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  • mardi, novembre 18, 2008

    PLANET TERROR (ROBERT RODRIGUEZ)

    Enfin, en 2007, le voici !
    Le second film Grindhouse (un concept américain où l'on faisait se succéder dans la même soirée deux films de série B, voire Z, entrecoupés de bandes annonces du même style), censé faire suite à Death Proof de Quentin Tarantino...
    D'une façon plutôt étonnante, le DVD s'ouvre sur le visage de l'acteur le plus connu du film (qui reprend ici - très brièvement - son rôle et son look de grand méchant dans Couvre-Feu de Edward Zwick), alors que son nom ne figure ni sur la jaquette du DVD, ni même au générique début :
    Ce qui n'est pas le moindre des traits d'humour de cet Opus, qui attaque d'emblée par une désopilante bande annonce pour un film qui n'existe pas, Machete, interprété par l'indescriptible Danny Trejo, que tous les fans de Heat reconnaîtront d'emblée :
    Dernier clin d'œil avant d'attaquer : le logo de la propre boîte du réalisateur (comme quoi tous les mexicains ne sont pas forcément des bigots superstitieux !) :
    Et voilà, le film peut enfin démarrer - d'une manière tout aussi chaude que celui de Tarantino, d'ailleurs, ce qui faisait également partie des codes du Grindhouse :
    Et, très vite, d'une façon bien plus gore :
    Pour tout vous dire, je ne considère pas vraiment ce film comme un chef-d'œuvre (contrairement à beaucoup de gens, je préfère nettement celui de Tarantino)... Mais ce qui le sauve, c'est l'humour, sa volonté de parodier en "bigger than life" les archétypes les plus connus du genre, comme La Nuit des Morts-Vivants ou L'Invasion des Profanateurs de Sépulture, et de ce point de vue là, cela fonctionne parfaitement :
    Pour tant est que l'on soit un peu familier des dits codes parodiés, faute de quoi, tout le sel de la chose disparaît bien sûr au profit d'un film pratiquement sans thème, sans histoire et sans scénario...
    En résumé : suite à la fuite d'un gaz neurotoxique, toute une partie de la population se retrouve peu à peu transformée en affreux zombis, qui bien sûr n'ont plus qu'une seule idée en tête, contaminer les rares rescapés :
    Comme vous le voyez, il est difficile de faire plus simple (encore qu'il y ait aussi des chefs-d'œuvre qui tiennent en deux lignes, comme Duel ou Alien).
    Quelques références à Boulevard de la Mort au passage : tout d'abord, l'usage de certaines bécanes qui, elles aussi, sont "bigger than life" !
    Mais surtout le recours à la même actrice Rose McGowan (Pam, dans le film de Tarantino), et qui incarne ici le rôle vedette de la tueuse à la jambe-mitraillette, tellement kitsch en lui-même que l'on se demande comment des gens ont bien pu prendre ce film au premier - voire même au second - degré, tellement c'est énorme :
    Le pitch ayant été résumé en deux lignes, profitons-en pour dire quelques mots de certains des acteurs... Michael Parks, qui de façon assez amusante joue toujours sous le nom de Earl McGraw, qu'il s'agisse de Boulevard de la Mort ou des deux Kill Bill, où il incarne d'ailleurs le même rôle de shérif :
    Michael Biehn, que l'on n'avait pas revu dans une grande production depuis bien longtemps, et qui, le pauvre, se retrouve encore une fois en train de sauver le monde, après ses rôles fétiches dans Terminator et Aliens :
    Un autre acteur très célèbre, que vous aurez sans doute un peu de mal à reconnaître (je jurerais presque qu'il s'agit d'une citation de Dune, de David Lynch) :
    Ouf, ça va mieux, là !
    Certes, il n'occupe qu'une toute petite place dans le film, mais au moins, on est bien content d'apprendre qu'il a descendu l'ennemi public N°1, et par hasard, en plus !
    Et bien sûr, une fugitive apparition de Tarantino, sympathique Warren dans Boulevard de la Mort, ici juste crédité comme "violeur #1" :
    Enfin bref, comme déjà dit, ce qui sauve vraiment le film, c'est son humour au troisième degré, comme par exemple l'apparition totalement incongrue de sous-titres en allemand de façon fugitive :
    Cette mise en garde à hurler de rire du patron du BAR B Q, alors que les spectateurs ont déjà croûlé sous douze tonnes d'hémoglobine :
    Ainsi que lors de l'unique scène romantique du film, au moment précis où celle-ci commence à dégénérer en scène bien torride :
    Et zut ! Bobine manquante...
    La course poursuite en mini-moto vaut aussi son pesant d'or (citation évidente de Vanishing Point), bien sûr :
    De même que le moment où mourant, le patron du fameux BAR B Q consent enfin à dévoiler à son frère la fameuse recette de sa sauce barbecue :
    Bon. Je m'arrête là, sinon, on va encore m'accuser de faire un énorme spoiler !
    En tout cas, la fin, que j'avais trouvée d'un ridicule achevé la première fois, m'a bien régalée lors d'une petite relecture :
    Pour être tout à fait sincère, j'avais eu exactement le même problème avec Boulevard de la Mort, mais je crois que c'est uniquement lié au fait que quelque part, notre esprit et nos yeux, conditionnés par des milliers de productions standards, ont tendance à avoir un seul type d'approche - très formatée - lors de la découverte d'un nouveau film.
    Mais lorsque l'on a compris cela, et que l'on se prend à jouer à l'exercice de style, et bien en résumé, c'est une vraie régalade :
    P.S 1 : Malgré les faux scratchs et autre défauts simulés de pellicule (encore plus nombreux que dans le film de Tarantino), il est à noter que l'intégralité du film a été entièrement tournée en numérique, ce qui a apparemment laissé aux acteurs et au réalisateur une grande liberté d'expression - puisque non limités par le prix exorbitant du 35mm, comme nous le savons tous, depuis que chacun possède désormais son petit appareil photo du même style !
    P.S 2 : Le concept Grindhouse étant quasiment inconnu en Europe, les frères Weinstein - les producteurs attitrés de Rodriguez et de Tarantino - ont finalement décidés de s'adapter à nos usages pour sortir les deux films séparément, ce qui nous a hélas privés de quelques fausses bandes annonces savoureuses situées entre les deux films, ainsi que d'autres non moins sympathiques, publiées suite à un petit concours lancé sur Internet. Mais heureusement, je suis là... Merci qui ?
    P.S 3 : En ce dimanche 24 octobre 2021, il passe sur TF1 un récent film (2019) de Robert Rodriguez, intitulé Alita : Battle Angel, axé sur la mise en scène d'un manga japonais, Gunnm. On ne peut certes pas dire que c'est extrêmement travaillé sur le plan du scénario, mais c'est impeccable au niveau des effets spéciaux (comme toujours hallucinants), et tout aussi surprenant de la part des acteurs, parmi lesquels nous avons Christoph Waltz et Jennifer Connelly, mais aussi la toute nouvelle Rosa Salazar, qui joue très bien le rôle principal. Bref, une très bonne soirée, en l'occurrence, où l'on se réjouit de voir POUR UNE FOIS un réalisateur mexicain faire preuve de son grand talent, ceci face à l'énorme (re)diffusion sur d'autres chaînes de bons vieux films français !
    Autres films du même réalisateur : Desperado

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