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  • jeudi, juillet 01, 2021

    EN QUATRIEME VITESSE (ROBERT ALDRICH)

    Certes, il est très rare que je parle ici de films noirs antérieurs aux années 1960, comme je l'ai fait uniquement avec La Dame de Shangai (1947)Le Baiser du Tueur (1955) et Vertigo (1958). Mais je suis bien résolu avec ce chef-d'œuvre dû à Robert Aldrich, qui a tellement fait parler de lui qu'il sert encore de référence dans des films contemporains, dont j'ai déjà parlé dans ce bref article.

    Opus également daté de 1955, il parle notamment du destin très particulier d'un détective privé, Mike Hammer, dont le rôle est bien résumé dans le titre américain, Kiss me Deadly. Mais c'est oublier la façon étrange dont ce film débute, après un générique à l'envers, par une jeune fille désespérée en course sur la route, nul ne sait pourquoi :

    Il s'agit de Christina Bailey (Cloris Leachman), qui va pour un temps entrer en relation avec Mike Hammer (Ralph Meeker), qui joue un peu ce rôle contre lui-même :
    Mais ce temps va malheureusement se révéler très court, tout d'abord pour Christina, torturée et tuée au cours de cette opération :
    Pour ensuite passer à Mike Hammer, lequel va également être laissé pour mort dont on ne voit plus que la tête, envoyé par une voiture en flamme sur une voie sans issue :
    Le résumé de tout ceci dans une courte vidéo, qui montre cette hallucinante scène du début, où à part le visage de Mike Hammer, on ne voit que les pieds de la victime ou des deux meurtriers :
    Après un bref séjour à l'hôpital, Mike Hammer finit tout de même par en sortir sans trop d'ennuis, et en profite pour visiter son garagiste grec Nick Va Va Voom (Nick Dennis) - par la suite exactement repris par le très contemporain David Lynch :
    Il laisse provisoirement tomber son boulot de détective privé, surtout consacré à de peu reluisantes maîtresses, et se tourne vers son amie de toujours, Velda Wickman (Maxine Cooper) :
    Il finit ainsi par trouver Lily Carver (Gaby Rodgers), la seule colocataire de Christina - qui est bien loin de dévoiler son véritable rôle dans cette histoire :
    Toujours est-il que son enquête se poursuit tant bien que mal, tout d'abord avec la détection d'une future bombe dans sa voiture, ce dont heureusement Nick Va Va Voom s'aperçoit immédiatement :
    Suivi par de multiples interviews, à commencer par celui fort vague d'Eddie Yaeger (Juano Hernandez) :
    Poursuivi avec celui de Carl Evello (Paul Stewart), qui semble tout à la fois bien plus riche et plus déterminé que ses prédécesseurs :
    Et enfin conclu par le chanteur d'opéra Carmen Trivago (Fortunio Bonanova), lui aussi assez peu bavard - mais qui donne un grand rôle à la musique, que celle-ci soit due à l'excellent Frank De Vol, ou empreinte d'œuvres aussi célèbres que la Symphonie Inachevée de Schubert, ou encore la fameuse Etude Révolutionnaire de Chopin :
    Quoiqu'il en soit, plus nous avançons dans le film, et plus nous sommes aussi perdus que Mike Hammer lui-même, qui finit par retrouver sa très chère amie, Velda Wickman, dans une révélation assez étonnante :
    Mais là encore, peu de temps se déroule avant que deux nouveaux meurtriers - dont on ne voit toujours pas la tête - s'attaquent de nouveau à lui, lors d'une bataille assez tourmentée, dont il a heureusement le dessus :
    Maintenant, il sait mieux à qui s'attaquer, et s'adresse tout d'abord au docteur Soberin (Albert Dekker), qui lui avait déjà été mentionné par son amie Velda :
    Avant de se trouver en présence de Lily Carver elle-même (la colocataire de Christina), d'obtenir la fameuse clef, et d'apercevoir juste un instant ce dont il s'agit :
    Comme on le sait aujourd'hui, ce film dénonçait alors les parti-pris de MacCarthy, qui avait depuis 1950 placé pas mal de cinéastes dans sa liste noire (Chaplin, Kazan, Mankiewicz, etc...). Là encore, se manifeste le soi-disant inspecteur de police Pat Murphy (Wesley Addy), qui en réalité se trouve coincé lui-même dans une indétectable machinerie :
    Quoiqu'il en soit, Mike Hammer cherche toujours Soberin, qu'il finit par retrouver, hélas très violemment drogué de somnifères :
    Mais cela ne l'empêche pas de se rendre, in extremis, dans cette maison au bord de la mer, où un homme jusqu'alors inconnu dit toute la vérité à Lily Carver - la colocataire de Christina, de plus en plus impliquée dans cette affaire :
    Ce dont il lui parle, c'est surtout de ce qu'il ne faut pas faire, en aucun cas... Mais bien sûr, Lily Carver ne va pas tarder à l'abattre lui aussi, pour en prendre toute la responsabilité :
    C'est là, bien sûr, l'étonnant plan du cinéaste, marqué sur la seule luminosité, auquel Quentin Tarentino fera en 1994 une allusion évidente dans Pulp Fiction. Mais c'est aussi la finale retrouvaille entre Mike Hammer et Velda Wickman, juste passés à deux doigts de la mort dans l'explosion de ce que l'on pense être la bombe nucléaire - et qui se révèle en réalité un outil de cinéma que Hitchcock développe déjà depuis un certain temps, le MacGuffin :
    Bien sûr, David Lynch fait lui aussi une citation de cet incroyable passage des toutes dernières minutes du film, comme j'en ai déjà parlé dans cet article :
    Résultat : seules deux personnes survivent à cette explosion... Et il s'agit bien évidemment, ultime plan de ce chef-d'œuvre, de Mike Hammer et Velda Wickman :
    Je sais que ce film est assez déroutant, surtout lors de la première fois... Mais je vous ai trouvé une très courte vidéo - avec les sous-titre, en prime -, qui explique assez bien ce dont il est question : 
    Que dire de plus, au sujet de ce film ? Tout d'abord, il est remarquablement construit, même si le tournage s'est effectué en un temps record. Malgré cela, on ne s'ennuie jamais, on est marqué par les séquences automobiles qu'effectue avec passion Mike Hammer, la beauté de la plupart des plans, le mystère intégral de toute l'enquête - qui, hélas, n'a pas disparu de nos jours, bien que nous n'ayons plus à faire face à McCarthy.
    Je vous laisse m'en dire plus - via les commentaires, bien sûr ; mais sachez bien que je l'estime toujours comme l'un des plus grands films réalisés à cette époque, de pair, bien sûr, avec ceux d'Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick !

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    samedi, août 12, 2006

    CLINT EASTWOOD-ROBERT ALDRICH

    Petit parallèle...
    J'ai beau ne pas être tout à fait à la pointe de l'actualité, je ne suis quand même pas trop en retard pour vous conseiller deux DVD géniaux, qui personnellement m'ont totalement scotché...
    1) À commencer par Million Dollar Baby, l'un des derniers Opus de notre grand Clint Eastwood, un film véritablement magnifique avec les plus grands acteurs du monde, à commencer par Clint lui-même (qui a pris un sacré coup de vieux, certes, mais à 76 ans, quoi de plus normal, finalement...), la superbe Hillary Swank qui s'était déjà imposée avec brio dans le génial Insomnia de Christopher Nolan, avec Al Pacino, et bien sûr le grandiose Morgan Freeman, avec son air d'être toujours revenu de tout...
    Un film magnifique et terrible, qui parle de volonté, d'espoir, d'amour, mais comme personne n'en parle jamais. Bref, c'est d'une beauté absolue, et ça vaut très largement les 15 ou 20€ que j'ai pu le payer...
    En plus, je déteste le monde de la boxe, donc pour que ça ait pu m'accrocher, c'est que ça parle en fait de tout autre chose.
    Entre autre d'un vieillard coupé de sa fille, qui se voit d'un coup interpellé par une boxeuse beaucoup plus jeune que lui, qui ne souhaite que lui comme entraîneur :
    "I don't train girls", c'est au début sa réplique favorite. Mais finalement, Clint finit par céder à l'attraction, et finalement, certaines des scènes des plus drôles de ce film (qui ne l'est pas du tout) résident dans ces moments, où Clint tente de se la jouer gros macho méchant de base, et devient tout d'un coup "liquide" face à la candeur et la gentillesse de son élève…
    Le trio d'acteurs est absolument parfait, et notamment Morgan Freeman qui, de même que dans Seven, semble ici traîner toute la tristesse et le désabusement du monde :
    La fin n'est pas vraiment ce qu'on appelle une "Happy End", mais encore une fois, trop en dévoiler serait absolument criminel...
    En tout cas, tout comme pour Sur la Route de Madison ou Titanic, prévoyez un certain nombre de mouchoirs, c'est assez prudent...

    2) L'autre DVD qui vient d'être réédité, et qui est sans aucun doute ce que l'on peut appeler le chef-d'œuvre absolu du film noir, En Quatrième Vitesse (en anglais : Kiss Me Deadly) de Robert Aldrich (1955), un film tellement célèbre et mythique que la plupart des grands réalisateurs passent leur temps à le citer, directement ou indirectement.
    Par exemple, ce plan totalement halluciné du générique :
    ...repris par David Lynch pour l'ouverture de Lost HighwayLe fameux plan de l'ouverture de la mystérieuse boîte :
    ...cité avec complaisance dans Pulp Fiction de Quentin Tarentino (et également à la vingt-deuxième minute - pour être précis - de Paycheck de John Woo :
    Le personnage truculent du garagiste grec Nick ("Vavavoum !"), repris encore une fois par David Lynch dans Lost Highway :
    Et pour finir, l'image finale de la maison sur pilotis en feu, encore l'un des grands moments de Lost Highway, qui tire son origine de Kiss Me Deadly :
    Bref... Un chef d'œuvre absolu des années 50, ne loupez jamais ce film si vous avez l'occasion de le voir programmé (vraisemblablement, ce sera sur ARTE)...

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