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  • mercredi, mai 22, 2019

    APOCALYPSE NOW (FRANCIS FORD COPPOLA)

    Oui, comme vous le dites, Apocalypse Now !
    Il est sûr et certain que c'est un film qui suscite un très long commentaire, rien que pour son premier prix au Festival de Cannes en 1979, ou encore de sa réapparition en Redux en 2001, pour une durée de plus de trois heures…
    Mais je garde ceci pour la fin, en commençant par l'essentiel de ce film : bien que basé au Vietnam et au Cambodge, il est en fait construit sur une bien plus ancienne nouvelle de Joseph Conrad (1857-1924), qui s'intitule Au Coeur des Ténèbres, et se déroule via une descente de fleuve au centre de l'Afrique noire… Cela nous donne le cœur même du film, basé sur la progression de plus en plus sombre vers l'origine de l'homme, et que le l'on découvre dès le générique (basé sur une excellente chanson The End des Doors) :
    Grosso modo, cette œuvre peut se découper en cinq parties, où les connexions avec la civilisation sont de plus en plus difficiles, entièrement liées avec la traque  du colonel Kurtz (comme dans le roman de Conrad)…
    Il y a également cinq acteurs  qui vont être, plus tard, dans le même bateau… Mais le plus connu d'entre eux est bien sûr Martin Sheen (le capitaine Benjamin L. Willard), qui se trouve au début du film à Saigon, complètement scotché à l'alcool :
    C'est lui que viennent recueillir deux gradés, qui à la suite d'une discussion plutôt tendue, se trouvent de l'amener à une table bien tenue par trois ou quatre supérieurs, qui révèlent aussitôt l'identité de celui que le capitaine Willard devra rechercher jusqu'à la fin du film, le colonel Kurtz :
    A partir de là va commencer la poursuite sauvage, tout d'abord en hélicoptère :
    Mais ensuite, comme prévu, le long du fleuve, avec ce qu'il faut comme instrument… Les quatre autres acteurs, bien moins connus, sont tout d'abord le pilote et lieutenant du bateau, (Albert Hall), ensuite le cuisinier de New-Orléans Jay "Chef" Hicks (Frederic Forrest) : 
    Il y a aussi le jeune black Tyrone "Clean" Miller (Laurence Fishburne), qui s'est d'ailleurs engagé sur ce contrat contrairement à son âge de 14 ans… Et pour finir, un qui est très dévoué à la planche de surf, Lance Johnson (Sam Bottoms) :
    Toujours est-il que ce film se divise, qu'on le veuille ou non, en cinq parties, comme le nombre d'acteurs à bord du bateau, et que désormais je m'en servirai comme classification :
    1) Première partie, la plus civilisée, si l'on peut dire… Celle où l'on voit d'ailleurs, un très court instant, Francis Ford Coppola faire un caméo :
    Mais aussi celle où l'on découvre, avec une horreur plus ou moins liée à l'image, ce que l'homme pense de Dieu :
    En fait, nous finissons par rencontrer le chef du groupe d'hélicoptères, le lieutenant-colonel Bill Kilgore, interprété par le célèbre acteur Robert Duvall :
    Nous sommes déjà dans le bateau, mais Kilgore va mener sa grande attaque comme prévu, dans des images tellement célèbres qu'elles ont servi plusieurs fois de couverture au DVD : 
    Sans parler de la musique qui accompagne tout cela, directement tirée de Richard Wagner, La Chevauchée des Walkyries :
    Pour ainsi dire, nous voici rendu dans la plus grande bataille du film :
    Qui se révèle extrêmement impressionnante, surtout lorsque l'on sait que le film va se terminer par un combat très simple d'homme à homme, et tout ceci repose la question initialement posée par Joseph Conrad lui-même, celle de la désintégration humaine :
    En attendant, une seule chose préoccupe Kilgore : comment va t-il pouvoir faire de la planche de surf, en particulier en présence du professionnel Lance Johnson ?

    Surtout après avoir personnellement eu un recours précieux à des forces aériennes elles aussi très puissantes :
    Kilgore a beau avouer son attirance vers la couleur orange, le napalm, il n'empêche… La fameuse déflagration a pour effet immédiat une modification de la structure du vent, celle de la mer, et du coup le départ au plus vite du capitaine Willard :
    2) C'est donc l'arrivée vers la seconde section, qui apparaît dès le début nettement plus pacifique et triomphante que la première :
    Mis à part les vietnamiens eux-mêmes, qui sa cachent discrètement derrière le pan du mur, on n'y voit en effet que des américains, fiers d'eux et de se voir offrir un moment de détente exceptionnel :
    Avec, bien sûr, trois belles jeunes filles de Playboy, les fameuses bunnies ("lapin", en français), prêtes à danser pour tous ces hommes réunis :
    Jusqu'à ce que ceci se présente, au bout du compte, comme une sorte de provocation, assez mal vécue par tout le monde soi-disant réuni pour la paix :
    Raison de plus pour donner au capitaine Willard un bon prétexte pour reprendre une nouvelle fois son bateau sur le fleuve, et du coup à se livrer à une sorte de méditation assez fascinante concernant le colonel Krust :
    Nous voici donc conduit dans un endroit assez inexploré, et où l'on ne se sent pas très bien, surtout à cause de la météo, qui suggère quelques mois écoulés depuis la fameuse représentation :
    Mais bon, le capitaine Willard est toujours présent… Et c'est lui qui donne les règles du jeu, échangeant un petit peu de gasoil contre des bunnies, échouées ici on ne sait pas bien pourquoi :
    Et tout le monde s'y prête… Bien que les rencontres entre les hommes et les femmes soient basées sur de bonnes confusions, c'est le moins qu'on puisse dire :
    Surtout qu'à la fin, l'on découvre dans une boîte un corps humain, sans qu'il en soi davantage dit sur ce sujet :
    Encore une fois, c'est une bonne raison pour le capitaine Willard de reprendre une nouvelle fois le bateau, avec au passage un petit contrôle sur une péniche vietnamienne :
    Episode qui se termine de façon assez dramatique, due tout d'abord à un tir groupé de deux ou trois des cinq hommes, et finalement par une dernière balle issue du révolver de Willard, en guise de conclusion :
    3) C'est la raison pour laquelle nous parvenons à la troisième zone, qui de pair avec l'ultime, se déroule dans une noirceur absolue :
    Tout est très sombre… A commencer par le côté frontalier du fameux pont, entre le Vietnam et le Cambodge :
    Sans même parler de la noirceur absolue de la nuit, comme celle concernant l'éventuel commandant, ou celle visant un ennemi non identifié, ne serait-ce que par sa voix :
    En bref, tout se révèle assez macabre… Y compris l'ultime plan sur ce pont mystérieux, qui nous montre - brièvement - deux hommes en train d'en tomber :
    Raison de plus pour repartir au plus vite, histoire de se mettre en sécurité :
    Ce qui, croit-on, arrive lors d'un assez captivant lancer de fumée dû à Lance Johnson, le fameux adepte de planche de surf :
    Mais c'est une grossière erreur… Car cela se modifie presque immédiatement en de nombreuses rafales tirées de la rive, et finit par tuer Tyrone "Clean" Miller, le tout jeune acteur Laurence Fishburne (aujourd'hui fort connu comme le Morpheus de Matrix) :
    4) Nous voici donc rendu à l'avant dernière partie du film… Qui apparaît sur le Redux de 2001, mais fut - hélas - complètement supprimée sur la version du festival de Cannes en 1979, en raison de sa trop grande longueur ! C'est le moment où, après une suite de confusions de plus en plus poussée, les membres de l'équipage débarquent enfin sur un domaine bien connu, celui des français :
    On assiste, d'abord, sous les yeux de Hubert de Marais (Christian Marquand), à l'enterrement de Tyrone "Clean" Miller :
    Mais ensuite, à un dîner plutôt assez tendu, soit à cause des visions politiques très différentes de chacun des français présents, soit en raison de la question du capitaine Willard, et de la réponse intransigeante de Hubert de Marais :
    Finalement, sans aucune solution, tout le monde va se coucher… Sauf le capitaine Willard, qui finit par écouter les propos assez touchants de la très belle veuve, Roxanne Sarraut de Marais (Aurore Clément), au bénéfice de tous les deux :
    Bien que je n'ai pas de montre sous les yeux, il me semble que cette scène française dure au moins vingt minutes… Toujours est-il qu'une fois venu le lendemain, le capitaine Willard réembarque à bord du bateau, en se posant de plus en plus de questions sur le colonel Kurtz, et cela va sans dire, sur la prétendue logique de la guerre :

    Car tout cela l'est de moins en moins, inutile de le dire… Surtout lorsqu'à la mort du premier soldat Tyrone "Clean" Miller,  succède aussitôt celle du commandant du navire, George Philipps (interprété par Albert Hall) :
    Qui se produit toujours tiré de la rive, mais cette fois non pas grâce à des balles, mais à l'aide d'un instrument nettement plus antérieur, la flèche… Ce qui laisse supposer, une fois de plus, qu'en pénétrant au cœur d'un monde de plus en plus inconnu, l'on ne sait pas du tout ce qui s'y prépare :
    5) Nous voici donc dans la scène finale de Apocalypse Now… Celle où l'on voit d'abord une foule de gens eux aussi en canoés, beaucoup plus anciens, qui dissuade les désormais trois restants sur le bateau de se montrer un tant soit peu agressif :
    Et du reste, mieux vaut rester calme… Surtout lorsque l'on a affaire à un reporter américain assez ravagé, le fort connu Denis Hopper (qui a déjà réalisé lui-même un film culte, Easy Rider) :
    Pour tout dire, mieux vaut l'écouter, quelles que soient barrées ses idées, que vouloir en faire à sa tête :

    C'est là que nous rencontrons, enfin, le colonel Kurtz, tout comme le capitaine Willard… Le géantissime Marlon Brando, qui causa, c'est le moins que l'on puisse dire, pas mal de problèmes à Francis Ford Coppola, allant du financement du film à sa présence en première place du générique, sans oublier son éclairage très subtil, destiné à ne pas montrer à l'écran ses récents 110 kilos :
    Toujours est-il que sa voix reste inimitable, quoi qu'on en pense… C'est là où le peu de choses qu'il dit, très lentement, reste inoubliable, aussi bien pour le capitaine Willard que pour le grand public :
    Au début, tout se passe assez mal entre les deux… Non seulement avec cette mise en cage, auquel seul le reporter américain vient lui apporter un peu d'aide :

    Mais surtout avec ce qui se déroule durant la nuit, où Kurtz lui livre comme un cadeau la tête de l'un de ses derniers compagnons de route, le cuisinier-saucier Jay "Chef" Hicks (Frederic Forrest) :

    Heureusement, tout semble petit à petit s'arranger :
    Façon de parler, bien sûr… Car le personnage du colonel Kurtz reste relativement complexe, tout comme ses intentions, à ses yeux bien évidentes, mais encore difficiles à capter de la part du capitaine Willard :
    C'est l'occasion de ce plan unique dans l'histoire du cinéma, où l'on voit Willard émerger de la rivière, scène qui a été copiée et parodiée un grand nombre de fois :
    Et, au final, par cette vue de Marlon Brando au seuil de la mort, qu'il souhaite en réalité lui-même :
    Scène qui s'est déroulée, fait bel et bien réel, sur la base du nouvel an cambodgien (Têt Nguyen Dan), où l'on exécute en direct la mise à mort  d'une vache :
    Durant ces ultimes moments, Marlon Brando se retrouve cloué au sol, et dit ces derniers mots, "Horror… Horror… Horror..." :
    Qui resteront les derniers mots du film, où l'on n'entendra plus rien… On verra juste le capitaine Willard et son attitude désabusée, de plus en plus sceptique face aux ordres de l'armée :
    Et son retour via la rivière, avec le seul qui reste vivant, Lance Johnson (l'acteur Sam Bottoms), le grand expert du surf... Avec, en guise de final, la musique des Doors :
    De cinq, on repasse ainsi à un seul visage, tout aussi troublé qu'au début du film, mais pour de bien différentes raisons… Inutile que je vous en dise plus, étant donné que vous l'avez déjà regardé une bonne centaine de fois !

    Laissez-moi désormais parler des difficultés qu'a connu ce sublime chef-d'œuvre, ce qui est - fort heureusement - assez rare dans l'histoire du cinéma :
    1) Dès le début du film, soit en 1976, de gros débats s'élevaient autour de l'acteur principal, selon Coppola lui-même, qui pouvait être James Caan, Jack Nicholson, Steve McQueen, Al Pacino, Dustin Hoffman, Robert De Niro (rien que ça !), mais qui s'avéra en fait mieux convenir à Harvey Keitel… Sauf que, après trois semaines de tournage, l'énergie passait très mal entre tous les deux, et que Coppola choisit pour le remplacer Martin Sheen, ce qui le rendit d'un seul coup très célèbre !
    2) Manque de bol, celui-ci marqua six semaines d'interruption à cause d'un infarctus, ce qui n'arrangea guère les choses…
    3) Les conditions du tournage sont déjà difficiles en soi, mais rien ne s'arrange avec l'apparition du typhon Olga, qui sévit jusqu'en juin 1976...
    4) L'armée des Philippines, qui prête ses hélicoptères, exige en échange que ceux-ci soient peints le matin aux couleurs américaines, puis immédiatement repeints le soir aux couleurs du pays…
    5) Bref, tout ceci engendre une hausse considérables des cinq mois de tournage prévus, qui s'étendent peu à peu sur 268 jours, entrainant du même coup le budget initialement prévu de 16 millions de dollars à plus du double… Ce qui met en grande difficulté Francis Ford Coppola, qui est censé rembourser de lui-même la différence, ce qu'il a énormément de mal à faire, malgré le grand succès de Le Parrain et Le Parrain II !
    Enfin bon, maintenant, nous sommes en 2019, ce qui laisse exactement 40 ans à la première du film au festival de Cannes, et 18 ans pour le Redux très important, le plaçant toujours dans les 100 meilleurs films du monde…
    Je n'aime pas beaucoup Francis Ford Coppola, normalement, mais là, je suis obligé d'avouer ma grande admiration devant ce film de plus de trois heures, qui se passe toujours aussi bien… Je suis non seulement assez satisfait de la musique, due à Francis Ford Coppola, à son père Carmine Coppola, aux Doors et à Richard Wagner, mais encore plus par la perfection du tournage et du montage, et surtout ses acteurs principaux, Martin Sheen, déjà cité, mais aussi Marlon Brando, Robert Duvall, Dennis Hopper, et le encore très inconnu Laurence Fishburne, ce qui ne durera pas…
    Voilà, j'espère en avoir assez dit, sur les conditions assez particulières du film, de son tournage, et de son grand succès mondial… Je vous invite juste à voir sur le même thème trois des autres films dont j'ai déjà parlé, soit, dans l'ordre chronologique, Rambo de Ted Kotcheff (1982), Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick, et Né un 4 juillet d'Oliver Stone (1989) !

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    2 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    et ben en voila un bel article,, joli travail.
    pour ma part ,je n'aime pas trop les superlatifs.un film me plait !!! ou pas,
    et ma foi celui la me plait pour tout ce que tu n dit..bizzzz de Sofia

    jeudi, 23 mai, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Je suis content que tu le penses…
    En réalité, je ferais bien de laisser tomber ce site, car tout le monde s'en fout, apparemment…
    Mais je n'ai rien d'autre à faire, hélas !
    Donc, je continue, jusqu'à ce que je meure...

    jeudi, 23 mai, 2019  

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