CRASH (DAVID CRONENBERG)
Comment parler de ce film de David Cronenberg (1996), excepté le fait que le DVD soit plutôt sobre, meilleure preuve ici :
Tout d'abord, outre qu'il s'agisse du treizième ou du quatorzième, cela fera déjà beaucoup de bien de rappeler son Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes, distinction à laquelle il n'a jamais pensé en réalisant ce film à partir du roman de James Graham Ballard (1930-2009), qui donnait déjà lui-même beaucoup de problèmes en parlant d'union méconnue entre le sexe et la conduite...
Pour tout dire, le premier plan s'en révèle sur la très belle actrice canadienne Deborah Kara Unger, déjà en train de baiser :
Pour tout dire, le premier plan s'en révèle sur la très belle actrice canadienne Deborah Kara Unger, déjà en train de baiser :
Et le deuxième plan est sur son mari encore intact, James Spader, en train de faire la même chose avec une actrice chinoise :
Chose dont tout le monde se fout, meilleure preuve avec cette question sans le moindre intérêt, qu'on ne verrait absolument pas dans un contexte un peu répertorié :
Mais tout ceci va bientôt changer grâce - ou à cause - de l'accident de la route subi par James Spader, qui porte d'ailleurs dans le film le nom de James Ballard, autrement dit celui de l'écrivain :
Un accident qui va tout au début changer très peu de choses :
Mais va se révéler bientôt crucial via l'autre acteur canadien, Elias Koteas, pour l'instant simple médecin-photographe dans l'hôpital de l'aéroport, mais qui joue dans ce film en réalité un rôle tout aussi puissant que complexe :
Vous vous demandez, sans doute, pourquoi deux des acteurs sur quatre ou cinq sont d'origine Canadienne ? Tout simplement parce qu'à la suite du Festin Nu, et surtout du génial M.Butterfly, David Cronenberg s'est retrouvé un poil endetté, meilleure preuve avec sa musique, toujours aussi génialement réalisée par Howard Shore, mais cette fois avec seulement quelques guitares, et bien sûr aucun orchestre symphonique.
Laissez-moi terminer avec le dernière actrice née en Géorgie, Holly Hunter, l'autre victime de l'accident de la route, après quoi je vais passer au thème central du film :
C'est là que l'on retrouve l'acteur Elias Koteas, cette fois-ci non pas en tant que médecin-photographe, mais dans le rôle très spécial de reconstructeur d'accidents déjà arrivés et fort connus, tel par exemple celui de James Dean :
Mais surtout rôle qui va donner tous les droits à Elias Koteas, et Dieu sait que ceux-ci apparaîtrons de plus en plus délirants, tout en semblant en même temps relativement normaux - ce qui est l'un des problèmes de ce film :
"Le remodelage du corps humain par la technologie moderne", c'est bien sûr ce que l'on a vu au tout début du film, le fait de tromper quelqu'un avec quelqu'un d'autre, mais aussi désormais celui de choisir dans son propre sexe, ce qui est bien plus rare, surtout porté par la principale femme en question :
On ne sait certes pas bien quoi répondre à la question suivante (Vaughan étant joué par Elias Koteas) :
Mais l'on aura largement de quoi voir, toujours à bord d'une voiture, et mené ou sur une fille, ou bien sur l'autre :
Voire une troisième, jouée par Rosanna Arquette, la vraie femme, théoriquement, de Elias Koteas :
Et pourquoi pas, dans la foulée, une quatrième - pardon, un quatrième -, qui ne semblait pas au début du film en vouloir pour de vrai :
Petite fin du film, celle où Deborah Kara Unger va réussir à faire voler Elias Koteas pour de vrai :
Et grande fin du film, celle où la même Deborah Kara Unger va s'efforcer de réussir un accident avec son mari James Spader (le célèbre James Graham Ballard, auteur de l'ouvrage du même nom) :
Est-ce que cela s'avère porteur de cynisme, ou non ?
Difficile à dire, n'est-ce pas ? C'est, grosso modo, l'impression que ce film a laissé en 1996, où il se voyait d'un côté désigné au Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes, et de l'autre descendu par une partie de cette foule publique, qui ne voyait en David Cronenberg et en James Graham Ballard que deux fous furieux. Certes, ceci peut se comprendre d'un côté, mais que dire alors de la ressemblance entre un lac de spermatozoïdes et une autoroute bien chargée :
Vous pensez que j'exagère, là... Mais c'est l'un des nombreux points montrés par David Cronenberg qui marque sa confiance dans la portée du bouquin, ne serait-ce qu'à parler tout d'abord de l'érotisme du volant, qui peut se ressentir très facilement, si l'on a envie. Quoi qu'il en soit, le film est ultra-génial, comme vous pouvez le voir sur les quelques photos que j'ai réussi à en tirer, le comprendre vu la renommée impressionante des cinq acteurs y jouant de grands rôles, et qui sait, la volonté de chacun d'aller en goûter la musique très spéciale, mais très fine, de Howard Shore, grâce au lien sur Youtube que j'ai ainsi connecté.
Vous n'aimez pas ? Et bien, ceci vous regarde... Mais moi, je l'ai tout simplement adoré !
Vous n'aimez pas ? Et bien, ceci vous regarde... Mais moi, je l'ai tout simplement adoré !
Autres films du même réalisateur : Chromosome 3, Scanners, Vidéodrome, Dead Zone, La Mouche, Faux-semblants, Le Festin nu, eXistenZ, Spider, A History of Violence, Les Promesses de l'ombre, A Dangerous Method
Libellés : Canada, Cronenberg, Drame, Fantastique, Road Movie