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  • samedi, février 01, 2025

    LORD OF WAR (ANDREW NICCOL)

    Tourné en 2005 par Andrew Niccol (de Nouvelle-Zélande, tout comme Jane Campion), peut-être le meilleur de tous les films qu'il ait jamais produit sur ce sujet, le plus ancien étant Bienvenue à Gattaca (1997), et le plus récent Good Kill (2014). C'est terrible à dire, mais très peu de choses ont été inventées ici, et pratiquement toutes se réfèrent à des actes ayant réellement existés - hormis quelques petits détails, comme c'est courant dans le moindre film !

    Le personnage essentiel en est Yuri Orlov (Nicolas Cage) - fortement inspiré par le russe Viktor Bout -, né en Ukraine au cours de la guerre froide, et ayant fui ensuite avec ses parents en Amérique en se faisant passer pour un juif persécuté, habitant à Little Odessa à Brooklin. Dès le début, il nous explique le pourquoi de ses affaires, qui vont se révéler basées sur la vente des armes :

    Nous est également montrée la femme célèbre qu'il admire par dessus tout, Ava Fontaine (Bridget Moynahan), une grande vedette de l'habillement - et dont il reste provisoirement à distance, tant qu'il n'a pas assez d'argent pour se rapprocher d'elle :

    Et pour finir, son frère cadet, Vitali Orlov - Jared Leto, déjà bien connu pour ses prestations dans Requiem for a Dream (2000), Panic Room et Phone Game (2002)... Comme dans ces trois films, il apparaît comme un être bien perdu, ne sachant pas du tout quoi faire pour se regarder dans la glace - ce qui va l'amener assez vite à un usage important de la cocaïne :
    Inutile de vous préciser plus amplement ce par quoi l'Opus commence réellement, n'est-ce pas ? Un véritable Salon de l'Armement, à Berlin en 1983, l'on ne pouvait rêver mieux :
    Yuri Orlov y voit son concurrent potentiel Simeon Weisz (Ian Holm) - lequel ne semble pour l'instant pas du tout intéressé par les propositions qu'il lui fait :
    Nous voici donc parti dès le début pour une vente d'armes, qui va s'avérer un petit peu plus difficile que prévue... Il va falloir changer le nom du bateau utilisé de "Kristol" à "Kono", mais pas de problème, grâce à l'habileté et la rapidité des Ukrainiens présents :
    Intervient alors celui qui le traque à tout prix pour le compte de l'état américain, Jack Valentine (Ethan Hawke, qui avait déjà participé à Bienvenue à Gattaca)... Il croit avoir à chaque fois une bonne raison pour l'interpeler, mais comme très souvent, celle-ci avait été déjà prévue et désarmée par Yuri Orlov :
    Petite pause, très bienvenue : le fait qu'il ait désormais assez d'argent pour se lancer à la conquête d'Ava Fontaine... Et surtout qu'il la rencontre "comme par hasard" sur une plage - alors que tout était déjà prévu dans sa tête depuis longtemps :
    Aussitôt, il la ramène à New York, et son mariage avec elle se passe plutôt bien - en dépit de l'inquiétude de ses parents :
    Intervient alors une discussion avec Simeon Weisz, qui ne le conduit pas bien loin - car aucun ne parvient à se mettre d'accord :
    Vient ensuite une nouvelle intervention de Jack Valentine, qui lui reproche tout d'abord sa transformation du nom du bateau de "Kristol" en "Kono", ensuite sa livraison d'hélicoptères soi-disant de combat - mais pas du tout si l'on en croit Yuri Orlov :
    Pourtant, peu de temps après, une voiture qui lui était destinée explose subitement, tuant à sa place son allié ukrainien... Ce qui va pour un temps profondément le déstabiliser :
    Du coup, Yuri Orlov se tourne vers autre chose, le commerce au Libéria, dont il rencontre tout d'abord le fils du président, André Baptiste Jr. (Sammi Rotibi) - ainsi que les deux prostituées qui vont inévitablement avec :
    Ceci n'empêche pas une apparition surprise de Jack Valentine, bien plus musclée cette fois-ci, puisqu'il suit en avion de chasse celui de Yuri Orlov, destiné à livrer un paquet d'armes au Libéria :
    Une unique solution : se poser sur une route qui n'a pas l'air d'un aéroport, et distribuer gratuitement toutes les armes qu'il possède à bord... Ce qui lui coûte finalement très cher :
    Jack Valentine lui impose une nuit enchaîné à cet endroit, mais apparemment sans grand succès... Yuri Orlov peut ainsi assister, impuissant, au total démontage de son avion, et ensuite se retrouver totalement ruiné face à son adversaire :
    Peu après, Yuri Orlov rencontre enfin le véritable président du Libéria, André Baptiste Sr. (Eamonn Walker) - très inspiré par le réel dirigeant du Libéria de 1997 à 2003, Charles Taylor :
    Et celui-ci lui propose comme première chose à faire de tirer ensemble sur Simeon Weisz, qu'il a capturé peu de temps avant, et dont il connaît bien le mépris qu'il a pour Yuri Orlov :
    Il essaye de lui faire tenir l'arme en même temps que lui... Tout en sachant à l'avance qu'il n'y parviendra que seul, ce qui montre bien la différence d'état d'esprit entre tous les deux :
    Au même moment, sa femme Ava Fontaine prend conscience des faits, et du même coup de son véritable statut social... Elle décide, une fois Yuri Orlov rentré à New York, de le suivre discrètement, et de découvrir d'un seul coup toutes ces activités qu'il lui a soigneusement caché durant toute cette période :
    Yuri Orlov décide donc d'arrêter complètement la vente d'armes... Mais cette volonté est vite contrée par André Baptiste Sr., qui lui rend visite à New York, en lui amenant de beaux diamants.
    Raison de plus pour décider Yuri Orlov à sortir son frère d'un restaurant pour lequel il n'est apparemment pas doué, et à l'entraîner brièvement à une nouvelle affaire plutôt intéressante :
    Mais curieusement, une fois sur le terrain, Vitali Orlov ne se comporte pas du tout comme prévu - au grand désespoir de son frère :
    Résultat ? Il finit par y passer, ruinant du même coup la moitié des actes prévus, et bien sûr tout l'argent qui va avec :
    Yuri Orlov paiera un médecin pour produire un faux certificat de décès, dû à une crise cardiaque, mais cela ne servira à rien... Il sera tout de même arrêté par Jack Valentine, lequel tentera de l'emprisonner pour un bon bout de temps :
    Mais bien sûr, Yuri Orlov a ses propres convictions, et n'hésite absolument pas à les partager avec son interlocuteur... Il sera relayé très peu de temps après par Oliver Southern (Donald Sutherland), qui félicitera Jack Valentine, et laissera à Yuri Orlov une vaste somme d'argent - histoire de compenser un petit peu :
    Certes, ceci peut passer pour une œuvre, comme d'habitude bien travaillée sur la question du réalisme et de l'opportunité... Mais la dernière image nous montre la vérité telle qu'elle est, avec les cinq pays responsables, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France et la Chine - tous membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU :
    En fait, il existe assez peu de films portant sur ce sujet - partiellement car la production n'est pas du tout favorisée par les états en question -, et je me bornerai à citer ceux-ci, historiques pour de nombreuses raisons... Tout d'abord, ceux dont j'ai déjà parlé ici : Paths of Glory (Stanley Kubrick, 1957), The Deer Hunter (Michael Cimino, 1978), Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), Rambo (Ted Kotcheff, 1982), Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987), Born on the Fourth of July (Oliver Stone, 1989), Flags of Our Fathers (Clint Eastwood, 2006), Letters from Iwo Jima (Clint Eastwood, 2006).
    Ensuite, histoire de bien conclure, sur deux films qui me restent encore à examiner, dus à Steven Spielberg : Saving Private Ryan (1998), et surtout Schindler's List (1993), qui est véritablement exceptionnel. J'espère que j'aurai l'occasion de le faire, vu qu'il y a longtemps que je les ai en DVD, et vous souhaite en attendant une bonne vision de Lord of War, avec - qui sait ? - peut-être un commentaire !

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    dimanche, décembre 01, 2024

    J. EDGAR (CLINT EASTWOOD)

    Ceci est le dernier film de Clint Eastwood que je possède en DVD, et l'on peut fort justement remarquer qu'il s'agit - au moins - du quatrième biopic tourné par le maître, à la suite de Bird (1988, Charlie Parker), Changeling (2008, Christine Collins) et Invictus (2009, Nelson Mandela). Ce dernier est relativement ambigu, car il parle en 2011 de la vie de John Edgar Hoover, qui fut durant 48 ans directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation), et se montra en tant que tel difficile à cerner, très autoritaire, et selon certains corrompu par des pulsions sexuelles inhabituelles. 

    En 1924, il est nommé - à seulement 29 ans - comme directeur du BOI, le Bureau of Investigation, prédécesseur du fameux FBI. Je ne vous prive pas du plaisir de découvrir ce trailer, montrant Leonardo DiCaprio sous un jour bien différent qu'habituellement :

    Le film démarre le 2 juin 1919, jour où huit bombes explosent dans sept villes américaines, dues à des anarchistes étrangers :

    J. Edgar Hoover (Leonardo DiCaprio) se trouve déjà au poste crucial de directeur du General Intelligence Division, puis il devient en 1924 directeur du FBI, se livrant à toute sorte de classifications, avec l'aide des Palmer Raids - un groupe anticommuniste de l'Etat :
    Sa première et ultime secrétaire de 1918 à 1972 sera Helen Gandy (elle aussi interprétée par la brillante Naomi Watts, tout autant défigurée que Leonardo DiCaprio pour se rendre conforme aux personnages) :
    Dernier rôle très important, celui de sa mère omniprésente, Anne Marie Hoover (Judi Dench), chez qui J. Edgar Hoover vivra en permanence, en subissant sa profonde influence :
    En ces années, il crée un fichier gigantesque et précis sur tous les gens appartenant à des groupes radicaux - qu'il est capable d'explorer en quelques minutes :
    Il le montre immédiatement à Helen Gandy, et en profite - selon sa mère - pour la demander en mariage, chose qui finalement ne va pas du tout se réaliser :
    Enfin se déroule le procès de tous ceux qui ont participé à l'envoi des bombes en 1919, auquel très peu de gens vont se désister :
    J. Edgar Hoover revendique lui-même sa participation à sa lutte contre le communisme et l'anarchisme, tout en exigeant le port des armes pour tout ses hommes, et - plus curieusement - demandant l'absence de recrutement des femmes en ce même domaine :
    L'un des points capitaux de sa carrière fut, en 1932, l'enlèvement - et le meurtre - du bébé de Charles Lindbergh (Josh Lucas), un aviateur de haute renommée, qui fut en 1927 le premier à rallier New York à Paris en 33 heures, à bord de Spirit of Saint Louis :
    Cela va prendre deux années avant d'être résolu, mais cela permettra à J. Edgar Hoover de réorganiser les procédés utilisés, jusqu'alors plutôt lamentables et heurtés de tous les côtés :
    Il obtient ainsi la même année le vote positif du Federal Kidnapping Act - lequel se trouve d'ailleurs rebaptisée loi Lindbergh -, en bénéficiant du soutien de l'actuel président, Franklin Roosevelt :
    Le drame de Charles Lindbergh est bientôt connu du monde entier grâce à la télévision, mais il faudra hélas attendre jusqu'en 1934 pour que l'on retrouve le corps de l'enfant, et qu'on arrête du même coup le principal responsable :
    A la même époque, sa mère - dont il habite toujours la maison - commence à se sentir très mal :
    Rapport ou non ? En tous cas, le refus de J. Edgar Hoover d'accompagner agréablement des femmes se révèle de plus en plus marqué, ceci sans la moindre condescendance :
    Ce que lui confirme aussitôt sa mère, qui préfèrerait cent fois avoir un enfant mort plutôt qu'un homosexuel travesti :
    Enfin, en 1934, J. Edgar Hoover finit par arrêter Bruno Hauptmann (Damon Herriman), ce qui s'ensuivit par ce que l'on surnomma le "procès du siècle", et se termina en avril 1936 par son exécution sur la chaise électrique :
    Petite astuce de Clint Eastwood : d'un seul coup, il fait une brève allusion à l'assassinat du président John F. Kennedy, à Dallas le 22 novembre 1963 - et surtout de la conversation entre son frère et J. Edgar Hoover :
    Mais ceci retourne immédiatement vers le début en 1930, date à partir de laquelle le second directeur du FBI, Clyde Tolson (Armie Hammer) est très présent, et l'on découvre seulement à ce moment son homosexualité, qui pourrait l'unir à J. Edgar Hoover... L'on n'en est pas sûr et certain, tant le tabou est vaste aux Etats Unis, mais Clint Eastwood le prend extrêmement au sérieux :
    Depuis qu'ils se connaissent, J. Edgar Hoover et Clyde Tolson passent toujours des vacances ensemble, et vont au restaurant pratiquement tous les jours de la semaine :
    Malgré quelques scènes - très rares - de bagarre, le plus grand souci de J. Edgar Hoover reste bien sûr la bonne santé de Clyde Tolson :
    L'on se retrouve ainsi lors du procès de Bruno Hauptmann, qu'il gagne sans le moindre problème en 1934 :
    Puis peu de temps après, sa mère meurt en 1938, le poussant un bref moment à se travestir en privé - phénomène qu'il rejette immédiatement, en se disant à lui-même "sois fort" :
    Avant qu'il ne meure à son tour, J. Edgar Hoover se trouve confronté à tout ce que sait Clyde Tolson sur un certain nombre de faits qui lui sont faussement attribués - tels de nombreuses arrestations -, ou encore de chantage envers de multiples sénateurs, de persécution politique, et de corruption avec la mafia :
    En 1972, sa secrétaire Helen Gandy apprend ainsi définitivement sa mort, due à une attaque cardiaque liée à sa maladie cardio-vasculaire :
    Comme elle le connaissait depuis très longtemps, elle se dépêche de faire disparaître les fichiers confidentiels et personnels, dont elle connaissait l'importance à partir de son début en 1918 :
    En 1975, son grand ami Clyde Tolson meurt à son tour, et fut enterré à quelques mètres de J. Edgar Hoover dans le cimetière du Congrès, situé à Washington.
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, c'est un film extraordinaire, dont le charme vient en grande partie de la vie complexe de J. Edgar Hoover, mais aussi à l'interprétation fascinante de Leonardo DiCaprio, ainsi qu'à ces trois grands professionnels que l'on retrouve avec plaisir, Naomi Watts, Judi Dench et Armie Hammer... Après ma présente (et assez mince) analyse de Bird (1988), je vais de nouveau me pencher sur un autre biopic de Clint Eastwood, nettement plus positif, Invictus (2009). J'espère que vous l'apprécierez tout autant que celui-ci, et que pour une fois, vous oserez laisser un commentaire !
    Autres biopics (avec entre parenthèses la date du film, et le nom de la personne traitée) : Patton (1970, George Patton), Barry Lyndon (1975, Barry Lyndon), Raging Bull (1980, Jake LaMotta), Elephant Man (1980, John Merrick), Amadeus (1984, Wolfgang Amadeus Mozart), Bird (1988, Charlie Parker), Ed Wood (1994, Ed Wood), Braveheart (1995, William Wallace), A Straight Story (1999, Alvin Straight), The Insider (1999, Jeffrey Wigand), Ali (2002, Cassius Clay), Frida (2002, Frida Kahlo), Girl with a Pearl Earring (2003, Johannes Vermeer), Marie-Antoinette (2006, Marie-Antoinette), The Last King of Scotland (2006, Idi Amin Dada), La Môme (2007, Edith Piaf), Into the Wild (2007, Christopher McCandless), Zodiac (2007, Arthur Leigh Allen & Robert Graysmith), Invictus (2009, Nelson Mandela), Silence (2017, jésuites portugais)

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