En quoi ce film de 1995 est-il assez proche de Mercury Rising de Harold Becker, dont j'ai parlé il y a peu ? Il traite tout comme lui de l'oppression générale de une ou plusieurs personnes, qui voit dans l'un des cas son code secret menacé, et dans l'autre sa propre obsession le transformer peu à peu en serial killer.
L'autre point commun réside dans le fait de mettre au centre de l'intrigue quelqu'un de très connu, dans l'un des cas Bruce Willis, dans l'autre Sigourney Weaver - qui joue le rôle d'une psychologue spécialisée dans les serial killers, déjà célèbre pour ses livres signés Helen Hudson :
Ces deux œuvres ont en outre cette grande qualité qui consiste à ne pas perdre inutilement du temps... Et donc à mettre aussitôt Helen Hudson sous la coupe d'un maniaque dans le genre, qui s'exprime très violemment dans les toilettes pour femme :
Le serial killer Daryll Lee Cullum (Harry Connick Jr.) est de fait disposé à faire la morale à tout le monde, y compris au policier chargé d'accompagner Helen Hudson... Cela se termine assez mal pour lui, mais par chance, Daryll Lee Cullum est attrapé à temps, et immédiatement condamné à mort :
Aussitôt, nous changeons complètement d'ambiance, pour nous trouver face à la policière M.J. Monahan (Holly Hunter, déjà fort connue pour son rôle dans The Piano de Jane Campion), qui elle aussi vient enquêter sur un meurtre en série assez inquiétant :
Nous avons donc deux personnes fondamentalement différentes, peu destinées à se rencontrer un jour ou l'autre... Surtout que depuis qu'elle a été agressée dans les toilettes, Helen Hudson ne sort plus du tout de chez elle depuis treize mois :
Mais on ne peut pas être aussi célèbre, surtout par ses livres, et se mettre tellement en recul de l'actualité... Aussi va se mettre en place, sous une forme un peu incertaine au début, une amitié entre Helen Hudson et M.J. Monahan, où chacune des deux femmes tentera d'apporter à l'autre ce dont elle a le plus besoin :
Une chose est sûre, c'est que Helen Hudson a de sérieux doutes sur la soi-disant sécurité de son appartement - bien qu'elle ait bu suffisamment d'alcool ce jour-ci, pour ne pas bien savoir qui a déplacé sa fameuse robe rouge :
Quoiqu'il en soit, M.J. Monahan est de nouveau là peu de temps après, accompagnée cette fois-ci de son assistant Reuben Goetz (Dermot Mulroney), qui écoute attentivement les analyses de Helen Hudson :
Et celle-ci reçoit des choses étranges sur son ordinateur - qui laissent courir l'idée d'une prochaine victime -, de sorte que Reuben Goetz va rester dans l'appartement tant que tout n'est pas clair :
Une chose est certaine : tous ces meurtres ne sont pas commis du tout par Daryll Lee Cullum, puisque celui-ci est en prison à vie... Le véritable serial killer, Peter Foley (William McNamara), nous est bien mieux présenté à ce moment du film, où l'on commence enfin à y voir un petit peu plus clair - y compris sur sa mère :
Surtout lorsqu'il change de pièce pour se retirer dans son lieu privé, où l'attend très désagréablement la jeune fille qui était en photo sur l'ordinateur d'Helen Hudson :
Avec bien sûr rendez-vous à heure précise dès le lendemain, où toute la police - y compris Nicoletti (Will Patton) - est en train de découvrir le corps de la jeune fille, dans un lieu tout à fait inhabituel :
Cela rend de plus en plus sceptique M.J. Monahan, qui se rend compte de la copie de différents meurtres déjà arrivés dans le passé, que ceux-ci soient dus à Angelo Buono ou à Kenneth Bianchi :
Ceci justifie au passage le titre du film, Copycat (identique en français, mais fort bien traduit en québécois par L'Imitateur). C'est aussi ce que M.J. Monahan capte de mieux en mieux, et tente de faire découvrir à tout le monde en écoutant la chanson envoyée par Peter Foley sur l'ordinateur de Helen Hudson :
Celle-ci lit d'ailleurs le texte en question, en tentant d'en analyser les étranges phrases :
Sauf que très peu de temps après cela, elle retrouve dans son lit énormément de fourmis, et au bout du compte ce doigt, qui semble interpréter ses propres paroles "Si tes mains sont toujours prêtes, tu peux changer un meurtre en art" :
Fort heureusement, le serial killer Daryll Lee Cullum (Harry Connick Jr.) l'appelle à ce moment précis, pour lui livrer enfin le nom du principal suspect :
Ce dont M.J. Monahan va s'occuper immédiatement - sauf que le principal allié sur lequel elle comptait, Reuben Goetz, va bientôt mourir pour de toutes autres raisons, contre lesquelles elle ne pourra hélas rien faire :
En plus de cela, une jeune fille est à son tour assassinée en plein parking, et une inquiétante photo envoyée à Helen Hudson, la montrant telle que son tueur - de moins en moins prudent - désire la voir :
M.J. Monahan a pu, fort heureusement, localiser l'endroit où habite Peter Foley, mais se trouve tout simplement désemparée lors de cet incendie inattendu :
A partir de là, le film apparaît nettement plus violent... Tout d'abord parce qu'on y voit Helen Hudson attaquée chez elle par Peter Foley :
Lequel souhaite évidemment réussir de façon identique l'agression que Daryll Lee Cullum a ratée la fois précédente :
Mais surtout parce qu'on y découvre M.J. Monahan qui décide de s'y joindre - bien qu'elle n'en ait pas l'autorisation officielle :
Dans un premier temps, Peter Foley règne bien entendu comme un chef sur la destinée de Helen Hudson... Mais celle-ci le gêne beaucoup en citant ces mots, "chiant, impuissant, et petit copieur" :
Sans compter que M.J. Monahan débarque fort peu de temps après, et se fait coincer par Peter Foley de façon radicale - à tel point qu'on la tient elle aussi pour morte :
Dernier aspect du film, qui nous montre tout d'abord Helen Hudson tenter de partir sur le toit au dernier moment, complètement désespérée :
Et enfin M.J. Monahan, qui a malgré tout réussi à monter elle aussi, et cette fois à tirer sur Peter Foley d'une façon bien plus efficace que ce qu'elle a tenté auparavant, afin de sauver Reuben Goetz :
Est-ce que cette présentation vous tente, et feriez-vous partie des 50% qui apprécient grandement ce film ? En tous cas, j'en suis, et même 28 ans plus tard, il m'est toujours agréable de le regarder, non seulement grâce à la mise en scène très habile de Jon Amiel, mais surtout au jeu de ces deux actrices fabuleuses, Holly Hunter et Sigourney Weaver - célèbre depuis 1979, lors de sa survie remarquable dans Alien de Ridley Scott.
J'espère que vous serez du même avis que moi, et - qui sait ? - que vous désirerez aussi laisser un commentaire !
Tourné en 1998 (sous le titre français de Code Mercury), ce film fait partie de la lignée de Harold Becker, qui a notamment réalisé Malice (1993) et City Hall (1996). Tout comme The Grudge le fut pour Sarah Michelle Gellar, il est considéré par certains comme le pire film de Bruce Willis, et par d'autres comme son meilleur - peu de temps après Le Cinquième Elément de Luc Besson (1997). Voyons voir ce qu'il en est...
Art Jeffries - le personnage qu'il joue, visible au fond de la photo - apparaît tout d'abord comme ce qu'il est, un agent de la police secrète chargé de différentes missions, entre autres se présenter comme un ami du principal terroriste. Mais cela ne se passe pas du tout comme prévu, bien au contraire :
En fait, Art Jeffries est même convaincu qu'un double drame, la disparition de deux enfants, aurait pu être évité, si les services n'étaient pas intervenus de façon aussi violente :
C'est ici qu'intervient le générique, non seulement pour nous décrire tous les personnages importants, mais surtout pour nous plonger dans une toute autre ambiance, liée à l'enfant autiste de 9 ans Simon Lynch (Miko Hughes), qui jouit de facultés bien particulières.
Au cas où vous ne le sauriez pas, l'autisme est encore une maladie fort mal connue, qui montre tout d'abord des difficultés de relations sociales et de communication, mais dont les capacités cérébrales peuvent être bien plus intenses que la normale :
C'est le cas de Simon Lynch lorsqu'il se retrouve face à un puzzle, qu'il le résout immédiatement, et qu'il appelle sans réfléchir le numéro de téléphone indiqué dans l'album :
Auquel répond faute de mieux Dean Crandell (Robert Stanton), qui ne sait pas encore d'où vient une telle solution - apparemment impossible, d'après lui :
Avec son ami, avec qui il a conçu ce code soi-disant indéchiffrable, il décident donc d'appeler leur chef Nick Kudrow (Alec Baldwin, qui a tourné dix ans plus tôt dans le fameux Beetlejuice de Tim Burton) :
Nick Kudrow, qui arrive de Bangkok où il se livrait à une vente de ce système visant à mettre en sécurité pas mal de personnes, se trouve relativement énervé, et veut - en fait - la disparition de l'enfant sans plus tarder :
Vous vous en apercevrez mieux ici, où vous verrez tout d'abord la solitude de l'enfant dans le système social auquel il se rend, et ensuite cette contestation très claire de Nick Kudrow :
Résultat ? La mère et le père de Simon Lynch (John Caroll Lynch) vont être immédiatement assassinés, et l'enfant suffisamment bien caché pour éviter de se faite tuer :
Dans cette histoire, Art Jeffries intervient aussitôt - sans qu'il sache vraiment pourquoi, étant donné qu'il s'est vu quelque peu écarté de ses actions normales :
Quoi qu'il en soit, il réussit malgré tout à retrouver l'enfant Samuel Lynch - avec lequel il a, disons-le, un peu de mal à communiquer :
Il cite entre autres le docteur London, cherchant à se faire aussi passer pour son ami, tout comme elle... Mais celle-ci lui donne des informations qui sont, de toute évidence, fausses :
Et du reste, il y a de bonnes raisons pour cela... Art Jeffries a juste l'énergie qu'il faut pour fuir un tireur inconnu, puis quitter l'hôpital au plus vite avec Simon Lynch :
Mais il ne connait pas encore l'enfant... Comme nous le démontre cette chasse affolante en voiture, dont il réussit à s'extraire in extremis, avant d'être obligé de risquer sa vie pour sauver Simon Lynch d'un accident spectaculaire avec le train :
Très provisoirement, Simon Lynch a l'air rassuré - répétant sans arrêt la même phrase :
Mais il n'en va pas du tout de même de l'autre côté :
C'est là, au dernier moment, qu'Art Jeffries rencontre Stacey Siebring (Kim Dickens) - une femme qu'il ne connait ni d'Eve ni d'Adam, mais envers laquelle il n'a pas d'autre choix que d'avoir toute confiance, au moins quelques minutes :
Juste afin de rencontrer - enfin ! - l'un des deux responsables du code, Dean Crandell... Mais cela sera malheureusement pour un temps très court, car le tireur incognito est hélas toujours là : :
Et il ne tarde guère à se montrer efficace, comme d'habitude fort rapide et anonyme :
Pendant ce temps, le second technicien se remet à sa copine Emily Lang (Carrie Preston), à laquelle il livre quelque chose d'impossible à avoir ailleurs - un aveu de sa contribution à un codage, au nom de Nick Kudrow :
Art Jeffries, ayant récupéré Simon Lynch, se pointe une nouvelle fois chez Stacey Siebring - en tentant encore une fois de ne surtout pas la déranger, ce qu'il réussit par miracle à faire :
Hélas, peu de temps après, Emily Lang montre à Art Jeffries la lettre très importante qu'elle a retrouvée chez l'ami de Dean Crandell, assassiné lui aussi, et qui met Nick Kudrow au centre de tout, à commencer par le meurtre des deux parents de Simon Lynch :
A partir de ce moment-là, Art Jeffries décide donc de se rendre lui-même chez Nick Kudrow - qui organise du reste une sorte de grande fête chez lui, afin de célébrer ce code soi-disant parfait :
Leur première discussion a lieu dans la cave, et il semble bien ne pas en ressortir grand chose de positif, tant d'un côté que de l'autre :
Mais ils fixent un ultime rendez-vous, porté tout à la fois par Stacey Siebring et Simon Lynch - et aussi, bien sûr, par la musique de John Barry et Carter Burwell, qui apparaît là de la façon la plus sensible :
Que se passe-t-il, à ce moment précis ? En fait, beaucoup de choses dont il me serait en principe impossible de vous parler, à l'exception du fait que Nick Kudrow finit enfin par mourir, de façon assez exceptionnelle... Mais vous pouvez au moins le voir dans cette époustouflante vidéo :
Ce n'est pas un trailer, mais cela comporte néanmoins dans sa dernière minute la phase peut-être la plus importante du film, celle du lien finalement incontestable entre Art Jeffries et Simon Lynch... Et ceci, quel que soit son aspect un peu improvisé, se passe finalement très bien, et fait se terminer l'œuvre sous son meilleur aspect possible.
Alors, vous l'aimez bien ? En tous cas, il a ma grande faveur, non seulement car j'ai été professeur de musique autrefois - et donc eu quelques élèves dans le genre de Simon Lynch -, mais surtout parce que j'estime qu'il s'agit d'une maladie très importante, et qu'il est donc criminel de la mettre seulement en option dans certains lycées français, comme c'est toujours le cas malgré la date de l'Opus (1998)... Dans l'espoir que tout cela ira mieux, je vous souhaite un bon visionnage !