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  • mardi, septembre 02, 2014

    VERTIGO (ALFRED HITCHCOCK)

    Que bien pouvoir dire de ce film, sorti en 1958 ?
    Tout d'abord, laissez-moi en donner le titre français, Sueurs Froides, tellement nul que depuis un certain temps, même les natifs de ce pays préfère le titre américain, nettement plus parlant :
    Ensuite, je me tairai sur le film lui-même, préférant pour une fois parler de leurs collaborateurs, qui ont travaillé si régulièrement avec Alfred Hitchcock que l'on pourrait sans aucun doute parler d'une relation père-fils, à commencer par le fameux Saul Bass, auteur de nombre de ses génériques. Il a notamment fait celui de North by Northwest, film devenu célèbre juste l'année de ma naissance, et surtout celui de Vertigo, dans une version que l'on retiendra dans l'œil toute sa vie :
    Sans parler non seulement de l'acteur principal et de la grande actrice, mais aussi en laissant un minimum de place à l'ordinateur en 1958, ce qui fut à proprement parler exceptionnel :
    Alors certes, il y a peut-être certains plans sur lesquels la colorisation des images a un tout petit peu vieillie :
    Mais c'est une toute petite minorité face aux fameux plans suivants, qui ne seraient sans doute guère différents aujourd'hui :
    
    Passons maintenant, en toute justice, à Alfred Hitchcock lui-même, pour citer tout d'abord son cadrage hallucinant sur le pont de San Francisco :
    Mais aussi cette histoire d'amour bien naturelle, qui sera tout à la fois le lien vers la communion et la déperdition des deux - mais inutile que j'en dise plus, n'est-ce pas ?
    
    Là où je peux par contre donner raison au réalisateur, c'est dans le tout premier usage de ce plan nommé "travelling compensé", dont je vous laisse découvrir l'usage chez Wikipédia : "Pour illustrer les scènes de vertige, Alfred Hitchcock utilise la caméra subjective, mais d’une façon particulière : alors qu’il filme, vers le bas, la profondeur de la cage d’escalier que James Stewart est censé voir avec angoisse, la caméra opère deux mouvements simultanés : un mouvement d’appareil vers l’arrière (travelling arrière) et un zoom avant (diminution de la longueur focale de l'objectif de la caméra). Le résultat de cet artifice technique appelé travelling compensé, utilisé ici pour la première fois dans un film, est une image qui se déforme, comme si la cage d’escalier s’allongeait" :
    C'est sublime, n'est-ce pas ? Certes, bien plus que l'image de Madeleine gisant sur le toit, désormais :
    Mais peut-être tout autant que le clocher de l'église espagnole, qui n'existait tout simplement plus, et fut donc entièrement reconstruit pour cette unique occasion :
    Passons maintenant à Edith Head, non seulement une grande reine des vêtements pour Paramount Pictures (de 1927 à 1982 !), mais aussi la seule et unique femme à avoir remporté huit fois l'Oscar de la meilleure création de costumes, ce qui lui rendit très solide sa collaboration avec Alfred Hitchcock.
    Elle a contribué à créer un grand nombre de films avec lui, et comme je suis en train de parler de Vertigo, inutile de vous dire que le personnage tout à la fois double et traumatisant que Kim Novak a créé lui allait, pour ainsi dire, comme un gant, notamment dans l'une de ces toutes premières scènes, où Madeleine est la seule personne à se présenter en vert :
    Madeleine, on le sait peut-être, est le premier prénom du rôle joué par Kim Novak, où elle se rend aussi chez une grande et raffinée fleuriste, vêtue d'un joli costume gris :
    Mais ce n'est rien à dire face à Judy, le second prénom, qui certes, au début, n'est pas tout à fait habillée du même vert que la splendide Madeleine :
    Mais se remet très vite au niveau, tout d'abord avec une robe violette dans le même restaurant tout rouge qu'au début :
    Puis, bien vite avec un costume marron, chez le même fleuriste :
    Le genre de choses que l'on ne perçoit pas la toute première fois, c'est bien sûr ce type de plan double, qui se révèle bien sûr fondamental dans ce film :
    Mais l'on voit par contre ce splendide costume tout noir, qui hélas va s'avérer le dernier que porte Judy :
    Je termine avec celui qui m'a le plus marqué, Bernard Herrmann, pour ainsi dire le musicien fétiche d'Alfred Hitchcock qui a travaillé une bonne dizaine d'années avec lui, grosso modo de 1955 à 1966, autrement dit sa meilleure période de film. Je vous mets le seul extrait disponible sur Youtube, celui-ci ; il est plutôt pauvre en images, mais c'est le meilleur que j'ai pu trouver concernant la musique de Vertigo, qui est vraiment très expressive concernant ce thème rarement traité.
    Dernière question, histoire de rire un peu : dans quel film, au passage fort connu, se trouve cité cet extrait de Vertigo ?
    Je vous livre une bonne piste, due à Wikipédia : "Un passage vers la fin du film montre Cole et Railly en fuite qui se réfugient dans un cinéma où se joue Vertigo d'Alfred Hitchcock. On voit un extrait du film où les personnages joués par James Stewart et Kim Novak se trouvent au Muir Woods National Monument, en Californie. Ils évoquent le passage du temps devant la coupe d'un séquoia, et Cole et Railly ont plus tard une conversation similaire alors qu'on entend en bande son le même morceau que dans la scène de Vertigo, ce qui fait ainsi écho au voyage dans le temps et au destin du personnage incarné par Bruce Willis. Par ailleurs, on peut noter que, dans Vertigo, le personnage de Judy joué par Kim Novak se teint les cheveux en blond pour devenir Madeleine, prénom de l'actrice Madeleine Stowe, qui met quant à elle une perruque blonde pendant le film ; une fois grimée, Cole la voit sortir nimbée d'une lumière rouge, alors que dans Vertigo, le personnage joué par James Stewart voit Judy/Madeleine émerger d'une lumière verte".
    Vous cherchez, là encore ? Mais oui, bien sûr, il s'agissait de 12 Monkeys, dirigé par Terry Gilliam, assez grandiose dans ce domaine, comme chacun le sait...
    Bon, au moins, je n'ai pas dévoilé les intrigues du film, autrement dit pas fait de spoiler, comme on me le reproche de temps à autre. J'espère simplement que vous vous offrirez cette nouvelle version, basée sur le 70 mm et la stéréo 5.1 en près de deux ans, et surtout d'un second DVD très enrichissant, jouissant de plus de deux heures de différents interviews, tous très agréables.
    Autres films du même réalisateur : North by NorthwestPsychoseThe Birds

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