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  • vendredi, mai 10, 2024

    PUBLIC ENEMIES (MICHAEL MANN)

    Tourné en 2009, ce film s'inspire du livre de Bryan Burrough (2004), qui porte comme sous-titre La plus grande vague de criminalité de l'Amérique et la naissance du FBI, 1933-1934. Autant dire qu'il s'agit d'un Opus important aux Etats-Unis, où le gangster et braqueur de banques John Dillinger fut le plus populaire de la Grande Dépression (1930), bien devant Bonnie and Clyde, Baby Face Nelson ou encore Pretty Boy Floyd.

    Il ne s'agit pas vraiment d'un biopic, mais plutôt d'un docudrame (documentaire dramatique) - c'est à dire une recréation fictionnelle et dramatisée d'évènements factuels. Il toucha en outre le double de l'investissement initial (100 millions de dollars), ce qui est beaucoup mieux que Miami Vice.

    John Dillinger (1903-1934) est magistralement interprété par Johnny Depp, qui porte quasiment tout le film sur ses épaules :

    On le voit dès le départ, où en 1933 il fait évader ses complices du Pénitencier fédéral de l'Indiana au cours d'une scène rocambolesque, à la suite de laquelle il décide finalement de se rendre à Chicago :
    Juste au même moment, l'on découvre alors Melvin Purvis (Christian Bale) en train d'arrêter Pretty Boy Floyd (Channing Tatum) - alors que dans la réalité, il l'a seulement eu exactement trois mois après la mort de John Dillinger :
    Ces deux personnages, John Dillinger et Melvin Purvis, sont en apparence aussi discrets que possible - l'exact opposé du couple de policiers dans le précédent film, Miami Vice. Mais ceci n'empêche pas John Dillinger de faire son premier casse de façon fort réussie, où son autorité se dévoile sans perdre de parole :
    Peu de temps après, l'on prend enfin conscience du véritable problème des Etats-Unis, que J. Edgar Hoover (Billy Crudup) tente de faire passer à son compte :
    Bien qu'ayant raté la première audition, il se remet vite en position, et nomme à la tête de Chicago Melvin Purvis - qui lui renvoie aussitôt la balle d'une façon vénérable :
    Grosso modo, ce fut la période où le BOI (Bureau of Investigation) céda enfin la place au FBI - Federal Bureau of Investigation, qui allait se révéler nettement plus efficace.
    Pendant ce temps, John Dillinger rencontre par hasard celle qui va devenir la femme de sa vie, Billie "Blackbird" Frechette (Marion Cotillard) - et on le comprend :
    C'est une actrice française fort connue depuis Taxi (1998), mais surtout célèbre aux Etats-Unis depuis son apparition dans Big Fish de Tim Burton (2003) et le fameux La Môme d'Olivier Dahan (2007) :
    Quoiqu'il en soit, Melvin Purvis s'oppose à ses soi-disant dirigeants, quitte à répéter le même phrase trois fois de plus en plus fort... Et pendant ce temps, John Dillinger profite des derniers moments qu'il passe avec Billie Frechette :
    Résultat ? L'équipe de Melvin Purvis rentre, le capture, et l'expédie sans plus tarder dans l'Ohio - où le grand responsable lui donne enfin la phrase qu'il sentait depuis longtemps :
    En apparence, cela a l'air de bien fonctionner :
    Mais en réalité, ça ne marche pas du tout, et permet à John Dillinger de s'évader une fois de plus - ce qui n'est si mal, mine de rien :
    Melvin Purvis essaye alors de faire chanter une vieille amie de John Dillinger, afin qu'elle le dénonce, Anna Sage (Branka Katic)... Mais cela ne donne pas grand chose, et pendant ce temps-là, John Dillinger continue à rentrer vers Chicago, et il le dit à Billie Frechette - qu'il veut comme d'habitude protéger :
    Hélas, il se voit de moins en moins appuyé par ceux envers lesquels il avait autrefois confiance :
    Et le FBI devient de plus en plus fort, n'hésitant pas à utiliser des armes plus efficaces, "sans gants blancs" :
    L'un d'entre eux finit enfin par parler, en révélant à Melvin Purvis le lieu de Little Bohemia, dans le Wisconsin :
    Mais d'ores et déjà, John Dillinger et Billie Frechette sont en train de s'enfuir vers un autre endroit, où ils se cacheront bien plus efficacement :
    L'appartement de John Dillinger est pourtant repéré rapidement dans Chicago, où il verra pour la dernière fois Billie Frechette :
    Et il va ensuite aller voir L'ennemi public N°1 - film de 1934, avec Clark Gable, sans aucun rapport avec sa propre vie - dans le cinéma Biograph :
    Moralité ? L'agent Charles Winstead (Stephen Lang) va abattre John Dillinger à la sortie du cinéma, ne pouvant faire autre chose :
    L'adjoint de Melvin Purvis qui a tiré sur John Dillinger ne lui dit cependant pas tout :
    Charles Winstead préfère réserver les mots pour Billie Frechette, et même si ceux-ci n'ont l'air de rien, ils représente énormément pour la jeune fille en question, "Bye-bye, Blackbird" :
    La musique est particulièrement réussie - et c'est assez normal, puisqu'entièrement due à Elliot Goldenthal :
    Que puis-je vous dire d'autre sur ce film ? En tous cas, j'ai réussi cette fois à vous trouver un bon trailer :
    C'est un Opus assez proche de Michael Mann, à la fois dans ce qui le relie au milieu criminel, déjà présent dans Heat, Collateral ou Miami Vice, et d'autre part à l'amour chaleureux et impossible, que l'on retrouve dans ces mêmes œuvres. Cela dure 134 minutes, mais l'on n'a guère l'impression de les voir passer... En tous cas, j'espère que vous l'aimerez beaucoup !
    Autres films du même réalisateur : ManhunterThe Last of the MohicansHeatThe InsiderAliCollateralMiami Vice

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    mercredi, avril 10, 2024

    MIAMI VICE (MICHAEL MANN)

    Tourné en 2006, il s'agit d'une adaptation de la série télévisée Miami Vice (en français, Deux Flics à Miami), diffusée de 1984 à 1989 - dont Michal Mann n'a rien réalisé (contrairement à Heat), mais a été d'un bout à l'autre le producteur. Alors certes, c'est un tout petit moins bien que Heat (1995), notamment à cause de sa complexité - comme le prouve le fait qu'il ait à peine dépassé le budget initial monstrueux -, mais cela reste tout de même un très bon film, digne de son auteur.

    Il faut savoir que les deux policiers, l'inspecteur James "Sonny" Crockett (Colin Farrell) et l'inspecteur Ricardo Tubbs (Jamie Foxx), sont en fait à un rôle plus ambigu, lié à la drogue, et s'inquiètent à juste titre de la fuite d'une personne nommée Alonzo Stevens, qui leur servait jusqu'alors de double inquisiteur :

    Leur chef provisoire, l'agent du FBI Fujima (Ciaran Hinds), se borne à recevoir un message inquiétant de James Crockett :
    Mais Alonzo Stevens (John Hawkes) n'en peut tout simplement plus, sachant que les trafiquants - car il s'agit finalement de ça - allaient tout simplement le tuer ainsi que son épouse :
    Fujima se justifie vis à vis de James Crockett et Ricardo Tubbs, mais visiblement sans aucune explication convaincante :
    James Crockett pose alors une question fondamentale à Nicholas (Eddie Marsan) concernant le fameux Jose Yero, qui a bien l'air d'être à la tête du groupe :
    Conclusion ? Ils en déduisent tous les deux qu'ils doivent se rendre sur l'endroit en question... En laissant à Ricardo Tubbs le soin de conduire l'avion, qui se posera bientôt sur Haïti, leur laissant place à une sensation étrange, toute faire d'angoisse et de peur de repérage :
    Ils arrivent cependant à rencontrer Jose Yero (John Ortiz), qui se révèle bien plus dur que prévu :
    Pour tout dire, Jose Yero finit par leur dire ce qu'il pense, et ceci ne s'avère pas très bon :
    Heureusement, la véritable financière du groupe, Isabella Montoya (Gong Li) est également dans la même pièce, et finit par s'arranger avec James Crockett et Ricardo Tubbs :
    Mieux, elle va même faire rencontrer à l'un d'eux la seule personne qui est encore plus haut que Jose Yero, Jesus Montoya - son soi-disant mari :
    Jesus Montoya est bel et bien le seul responsable du groupe, c'est très clair... Mais cela n'empêche pas James Crockett d'inviter Isabella Montoya à boire un verre, ce à quoi elle n'a pas l'air bien réticente :
    Evidemment, il y aura de brefs reproches à digérer de la part de Ricardo Tubbs... Mais les scènes fabuleuses du bateau à pleine vitesse sont bien dignes de Michael Mann (qui avait déjà tourné quelque chose du même genre avec Robert De Niro et Amy Brenneman, à la fin de Heat) :
    On se doute tous de ce qu'il arrive à James Crockett et Isabella Montoya, n'est ce pas ?
    Mais ce que l'on soupçonne moins, c'est de voir James Crockett - en tant qu'agent officiel - faire une proposition délicate à Isabella Montoya... Laquelle accepte bizarrement, sans livrer d'autres informations que celle-ci, basée sur le caractère dangereux de la prestation :
    Toute fois, elle a besoin de le confirmer lors d'une conversation avec Jesus Montoya... Où se dernier ne manquera pas de souligner le point inévitable, le retour de la commission à 20% :
    En attendant, tous les deux se promènent en taxi, et ma foi, il y a des passages plus difficiles à supporter dans ce film :
    Mais tout change lorsque Jesus Montoya s'explique avec Jose Yero, qui supporte de moins en moins bien James Crockett - pour une opinion totalement raciste, au départ :
    Pendant ce temps, les deux inspecteurs tentent de repérer les nombreuses implications qu'il y a dans ce domaine, que soit la DEA, le FBI, ou de nombreuses autres...
    Avec en immédiate contrepartie, l'enlèvement et la séquestration de la petite amie de Ricardo Tubbs, l'inspecteur Trudy Joplin (Naomie Harris), qui ne va pas vers une face très heureuse de sa vie :
    Voici nos deux inspecteurs sur les lieux, à peine en train d'apercevoir le commanditaire de toute cette opération, et James Crockett essaye de rassurer Ricardo Tubbs sur la survie de Trudy Joplin :
    Peu de temps plus tard, il appelle d'ailleurs Isabella Montoya, qui se trouve à Genève et lui dit la vérité... Tout le mal de cette histoire est dû à Jose Yero, pas du tout à Jesus Montoya :
    Ricardo Tubbs rentre alors le premier dans la pièce où se trouve sa petite amie, et il réussit à abattre le principal opposant - ce qui n'était pas possible, si l'on se base sur ses déclarations mensongères :
    Du coup, Jesus Montoya s'explique avec Jose Yero, mais cela ne marche toujours pas - malheureusement pour lui :
    Sans compter que James Crockett déplaît toujours profondément à Jose Yero lui-même, qui va bientôt lui proposer autre chose :
    Pendant tout ce temps, la police se renforce, avec à leur tête le lieutenant Marty Castillo (Barry Shabaka Henley, qui avait déjà joué dans Ali et Collateral du même réalisateur) :
    Mais Jose Yero se montre de plus en plus puissant, enlevant cette fois-ci Isabella Montoya - pour en faire, comme il dit, tout ce qu'il veut :
    Du coup, cela n'entraîne qu'une réaction qui n'a qu'un seul final : la destruction de Jose Yero, à l'aide d'un tir impitoyable devant ce mur désert, l'une des scènes les plus impressionnante de l'Opus :
    Après tout cela, fin pas très optimiste du film, d'une part avec la séparation contrainte et forcée de James Crockett avec Isabella Montoya - malgré l'envie qu'ils aient l'un et l'autre :
    Et au final, le réveil - finalement - de Trudy Joplin aux yeux de Ricardo Tubbs, qui s'avère peut-être prometteur, mais on ne le saura jamais :

    Vous allez voir, c'est très bien résumé :

    Et si voulez savourer en prime un tout petit trailer, je vous en prie :

    Que voulez-vous que je vous dise, maintenant ? Certes, ce film m'apparaît un peu moins bien que Heat (1995), qui outre sa scène mythique entre Robert De Niro et Al Pacino, se déroulait principalement comme le jeu du chat et de la souris entre deux classes fort puissantes... Mais il est grandement porté par ses acteurs principaux, Colin Farrell, Gong Li et Jamie Foxx - qui avait d'ailleurs déjà tourné deux fois avec Michael Mann, Ali (2001) et Collateral (2004).

    Cependant, cet Opus a coûté très cher (budget de 135 millions de dollars), pour parvenir vaguement à une satisfaction très limitée (163 millions)... Il est sûr qu'il y a bien des raisons à cela, déjà le fait que le tournage a eu lieu dans pas mal d'endroits (Miami, Uruguay, République dominicaine, Chutes d'Iguazù), mais aussi qu'une caméra numérique Thomson Viper y ait été utilisée pour l'une des premières fois.

    Ce qui permet à Michael Mann d'en revenir sur la série dont il a tiré Miami Vice : "Un film interdit aux moins de 17 ans peut montrer bien plus de choses que la télévision. Nous nous sentions toujours un peu bridés au temps de la série, alors qu'aujourd'hui, nous pouvons restituer à nos personnages toute leur sensualité et faire exister à l'écran les couples Crockett/Isabella et Tubbs/Trudy". En tous cas, c'est ce qui se retient du film, soyez-en sûr !

    Autres films du même réalisateur : ManhunterThe Last of the MohicansHeatThe InsiderAliCollateralPublic Enemies

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