Une seule question : pourquoi ce site se met-il à parler subitement d'un réalisateur, alors qu'il ne s'est jusqu'alors consacré (sauf exception rarissime de deux ou trois acteurs) qu'aux films eux-mêmes ?
C'est très simple : ce grand monsieur a célébré ses 80 ans début février de l'an dernier, et je me prépare le 25 janvier à fêter mes 65 ans, donc il y a un petit rapport - ne serait-ce que par le signe du verseau, auquel nous appartenons tous les deux...
J'ai été dans le passé musicien professionnel, alors je peux assez facilement vous démontrer qu'un certain nombre de compositeurs que j'adore sont nés sous ce signe, dont Ernest Chausson, Edouard Lalo, Louis Marchand, Felix Mendelssohn, Wolfgang Amadeus Mozart, Franz Schubert, Alban Berg, etc...
Mais c'est beaucoup plus rare dans le milieu du cinéma, et à part Michael Cimino et Milos Forman (verseau tous les deux), l'on met immédiatement Michael Mann au premier plan - l'un des rares à faire systématiquement un chef-d'œuvre, liste très étroite où se trouvent David Cronenberg, Stanley Kubrick, Clint Eastwood, David Lynch, Martin Scorsese, et quelques autres rarissimes...
J'ai traité jusqu'alors de cinq de ses films, mais deux m'apparaissent vraiment exceptionnels, au sens où ils bénéficient toujours du travail de coordination de leur auteur... Histoire impeccable, rythme endiablé, acteurs bien choisis, musique très adaptée, tout est parfait, et c'est vraiment le cas avec Heat (1995).
1) C'était alors le cinquième de ses Opus, mais cela provient en réalité d'un épisode de la série télévisée L. A. Takedown, qu'il avait déjà tourné six ans auparavant, tout en en construisant l'intégralité du scénario. Je ne vous raconte pas toute l'histoire, bien sûr, mais chacun de ses plans est absolument impeccable, qu'il s'agisse de violence, d'espionnage mutuel, ou encore presque de rêve :
Sans oublier la scène mythique où l'on découvre les deux immenses acteurs - Al Pacino et Robert De Niro - en train de s'expliquer en vain sur leurs motivations initiales... Ceci est tellement rare que cela ne se reproduira quasiment jamais plus au cinéma !
2) L'on retrouve de nouveau cette situation dans son huitième film Collateral (2004), qui bien que basé sur une histoire beaucoup plus condensée que dans Heat, se déroule lui aussi sur une féroce opposition entre un simple chauffeur de taxi (Jamie Foxx) et un implacable tueur à gages professionnel (Tom Cruise).
Là encore, avec une parfaite utilisation des plans, des couleurs, du génie des acteurs, pas une seconde de perdue dans cette course impitoyable, sans parler de la qualité essentielle de la bande musicale :
Au cas très improbable où vous ne connaîtriez pas encore cet Opus, j'en ai trouvé un très bon trailer d'à peine 2 minutes :
C'est un de mes réalisateurs préférés, dont je vous redonne les liens de mes deux articles précédents :
Il faut savoir que j'ai déjà parlé également de deux films que j'estime beaucoup, MANHUNTER (1986) et ALI (2001), d'un autre plus difficile à comprendre aux yeux de nous autres Français, THE LAST OF THE MOHICANS (1992), et que j'en suis maintenant à traiter de THE INSIDER (Révélations, 1999) et de MIAMI VICE (2006)... Pas mal, non, comme hommage à un homme de 80 ans ?
J'aimerais beaucoup qu'il en soit de même pour moi, à l'âge de seulement 65 ans, mais j'en doute fort... Si déjà il m'arrive de mourir sans trop de douleurs, je serai bien content de partir ainsi. Et peut-être qu'après tout, l'EMI (expérience de mort imminente) existe vraiment, comme le croit visiblement Clint Eastwood dans Hereafter (2010), donc ce ne sera pas bien grave, finalement !
Coïncidence étrange : le héros principal de Collateral, Tom Cruise, porte dans le film le même prénom que moi, Vincent... En tous cas, il finit quand même par mourir, abattu par Max Durocher (le célèbre Jamie Foxx)... C'est un peu triste, non ? Toutefois, c'est aussi le même prénom qui est attribué à Al Pacino dans Heat lorsqu'il tue Robert De Niro (Neil McCauley), alors j'ai une chance sur deux - ce qui n'est pas si mal, si vous pensez comme moi...