PARANOID PARK (GUS VAN SANT)
Vive Internet !
Sans lequel je n'aurais jamais rencontré Ccil, qui me fait toujours découvrir de superbes films très originaux, qu'il s'agisse de Hard Candy de David Slade, de Juno de Jason Reitman (avec la même fabuleuse Ellen Page), de Calvaire de Fabrice Du Weltz, ou encore, comme aujourd'hui, du très étonnant :
Sans lequel je n'aurais jamais rencontré Ccil, qui me fait toujours découvrir de superbes films très originaux, qu'il s'agisse de Hard Candy de David Slade, de Juno de Jason Reitman (avec la même fabuleuse Ellen Page), de Calvaire de Fabrice Du Weltz, ou encore, comme aujourd'hui, du très étonnant :
Filmé en 2007 par Gus Van Sant (adapté du roman éponyme de Blake Nelson), dans son incessante exploration de cet âge magique - et en même temps terrible - que peut représenter l'adolescence. L'âge de l'indépendance, l'âge de toutes les découvertes, l'âge aussi, parfois, de toutes les conneries, un âge que nous avons tous connu et auquel rien ne nous a jamais préparé, ce en quoi le simple lieu de Paranoid Park est déjà, à lui tout seul, une métaphore :
Un Park certes un tout petit peu craignos, bâti de toutes pièces et plus ou moins habité par un tas de squatteurs, mais dans leur genre, tous des virtuoses, magnifiquement filmés par Gus Van Sant :
Extrêmement bien vu, également, tout comme dans Elephant, à quel point il peut être à cet âge rassurant et sécurisant de se sentir appartenir à une sorte de tribu :
Ne serait-ce que pour échapper à ces couloirs d'un ennui mortel, qui vous donneraient presque envie de vous tirer une balle dans le crâne, tellement cela semble une sorte de préfiguration de la vie de bureau sinistre qui attend par la suite 80 % des gens :
Autre subtilité fort bien cernée par Gus Van Sant (un "adulescent", sans doute, comme on le dit maintenant) : c'est à quel point l'on peut avoir du mal, à cet âge, à concilier la fréquentation des filles avec celle de ses meilleurs potes, autrement dit, la pure amitié avec les premiers émois sexuels, sans jamais pouvoir parvenir à harmoniser les deux :
On s'amuse comme on le peut, n'est-ce pas ?
En théorie, je n'aurais pas osé en dire plus, sous peine de faire un gros spoiler, mais étant donné que tout est quasiment dit dans la bande annonce, ma foi, je n'ai pas eu trop de scrupules à citer ce qui représente le drame fondateur de ce film :
Plusieurs choses méritent vraiment d'être admirées sur le pur plan de la réalisation (curieusement en 4/3, alors qu'il devient désormais plutôt difficile de s'acheter une TV autre que 16/9), notamment, d'une part, l'immense amour très visible que Gus Van Sant semble porter à ses acteurs, et particulièrement au principal d'entre eux, Alex (magistral Gabriel Nevins, recruté grâce à un casting Internet, comme quoi...) :
D'autre part, la façon très étonnante dont il a filmé ces très belles scènes de "pipe" (d'après ce que j'ai compris, avec une simple caméra super-8, mais tenue depuis un skate, ce qui explique la définition), en outre accompagnées d'une bande son très inattendue, allant de la musique planante au country en passant par la Neuvième de Beethoven, enfin bref, absolument pas ce que l'on s'attend à entendre dans ce genre de contexte :
Sans parler de la scène que tout le monde trouve la plus bluffante du film, celle où Jennifer (la copine d'Alex) lui reproche de ne plus coucher avec elle, tandis que l'on ne voit pas ses lèvres bouger, et que l'on n'entend pas le moindre son :
Et pour en finir avec la sénescence, un truc que sûrement pas mal de jeunes n'auront malheureusement pas dû capter dans cette scène, c'est qu'en ce moment précis où Jennifer se lamente sur les trous de mémoire de son copain Alex, Gus Van Sant s'est fait un malin plaisir d'utiliser, comme par hasard, la musique de Nino Rota du sublime film Amarcord de Fellini (ce qui, en dialecte napolitain, signifie précisément : "Je me souviens")...
Je me souviens que, moi aussi, j'ai été un ado, au moins une fois dans ma vie... Malheureusement, ça n'arrive qu'une seule fois dans une seule vie, et donc, c'est précieux, très précieux ! Adoncques, si vous me lisez et que vous avez moins de vingt ans : amusez-vous, profitez-en, créez, imaginez, tentez tout ce que vous avez envie de tenter !
Je me souviens que, moi aussi, j'ai été un ado, au moins une fois dans ma vie... Malheureusement, ça n'arrive qu'une seule fois dans une seule vie, et donc, c'est précieux, très précieux ! Adoncques, si vous me lisez et que vous avez moins de vingt ans : amusez-vous, profitez-en, créez, imaginez, tentez tout ce que vous avez envie de tenter !
Autres films du même réalisateur : Even Cowgirls Get the Blues, Gerry, Elephant
Libellés : Drame, Inclassable, Van Sant