ASCENSEUR POUR L'ECHAFAUD (LOUIS MALLE)
Sorti en janvier 1958, et en fait tourné juste avant, en novembre 1957, ce film - évidemment en noir et blanc - est pratiquement le premier de Louis Malle, alors à peine âgé de 25 ans (mais oui) !
Le scénario et les dialogues sont d'ailleurs dus à lui-même, ainsi qu'au romancier Roger Nimier, les deux acteurs principaux sont particulièrement bons, et surtout, la musique, toutes époques confondues, s'avère réellement exceptionnelle, puisqu'à la fois composée et interprétée par Miles Davis...
Avant de parler plus longuement de cet Opus, laissez-moi vous présenter le générique, qui donne à la fois le nom des acteurs, les représente déjà en train de jouer, et surtout, nous livre l'un des thèmes les plus sublimes de Miles Davis, interprété par le quintette qu'il forme pour la circonstance avec quatre français (sauf le batteur)... Les sous-titres sont en coréen, certes, mais le texte reste dans notre langue, alors bon, on ne peut pas demander mieux, pour les trois minutes que cela dure :
Ce qui va l'abandonner à lui-même durant un long séjour dans cette cage, où il va s'efforcer de trouver l'improbable moyen d'en sortir :
Pendant tout ce temps, que voit-on ? Tout d'abord, le vol, par Louis et Véronique, de sa belle voiture - comme quoi, un acte ne se produit jamais seul :
Et surtout, nous allons découvrir la très belle Florence Carala (Jeanne Moreau), la femme de l'homme assassiné :
Ce qu'elle avait fort bien combiné avec Julien Tavernier, que pourtant elle ne parvient pas, pour des raisons que nous seuls spectateurs connaissons, à retrouver à l'endroit prévu :
Nous avons ainsi, pour tout dire, l'essentiel du film résumé - c'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle je ne vous donnerai plus d'extraits visuels ! Quoiqu'il en soit, l'on retrouve pour l'heure Louis et Véronique roulant de plus en plus vite sur l'autoroute, avec en contrepoint le fabuleux thème écrit et joué par Miles Davis :
Et avec qui sont-ils en concurrence ? Avec deux allemands, un peu plus vieux qu'eux, et qui les ont très rapidement rattrapés sur la route, grâce à une voiture encore plus moderne que celle qu'ils viennent de voler :
L'essentiel, en tous cas dans un premier temps, c'est qu'ils s'entendent plutôt bien avec le couple d'allemands - ce qui est d'autant plus facile qu'ils se sont inscrits au motel sous le faux pseudonyme de Julien Tavernier :
Richesse, champagne, femme plus jeune et également très jolie, tout cela rend les choses plus simples, n'est-ce pas ?
Sauf que... L'allemande a tout de suite une bonne solution pour Véronique, qui ne sait pas comment exploiter l'appareil photo qu'elle a dérobé dans la voiture de Julien Tavernier - et malheureusement pour cette dernière, ceci va plutôt mal se résoudre à la toute fin du film :
Durant tout ce temps-là, Julien Tavernier exploite un peu plus profondément les diverses façons qu'il aurait de sortir de l'ascenseur... Mais hélas, sans grande réussite :
C'est donc pour Louis et Véronique le moment de repartir au plus vite sur l'autoroute :
Puis de se barricader chez elle, dans sa chambre de bonne, quitte à prendre volontairement quelque chose pour en finir le plus vite possible - étant donné que toutes les hypothèses semblent d'ores et déjà fausses :
Pour ne rien arranger, Florence Carala est arrêtée par la police au gré d'un hasard mal tombé :
Surtout que le chef de police, le commissaire Cherrier, se montre assez virulent - et bien qu'il ne soit pas encore très connu, l'excellent acteur qui joue ce rôle, Lino Ventura, va ici se comporter comme à son habitude, droit et implacable :
Pendant ce temps-là, Julien Tavernier a heureusement réussi - par le plus grand des hasards, comme lors de son incarcération - à sortir de l'ascenseur :
Mais les différentes personnes qui sont dans son lieu de travail, particulièrement une - qui n'est pas de la police, mais fut à l'origine de sa prise au piège -, finissent par s'apercevoir du meurtre de Simon Carala, qui n'était pas encore inscrit dans la fameuse liste :
Il reste à Julien Tavernier pas mal de choses à faire, d'autant plus qu'il ne retrouve plus sa voiture... Il commence par prendre un bon café et des croissants, mais s'aperçoit bien vite de l'ampleur de la situation :
Evidemment, tout le monde l'a reconnu, et il ne faut guère de temps pour qu'il soit arrêté par la police... Mais il y a une grosse confusion dans tout cela, due en premier lieu au vol de sa voiture, au meurtre des deux allemands à l'aide de son propre pistolet, et surtout, au fait que personne ne croit qu'il était soi-disant emprisonné dans l'ascenseur :
Que peut-il donc arriver encore ? Et bien, il fallait compter sur Florence Carala pour retrouver les deux mômes, coupables selon elle de tout ce qui est arrivé :
Et d'en tenir tout de suite la police au courant, ce qu'elle s'empresse de faire au téléphone :
Je vous laisse bien sûr réviser la fin du film... Mais grosso modo, que se passe-t-il ? Tout d'abord, une peine pas trop grave pour Louis, ce qui peut se comprendre, en raison de son âge et des différentes galères qu'il subit :
Ensuite, on en vient naturellement à Julien Tavernier... Qui pourrait certes risquer dix ans, mais vu sa bonne conduite, pourrait assez facilement revenir à cinq, voire moins ! Quant à Florence Carala, il en va tout autrement, comme elle ne le sait pas encore :
Vu qu'elle était dès le départ au courant du meurtre prévisible de son mari, soupçonnée de l'avoir trompé, d'avoir traqué aussi les deux enfants... Et bien, disons qu'on peut s'attendre, au moins, à dix ans, et peut-être à vingt :
Tels sont les deux derniers plans du film : celui de ses mains, lors de ses ultimes caresses envers son ex-amant Julien Tavernier, et celui de son visage, remarquablement tourné dans la plus grande obscurité :
Comme vous l'avez tous sans doute deviné, cet Opus - notamment titulaire du prix Louis Delluc en 1957 - est l'un des premiers représentatifs de la Nouvelle Vague, de 1950 à 1960, qui se poursuivit entre autres par les bien connus Jean-Luc Godard, François Truffaut, et Jacques Rivette... Cela est tout à l'honneur de Louis Malle, âgé seulement de 25 ans, et aussi, n'oublions pas de les citer, des célèbres acteurs maurice Ronet, Jeanne Moreau, et Lino Ventura, quasiment impeccables dans ce film !
Voulez-vous encore que je cite quelqu'un d'incontournable ? Ce ne sera pas bien difficile, avec toute la musique conçue, écrite et réalisée par Miles Davis, qui obtient pour cela le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros :
Le scénario et les dialogues sont d'ailleurs dus à lui-même, ainsi qu'au romancier Roger Nimier, les deux acteurs principaux sont particulièrement bons, et surtout, la musique, toutes époques confondues, s'avère réellement exceptionnelle, puisqu'à la fois composée et interprétée par Miles Davis...
Avant de parler plus longuement de cet Opus, laissez-moi vous présenter le générique, qui donne à la fois le nom des acteurs, les représente déjà en train de jouer, et surtout, nous livre l'un des thèmes les plus sublimes de Miles Davis, interprété par le quintette qu'il forme pour la circonstance avec quatre français (sauf le batteur)... Les sous-titres sont en coréen, certes, mais le texte reste dans notre langue, alors bon, on ne peut pas demander mieux, pour les trois minutes que cela dure :
Voilà, nous pouvons commencer... Tout d'abord avec Julien Tavernier (Maurice Ronet), qui se livre tout d'abord à une mise en place assez délicate de sa corde de fuite en haut d'un immeuble :
Puis en vient, très rapidement, à tuer son patron, Simon Carala (Jean Wall), pour une raison qui n'est pas encore très claire :
Je vous laisse assister, durant environ trois minutes, à cette scène très particulière :
Autrement dit, toute la base du film est, très rapidement, mise en place... Il ne reste plus qu'à y ajouter un couple bien plus jeune, Véronique (Yori Bertin) et Louis (Georges Poujouly), et ceci va nous entraîner suffisamment loin :
A commencer, tout d'abord, par l'effrayante constatation de Julien Tavernier, celle qu'il a oublié la seule preuve de son crime, la corde lancée de l'immeuble :
Chose qu'il va, bien sûr, essayer de corriger rapidement, en prenant - comme le suggère très clairement le titre du film - l'ascenseur... Sauf que comme par hasard, la dernière personne sur ce lieu va se charger de le couper directement :Ce qui va l'abandonner à lui-même durant un long séjour dans cette cage, où il va s'efforcer de trouver l'improbable moyen d'en sortir :
Pendant tout ce temps, que voit-on ? Tout d'abord, le vol, par Louis et Véronique, de sa belle voiture - comme quoi, un acte ne se produit jamais seul :
Et surtout, nous allons découvrir la très belle Florence Carala (Jeanne Moreau), la femme de l'homme assassiné :
Ce qu'elle avait fort bien combiné avec Julien Tavernier, que pourtant elle ne parvient pas, pour des raisons que nous seuls spectateurs connaissons, à retrouver à l'endroit prévu :
Nous nous retrouvons, donc, avec une personne qui se voit coincée au sein d'un ascenseur, dans un espace très limité, et sa belle maîtresse qui jouit, pour elle toute seule, de la grandeur et de la beauté de la ville de Paris - sauf qu'elle aurait bien sûr préféré se croiser, comme prévu, avec lui, ce que l'on découvre sur ce plan, absolument formidable, de sa marche solitaire :
Et avec qui sont-ils en concurrence ? Avec deux allemands, un peu plus vieux qu'eux, et qui les ont très rapidement rattrapés sur la route, grâce à une voiture encore plus moderne que celle qu'ils viennent de voler :
L'essentiel, en tous cas dans un premier temps, c'est qu'ils s'entendent plutôt bien avec le couple d'allemands - ce qui est d'autant plus facile qu'ils se sont inscrits au motel sous le faux pseudonyme de Julien Tavernier :
Richesse, champagne, femme plus jeune et également très jolie, tout cela rend les choses plus simples, n'est-ce pas ?
Sauf que... L'allemande a tout de suite une bonne solution pour Véronique, qui ne sait pas comment exploiter l'appareil photo qu'elle a dérobé dans la voiture de Julien Tavernier - et malheureusement pour cette dernière, ceci va plutôt mal se résoudre à la toute fin du film :
Durant tout ce temps-là, Julien Tavernier exploite un peu plus profondément les diverses façons qu'il aurait de sortir de l'ascenseur... Mais hélas, sans grande réussite :
Et Louis Malle n'hésite pas à nous montrer, au même moment, à quel point Florence Carala vit pour elle-même sa liberté, déambulant perdue dans tout Paris :
Ultime mauvaise conséquence de tout se qui s'est passé jusqu'alors : le couple allemand est tué en dernière minute par le jeune Louis, en plus à l'aide de l'arme qu'il a retrouvée comme par hasard dans l'imperméable de Julien Tavernier :C'est donc pour Louis et Véronique le moment de repartir au plus vite sur l'autoroute :
Puis de se barricader chez elle, dans sa chambre de bonne, quitte à prendre volontairement quelque chose pour en finir le plus vite possible - étant donné que toutes les hypothèses semblent d'ores et déjà fausses :
Pour ne rien arranger, Florence Carala est arrêtée par la police au gré d'un hasard mal tombé :
Surtout que le chef de police, le commissaire Cherrier, se montre assez virulent - et bien qu'il ne soit pas encore très connu, l'excellent acteur qui joue ce rôle, Lino Ventura, va ici se comporter comme à son habitude, droit et implacable :
Pendant ce temps-là, Julien Tavernier a heureusement réussi - par le plus grand des hasards, comme lors de son incarcération - à sortir de l'ascenseur :
Mais les différentes personnes qui sont dans son lieu de travail, particulièrement une - qui n'est pas de la police, mais fut à l'origine de sa prise au piège -, finissent par s'apercevoir du meurtre de Simon Carala, qui n'était pas encore inscrit dans la fameuse liste :
Il reste à Julien Tavernier pas mal de choses à faire, d'autant plus qu'il ne retrouve plus sa voiture... Il commence par prendre un bon café et des croissants, mais s'aperçoit bien vite de l'ampleur de la situation :
Evidemment, tout le monde l'a reconnu, et il ne faut guère de temps pour qu'il soit arrêté par la police... Mais il y a une grosse confusion dans tout cela, due en premier lieu au vol de sa voiture, au meurtre des deux allemands à l'aide de son propre pistolet, et surtout, au fait que personne ne croit qu'il était soi-disant emprisonné dans l'ascenseur :
Que peut-il donc arriver encore ? Et bien, il fallait compter sur Florence Carala pour retrouver les deux mômes, coupables selon elle de tout ce qui est arrivé :
Et d'en tenir tout de suite la police au courant, ce qu'elle s'empresse de faire au téléphone :
Je vous laisse bien sûr réviser la fin du film... Mais grosso modo, que se passe-t-il ? Tout d'abord, une peine pas trop grave pour Louis, ce qui peut se comprendre, en raison de son âge et des différentes galères qu'il subit :
Ensuite, on en vient naturellement à Julien Tavernier... Qui pourrait certes risquer dix ans, mais vu sa bonne conduite, pourrait assez facilement revenir à cinq, voire moins ! Quant à Florence Carala, il en va tout autrement, comme elle ne le sait pas encore :
Vu qu'elle était dès le départ au courant du meurtre prévisible de son mari, soupçonnée de l'avoir trompé, d'avoir traqué aussi les deux enfants... Et bien, disons qu'on peut s'attendre, au moins, à dix ans, et peut-être à vingt :
Tels sont les deux derniers plans du film : celui de ses mains, lors de ses ultimes caresses envers son ex-amant Julien Tavernier, et celui de son visage, remarquablement tourné dans la plus grande obscurité :
Comme vous l'avez tous sans doute deviné, cet Opus - notamment titulaire du prix Louis Delluc en 1957 - est l'un des premiers représentatifs de la Nouvelle Vague, de 1950 à 1960, qui se poursuivit entre autres par les bien connus Jean-Luc Godard, François Truffaut, et Jacques Rivette... Cela est tout à l'honneur de Louis Malle, âgé seulement de 25 ans, et aussi, n'oublions pas de les citer, des célèbres acteurs maurice Ronet, Jeanne Moreau, et Lino Ventura, quasiment impeccables dans ce film !
Voulez-vous encore que je cite quelqu'un d'incontournable ? Ce ne sera pas bien difficile, avec toute la musique conçue, écrite et réalisée par Miles Davis, qui obtient pour cela le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros :
Ce disque se vend toujours autant aujourd'hui, plus de soixante ans plus tard, et si vous souhaitez bien en répartir les différents morceaux, c'est classé ainsi : 1) Générique 2) L'assassinat de Carala 3) Sur l'autoroute 4) Julien dans l'ascenseur 5) Florence sur les Champs-Elysées 6) Dîner au motel 7) Evasion de Julien 8) Visite du vigile 9) Au bar du Petit Bac 10) Chez le photographe du motel...
En ai-je dis assez ? Je pense que oui, d'autant que je parle très rarement de film en N&B, à plus forte raison du cinéma français... J'espère que vous ne raterez pas sa rediffusion, sur ARTE, et que vous passerez un peu de temps, avant ou après le film, pour laisser un commentaire !
En ai-je dis assez ? Je pense que oui, d'autant que je parle très rarement de film en N&B, à plus forte raison du cinéma français... J'espère que vous ne raterez pas sa rediffusion, sur ARTE, et que vous passerez un peu de temps, avant ou après le film, pour laisser un commentaire !
Après avoir revu, en 2024, la quasi-intégralité des films de Louis Malle sur ARTE, je reste convaincu que cet Opus, le premier en 1958 de sa longue série, reste le meilleur de tous... Grâce à ses acteurs fabuleux, à son tournage vertigineux en NB, et bien sûr à son excellente musique. il possède à mes yeux cette puissance incroyable, que l'on ne retrouvera que rarement par la suite. Je ne sais pas ce que vous en pensez ?
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