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  • dimanche, février 02, 2014

    FINAL FANTASY (HIRONOBU SAKAGUCHI)

    La première fois que je parle d'un film d'animation ?
    Non, certes, puisque j'ai déjà pris la plume pour traiter du Monde de Nemo, réalisé par Pixar. Mais il faut noter que ce film, Final Fantasy, sorti en 2001, fut en fait le tout premier à recréer de toutes pièces le monde dans lequel nous pourrions vivre, autrement dit, "le premier long métrage en image de synthèse ayant pour vocation de représenter des êtres humains de façon réaliste" (citation de Wikipédia). Il commence évidemment par une image assez floue :
    Mais heureusement, il se rattrape très vite par la vue de Aki Ross, la personne principale du film, qui lui vaut d'ailleurs son sous-titre, "les Créatures de l'Esprit" :
    Car ce film se promène sans arrêt entre rêve et réalité, comme nous le prouve dès le début cet enregistrement :
    Et à peine ce stade évoqué, nous voici reparti cette fois dans cette vraie réalité, qui est tout à la fois bien plus dure à vivre physiquement, et du même coup bien plus noire au niveau des couleurs :
    Quels sont ces êtres humains, et surtout, quelle est cette sorte de serpent particulièrement angoissante ?
    Pour le serpent, c'est assez difficile à trouver - il vaut mieux que je revienne là-dessus plus tard. Par contre, les êtres humains sont assez évidents, une fois qu'ils ont retiré leur casque, et l'une des meilleures preuves en réside dans le fait que leur doublure en Américain ne fut pas du tout improvisée, qu'il s'agisse de Ryan Withaker (Ving Rhames) et de Jane Proudfoot (Peri Gilpin) :
    Ou encore du capitaine Gray Edwards, l'un des plus grands rôles de ce film, dont la voix n'est autre que celle d'Alec Baldwin :
    Gagnons un peu de temps en se rendant dans la seule ville solide de cet univers :
    Et découvrons à cette occasion l'un des autres grands rôles de ce film, celui du docteur Cid, interprété par Donald Sutherland :
    Le docteur Cid se mêle, avec Aki Ross (Ming-Na Wen), de l'état dans lequel se trouve les deux derniers esprits qu'il leur faut découvrir sur les huit ("les Créatures de l'Esprit"), mais rend ce film incomparablement plus crédible par son physique à la fois chauve, barbu, et disons-le, nettement altéré par l'âge :
    Une fois sorti de ces trois personnages, Aki Ross, le capitaine Gray, et le docteur Cid, qui d'ailleurs travaillent tous dans le même sens, apparaît de l'autre côté le général Hein, une sorte de fasciste avant tout concerné par l'usage de bombes - même si sa voix est créée par le génial James Woods :
    Ainsi se dévoile le sens même du film : ou bien lutter bêtement contre les serpents, ce dont bien sûr le général Hein est fortement capable, ou bien se révéler nettement plus fin et intelligent. Ce que, bien sûr, Aki Ross, Gray et Cid vont s'efforcer de faire :
    Le seul problème, c'est qu'on ne sait jamais vraiment si l'on se trouve dans la réalité, ou seulement confronté à un rêve :
    Ce problème est, en fait, l'un des points centraux de l'intrigue. Ou bien on l'aime naturellement, et dans ce cas, tout se passera bien, ou bien on le déteste par nature, et ceci n'aidera certes guère à dévorer le film dans son ensemble :
    Mais peu importe... Si l'on aime le principe de ce film, l'on ne pourra passer à côté de cette vision des étoiles, qui ressemble tout autant à celle de Stanley Kubrick qu'à celle de Terrence Malick, notamment dans The Tree of Life :
    Ai-je l'air d'aller trop loin, pour une fois ? Je ne sais pas, mais ces images aussi me disent quelque chose, qui vient peut-être directement de X-Files :
    De même que celles-ci, sauf que là, la filiation est évidente. Il s'agit en effet, sur la gauche, d'un personnage que l'on voit assez peu, Neil, mais qui s'avère d'un humorisme bien léché - raison évidente pour laquelle on a confié sa voix à Steve Buscemi :
    Dommage, car il va se dépêcher de mourir, hélas. Ce qui semble prouver que ce second - ou troisième - parcours s'avère quant à lui bien réel, même s'il peut toujours sembler aussi beau qu'un rêve de ce type :
    Toujours est-il qu'à la suite de nombreux morts, ne restera plus que le docteur Cid, le capitaine Gray Edwards, et bien sûr, Aki Ross. Tous ces gens-là vont se trouver confrontés à la recherche, absolument indispensable, du huitième esprit, tandis que de son côté, le général Hein va se mettre en tête de bombarder la terre :
    Est-ce que cela va marcher, pour lui, le recours à Zeus - vieux mythe grec, absolument lié à l'aigle et à la foudre, mais vu la modernité de cet endroit, davantage apparenté à ces fameuses bombes ?
    Oui, cela va marcher - si l'on veut... Car le feu finira bel et bien par se déclencher, mais dans l'endroit où on l'attendait le moins, autrement dit le propre vaisseau du général Hein :
    Résultat : ne restent en vie que tous les trois, et encore... Le capitaine Gray Edwards se trouvera bien atteint, et va donner ses adieux à la belle Aki Ross de la façon qu'il convient - attention, nous sommes là dans un film japonais, et tout ce qui concerne l'amour apparaitra toujours proprement feutré :
    Une dernière vue sur le docteur Cid, entouré de ces vagues de lumière assez hallucinantes :
    Un assez bref aperçu sur la montagne au lever du jour :
    Et surtout, une vue qui fait l'option de générique de fin, où l'on a l'impression de survoler la terre soi-même, comme si l'on était un aigle. Car Hironobu Sakaguchi  a eu, par inspiration ou par pur hasard, les mêmes fantasmes que moi concernant les oiseaux. Tout d'abord, en tant qu'être humain, l'on meurt, puis l'on ressuscite sous cette forme supérieure d'aigle de haute montagne, qui n'a plus le concept de solitude, et survole sans complexe ce haut pays :
    Magnifique, n'est-ce pas ? Ne serait-ce que pour parler du film, que je trouve assez sublime dans son genre, mais surtout de son plan final, superbement orchestré. Hironobu Sakaguchi  (坂口博信) en a t-il remporté un prix quelconque ?
    Je vous laisse là découvrir la version de Wikipédia : "Malgré son statut de précurseur, le film n'a pas rencontré le succès escompté. Face à un budget qui n'a cessé de gonfler pendant la production en raison d'innombrables contraintes techniques - jusqu'à atteindre 137 millions de dollars - , il ne rapporte au total qu'un peu plus de 85 millions de dollars. C'est l'un des plus grand "flop" de l'histoire du cinéma. L'échec commercial du premier long-métrage de la société Square - une entreprise japonaise leader dans le secteur du jeu vidéo de rôle - la place au bord de la faillite. Elle est contrainte de fusionner en 2003 avec sa principale concurrente sur le marché japonais, Enix."
    Dingue, non ? Un type qui se trouve aussi doué pour faire, en 2001, le premier long métrage en image de synthèse, utiliser un paquet d'acteurs américains très connus pour créer les voix, demander à Elliot Goldenthal d'écrire la musique, et se retrouver d'un seul coup cloué au sol pour 137 millions de dollars - oui, vous avez bien lu, il s'agit de 137 000 000 $, soit d'un budget encore supérieur à Star Wars ! Cela mérite d'être encouragé au plus haut niveau :
    Avez-vous encore quelque chose à dire ? Rien de plus simple : il vous suffit de laisser un commentaire, et j'y répondrai dans les jours - ou au pire, les semaines - à venir !

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