ELEPHANT (GUS VAN SANT)
Un film très particulier...
Inclassable toutes catégories, mais tout de même pas si mal, puisque la plupart des jurys de Cannes 2003 ont jugé bon de lui attribuer la fameuse et mythique Palme d'Or !
Ce film retrace l'histoire de la tuerie de Colombine, durant laquelle deux adolescents avaient fait un véritable massacre en tirant à vue sur tout ce qui bouge :
Inclassable toutes catégories, mais tout de même pas si mal, puisque la plupart des jurys de Cannes 2003 ont jugé bon de lui attribuer la fameuse et mythique Palme d'Or !
Ce film retrace l'histoire de la tuerie de Colombine, durant laquelle deux adolescents avaient fait un véritable massacre en tirant à vue sur tout ce qui bouge :
Bon, ça, c'est la donnée brute, les choses telles qu'elles sont - ou telles qu'elles ont été. Mais comment filmer tout ça, en espérant donner au spectateur quelques clefs pour comprendre un événement aussi abominable ?
En ceci, j'admire beaucoup le postulat de base de Gus Van Sant, auteur de nombreux films atypiques, notamment My Own Private Idaho, ou le désopilant Even Cowgirls get the Blues, l'un des tous premiers films de la grande star Uma Thurman : ne rien expliquer, ne rien démontrer, juste filmer au début le quotidien d'un lycée ordinaire, avec son lot trop évident d'archétypes, le môme fatigué par les dérives de son père alcoolique :
En ceci, j'admire beaucoup le postulat de base de Gus Van Sant, auteur de nombreux films atypiques, notamment My Own Private Idaho, ou le désopilant Even Cowgirls get the Blues, l'un des tous premiers films de la grande star Uma Thurman : ne rien expliquer, ne rien démontrer, juste filmer au début le quotidien d'un lycée ordinaire, avec son lot trop évident d'archétypes, le môme fatigué par les dérives de son père alcoolique :
Le petit gentil timide - l'un des tueurs, en fait - qui passe son temps à se faire agresser par tout le monde :
L'inévitable complexée de service (elle ressemble quasiment à Coluche !), que tout le monde prend un malin plaisir à faire souffrir :
Sans oublier le fameux gang des canons, toujours si smarts et si sûres d'elles :
Sinon qu'elles passent leur temps à se faire vomir dans les toilettes du lycée - heureusement, c'est filmé plutôt sobre, là, excepté la bande son :
Bon. Le décor est posé, là... Et du reste, sans grande originalité, normal : c'est le décor exact de n'importe quelle lycée à n'importe quelle époque dans n'importe quel pays du monde !
Au niveau purement cinématographique, il faut tout de même noter le nombre absolument hallucinant de plans-séquences dans ce film, et notamment de dos, comme si le réalisateur essayait en permanence de nous mettre dans la peau des deux futurs tueurs (le premier plan de ce genre sur le porteur du T-shirt "Lifeguard" n'est d'ailleurs pas du tout innocent, au sens où malgré cet intitulé conscient de "sauveteur", le message inconscient véhiculé par la couleur rouge et la croix en forme de cible n'est autre, finalement, que : "Tuez-moi !") :
Au niveau purement cinématographique, il faut tout de même noter le nombre absolument hallucinant de plans-séquences dans ce film, et notamment de dos, comme si le réalisateur essayait en permanence de nous mettre dans la peau des deux futurs tueurs (le premier plan de ce genre sur le porteur du T-shirt "Lifeguard" n'est d'ailleurs pas du tout innocent, au sens où malgré cet intitulé conscient de "sauveteur", le message inconscient véhiculé par la couleur rouge et la croix en forme de cible n'est autre, finalement, que : "Tuez-moi !") :
Même quand l'un de ces futurs tueurs se livre à l'un de ses passe-temps favoris, la musique (encore Beethoven !), d'ailleurs sans la moindre expressivité :
Au bout d'un moment cependant, tout devient d'un seul coup bien plus évident :
Avec quelques flashbacks sur certains des jeux vidéos préférés du duo (encore que, personnellement, je ne souscrive pas du tout à cette théorie selon laquelle les jeux vidéos seraient responsables de la violence, bien au contraire !) :
Ainsi que quelques petits surfs bien sympathiques :
On aimerait bien croire que ça n'existe pas pour de vrai, mais détrompez-vous ! Le site lui-même est bel et bien présent en réalité, et peut-être même qu'en France, vous pourriez peut-être bien vous faire livrer à domicile un Uzi, ou un fusil d'assaut sur ce site, GUNS-USA, qui sait ?
Bref ! Petite vidéo de routine, pour passer le temps :
Bref ! Petite vidéo de routine, pour passer le temps :
Et voici le joujou qui arrive via UPS - on rêve, là, quand même, non ?
Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est absolument pas quelque chose d'improvisé, mais au contraire très froidement et très professionnellement planifié :
Juste un jeu de gosses à la con qui a très mal tourné, quoi... Am, Stram, Gram, etc... :
Très étrange film, en résumé, qui pose toutes les bonnes questions, mais n'apporte jamais aucune réponse (est-ce qu'il y en a seulement une ?)... Dieu sait qu'à l'âge de l'adolescence, on peut faire un paquet de conneries, je n'en ai d'ailleurs pas plus été à l'abri qu'un autre, disons juste que j'ai eu du bol - ou de l'instinct - de passer au travers de certains trucs, le suicide, les drogues dures, etc... surtout à une époque où c'était bien plus glams qu'aujourd'hui :
Ce qui me scotche, quand même, dans cette histoire : c'est qu'à l'époque de mon adolescence (disons dans les années 90), j'aurais peut-être pu, à la rigueur, admettre l'idée de flinguer certains des profs les plus cons du lycée, et en particulier le proviseur... Mais jamais, au grand jamais, mes camarades de classe, même ceux que je n'aimais pas particulièrement. Là, il y a tout de même un cran qui est franchi, je trouve (et dont fort heureusement, nous sommes encore préservés en Europe, pour combien de temps ?)...
En résumé : un film bon à voir, mais pas tous les jours, please !
En résumé : un film bon à voir, mais pas tous les jours, please !
Autres films du même réalisateur : Even Cowgirls Get the Blues, Gerry, Paranoid Park
Libellés : Drame, Inclassable, Van Sant