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  • jeudi, mars 03, 2016

    DEATH PROOF (QUENTIN TARANTINO)

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    En français, Boulevard de la Mort !
    Premier film de Tarantino chroniqué ici, et Dieu sait que l'exercice n'est pas facile : d'une part parce qu'il s'agit d'un film inextricablement lié à la saga Kill Bill (ne serait-ce que par le désormais fameux écran de pré-générique), d'un film conçu en 2007 pour constituer un diptyque avec Planet Terror (filmé par contre par Robert Rodriguez), et en même temps d'un Opus à l'exact opposé de Kill Bill, puisqu'au lieu d'avoir ici une seule histoire en deux films, on a à l'inverse deux histoires symétriques dans le même film :
    Comme tous les films bipartites (je pense notamment à Full Metal Jacket), la première vision en est toujours assez déroutante. Et pourtant... de même que dans Kill Bill, le pitch s'en révèle ultra simple (quatre nanas harcelées et massacrées par un fou furieux du volant, lequel fini par devenir à son tour la victime de quatre autres furies... difficile de faire plus simple !) …
    Ce n'est donc pas là qu'il faut chercher l'originalité du film, mais plutôt dans l'hommage vibrant rendu tout à la fois aux films Grindhouse des années 70 (deux films projetés dans la même soirée, entrecoupés de bandes annonces), aux road-movies mythiques tels que ceux chroniqués dans les pages suivantes (Easy Rider & Vanishing Point), et bien sûr au cinéma "gore" (ce qui pourra certes en agacer certains, qui n'y verront qu'un avatar de plus de la saga "Tarantino nous refait une fois de plus du Tarantino", en déballant sa culture cinématographique à tout va !).
    Le choix crucial de l'acteur principal - enfin que dis-je, quasiment de l'unique acteur ! - n'est d'ailleurs sûrement pas innocent, car même s'il n'a jamais vraiment cessé de tourner, Kurt Russel ("Stuntman Mike", alias ICY-HOT, "froid-chaud", quasiment le résumé abyssal du film tout entier !) reste malgré tout emblématique des années 80, notamment avec New York 1997 et The Thing de John Carpenter, autre réalisateur cultissime de la série B :
    Présenté au départ comme le parfait looser, ringard, lourdingue, vieux, assez peu délicat dans sa façon de manger (on va dire !), mais somme toute relativement inoffensif :
    Et même, plutôt serviable à priori, notre cascadeur ("stuntman") à la dérive se révèle en réalité bientôt un dangereux psychopathe, au volant de son mythique Muscle Car Chevrolet 1970 SS :
    Et ce n'est pas qu'une simple voiture de cascadeur, juste renforcée et conçue pour flirter avec la mort :
    Sinon que, comme le précisera - un peu tard - Kurt Russel à sa belle passagère (la première clone d'Uma Thurman, qui trouvera bien sûr son pendant dans la seconde partie), cette mention ne vaut que pour le siège du pilote (et c'est parti pour la séquence la plus gore de tout le film, accrochez-vous !), d'autant plus inattendue que l'espèce de canard qui trône sur la calandre a l'air plutôt sympathique:
    Et allons donc, "En voiture Simone !" pour le carton du siècle (N.B : Ne jamais rouler avec les pieds à l'air à la fenêtre, ça peut faire très très mal !) :
    Juste pour voir, un tout petit peu :
    Résultats des courses : quatre victimes, et un Kurt Russel à l'hôpital pour plusieurs mois, à tel point que rien ne permettra à la justice de l'inculper, pas même les soupçons du shérif Earl Mc Graw (Michael Parks) et de son "fils N°1" - mais oui, les mêmes que dans Kill Bill ! :
    Ce n'est d'ailleurs là que l'un des très nombreux clins d’œil du film (voir plus loin), avec entre autres cette apparition de Tarantino qui fait penser à celle de Reservoir Dogs :
    Film dont l'une des autres particularités - en plus de brasser les genres - consiste à brouiller les références temporelles d'une façon assez surprenante, puisque toute la première partie, bien qu'artificiellement "scratchée" et marquée par des sautes de son et de pellicule, à la façon de ce que l'on pouvait voir dans les années 70, n'en présente pas moins les gadgets technologiques les plus récents, par contraste avec la seconde partie, elle, impeccablement léchée :
    Quatre nouvelles protagonistes, donc, lors de ce second volet quasi symétrique, mais pas tout à fait de la même trempe que les quatre premières, puisque parmi elles figurent deux cascadeuses, et notamment Zoé Bell, dont c'est en plus le véritable métier (c'est elle qui doublait Uma Thurman pour les scènes d'action de Kill Bill), et qui fait ici ses premiers pas d'actrice, très convaincants, d'ailleurs :
    Avec, de nouveau, une référence au célèbre Vanishing Point (car quelque part, plus le film apparaît moderne dans sa texture et sa réalisation, plus il prend un malin plaisir à citer soit l'histoire du cinéma, soit l'histoire du cinéma de Tarantino tout court) :
    C'est d'ailleurs au volant de la fameuse Dodge Challenger blanche de Vanishing Point que les deux allumées décident de se faire ce qu'elles appellent "la bôme" :
    Juste avant de se faire rattraper par le grand malade en question, mais qui cette fois-ci va salement regretter d'être venu :
    Lors de ce qui se révèle presque une joute moyenâgeuse, tel un tournoi à sens unique :
    Comme le déclare dans un interview l'une des actrices (Mary Elizabeth Winstead) : "Les protagonistes sont attachantes (...) et les dialogues sonnent juste. Tarantino n'a pas cherché à écrire des dialogues "de filles". C'est comme ça que les filles s'expriment dans la vie. Elles sont aussi grossières que les mecs. Je trouve qu'il a vraiment saisi cette dimension, ce qui est formidable !" :
    Et voilà, c'est la curée (ou l'hallali), comme disent les chasseurs :
    Citation évidente de Kill Bill 2, bien sûr :
    Lors de ce qui s'avère être probablement l'une des plus violentes bastons "de filles" jamais vue à l'écran :
    The end ? Hum... Non. Pas tout à fait, finalement ! Manquait encore le dernier petit plan qui tue, de la part de ce grand fétichiste qu'est Tarantino (argh, les Santiags... Indémodables, finalement !) :
    Bon. Ce mec est barge (Tarantino, veux-je dire), mais au final, ça fait tout de même du sacré bon cinéma, jouissif, récréatif, toujours étonnant (il est d'ailleurs à noter qu'aucun effet numérique n'a été utilisé pour les cascades démentielles de la fin, et que tout a été fait "à l'ancienne" !), et bien sûr bourré de petites citations à l'intention des amateurs du maître, petit florilège :
    Référence à la fameuse scène de Pulp Fiction dans laquelle Uma Thurman, explosée de coke et d'alcool, se lance dans une danse complètement déjantée, juste avant de collapser total :
    Plus difficile (pour amateurs only !) :
    Mais oui : c'était bien sûr la mythique scène d'ouverture de ce même Pulp Fiction (qui elle-même citait déjà le très excellent Kiss Me Deadly de Robert Aldrich) :
    Sans parler, comme déjà dit, du fameux shérif Earl et de son "fils N°1" (Kill Bill) :
    Ou encore, des couleurs de la voiture des filles, bien sûr celles du costume d'Uma dans ce même film :
    C'est d'ailleurs là l'occasion de remarquer que Tarantino se cache de moins en moins de son fétichisme congénital du pied féminin (ce dont bien sûr, en tant que Webmaster du site Dirty Boots and Shoes, je ne saurais bien évidemment me plaindre) ! Kill Bill avait certes déjà situé la barre assez haut, entre les pieds assez étranges d'Uma Thurman et le sponsoring des Asics Onitsuka :
    Mais bon... Là, ça attaque très fort dès le générique (allusion, également, aux pieds extrêmement manucurés de Bridget Fonda dans Jackie Brown) :
    Pour poursuivre avec l'hallucinante "lapdance" :
    Et conclure enfin avec cette scène on ne peut plus explicite de la seconde partie (argh, que va nous faire Quentin dans son prochain film, là, on n'ose même pas l'imaginer, mais ça va certainement être encore être plus osé et plus cool, lol !) :
    Petite anecdote pour la route : depuis plusieurs semaines déjà, j'avais chargé sur mon portable la musique de Bernard Hermann pour me prévenir de l'arrivée d'un msg (pour mémoire, c'est le sifflement - Twisted Nerves - de l'infirmière Daryl Hannah dans l'hôpital de Kill Bill, que tout le monde connaît par cœur !). Et lors, je regarde le film une première fois, j'entends ce signal, je regarde mon téléphone, et tiens : bizarre, aucun message ?! Une seconde fois, et pouf : même gag ! Pour enfin m'apercevoir que c'était tout bêtement dans le film, lorsque l'une des protagonistes reçoit justement un message, elle aussi :
    Pourquoi aimerais-je bêtement conclure en disant que ce film représente un exact antidote à Ocean's Eleven (sans aucun rapport) ? Et bien tout simplement parce qu'au lieu d'avoir Julia Roberts entourée d'acteurs qui font baver toutes les filles, nous avons juste là Kurt Russel entouré de huit nanas toutes aussi canons de chez canon, quoi...
    Et ça... C'est bien cool !

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