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Comme tu le dis, c'est bien vrai… Je vais faire un (tout petit) article au sujet de Chris Marker, afin d'enrichir encore ce vaste travail !

    lundi, 08 juillet, 2019  
    Anonymous Anonyme said...

    Ce film est génial ! Je suis d'accord avec tout ce que tu dis.

    C'est le film qui m'a fait aimer Brad Pitt quand j'y pense.

    Tu sais qu'il existe une série 12 Monkeys ?

    Tu mets Terminator dans la catégorie comédie ? :)

    Tu m'as donné envie de voir La jetée.

    dimanche, 07 février, 2021  
    Anonymous Anonyme said...

    D'ailleurs Madeleine Stowe fait une apparition dans la série.

    dimanche, 07 février, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Tu as bien raison, c'est un film totalement génial (encore plus que "Brazil", légèrement antérieur), d'un bout à l'autre... Brad Pitt commençait à devenir mondialement célèbre, non seulement grâce à ce film, mais aussi au très fameux "Seven" de David Fincher, sorti la même année 1995.

    dimanche, 07 février, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Par ailleurs, je sais bien qu'il existe une série sur ce thème, mais j'ignorais que Madeleine Stowe y jouait (même si elle n'y fait qu'une seule apparition)... En revanche, j'ai bien changé mon appréciation sur "Terminator" ; tu as bien raison, ce n'est pas censé être drôle, exception faite du troisième opus de ce genre !
    Enfin bon... Si par contre je t'ai donné envie de voir "La Jetée", je suis suffisamment content de moi !

    dimanche, 07 février, 2021  
    Anonymous Anonyme said...

    bon ,tu n'as pas de superlatif assez fort pour dire ce film qui ma foi n'est pas trop mauvais,,
    mais je ne trouve pas dans tes publications ce film absolument grandiose et sans effets spéciaux qu'est (Philadelphia), pourquoi donc???
    de Sofia,, Amitiée

    lundi, 08 février, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Pas trop mauvais ? Mais c'est un film totalement magistral, peut-être même le meilleur de son auteur, Terry Gilliam (dont il ne faut pas oublier non plus le fameux BRAZIL)...
    Sinon, je regrette de n'avoir pas encore parlé de PHILADELPHIA, film également exceptionnel de Jonathan Demme, mais sur un sujet bien plus réaliste... Ce film date d'ailleurs de 1994, soit un an avant L'ARMEE DES DOUZE SINGES, mais surtout fait suite à l'excellent LE SILENCE DES AGNEAUX, lui aussi de Jonathan Demme (avec Jodie Foster et Anthony Hopkins), et traitant d'un sujet tout aussi délicat (pour ne pas en dire plus) !

    lundi, 08 février, 2021  
    Anonymous Anonyme said...

    Hahaha,,toujours trés excessif n'est ce pas

    lundi, 08 février, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Oui, si on veut...

    lundi, 08 février, 2021  
    Anonymous ta d loi du cine said...

    Je l'avais vu à l'époque... Il faudrait que je le revois (j'ai pas encore vérifié s'il figure dans la DVDthèque de dasola!).
    Merci pour la piqure de rappel!
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

    vendredi, 26 février, 2021  
    Blogger Vincent said...

    Oh, je ne peux pas m'en empêcher avec ce film, qui est l'un des meilleurs que je connaisse... A mon humble avis, il doit bien se trouver dans la DVDthèque de Dasola !

    vendredi, 26 février, 2021  

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