Tourné en 2006, il s'agit d'une adaptation de la série télévisée Miami Vice (en français, Deux Flics à Miami), diffusée de 1984 à 1989 - dont Michal Mann n'a rien réalisé (contrairement à Heat), mais a été d'un bout à l'autre le producteur. Alors certes, c'est un tout petit moins bien que Heat (1995), notamment à cause de sa complexité - comme le prouve le fait qu'il ait à peine dépassé le budget initial monstrueux -, mais cela reste tout de même un très bon film, digne de son auteur.
Il faut savoir que les deux policiers, l'inspecteur James "Sonny" Crockett (Colin Farrell) et l'inspecteur Ricardo Tubbs (Jamie Foxx), sont en fait à un rôle plus ambigu, lié à la drogue, et s'inquiètent à juste titre de la fuite d'une personne nommée Alonzo Stevens, qui leur servait jusqu'alors de double inquisiteur :
Leur chef provisoire, l'agent du FBI Fujima (Ciaran Hinds), se borne à recevoir un message inquiétant de James Crockett :
Mais Alonzo Stevens (John Hawkes) n'en peut tout simplement plus, sachant que les trafiquants - car il s'agit finalement de ça - allaient tout simplement le tuer ainsi que son épouse :
Fujima se justifie vis à vis de James Crockett et Ricardo Tubbs, mais visiblement sans aucune explication convaincante :
James Crockett pose alors une question fondamentale à Nicholas (Eddie Marsan) concernant le fameux Jose Yero, qui a bien l'air d'être à la tête du groupe :
Conclusion ? Ils en déduisent tous les deux qu'ils doivent se rendre sur l'endroit en question... En laissant à Ricardo Tubbs le soin de conduire l'avion, qui se posera bientôt sur Haïti, leur laissant place à une sensation étrange, toute faire d'angoisse et de peur de repérage :
Ils arrivent cependant à rencontrer Jose Yero (John Ortiz), qui se révèle bien plus dur que prévu :
Pour tout dire, Jose Yero finit par leur dire ce qu'il pense, et ceci ne s'avère pas très bon :
Heureusement, la véritable financière du groupe, Isabella Montoya (Gong Li) est également dans la même pièce, et finit par s'arranger avec James Crockett et Ricardo Tubbs :
Mieux, elle va même faire rencontrer à l'un d'eux la seule personne qui est encore plus haut que Jose Yero, Jesus Montoya - son soi-disant mari :
Jesus Montoya est bel et bien le seul responsable du groupe, c'est très clair... Mais cela n'empêche pas James Crockett d'inviter Isabella Montoya à boire un verre, ce à quoi elle n'a pas l'air bien réticente :
Evidemment, il y aura de brefs reproches à digérer de la part de Ricardo Tubbs... Mais les scènes fabuleuses du bateau à pleine vitesse sont bien dignes de Michael Mann (qui avait déjà tourné quelque chose du même genre avec Robert De Niro et Amy Brenneman, à la fin de Heat) :
On se doute tous de ce qu'il arrive à James Crockett et Isabella Montoya, n'est ce pas ?
Mais ce que l'on soupçonne moins, c'est de voir James Crockett - en tant qu'agent officiel - faire une proposition délicate à Isabella Montoya... Laquelle accepte bizarrement, sans livrer d'autres informations que celle-ci, basée sur le caractère dangereux de la prestation :
Toute fois, elle a besoin de le confirmer lors d'une conversation avec Jesus Montoya... Où se dernier ne manquera pas de souligner le point inévitable, le retour de la commission à 20% :
En attendant, tous les deux se promènent en taxi, et ma foi, il y a des passages plus difficiles à supporter dans ce film :
Mais tout change lorsque Jesus Montoya s'explique avec Jose Yero, qui supporte de moins en moins bien James Crockett - pour une opinion totalement raciste, au départ :
Pendant ce temps, les deux inspecteurs tentent de repérer les nombreuses implications qu'il y a dans ce domaine, que soit la DEA, le FBI, ou de nombreuses autres...
Avec en immédiate contrepartie, l'enlèvement et la séquestration de la petite amie de Ricardo Tubbs, l'inspecteur Trudy Joplin (Naomie Harris), qui ne va pas vers une face très heureuse de sa vie :
Voici nos deux inspecteurs sur les lieux, à peine en train d'apercevoir le commanditaire de toute cette opération, et James Crockett essaye de rassurer Ricardo Tubbs sur la survie de Trudy Joplin :
Peu de temps plus tard, il appelle d'ailleurs Isabella Montoya, qui se trouve à Genève et lui dit la vérité... Tout le mal de cette histoire est dû à Jose Yero, pas du tout à Jesus Montoya :
Ricardo Tubbs rentre alors le premier dans la pièce où se trouve sa petite amie, et il réussit à abattre le principal opposant - ce qui n'était pas possible, si l'on se base sur ses déclarations mensongères :
Du coup, Jesus Montoya s'explique avec Jose Yero, mais cela ne marche toujours pas - malheureusement pour lui :
Sans compter que James Crockett déplaît toujours profondément à Jose Yero lui-même, qui va bientôt lui proposer autre chose :
Pendant tout ce temps, la police se renforce, avec à leur tête le lieutenant Marty Castillo (Barry Shabaka Henley, qui avait déjà joué dans Ali et Collateral du même réalisateur) :
Mais Jose Yero se montre de plus en plus puissant, enlevant cette fois-ci Isabella Montoya - pour en faire, comme il dit, tout ce qu'il veut :
Du coup, cela n'entraîne qu'une réaction qui n'a qu'un seul final : la destruction de Jose Yero, à l'aide d'un tir impitoyable devant ce mur désert, l'une des scènes les plus impressionnante de l'Opus :
Après tout cela, fin pas très optimiste du film, d'une part avec la séparation contrainte et forcée de James Crockett avec Isabella Montoya - malgré l'envie qu'ils aient l'un et l'autre :
Et au final, le réveil - finalement - de Trudy Joplin aux yeux de Ricardo Tubbs, qui s'avère peut-être prometteur, mais on ne le saura jamais :
Vous allez voir, c'est très bien résumé :
Et si voulez savourer en prime un tout petit trailer, je vous en prie :
Que voulez-vous que je vous dise, maintenant ? Certes, ce film m'apparaît un peu moins bien que Heat (1995), qui outre sa scène mythique entre Robert De Niro et Al Pacino, se déroulait principalement comme le jeu du chat et de la souris entre deux classes fort puissantes... Mais il est grandement porté par ses acteurs principaux, Colin Farrell, Gong Li et Jamie Foxx - qui avait d'ailleurs déjà tourné deux fois avec Michael Mann, Ali (2001) et Collateral (2004).
Cependant, cet Opus a coûté très cher (budget de 135 millions de dollars), pour parvenir vaguement à une satisfaction très limitée (163 millions)... Il est sûr qu'il y a bien des raisons à cela, déjà le fait que le tournage a eu lieu dans pas mal d'endroits (Miami, Uruguay, République dominicaine, Chutes d'Iguazù), mais aussi qu'une caméra numérique Thomson Viper y ait été utilisée pour l'une des premières fois.
Ce qui permet à Michael Mann d'en revenir sur la série dont il a tiré Miami Vice : "Un film interdit aux moins de 17 ans peut montrer bien plus de choses que la télévision. Nous nous sentions toujours un peu bridés au temps de la série, alors qu'aujourd'hui, nous pouvons restituer à nos personnages toute leur sensualité et faire exister à l'écran les couples Crockett/Isabella et Tubbs/Trudy". En tous cas, c'est ce qui se retient du film, soyez-en sûr !
Comme vous le savez sans doute déjà, il s'agit d'un film de l'an 2000 fortement controversé, dû à l'écrivaine Virginie Despentes et à l'actrice pornographique Coralie Trinh Thi, qui en étaient toutes deux à leur début - et aussi, plus ou moins, à leur fin - niveau réalisation et scénario.
En fait, l'histoire de cet Opus est bien connue, puisqu'après s'être vu seulement interdit aux moins de 16 ans, il fut quelques jours après sa sortie classifié X, ce qui engagea immédiatement les autorités nationales. Résultat ? Le film ne se vit pas qualifié de pornographique, mais devint le 12 juillet 2001 interdit aux moins de 18 ans, pour excès de violence et de scènes ouvertement sexuelles.
Il faut toutefois bien se rappeler que le nombre de viols commis en 2023 n'est guère différent, et même si le nombre de plaintes a augmenté, le résultat final en reste toujours assez inquiétant, autour de seulement 10% des cas. La sortie de ce film est due essentiellement d'une part à Philippe Godeau, fondateur de Pan-Européenne, et de l'autre côté à Marin Karmitz, passant outre l'interdiction via ses salles importantes MK2.
Tout ce que j'ai pu trouver en vidéo n'est en général pas sous une voix française, et en général, cela apparaît excessivement résumé, de sorte que j'ai fini par y renoncer. Mais au fond, il importe peu. L'essentiel de l'œuvre reside dans le fait qu'elle est surtout interprétée par deux personnalités assez importantes, d'une part Nadine (Karen Bach), que l'on découvre au début avec son amie provisoire (Delphine McCarty) :
De l'autre, Manu (Raffaëlla Anderson), qui semble au départ assez proche de son frère, lequel détient tout un café - et l'argent qui va avec, bien sûr :
A peine le film commencé, Manu et sa copine Karla (Lisa Marshall) se font violer par trois individus, d'une façon assez violente - en provoquant des réactions bien différentes l'une de l'autre, comme si Manu s'en foutait complètement, à l'opposé de Karla :
Manu retourne ainsi l'air de rien chez son frère... Mais lorsque celui-ci lui reproche - à elle - d'avoir cédé, elle ne peut s'empêcher de saisir son revolver et de l'abattre, tout simplement :
Et de repartir avec tout l'argent du café, il y a tout de même un minimum à ne pas oublier :
Pendant ce temps-là, la provisoire copine de Nadine s'énerve tellement pour rien que ceci va pousser cette dernière à réagir de la même façon que Manu, autrement dit se terminer avec le meurtre par étouffement de cette soi-disant amie :
Résultat ? Manu et Nadine se rencontrent par hasard dans les couloirs du métro, et après une courte discussion, elles décident de partir toutes les deux à bord de la voiture de feu son frère :
Vous la trouver fort belle, n'est-ce pas ? Je vous comprends :
En fait, elles s'aiment beaucoup toute les deux, et bien que cela ait un peu l'air de les gêner, elles décident pour la première fois d'abattre une femme - qui avait pour seul défaut de porter une carte bleue :
Suite à quoi elles s'offrent une bonne nuit au sein d'un hôtel de luxe, dans lequel elles invitent deux inconnus prêts à monter afin de bien s'amuser, dans tous les sens du terme :
Sauf que cela ne va pas tout à fait se dérouler comme prévu... Et se terminer par un double assassinat :
Tout compte fait, un meurtre n'est pas si dur que ça en a l'air... Cela nous est confirmé lorsque Nadine achète une nouvelle arme, et s'en sert immédiatement envers son ex-propriétaire - juste avant d'apprendre toute seule à la contrôler parfaitement ( ce qui est également plus beau niveau lumière, :
Exceptionnellement, il y a parfois de bons moments, qui ne se soldent pas par de sauvages tueries - peut-être en raison de la bonne volonté et de la courtoisie des deux invités provisoires :
Mais elles sont toutes les deux désormais recherchées par la police... Et que faire d'autre que de les abattre à leur tour, surtout quand la nuit et la solitude s'y prêtent ?
Pendant un moment, elles vont se réfugier chez des amis, et tout se passe provisoirement très bien :
Mais elles tombent comme par hasard sur un architecte bien fortuné (Marc Rioufol), qui n'habite pas bien loin, et dont elles vont vider le coffre aussi vite que possible :
Sans apercevoir au passage une carte indiquant une boîte porno, où elles se rendent dès lors immédiatement toutes les deux... Et y font un massacre sans précédent :
Mieux même : elles sont les seules de l'endroit à sortir vivantes de l'endroit ! Mais tout n'est qu'une question de temps. Car à la fin de tout cela, Manu se fait tout bêtement descendre dans un simple café sur la route... Ce que bien sûr Nadine ne peut supporter :
Comme son ex Manu l'avait précisé, Nadine la place auprès d'une rivière, avant de l'enflammer définitivement :
Et pour finir, se suicide elle-même :
Hélas, il en ira de même pour Karen Bach - laquelle interprète Nadine -, qui s'est suicidée le 28 janvier 2005, suite sans doute avec sa grande déception vis à vis du milieu pornographique. Si l'on veut par contre parler de Raffaëla Anderson - celle qui joue Manu -, elle a elle aussi abandonné la pornographie filmée, mais pour se baser sur deux livres publiés en 2001 et en 2006.
Vous ne savez pas quoi penser de tout cela, n'est-ce pas ? Je ne suis pas sûr de vous aider beaucoup avec cet extrait trouvé sur Youtube - hélas en espagnol :
Ce qui vous plaira par contre peut-être davantage, c'est cet interview (en anglais, cette fois) avec Virginie Despentes... C'est assez élevé comme niveau de langage, mais je n'y peux rien, hélas :
Cette fois-ci, je n'ai rien pu mettre de plus, mais j'espère bien que ça ne vous gênera pas trop... Il est très rare de parler de films tels que celui-ci - et le seul dont je me souviens encore, c'est du magistral Thelma & Louise en 1991, tourné par Ridley Scott. A l'époque, je le voyais comme un vrai miracle, mais plus de trente ans après, il en va toujours de même !