Ce n'est pas souvent que l'on parle de femmes ici, non ? En tous cas, l'on fait au moins une exception, d'une part parce que cette femme exceptionnelle a déjà tourné auparavant Blue Steel en 1990 (avec Jamie Lee Curtis), mais surtout car après Démineurs en 2009, elle est désormais passée à un tout autre niveau, la première à remporter le concours BAFTA Awards.
Entretemps, elle s'est mariée puis a divorcé en 1991 avec l'un des plus grands réalisateurs américains, James Cameron, également porté par la violence de ses scripts. Cela a t-il un rapport ou non ? En tous cas, Point Break (Extrême Limite) démarre d'emblée avec la coalition entre deux agents du FBI, l'un déjà là depuis un bout de temps, Angelo Pappas (Gary Busey, bien connu pour son apparition dans L'Arme Fatale et Predator 2) :
L'autre venant tout juste d'arriver, Johnny Utah (Keanu Reeves, qui connut dans sa propre vie l'ascension due subitement à ce film) :
Suite à quelques échanges de paroles assez violents (typique des buddy movies), les deux futurs collègues se trouvent tout de suite confrontés au gang des braqueurs, eux-mêmes se qualifiant des termes "ex-présidents", en vertu de leurs masques :
Un fait auquel ils n'assistent pas encore, mais dont ils ont déjà certaines photos surprenantes :
Après leurs échanges initiaux, quelque peu rocambolesques, Angelo Pappas et Johnny Utah sont donc près à se réconcilier, mais avec un léger bémol :
Comme il le dit, "ils ont affaire à de vrais professionnels"... Ce qui ne va pas empêcher Angelo Pappas de développer une théorie - en apparence exagérée - selon laquelle ils font tous du surf, mais celle-ci va s'avérer totalement réelle :
Du coup, Johnny Utah commence à faire des recherches là-dessus, et tombe du même coup amoureux de l'excellente surfeuse Tyler Ann Endicott (Lori Petty) :
Laquelle lui révèle certains secrets, et réussit même à le faire surfer lui-même, ce qui n'était pas gagné d'avance :
Il rencontre du coup son ancien petit ami, un "mystique" Bodhi Salver (Patrick Swayze, déjà fort connu pour avoir participé à Dirty Dancing) :
Johnny Utah pourrait se sentir menacé par certains membres du groupe, mais Bodhi Salver - qui en est le véritable chef - se tourne immédiatement de son côté, et fait disparaitre du même coup toute menace :
Là, il se produit, à la demande d'Angelo Pappas, une attaque d'un groupe de trafiquants nazifiants, relativement éprouvantes pour nous autres spectateurs... Mais ce fut en réalité une grande erreur, et à part détruire une bonne dizaine de personnes, ils se retrouvent au point mort du début. Sauf que Johnny Utah parvient à cerner cette fois-ci davantage l'identité de Bodhi Salver, lors d'une fête nocturne où il lui livre ses prochaines intentions de surfeur :
Comment penser autrement, de fait ?
D'autant plus que la relation entre Johnny Utah et Tyler Ann Endicott, au début toute simple, se transforme d'un seul coup en véritable et sincère amour :
Mais cela n'empêche pas Johnny Utah de révéler à Angelo Pappas ce qu'il a appris de plus important cette nuit... A savoir qu'une nouvelle attaque de banque va avoir lieu au plus tard le lendemain, et qu'ils ont intérêt à être là :
Ce qu'ils vont faire, bien sûr... Mais hélas, ils se plantent complètement au niveau du second cambriolage, qui commence tout bonnement dans leur dos, ce qui les achève complètement :
Alors démarre une scène de course-poursuite fort mythique, non seulement grâce à sa réalisation parfaite :
Mais surtout à cause de l'erreur finale - et volontaire - de Johnny Utah, qui a face à lui le grand chef de toute cette cavale, Bodhi Salver, et décide finalement de tirer ses balles en l'air :
Incroyable, non ? Cet extrait est tellement connu qu'il a plusieurs fois été cité tel quel dans différents films ironiques, tel La Cité de la Peur (1994), purement français, ou encore Hot Fuzz, venu d'Angleterre en 2007 :
Malheureusement, cela ne se passe pas du tout comme prévu, dans Point Break... Bien au contraire, Bodhi Salver sait très nettement ce qu'il lui reste à faire pour être définitivement tranquille :
Et il entraîne aussitôt Johnny Utah à bord de son avion, quel que soit la réelle envie que celui-ci en ait :
Là se trouve démontrée la grande maîtrise de la réalisatrice, car cette scène - réalisée pour de vrai - se trouve tout simplement magnifique :
Si vous ne me croyez pas, regardez cet extrait de quatre minutes, cela vous fera complètement changer d'avis, je pense :
Même l'arrivée est magnifique, n'est-ce pas ?
Malheureusement, ça ne dure guère longtemps... Aussitôt posé, Bodhi Salver montre à Johnny Utah une vidéo, qui lui définit clairement la situation de Tyler Ann Endicott :
Une seule condition pour la revoir vivante : accepter de participer au prochain braquage... Et c'est bien réel :
Malgré de petites oppositions de dernière minute :
Mais pour l'essentiel, tout se passe bien... Sauf que les faits dégénèrent rapidement, à la fois sur les ambitions bien contraires de Bodhi Salver de partir au Mexique, et de Johnny Utah de récupérer la femme qu'il aime :
Pour ne rien arranger, Angelo Pappas voudrait s'en mêler, mais il est descendu par Bodhi Salver avant même de tirer... Ce qui oblige carrément Johnny Utah à prendre le même avion pour le Mexique, avec le très faible nombre d'amis qui lui restent :
Il saute d'avion tous les deux - avec un seul parachute ! -, mais se séparent une fois arrivés, après une vaste dispute :
Fort heureusement, Tyler Ann Endicott est toujours vivante, et de plus en plus amoureuse de Johnny Utah... Mais bien que l'affaire soit en apparence terminée, celui-ci est toujours à la poursuite de Bodhi Salver, qu'il finit par retrouver en Australie, pour surfer sur cette méga vague géante, l'attraction du siècle :
L'issue en est inévitable, n'est-ce pas ? Mais c'est le propre choix de Bodhi Salver, qui préfère disparaître dans la nature que de retourner en prison, c'est très clair :
Regardez l'ultime plan, cela vaut vraiment le coup :
Comme vous le voyez, Johnny Utah jette définitivement sa plaque du FBI, et va retrouver Tyler Ann Endicott dans une toute autre optique de la vie... Que dire d'autre de ce film ? En tous cas, c'était une grande réussite de Kathryn Bigelow, et malgré un budget de 24 millions de dollars, qui a rapporté 4 fois la mise initiale, elle n'obtient presqu'aucun prix de cet Opus, ce qui la porta à réaliser Strange Days en 1995 (sur un scénario de James Cameron), deux films peu prisés ensuite, puis enfin Démineurs en 2009, qui la porta à être la première femme à remporter l'Oscar de la meilleure réalisation, parmi de très nombreux prix. Pas mal du tout, non ?
Un film un peu plus récent que The Funeral d'Abel Ferrara (1999 contre 1996), portant le titre français de Mafia Blues, dû à Harold Ramis, et surtout, qui vole dans un tout autre sens, bien opposé à la vision très négative de Abel Ferrara, et s'en allant vers une comédie très bien menée, puisqu'on peut encore la regarder sans complexe près de trente ans plus tard.
Le scénario est lié à Harold Ramis et à deux des écrivains spécialisés dans le genre, Peter Tolan et Kenneth Lonergan. Autrement dit, tout tourne sur environ un gag par minute - si ce n'est plus ! -, et tout commence lorsque Ben Sobel (Billy Crystal, déjà un peu connu), un célèbre psychanalyste, vient d'emboîter par mégarde la voiture de Jelly (Joe Viterelli), lequel est le véritable Consigliere du mafieux en place :
Lequel n'est autre que Paul Vitti - interprété par Robert De Niro, qui était déjà célèbre à l'époque, mais qui visiblement se comporta très bien ici, puisqu'après le fameux Martin Scorsese (qui refusa), c'est à Harold Ramis qu'il demanda lui-même de tourner ce film, après le précédent succès de son dernier, Groundhog Day, en 1993 :
Alors, comment se passe la première séance, entre les deux maîtres a priori incompatibles, Paul Vitti et Ben Sobel ? Et bien, au début, tout va plutôt mal :
Mais ça remonte très bien au cours de l'entretien, qui se termine en fin de compte sur cette touche enthousiaste :
Mais c'est oublier un peu vite que derrière cette première rencontre presque aphrodisiaque, se cachent au moins deux personnes, à commencer par Primo Sidone (Chazz Palminteri), le grand mafieux totalement opposé à Paul Vitti :
Suivi de la petite amie de Ben Sobel, la météorologue Laura MacNamana, qui a l'ambition de devenir sa future femme :
Au cas où vous ne l'auriez pas reconnue, il s'agit de Lisa Kudrow, l'actrice qui a participé 10 ans à la série Friends (1994-2004), si drôle qu'elle est encore diffusée sur notre télévision :
Mais il n'empêche, tout ceci devrait bien marcher, non, sinon plus ?
Mais c'est oublier un peu rapidement le comportement typique des italiens... Au début, cela n'a l'air de rien, bien sûr, c'est juste un petit emprunt, comme cela :
Hélas, ça tourne très vite au cauchemar, avec un homme qui s'effondre sur le fameux saumon... Peu de chances de le réconcilier avec Laura MacNamana, pas plus qu'avec ses parents, du reste :
Sur ce, nous enchaînons immédiatement avec un coup de fil suspect de Primo Sidone, qui se voit dignement rabaissé au niveau qu'il mérite - même si cela peut un tout petit peu choquer Ben Sobel :
Enfin bon... Tout a l'air d'aller mieux, dès lors que Paul Vitti a tenté de se faire pardonner en offrant au couple une fontaine géante :
Sauf que les membres du FBI sont désormais là, et imposent à Ben Sobel un micro qu'il n'a pas du tout envie de porter :
Résultat ? Ils sont tous au fameux restaurant où le père de Paul Vitti a été abattu, et cela ne se passe pas très bien :
Au départ, Paul Vitti pourrait bien se laisser aller à le descendre, à l'écoute de la fausse bande créé par le FBI :
Mais il en va - évidemment - tout autrement, comme le dévoile Ben Sobel :
Dès lors, Paul Vitti se détourne complètement de son plan initial, et va jusqu'à raconter à Ben Sobel ce qui est réellement arrivé à son père - non d'ailleurs sans que cela ne se reproduise d'une façon ou d'une autre, de laquelle ils vont néanmoins bien se tirer :
Que reste-t-il donc à faire pour être parfaitement heureux ? Se marier pour de bon, bien sûr... Mais c'était trop beau, pour ainsi dire, et Jelly, le Consigliere de Paul Vitti, se charge de faire accélérer ce processus un tout petit peu longuet :
Une vraie raison ? Bien sûr, il faut absolument se rendre à la réunion de tous les mafiosi, et se faire passer pour quelqu'un à la place de Paul Vitti, en étant en quelque sorte son Consigliere :
Cela n'a pas l'air de faire extrêmement plaisir à Primo Sidone, c'est très clair :
Mais Ben Sobel donne tout ce qu'il peut, et ceci ne rend pas mal du tout - surtout pour nous, spectateurs au second degré :
S'il en est besoin, jugez-en par vous-même :
Enfin, Paul Vitti finit par se rendre sur les lieux, et dit que finalement, il arrête tout, se sentant très bien et prêt à se calmer comme chacun le veut :
Mais visiblement, ce n'est pas le cas de tout le monde... Notamment celui de Primo Sidone, qui menace clairement Paul Vitti de la répression la plus violente, ce qu'il ne tarde pas à faire, du reste - dommage que je n'ai pas trouvé d'extrait vidéo de cette scène assez incroyable :
En tous cas, cela se termine très mal pour Primo Sidone, et bien mieux pour Paul Vitti, c'est clair :
Certes, il se retrouve pour quelque temps enfermé dans la prison de Sing Sing, située au nord de New York... Mais il voue une énorme affection à Ben Sobel, et ne peut bien sûr s'empêcher de lui dire :
Voire de lui offrir un cadeau tout à fait spécial : le célèbre chanteur Tony Bennett en personne, prêt à chanter son répertoire entier, tant que Ben Sobel le lui demandera... Incroyable, non ?
D'autant plus que c'est réellement Tony Bennett qui interprète ce personnage - comme certains d'entre vous le reconnaîtront peut-être, d'ailleurs :
Je vous offre la dernière vidéo que j'ai trouvée, qui vous donne en grande partie les éléments essentiels :
Qu'en penser, finalement ? Si vous êtes comme moi, vous adorerez, sûr et certain... En tous cas, beaucoup plus que sa suite Analyse That, sortie en 2002, et qui a été bien loin de marcher aussi bien que le premier ! Il me restera encore à vous parler de ce que j'estime être le meilleur film de Harold Ramis, Un jour sans fin (1993)... Mais j'attends bien sûr pour cela le futur, soyons clairs !