WHITE HUNTER, BLACK HEART (CLINT EASTWOOD)
Ou bien, en français, Chasseur Blanc, Cœur Noir !
Film absolument superbe, coincé entre Bird (1988) et La Relève (1990), et l'une des seules biographies consacrée à John Huston (1906-1987), le réalisateur d'au moins trois films absolument mythiques, Le Faucon Maltais, Les Désaxés, et African Queen (1951), tournage épique et complètement délirant dont il est justement question dans ce film d'Eastwood :
Film absolument superbe, coincé entre Bird (1988) et La Relève (1990), et l'une des seules biographies consacrée à John Huston (1906-1987), le réalisateur d'au moins trois films absolument mythiques, Le Faucon Maltais, Les Désaxés, et African Queen (1951), tournage épique et complètement délirant dont il est justement question dans ce film d'Eastwood :
Sans même parler du fait que John Huston est né un 6 août, il appartient de ce fait, sans la moindre hésitation possible, de pair avec Howard Hughes, à la lignée de ce que l'on a pu appeler les derniers grands nababs, tel David Lean se faisant livrer en plein désert sa Rolls plaquée or sur le tournage de Lawrence d'Arabie !
Des gens quelque part comparables au prototype Hemingway, des gens toujours prêts à tout sans la moindre hésitation :
Des gens quelque part comparables au prototype Hemingway, des gens toujours prêts à tout sans la moindre hésitation :
Des gens perpétuellement fauchés, mais toujours entourés d'amis suffisamment riches et admiratifs pour les dépanner gentiment (admirez la maison, tout de même !) :
Et surtout des gens suffisamment riches, malgré ces petits problèmes financiers (300000$ de dettes en 1951, cela doit bien avoisiner les dix millions d'euros de nos jours, non ?), pour envoyer bouler le producteur qui l'engueule au sujet de sa fin prévue - car souvenez-vous, tout le monde meurt, à la fin de African Queen :
Avec bien sûr le meilleur argument du monde, mais qui à l'époque n'était pas aussi facilement admis que de nos jours, et où la Happy End était quasiment obligatoire :
Adoncques, peu importe : "Tout le monde dans le car !", comme on dit... Avec au passage quelques vues sur les sublimes chutes du Zambèze :
Juste avant d'arriver à cet aéroport, autrefois capitale de l'Ouganda (lieu marqué depuis par tellement d'événements tragiques, que je préfère ne pas entrer dans plus de détails, sinon pour vous conseiller au passage cet autre excellent film sur le terrible régime d'Idi Amin Dada, The Last King of Scotland) :
Bien évidemment, comme tous les films qui se déroulent en pleine nature, il est difficile de passer outre la beauté des images - de même que dans La Sanction, du même auteur :
Sans oublier au passage la fascinante Marisa Berenson (ici, Katharine Hepburn), mais oui, souvenez-vous : l'héroïne du seul film au monde tourné sans le moindre apport de lumière artificielle, le sublime Barry Lyndon de Stanley Kubrick, où elle jouait le rôle de la comtesse éponyme :
Quelque part, certes, ce film est une fable... Mais une fable bien réelle, où Clint Eastwood en profite pour mettre les points sur les "I" au sujet de ses propres convictions en matière de cinéma :
Et une fable où, de façon indéniable, on le sent aussi en totale admiration devant ce personnage qui criblé de dettes, discrédité par son scénariste et son producteur, se paye en outre le luxe d'envoyer chier tout le monde pour s'offrir (sur le compte des autres, bien sûr !) la seule chose qui l'intéresse vraiment, son safari en Afrique :
Incroyable, n'est-ce pas ? Surtout à notre époque, où la production d'Hollywood accuse une chute de 57%, sans rire...
Deux grandes scènes, tout de même, où Clint Eastwood règle ses comptes avec le racisme... La première, lors d'un dîner avec une jeune femme en apparence très raffinée, qui lui sort néanmoins des énormités de ce style :
Deux grandes scènes, tout de même, où Clint Eastwood règle ses comptes avec le racisme... La première, lors d'un dîner avec une jeune femme en apparence très raffinée, qui lui sort néanmoins des énormités de ce style :
Avec cette jolie réponse - et ce très joli dessin :
Juste avant de se bagarrer avec le patron de l'hôtel, tellement ulcéré par son attitude vis-à-vis d'un serveur noir - "nègre", comme on le disait en 1951 :
Certes, guère à son avantage, on va dire :
Peu importe, il n'en a rien à foutre... C'est ce genre de personnage, quoi ! Quand il se décide enfin à se rendre un minimum sur les lieux de son tournage à l'aide d'un zinc complètement pourri, la seule chose qu'il trouve à dire à son scénariste mort de peur, c'est celle-ci :
Car bien sûr, tous les producteurs, financiers, etc... ne sont préoccupés que par une seule chose : "Il vaudrait mieux couper la scène des rapides, tout le monde pense que le bateau ne tiendra pas le coup" ! Et John Houston de répliquer (tout ceci est authentique) : "Bon, et bien il n'y a qu'une seule façon de le savoir, n'est-ce pas ?" :
Argh, le fou total ! N'empêche que ça a marché (à noter que le bateau utilisé dans le film de Clint Eastwood est la copie absolument parfaite de l'original) :
John Huston vient de tourner l'une des scènes cruciales de son film, et du coup, sans le moindre scrupule, il repart vers la seule chose qui semble l'intéresser, son safari, avec son fameux guide Kivu :
Peut-être ne s'attendait-il pas à ce genre de chose, aussi grandiose - qui le saura jamais ?
Quoi qu'il en soit, son scénariste est complètement subjugué par l'événement :
Ayant subitement la conviction que "Nous autres humains, ne sommes que..." :
Oui ?
Ou non ?
Allez, un autre trailer :
Mais toujours est-il qu'après tous ces déboires, toutes ces folies, toutes ces tergiversations inutiles, l'ultime plan génial du film est celui-ci :
Abandonner les éléphants, se mettre pour une fois à son vrai boulot, et se faire un cut absolu là-dessus, c'est la grande classe, en résumé...
Bon, c'est du Clint Eastwood, quoi...
Autres films du même réalisateur : Play Misty for Me, High Plains Drifter, The Eiger Sanction, The Outlaw Josey Wales, The Gauntlet, Bronco Billy, Firefox, Honkytonk Man, Sudden Impact, Pale Rider, Bird, The Rookie, Unforgiven, A Perfect World, The Bridges of Madison County, Absolute Power, Midnight in the Garden of Good and Evil, Space Cowboys, Blood Work, Mystic River, Million Dollar Baby, Flags of Our Fathers, Letters from Iwo Jima, Gran Torino, Hereafter, Invictus, J. Edgar
Libellés : Biographie, Drame, Eastwood