Est-ce que vous connaissez ce film de l'an 2000 ? Peut-être mieux sous son titre français de Ce que veulent les femmes, j'en suis sûr... En tous cas, il est dû à Nancy Meyers, une réalisatrice dont je n'avais pas encore parlé sur mon récent article concernant (le 8 mars) la Journée Internationale des Femmes, mais qui n'a pratiquement tourné que des chefs-d'œuvre, dont celui-ci est le plus bel exemple. Meilleure preuve avec son démarrage, montrant d'emblée le vrai problème :
Pour ceci, nous est brièvement présentée Darcy McGuire (Helen Hunt), qui va tout de suite occuper la tête du département Projets de l'agence de publicité :
Auquel assiste un peu dubitatif Nick Marshall (Mel Gibson), qui a pourtant failli occuper ce poste... Inutile de préciser que si le scénario du film est excellent, l'une de ses qualités est tout de même la présence de ces deux acteurs excellents - Helen Hunt, qui a entre autres tourné dans Twister (1996), et Mel Gibson, célèbre grâce à ses quatre L'Arme fatale et à sa propre réalisation de Braveheart (1995) :
La nouvelle directrice apporte donc une boîte magique, qui comprend dix articles spécifiquement dédiés aux femmes :
Ce qui bien sûr déplaît profondément à Nick Marshall, mais une fois rentré chez lui, il va tout de même essayer ces très bizarres produits :
Surtout lorsque débarque, sans prévenir, son unique fille Alex Marshall (Ashley Johnson), accompagnée de son mec Cameron (Eric Balfour)... Il s'explique comme il peut, mais apparemment, ceci choque énormément cette dernière - qu'en outre, il ne connait pas si bien que ça, bien qu'étant son père :
Suite au départ de tous les deux, il ne trouve rien de mieux à faire que de s'électrocuter par mégarde, mélangeant les différents vêtements féminins qu'il portait et les produits chimiques appropriés :
Endormi rapidement, il se retrouve au réveil en train de percevoir des voix étrangères... Qu'il n'attribue pas encore à sa bonne, qui pourtant nettoie son appartement en pensant la même chose :
Regardez cela, ça vaut vraiment le coup :
Mais cela va bien plus se préciser avec sa promenade dans Chicago, où il découvre qu'il perçoit tout ce que les femmes pensent - alors que celles-ci ne s'en doutent même pas :
De même une fois rendu au bureau, où il tombe sur cette fille étrange Erin (Judy Greer), dont il entend les pensées les plus négatives - alors qu'il ne l'a pas jugé capable d'exercer son poste il y a quelques années de cela :
Il a du mal à y croire lui-même, mais il ne peut visiblement rien faire... A part peut-être informer son unique collaborateur Morgan Farwell (Mark Feuerstein), qui doute sérieusement de cette capacité :
Une fois rentré chez lui, il s'adresse donc à Dieu en personne, lui demandant de le faire revenir à son état d'homme normal, comprenant un peu mais pas trop les pensées des femmes... Ce qui dans un premier temps semble lui réussir :
Mais en fait, ce n'est pas du tout le cas... Comme nous le montre ce très beau plan de Nancy Meyers, où on le découvre vu du haut comme un homme inquiet et perdu :
Suite à tous ces évènements, in ne lui reste plus qu'à se rendre chez la psychanalyste J.M. Perkins (Bette Midler), qu'il a déjà connue dans le passé... Certes, celle-ci a beaucoup de doutes, mais une fois qu'il l'a entièrement convaincue grâce à des tests bien réels, elle voit la chose sous un tout autre angle que lui, bien plus positive et confiante en l'avenir :
Croyez-moi, cela vaut vraiment le coup :
A partir de là, Nick Marshall va se débrouiller d'une bien meilleure façon, en utilisant les pensées secrètes des femmes - notamment Darcy MacGuire - sans jamais leur dire qu'il se les approprie... Une pensée assez négative, mais il ne le sait pas encore :
Bien au contraire, il s'en sert au mieux en draguant rapidement Lola (Marisa Tomei), une simple vendeuse de café qui rêve de devenir actrice...Et qui malgré ses doutes du début, s'emballe très vite pour Nick Marshall, qu'elle considère comme le meilleur homme de toute son existence :
Et il va aller encore plus loin dans la promotion de Nike, pour laquelle il a - curieusement - les mêmes idées que Darcy MacGuire :
Cela a failli s'embrouiller dans un premier temps, grâce à sa fille Alex Marshall... Mais il s'en sort finalement plutôt bien, en l'accompagnant lors du choix de sa robe pour le bal de fin d'année, en payant pour elle - et en faisant mine de ne pas entendre toutes ses pensées :
Comme souvent, tout est histoire de sexe, non ?
Y compris dans la relation qu'entretiennent Nick Marshall et Darcy McGuire, qui finit forcément par évoluer en ce sens :
Raison de plus pour que Nick Marshall explique à la pauvre Lola pourquoi il ne l'a pas vue depuis une semaine, et accepte - contre sa volonté - l'explication logique qu'elle lui donne :
Enfin, c'est le moment du grand rendez-vous avec les gens de chez Nike, où Nick Marshall décrit chaque plan avec une grande précision, laissant Darcy McGuire l'écouter docilement - alors qu'elle est bien consciente d'avoir eu les mêmes pensées :
En tous cas, le résultat est très positif pour tous les deux :
Et cela mène vite Darcy McGuire à faire découvrir à Nick Marshall son luxueux appartement, encore en cours de rénovation, mais cela ne le gêne pas du tout :
Ce qui par contre l'agace énormément, c'est le comportement à la suite de cela de son patron Dan Wanamaker (Alan Alda) - qui comme beaucoup n'a entendu que sa voix sur la promotion de Nike, et s'est donc fait une grande joie de se débarrasser de Darcy McGuire :
Il ne reste donc à Nick Marshall qu'une seule solution : se rendre chez cette fille à laquelle il a refusé plusieurs fois le poste, Erin, dans l'espoir qu'elle lui trouve une solution :
Mais le quartier de Chinatown, où elle habite, va s'en charger bien avant elle... En le plaçant sous une nouvelle décharge électrique, qui va pour un temps l'halluciner, mais très vite lui faire prendre conscience de son identité masculine - qui est redevenue comme au départ, ne lui autorisant plus désormais la compréhension de la pensée des femmes :
Ce dont il pourrait être flatté, mais qu'il vit en fait assez mal... Surtout lorsque rendu au fameux bal de fin d'année, il s'aperçoit que sa fille a beaucoup souffert de la volonté de Cameron de coucher avec elle, ce qu'elle n'avait pas du tout envie de faire :
Et pour ne rien arranger, il se retrouve auprès de Darcy McGuire dans son appartement, afin de lui apprendre que contrairement à ce qu'elle pense, elle n'a pas du tout été virée - et qu'il sera près à faire le sacrifice de sa propre personne, si cela est nécessaire :
Résultat ? Ils s'aiment toujours, même plus que jamais, et quel que soit ce que chacun décrypte de la pensée de l'autre, ils resteront toujours ainsi - et ceci sera ainsi le dernier plan visible :
Certes, il y avait toutes les façons possibles de massacrer ce film (comme nous avons l'habitude de le faire dans notre pays) : prendre de mauvais acteurs, ne pas utiliser un très bon scénario, monter tout cela à la va-vite, etc... Mais Nancy Meyers a fait tout le contraire, et il est finalement assez logique que cet Opus reste toujours d'actualité aujourd'hui - alors que ce n'est pas du tout le cas de Ce que veulent les hommes, sorte de copie ratée datant de 2019.
Bien sûr qu'il y a des différences entre l'homme et la femme, c'est assez évident, et vous pourrez même le constater en lisant rapidement ce texte fondamental, donnant l'essentiel sur le sujet... Il est clair qu'il existe de plus en plus de films basés sur le féminisme, mais très peu vont dans ce sens inventif, méditatif, et en plus de cela drôle d'un bout à l'autre. C'est un vrai régal, et je dis franchement un grand merci à Nancy Meyers !
Peut-être est-ce le film le plus connu de Mel Gibson, daté de 1995, et nous racontant la vie - hélas assez courte - de William Wallace (1270-1305), le véritable fondateur de l'Ecosse indépendante de l'Angleterre. Malgré quelques invraisemblances (la rencontre de la reine Isabelle, le port du kilt, l'existence de la prima nocte), le ton de ce biopic est très juste, même si le budget est probablement le plus élevé qu'ait connu Mel Gibson, en grande partie à cause de ces nombreux guerriers.
Nous le rencontrons dès le début tout jeune (interprété encore par James Robinson), et il a déjà cette rage intérieure qui va lui être à l'avenir fort utile :
Son père et son frère sont tués au cours d'une attaque du roi d'Angleterre (1272-1307), Edouard 1er - également surnommé longshanks, "longues jambes" (Patrick McGoohan). Le jeune William Wallace part alors quelque temps à l'étranger, chez son oncle :
Pendant ce temps, le roi d'Angleterre marie son fils aîné, prince de Galles également nommé Edouard (Peter Hanly), à Isabelle de France (Sophie Marceau)... Qui va le détester rapidement, car il est homosexuel :
Le roi remet du coup en place une ancienne coutume, celle de prima nocte - le droit de cuissage, pratique qui n'est guère confirmée par les ouvrages sur le sujet, mais qui est néanmoins très plausible :
Qu'il applique du reste le jour même à une mariée au village de William Wallace - et celle-ci, par peur et soumission, fait exactement ce qui est demandé :
Pendant ce temps, William Wallace (enfin Mel Gibson) fait la même demande à sa chère Murron MacClannough (Catherine McCormack), mais de façon bien plus confidentielle :
C'est charmant, n'est-ce pas ?
Mais celle-ci se fait attraper, puis violer, par un soldat anglais, qui n'est franchement pas présenté sous un jour sympathique :
Au final, elle finit donc la gorge tranchée par le shérif, qui s'en remet à la nouvelle loi, imparable :
Mais William Wallace entraîne tous les villageois à l'assaut de ces anglais, et tue de la même façon le premier d'entre eux, le shérif :
Ainsi débute vraiment la guerre de William Wallace pour l'indépendance de l'Ecosse, qu'il va mener jusqu'au bout :
Le roi Edouard 1er charge alors son fils de s'en occuper - ne sachant pas encore vraiment quels sont les défauts de celui-ci :
C'est la première bataille, celle de Stirling (1297), qui se déroule dès le début avec des plans que les anglais maîtrisent fort mal :
Un tout petit instant, on assiste à une brève conversation ente Robert de Bruce (Angus Macfadyen) et son père lépreux (Ian Bannen) - qui sont tous deux en très bonne place à l'Ecosse, mais toujours pas indépendants :
Puis vient enfin l'attaque décisive, juste précédée d'un discours concis de William Wallace, où en peu de mots il dit l'essentiel :
Là, nous sommes aussi déconcerté que le roi lui-même, qui s'attendait bien sûr à voir ses soldats ainsi attaquer :
Mais pas du tout à découvrir les écossais ainsi chargés de vrais pics, et qui vont du coup largement gagner la bataille :
Regardez ça en entier, cela en vaut vraiment le coup :
Robert de Bruce s'entretient avec William Wallace, qui semble lui faire confiance :
William Wallace attaque ensuite York, également avec succès, ce qui désagrège totalement le roi Edouard 1er :
Le roi décide alors d'envoyer la princesse Isabelle de France, dans le but de le conquérir plus simplement, et de façon plus efficace :
Mais la future reine est grandement surprise par la culture et les connaissances de William Wallace, qui se trahissent même par sa connaissance du français :
Peu de temps après, en 1298, William Wallace s'engage à Falkirk, avec l'aide promise de plusieurs nobles, dans son dernier combat :
Dans un premier temps, il s'avance relativement bien, aidé secrètement par Isabelle de France, qui l'a prévenu des dangers de la bataille :
Mais il est trahi par ses deux collègues, Lochlan (John Murtagh) et Mornay (Alun Armstrong), qui le laissent quasiment tomber - en échange de paye conséquente d'Edouard 1er :
Résultat ? Terrifiant, vous pouvez l'imaginer :
Et qui plus est, William Wallace manque tout juste de se faire couper la tête par Robert de Bruce lui-même - jusqu'à ce que le processus s'inverse, et mette Robert de Bruce dans une situation qu'il n'escomptait pas du tout :
Raison de plus pour lui faire rejoindre définitivement le camp de William Wallace - tel qu'il le dit cette fois à son père, sans aucune restriction :
Hélas, William Wallace est capturé quelques années plus tard (1305), jugé par une cour exceptionnelle, et aussitôt condamné à une mort devant tous :
Il passe ses derniers moments avec Isabelle de France, venue encore le voir secrètement, mais cela n'arrange rien :
Le prisonnier n'a qu'un unique choix à faire : soit se taire, et être découpé de la façon la plus lente et la plus horrible possible... Soit parler, avouer son erreur et sa culpabilité d'indépendance, et se voir ainsi trancher la tête rapidement :
Il parle, finalement... Mais pas du tout pour dire ce que tout le monde attend :
C'est remarquablement bien filmé, non ?
Des années plus tard, en 1314 à la bataille de Bannockburn, Robert de Bruce rendra enfin définitivement l'Ecosse indépendante, et ce pour toujours :
Est-ce que vous aimez ce film de Mel Gibson ? Je ne serais pas étonné, parce qu'il est proprement remarquable... Non seulement car exception faite de L'Homme sans visage (1993), il s'agit quasiment de son premier film, mais surtout parce qu'il dure pratiquement trois heures, sans qu'à aucun moment il n'y ait des moments d'ennui, de longueur, ou de démesure.
Certes, il existe un certain nombre de points douteux, notamment l'invention du kilt, la mise en œuvre de la loi prima nocte, et plus grave, l'implication de la princesse Isabelle de France dans ses combats, alors qu'elle n'avait en réalité que 13 ans et était encore bien loin de se marier à Edouard II... Mais cela n'est pas du tout la faute de Mel Gibson, bien plutôt sur le fait qu'il se soit inspiré du poème de Blind Harry, The Wallace, qui date non seulement de la décennie 1480, mais qui fut en outre l'outrage le plus populaire dans l'Ecosse de cet époque, juste derrière la Bible.
Ce film demanda évidemment un gros investissement (72 millions de dollars), ne serait-ce que pour les scènes de combat... Mais il fut le treizième succès cinématographique son année de sortie (1995), et rapporta un peu plus de 210 millions, ce qui n'est pas mal, non ? En tous cas, je vois ceci comme un très bon présage pour Mel Gibson, son film suivant - La Passion du Christ (2004) - ne fera que le prouver !