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  • dimanche, août 20, 2023

    MISSION IMPOSSIBLE 2 (JOHN WOO)

    Qu'est ce qui fait en l'an 2000 de son avant-dernier film américain un monument mythique, juste avant Paycheck en 2003 ? Je ne sais pas exactement, mais en tous cas, je le trouve supérieur - parce que bien plus clair - au premier, et bien meilleur que les deux suivants, tous remarquables dans leurs deux premiers tiers, mais lamentables dans leur ultime partie, qui dure beaucoup trop longtemps sans apporter grand chose de neuf.

    Afin de creuser davantage comment cet Opus fonctionne, plaçons-nous tout au début, où l'on découvre dans l'avion le destin curieux du Dr Vladimir Nekhorvich (Rade Serbedzija)... Ainsi que son dialogue improvisé avec celui qu'il croit être Ethan Hunt (Tom Cruise) :

    Qui n'est en fait pas du tout celui-là, mais un homme qui voulait se faire passer pour lui, juste histoire de faire se scratcher l'avion en beauté :
    Meilleure preuve ici :
    Le véritable Ethan Hunt est en réalité en train de faire de l'escalade dans les montagnes Rocheuses, où il reçoit par hélicoptère un message de son chef Swanbeck (Anthony Hopkins)... Qui lui demande comme une faveur de s'occuper de Nyah Nordoff-Hall (Thandiwe Newton), une brillante voleuse de bijoux :
     
    Aussitôt, il part en Espagne, où il retrouve sans plus tarder la jeune fille en question... Qu'il sauve in extremis de son mauvais casse, en lui faisant rendre au dernier moment à son propriétaire ses bijoux - ce qui n'est pas bien dur pour lui, vu qu'il a tout préparé à l'avance :
    Cela lui prend un peu de temps et beaucoup de patience, mais il finit par conquérir la voleuse en Espagne, et lui proposer quelque chose d'assez inattendu :
    Pour tout dire, les propos de Swanbeck, et ses dires sur l'ancienne collaboration entre Ethan Hunt et Sean Ambrose (Dougray Scott) sont révélateurs... A la fois de l'ambiguïté de ce dernier, qui se trouve désormais du mauvais côté :
    Mais aussi de l'ancienne relation entre Sean Ambrose et Nyah Nordoff-Hall, qu'elle va se trouver obligée de faire revivre l'air de rien - ce qu'elle réussira à faire dans un premier temps :
    Alors que Sean Ambrose ne pense plus qu'au prétendu amour qui le lie à Nyah Nordoff-Hall, Ethan Hunt commence à bien comprendre son acte : injecter au plus grand monde possible le virus de Chimère, dont Sean Ambrose possède désormais - depuis l'assassinat au tout début du Dr Vladimir Nekhorvich - le seul antidote, Bellerophon...
    Pendant ce temps, le délégué de Sean Ambrose, Hugh Stamp (Richard Roxburgh) intervient alors, et se demande pourquoi Nyah Nordoff-Hall est là d'un seul coup, alors qu'elle l'a quitté subitement quelques années plus tôt... Mais elle transmet à Ethan Hunt ce qu'elle sait de lui, "un salaud de la pire espèce" :
    Ethan Hunt détecte à ce moment le gros client de Sean Ambrose, John C. McCloy (Brendan Gleeson), PDG de Biocyte, qui dans sa position doit absolument céder tout ce qu'il a face à Sean Ambrose :
    Et du coup, Ethan Hunt donne sa seule possibilité, celle de rentrer discrètement dans l'usine, et de détruire une fois pour toutes la Chimère - ce qui reste tout de même assez héroïque :
    Malheureusement, sur les trois pistolets gavés de Chimère, Sean Ambrose réussit à en conserver un - tout ce dont il a besoin, en fait :
    De là, commence une discussion houleuse entre tous les deux :
    Dont le résultat se révèle tendu pour Ethan Hunt et Nyah Nordoff-Hall, c'est très clair :
    Du coup, c'est ce qu'elle va faire : empêcher Sean Ambrose de se saisir du dernier pistolet, pour se suicider par elle-même - de préférence au million de morts attendus... Ethan Hunt se rend alors sur l'île contrôlée par Sean Ambrose, et se livre à quelques attaques spectaculaires :
    Mais selon John Woo, n'oublions pas que Dieu est là - comme il a l'habitude de le faire dans tous ses films :
    On assiste bientôt à un étonnant duel entre Hugh Stamp et Ethan Hunt, où ce dernier semble définitivement perdu :
    Mais bien sûr, ce n'est qu'un leurre - hélas pour Hugh Stamp :
    Reste a Ethan Hunt et à Sean Ambrose de s'affronter tout d'abord sur la route - avec, soit dit au passage, la musique superbe que Lalo Schifrin a composé à l'occasion :
    Puis finalement sur le sable, où l'on voit comme rarement de sublimes traits de combat, dus pour la plupart à Ethan Hunt lui-même :
    Et la dernière tentative de Sean Ambrose s'avère complètement ratée, grâce au coup de chance qui tombe subitement dans les mains d'Ethan Hunt :
    S'il n'y a qu'un seul extrait du film à voir, c'est celui-ci, bien sûr :
    Une fois la mission terminée, Swanbeck est prêt à effacer tout le casier judiciaire de Nyah Nordoff-Hall :
    Et pendant ce temps-là, Ethan Hunt lui réserve incognito ses vacances en Australie :

    Alors, vous aimez bien ? Pour moi - mais je suis très subjectif -, c'est l'épisode le mieux réussi de la série des 4 (maintenant autour de 8 !), qui rapporta près de cinq fois le budget initial de 125 millions de dollars.

    Non seulement, il s'agit d'un film très bien construit, fort habilement réalisé et interprété, mais surtout, il est le seul - si je ne me trompe pas - à mettre en scène une véritable histoire d'amour entre Ethan Hunt et Nyah Nordoff-Hall, ce qui se reproduira d'ailleurs trois ans plus tard dans Paycheck, cette fois-ci entre Ben Affleck et Uma Thurman. Pas mal, non ?

    Autres films du même réalisateur : Volte-facePaycheck

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    jeudi, juillet 01, 2021

    EN QUATRIEME VITESSE (ROBERT ALDRICH)

    Certes, il est très rare que je parle ici de films noirs antérieurs aux années 1960, comme je l'ai fait uniquement avec La Dame de Shangai (1947)Le Baiser du Tueur (1955) et Vertigo (1958). Mais je suis bien résolu avec ce chef-d'œuvre dû à Robert Aldrich, qui a tellement fait parler de lui qu'il sert encore de référence dans des films contemporains, dont j'ai déjà parlé dans ce bref article.

    Opus également daté de 1955, il parle notamment du destin très particulier d'un détective privé, Mike Hammer, dont le rôle est bien résumé dans le titre américain, Kiss me Deadly. Mais c'est oublier la façon étrange dont ce film débute, après un générique à l'envers, par une jeune fille désespérée en course sur la route, nul ne sait pourquoi :

    Il s'agit de Christina Bailey (Cloris Leachman), qui va pour un temps entrer en relation avec Mike Hammer (Ralph Meeker), qui joue un peu ce rôle contre lui-même :
    Mais ce temps va malheureusement se révéler très court, tout d'abord pour Christina, torturée et tuée au cours de cette opération :
    Pour ensuite passer à Mike Hammer, lequel va également être laissé pour mort dont on ne voit plus que la tête, envoyé par une voiture en flamme sur une voie sans issue :
    Le résumé de tout ceci dans une courte vidéo, qui montre cette hallucinante scène du début, où à part le visage de Mike Hammer, on ne voit que les pieds de la victime ou des deux meurtriers :
    Après un bref séjour à l'hôpital, Mike Hammer finit tout de même par en sortir sans trop d'ennuis, et en profite pour visiter son garagiste grec Nick Va Va Voom (Nick Dennis) - par la suite exactement repris par le très contemporain David Lynch :
    Il laisse provisoirement tomber son boulot de détective privé, surtout consacré à de peu reluisantes maîtresses, et se tourne vers son amie de toujours, Velda Wickman (Maxine Cooper) :
    Il finit ainsi par trouver Lily Carver (Gaby Rodgers), la seule colocataire de Christina - qui est bien loin de dévoiler son véritable rôle dans cette histoire :
    Toujours est-il que son enquête se poursuit tant bien que mal, tout d'abord avec la détection d'une future bombe dans sa voiture, ce dont heureusement Nick Va Va Voom s'aperçoit immédiatement :
    Suivi par de multiples interviews, à commencer par celui fort vague d'Eddie Yaeger (Juano Hernandez) :
    Poursuivi avec celui de Carl Evello (Paul Stewart), qui semble tout à la fois bien plus riche et plus déterminé que ses prédécesseurs :
    Et enfin conclu par le chanteur d'opéra Carmen Trivago (Fortunio Bonanova), lui aussi assez peu bavard - mais qui donne un grand rôle à la musique, que celle-ci soit due à l'excellent Frank De Vol, ou empreinte d'œuvres aussi célèbres que la Symphonie Inachevée de Schubert, ou encore la fameuse Etude Révolutionnaire de Chopin :
    Quoiqu'il en soit, plus nous avançons dans le film, et plus nous sommes aussi perdus que Mike Hammer lui-même, qui finit par retrouver sa très chère amie, Velda Wickman, dans une révélation assez étonnante :
    Mais là encore, peu de temps se déroule avant que deux nouveaux meurtriers - dont on ne voit toujours pas la tête - s'attaquent de nouveau à lui, lors d'une bataille assez tourmentée, dont il a heureusement le dessus :
    Maintenant, il sait mieux à qui s'attaquer, et s'adresse tout d'abord au docteur Soberin (Albert Dekker), qui lui avait déjà été mentionné par son amie Velda :
    Avant de se trouver en présence de Lily Carver elle-même (la colocataire de Christina), d'obtenir la fameuse clef, et d'apercevoir juste un instant ce dont il s'agit :
    Comme on le sait aujourd'hui, ce film dénonçait alors les parti-pris de MacCarthy, qui avait depuis 1950 placé pas mal de cinéastes dans sa liste noire (Chaplin, Kazan, Mankiewicz, etc...). Là encore, se manifeste le soi-disant inspecteur de police Pat Murphy (Wesley Addy), qui en réalité se trouve coincé lui-même dans une indétectable machinerie :
    Quoiqu'il en soit, Mike Hammer cherche toujours Soberin, qu'il finit par retrouver, hélas très violemment drogué de somnifères :
    Mais cela ne l'empêche pas de se rendre, in extremis, dans cette maison au bord de la mer, où un homme jusqu'alors inconnu dit toute la vérité à Lily Carver - la colocataire de Christina, de plus en plus impliquée dans cette affaire :
    Ce dont il lui parle, c'est surtout de ce qu'il ne faut pas faire, en aucun cas... Mais bien sûr, Lily Carver ne va pas tarder à l'abattre lui aussi, pour en prendre toute la responsabilité :
    C'est là, bien sûr, l'étonnant plan du cinéaste, marqué sur la seule luminosité, auquel Quentin Tarentino fera en 1994 une allusion évidente dans Pulp Fiction. Mais c'est aussi la finale retrouvaille entre Mike Hammer et Velda Wickman, juste passés à deux doigts de la mort dans l'explosion de ce que l'on pense être la bombe nucléaire - et qui se révèle en réalité un outil de cinéma que Hitchcock développe déjà depuis un certain temps, le MacGuffin :
    Bien sûr, David Lynch fait lui aussi une citation de cet incroyable passage des toutes dernières minutes du film, comme j'en ai déjà parlé dans cet article :
    Résultat : seules deux personnes survivent à cette explosion... Et il s'agit bien évidemment, ultime plan de ce chef-d'œuvre, de Mike Hammer et Velda Wickman :
    Je sais que ce film est assez déroutant, surtout lors de la première fois... Mais je vous ai trouvé une très courte vidéo - avec les sous-titre, en prime -, qui explique assez bien ce dont il est question : 
    Que dire de plus, au sujet de ce film ? Tout d'abord, il est remarquablement construit, même si le tournage s'est effectué en un temps record. Malgré cela, on ne s'ennuie jamais, on est marqué par les séquences automobiles qu'effectue avec passion Mike Hammer, la beauté de la plupart des plans, le mystère intégral de toute l'enquête - qui, hélas, n'a pas disparu de nos jours, bien que nous n'ayons plus à faire face à McCarthy.
    Je vous laisse m'en dire plus - via les commentaires, bien sûr ; mais sachez bien que je l'estime toujours comme l'un des plus grands films réalisés à cette époque, de pair, bien sûr, avec ceux d'Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick !

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