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  • mercredi, juin 26, 2019

    HEAT (MICHAEL MANN)

    C'est, de très loin, mon film préféré (1995) de Michael Mann…
    Entre 1986 et 2004, il n'a pratiquement réalisé que des chefs d'œuvre, chronologiquement parlant ManhunterThe InsiderAli et Collateral Mais bien que Heat soit basé sur un scénario assez proche de ce dernier, il s'agit en fait d'un remake de son propre L.A. Takedown destiné à la télévision, avec au moins trois points forts, que je vais tenter de vous relater ainsi :
    1) Sa distribution absolument impeccable, qui compte non seulement Val Kilmer, Tom Sizemore, Diane Venora, Natalie Portman, mais surtout le duo très rare entre ces deux grands acteurs, Al Pacino et Robert De Niro…
    2) Sa réalisation quasiment sublime, basée bien sûr sur les deux personnages principaux, que l'on découvrira deux fois face à face, dans une ambiance très noire…
    3) Enfin, et c'est plutôt rare dans ce genre de films, une réflexion très puissante sur la compatibilité homme-femme qui existe entre tous ces gens, et d'une façon très différente, c'est le moins que l'on puisse dire…
    Comme ce film date de 1995 - et la série de 1989 -, je n'hésiterai donc pas à en faire un spoiler, en commençant déjà avec l'un des plus connus d'entre eux, Neil McCauley (Robert De Niro), qui apparait dès le début du film comme le grand chef opposé à la police :
    Suivi de peu par Chris Shiherlis (Val Kilmer), dans la même équipe :
    Juste histoire de faire un peu de diversion, un plan assez bref sur Vincent Hanna (Al Pacino), qui est en résumé l'exact opposé du premier, soit le grand enquêteur de la police :
    Puis l'on revient une dernière fois sur l'équipe des braqueurs, tout d'abord avec le tout nouveau Waingro (Kevin Gage), qui va très vite entrer dans la légende, au sens impropre du terme :
    Et ensuite avec les deux manquants à cette équipe très solide, impitoyable, bien organisée, Michael Cheritto (Tom Sizemore) :
    Et pour finir, Trejo (Danny Trejo) :
    Tout ceci va débuter par un braquage très spectaculaire sur un camion transportant du liquide, qui va s'avérer pris en moins d'une minute :
    Ce qui n'est a priori pas très grave pour les conducteurs du camion, mais va très vite prendre un tour particulier à cause de Waingro, le nouveau, qui s'est montré particulièrement dégénéré sur ce point en abattant l'une des personnes, puis finalement les trois :
    Résultat ? Tout d'abord, il est essentiel d'en finir au plus vite avec cette course contre la montre, d'une part en prélevant ce qui est nécessaire (1,6 million de dollars), d'autre part en détruisant tout ce qui est désormais inutile :
    Ensuite, en prenant fort au sérieux la trahison du fameux Waingro, notre chef Neil McCauley a d'ores et déjà la forte tentation de le mettre à la poubelle :
    Sauf que, grâce involontairement à la police, Waingro va parvenir, in extremis, à s'échapper :
    C'est alors l'un des premiers moments où l'on s'intéresse à la vie sentimentale, tout d'abord avec la femme de Chris Shiherlis (Val Kilmer), Charlene (Ashley Judd), que l'on découvre très déçue par le comportement de son mari, endetté jusqu'au cou par le jeu :
    Ensuite, d'une façon beaucoup plus décontractée, avec la drague relativement rapide de Neil McCauley envers la fameuse Eady (Amy Brenneman), et qui restera avec elle jusqu'à la fin du film, sous un aspect romantique très en contraste avec sa personnalité affichée :
    Voilà, c'est tout pour l'instant… Reste à la police à trouver le moyen de surveiller les différents braqueurs, ce qu'Al Pacino parvient à faire assez rapidement, sauf concernant le puissant Neil McCauley, jusqu'alors totalement invisible :
    Celui-ci s'occupe pour l'instant de tout autre chose : tenter de se faire rembourser une partie de la somme par Roger Van Zant (William Fitchner), un financier plutôt véreux… Phénomène qui lui aussi va assez mal se passer, mais donne lieu à quelques-uns des plus beaux plans de ce film :
    C'est là la seule occasion pour Roger Van Zant de se justifier, et évidemment, il n'y parviendra pas, face à Neil McCauley :
    Ceci étant, que se passe-t'il dans la tête de Waingro ? Et bien, de pire en pire, si l'on peut dire, puisqu'il se retrouve lié (au moins pour la cinquième fois) à l'assassinat d'une belle prostituée :
    Ce qui va non seulement mettre en fureur Vincent Hanna, mais aussi la propre mère de la jeune fille, entrée sur les lieux grâce à une indiscrétion… C'est aussi le moment où l'on découvre la merveilleuse musique de Elliot Goldenthal, qui ressemble en tous points à une symphonie de Gustav Mahler :
    Voilà, toute les bases du film sont déposées… Et il ne reste donc qu'à préparer le second coup, qui va se faire de la même façon avec les personnages du premier, exception faite, bien sûr, de Waingro :
    Sauf que là, on commence à jouer au chat et à la souris… Autrement dit, une réunion absolument bidon pour la prochaine attaque, une surveillance par tous les membres de la police, qui se trouvent eux aussi espionnés avec tout autant de verve par les malfaiteurs - ce qui donne lieu à tous ces plans magnifiques, compte tenu du lieu et de la place des caméras :
    En résumé : C'est le véritable moment - au bout très exactement de une heure trente, soit la moitié du film - où Vincent Hanna (Al Pacino) va pour la première fois croiser la route de Neil McCauley (Robert De Niro), sur sa propre décision… 
    Une discussion très courte (seulement six minutes !), mais où tout va être dit concernant les motivations, les attentes, et les impulsions de chacun - sachant que l'un des deux va forcément gagner, mais l'on ne sait pas encore lequel :
    Comme l'a dit Michael Mann lui-même, il y a une bonne raison pour laquelle ces personnages n'ont pas été filmés ensemble : "Ce plan aurait été grammaticalement faux. Ils incarnent deux hommes que tout oppose. Je ne pouvais les montrer face à face"...
    Reste maintenant à préparer le second cambriolage, cette fois-ci d'une grande banque… Mais cela démarre déjà assez mal, lorsqu'on voit au dernier moment se désister Trejo, du simple fait qu'il est étrangement suivi par la police :
    Fait dont Neil McCauley ne s'inquiète pas trop, pour l'instant, vu qu'il a immédiatement trouvé son remplaçant travaillant dans un café de la région, Donald Breedan (Dennis Haysbert) :
    En apparence, tout semble se passer normalement, donc… Avec certes une certaine tension, mais relativement normale dans ce genre d'attaque :
    Mais c'est plutôt mal compter avec la stratégie puissante de Vincent Hanna, autrement dit de la police toute entière, qui va se trouver au bon endroit à peine quelques secondes après le démarrage de l'opération :
    Résultat : beaucoup de morts d'un côté comme de l'autre… Et le point provisoirement final de cet épouvantable braquage, c'est bien sûr l'abattage impitoyable de Chris Shiherlis par Vincent Hanna - autrement dit, de Tom Sizemore par Al Pacino :
    Mais à part les morts obligatoires, il reste encore l'un des plus intimes collaborateurs de Niel McCauley, Chris Shiherlis (Val Kilmer), qui est violement blessé à l'épaule, et ne sait pas encore ce qu'il va faire...
    C'est la dernière raison qu'il manquait à Neil McCauley pour s'occuper de l'affaire personnellement, et qui va commencer par la recherche de Trejo, qui hélas se trouve également en mauvaise posture :
    Suite à sa propre demande, il le mettra à mort instantanément, dans un plan dont on ne peut malheureusement pas dévoiler ici ni la beauté, ni la brièveté :
    Par contre, et là, indépendamment de la propre volonté de Roger Van Zant (William Fichtner), il le tuera également, non seulement pour lui faire payer sa première escroquerie, mais aussi afin d'obtenir - hélas sans succès - l'adresse du désormais bien connu à l'origine de tous ces troubles :
    Reste alors le second moment important du film concernant l'attachement d'un homme envers une femme… Concernant Trejo et Michael Cheritto, qui étaient tous les deux très heureux et très fidèles, peu importe, désormais, puisqu'ils sont morts à peu de temps d'intervalle ! Mais en rapport avec Chris Shiherlis (Val Kilmer), il en va très différemment… Car à peine remis de sa grosse blessure, le beau jeune homme plutôt infidèle va se trouver au cœur d'une sombre histoire de surveillance :
    Sa propre femme, Charlene (Ashley Judd), ne peut hélas le sortir de là qu'en lui faisant un discret signe de main, en renonçant quasiment pour toujours à le voir, et en racontant des histoires aux policiers présents :
    En résumé, lui seul va s'en sortir encore vivant, pourvu d'une grande fortune, et malheureusement abandonné par sa femme…
    Ne reste donc plus que Vincent Hanna, de plus en plus dépassé par les événements, et qui décide finalement, en guise de provocation, de prendre un mois de vacances et de rentrer seul à son hôtel :
    Sauf qu'il y est attendu par la fille de sa femme, Lauren (Natalie Portman), et dans une position plutôt inattendue :
    Il lui incombe du coup toute une série de procédures à tenter, de l'hôpital à sa réconciliation avec la mère de sa fille… Mais tout se passe finalement bien, exception faite qu'il a ainsi laissé le maximum de temps à son opposé viral, Neil McCauley :
    Celui-ci, Robert de Niro, s'en sert au mieux pour se tirer le plus vite possible avec sa nouvelle petite amie Eady (Amy Brenneman) en direction de l'aéroport… Et c'est juste là l'occasion de tomber sur quelques plans absolument magnifiques, tournés à l'intérieur du tunnel, et qui évoquent l'on ne sait trop comment la dernière chose à faire avant de partir :
    Peut-être qu'il aurait pu en décider tout autrement… Mais c'est très mal le connaître de penser qu'il aurait pu renoncer à cet acte ultime, tant il met de son propre côté les propres défauts de l'hôtel où séjourne Waingro, à commencer par l'ascenseur :
    Il demeure juste une seule chose à faire à Vincent Hanna, vite fait bien fait, avant de partir à la rencontre avec Neil McCauley :
    Et bien sûr l'ultime chose attendue de Robert De Niro, tuer enfin Waingro, les yeux dans les yeux :
    Maintenant que tout est réglé, il ne reste plus à Vincent Hanna et Neil McCauney qu'à se retrouver pour la seconde et dernière fois, soit en plein jour :
    Soit en pleine nuit, évidemment dans l'étrange tarmac de l'aéroport de Los Angeles… Où cette fois-ci ils ne se parlent plus, mais se tirent tout simplement dessus :
    Jusqu'à cet étrange éclairage, qui donne finalement à Vincent Hanna la supériorité :
    Avec, en guise de conclusion, cette fameuse phrase de Robert De Niro, "Je t'avais dit que je ne replongerai pas" :
    Tout se termine donc sur cette ultime vue, celle ou Robert De Niro prend pour la dernière fois la main de Al Pacino, qui est censé avoir l'air enfin heureux, mais dont le visage reste définitivement énigmatique :
    Que dire de plus sur ce film superbe, datant de 1995 ?
    Tout d'abord, qu'il s'agit de très loin de l'une des plus grandes œuvres de ce genre, traitant tout à la fois de l'opposition entre ces deux groupes incompatibles, de leurs liens avec leurs amis, et de leurs relations avec leurs femmes…
    Ensuite, qu'il est dû à Michael Mann, un réalisateur que j'aime beaucoup, non seulement car il est du signe du verseau, mais aussi car il n'a quasiment tourné que des chefs-d'œuvre, à savoir au moins Révélations (1999), Ali (2001), et Collatéral (2004)… Enfin, hormis le fait qu'il ne décrocha aucun prix (oui, je sais, c'est incroyable !), il s'agit du seul film vraiment réussi à mettre en compétition Al Pacino et Robert De Niro
    Sans parler des autres acteurs également très célèbres, je me contenterai de citer Val Kilmer, Tom Sizemore, Diane Venora, et Natalie Portman, dont ce fut seulement la seconde apparition sur grand écran !
    Autres films du même réalisateur : ManhunterThe Last of the MohicansThe InsiderAliCollatéralMiami VicePublic Enemies

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    6 Comments:

    Anonymous Anonyme said...

    comme d'habitude,ton article est génial pour un film génial ,mais bon vu la distribution et le réalisateur !!!!!!de Sofia ,bise

    jeudi, 27 juin, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Oui, une fois de plus, tu as raison ! Un film génial, un réalisateur génial (et encore, j'ai à peine parlé du génial Elliot Goldenthal, l'auteur de la musique, et pas du tout du génial directeur de la photographie, Dante Spinotti)… Mais bon, avec toutes ces photos et mon texte un peu long, je crois qu'il est difficile d'aller plus loin !

    jeudi, 27 juin, 2019  
    Blogger Valérie said...

    J'ai vu ce film un grand nombre de fois, je pense que c'est également mon préféré de Michael Mann! Analyse très fine de ta part !

    vendredi, 28 juin, 2019  
    Blogger Vincent said...

    Merci beaucoup !

    vendredi, 28 juin, 2019  
    Anonymous dasola said...

    Bonsoir, rien que le duel au sommet Pacino/de Niro, le film vaut le détour. Je l'ai vu au moins 4 ou 5 fois dont 2 sur grand écran. C'est tellement mieux le grand écran! Bonne soirée.

    jeudi, 09 juillet, 2020  
    Blogger Vincent said...

    Oui, de cela, je suis totalement d'accord avec toi, il vaut bien mieux voir ce film sur grand écran que sur petit ! Mais bon, ça passe tout de même, non seulement avec le fantastique dialogue Al Pacino/Robert De Niro, mais aussi, grâce à la musique de Elliot Goldenthal, digne de Gustav Mahler...

    jeudi, 09 juillet, 2020  

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