Vous vous demandez sans doute pourquoi j'aborde ce troisième et dernier film (2001) de la série Jurassic Park (dont les deux premiers sont dus à Steven Spielberg, en 1993 et 1997) ? Il n'y a pas de réelle raison, en fait, mais je tenais à rendre justice à Joe Johnston, le réalisateur de remplacement, qui s'était déjà fait connaître quelques années plus tôt grâce à son excellent Jumanji, avec Robin Williams et Kirsten Dunst.
Alors bien sûr, il est clair que ce film est le moins bon de la saison, surtout du fait que contrairement aux deux autres, il n'était pas du tout basé sur un livre de Michael Crichton. Voyons tout de même comment il se déroule, à commencer par sa toute première vue, celle prise au-dessus d'Isla Sorna, où un beau-père (Ben Hildebrand) emmène sur un parachute ascensionnel le très jeune Erik Kirby (Trevor Morgan), afin de lui offrir une vue tranquille sur des milliers de dinosaures. Ce qui, évidemment, se passe mal tout de suite, avec leur perte dans la nature :
L'on n'en sait pas plus, pour le moment... Nous nous concentrons donc sur le déjà célèbre Pr Alan Grant (Sam Neill, qui participait déjà au premier Jurassic Park), qui pour l'heure ne sait trop quoi faire d'intéressant :
A part contacter le Pr Ellie Sattler - Laura Dern, qui hélas s'immiscera dans ce film beaucoup moins que dans les deux précédents, où elle tenait un rôle fondamental :
Il reste au Pr Alan Grant à faire une conférence, qu'il estime relativement vite inutile et désespérée :
Pendant ce même temps, à deviner - l'on ne sait pas encore qui c'est - pourquoi l'on tire ainsi gratuitement sur un avion de ligne :
Et voilà, la pièce peut commencer à partir de là, tout d'abord en nous présentant rapidement le seul accompagnateur fidèle au Pr Alan Grant, Billy Brennan (Alessandro Nivola) :
Puis inévitablement les vrais parents du supposé disparu Erik Kirby, tout d'abord Paul Kirby (William H. Macy) :
Ensuite son ex-épouse Amanda Kirby (Téa Leoni), qui se présente malgré tout avec lui afin de retrouver la moindre trace de leur enfant perdu :
Evidemment, le vol va se faire en avion vers Isla Sorna, mais le Pr Alan Grant compte dès le départ sur Billy Brennan pour le préserver de ces deux parents mal connus et suspects, dont le premier défi sera de se poser sur l'île, alors que ceci est interdit par la loi :
Il essaiera donc de les faire immédiatement repartir :
Ce qui ne va pas bien se dérouler du tout, par la première attaque d'un dinosaure assez impressionnant envers l'un des membres de l'équipage, qui va du coup instantanément détruire tout l'avion, et clouer au sol le peu de gens qui restent encore bien vivants. Du coup, ils vont se retrouver très vite coincés sur l'île par un combat très inédit entre les deux plus grands, Tyrannosaurus rex et Spinosaurus (que l'on voit pour la première fois), dont ils auront la chance de se sortir provisoirement - je vous laisse découvrir comment grâce à la vidéo suivante :
Alors certes, il n'y a pas grand chose de nouveau dans ce film, où ce genre d'attaque semble une reprise de l'œuvre de Steven Spielberg. Mais il faut quand même mettre en avant ce plan d'Amanda Kirby, qui croyant regarder un vélociraptor mort, s'aperçoit en fait qu'il est bien vivant, ceci par un très court mouvement d'œil :
Ce qui bien sûr se traduit immédiatement par une fuite en avant bien marquée :
Qui réussira pratiquement à tout le monde, sauf à M. Udesky (Michael Jeter), hélas bien poignardé dans le dos :
C'était un piège, bien sûr, auquel participent - comme d'habitude - trois vélociraptors en parfaite coalition... Mais cette fois-ci, le Pr Alan Grant va miraculeusement s'en sortir, grâce à une mystérieuse fumée lacrymogène, dont il ne connait pas encore l'explication :
Et qu'il va découvrir peu de temps après dans une sorte de camion citerne, à sa grande surprise avec la rencontre de Erik Kirby, l'enfant qu'avec ses deux parents il recherche depuis le début :
Aussitôt, ils décident d'ailleurs de partir tous les deux à leur rencontre, qu'ils vont réussir assez rapidement... Avec cette vue touchante de Paul, Amanda et Erik Kirby, tous dans les bras l'un de l'autre :
Mais bien sûr, ceci va durer très peu de temps... Jusqu'à la seconde apparition du Spinosaurus - qui était en fait la véritable star du film, encore supérieure au Tyrannosaurus rex des deux premiers Jurassic Park :
Cela va en outre se trouver ponctué par une scène insolite, celle du vol des œufs de vélociraptors, qui va malheureusement contribuer à un échange assez musclé entre les deux personnes compatibles dès le départ, Pr Alan Grant et Billy Brennan :
Pour ne rien arranger, Amanda Kirby se retrouve au sein du dôme où ils sont tous entrés, en haut d'une sorte d'escalier qui n'a pas l'air de la rassurer :
Et pour cause, il s'agit en fait d'une volière... Et les animaux présents ici, les ptéranodons (que nous devinions juste à la fin du second Jurassic Park) se font un véritable plaisir d'emmener dans les airs Erik Kirby :
Là, il faut reconnaître que Joe Johnston s'est fort bien débrouillé, aussi bien par la première apparition du ptéranodon - relativement inattendue et effrayante - que par son usage d'images de synthèse, que je vous encourage à découvrir dans cette éloquente vidéo :
Il faudra d'ailleurs beaucoup de temps pour sortir de ce calvaire, et là, je ne vous livre pas la totalité du script... Mais je tiens quand même à préciser que contre toute attente, c'est bel et bien Pr Alan Grant qui parvient à sauver tout le monde, profitant de l'essence déversée dans l'eau pour donner fin au dernier Spinosaurus :
Vous pensez que c'est fini ? Hélas non... Il restera encore à Joe Johnston à terminer le film avec la même scène que dans les deux premiers Jurassic Park, autrement dit en laissant les êtres humains face aux vélociraptors, ce qui forcément paraîtra bien moins tourné ! Même si le plan s'avérait assez original dans cet aspect encore inexploité, la remise des œufs par Amanda Kirby :
Ceci dure un petit peu trop longtemps, pour être réellement convaincant :
En plus, le seul aspect inattendu de la célèbre Pr Ellie Sattler se traduit par cette aide des militaires et des hélicoptères, qui semble réellement déconcertante :
Nous avons encore un avant-dernier plan, rassurant, sur Billy Brennan à bord d'un hélicoptère, toujours vivant - comme par miracle... C'est là l'occasion de connaitre les mots qu'a eu l'interprète de ce rôle, Alessandro Nivola : "C'est le seul rôle de ma carrière pour lequel je n'avais aucune matière pour construire mon personnage. C'était exaspérant. C'est Sam Neill qui m'a aidé à tenir, on se posait dans des caravanes pour jouer des chansons des Beach Boys. Sans ça, je serais devenu fou" :
Assez peu rassurant, n'est-ce pas ? Surtout lorsqu'après Steven Spielberg, Joe Johnston menace lui aussi de se retirer du projet... Ce qui, fort heureusement, ne s'est pas produit, et a laissé l'occasion de conclure avec cet ultime plan sur les ptéranodons, une fois partis d'Isla Sorna :
Bien sûr, je ne sais pas ce que vous pensez de cette œuvre, qui est incontestablement moins bien que les deux premiers Jurassic Park... De mon côté, je la trouve quand même fort agréable à regarder, et même si on la trouve inférieure aux deux précédents, je ne crois pas qu'on oserait la comparer avec ce qui va donner lieu à une nouvelle série, Jurassic World. Car celle-ci est beaucoup moins bien conçue, non seulement sur le plan des dinosaures, mais aussi sur celui des acteurs, tout comme des nouveaux décors... Adoncques, prenez bien soin de vous, et regardez malgré tout Jurassic park III !
Enfin, nous sommes de retour avec un film typique des années 1995, Jumanji, qui suit avec bonheur le thème déjà abordé par Robert Zemeckis dans ses trois Retour vers le Futur (1985-1990). L'artiste chargé de tout ce travail, Joe Johnston, était déjà bien connu des studios Disney, et avait plusieurs fois travaillé avec le talentueux Steven Spielberg, dont il fit d'ailleurs l'entière réalisation de Jurassic Park 3, quelque temps plus tard :
Le point commun entre tous ces films, c'est bien sûr la différence entre deux époques - 1969, où nous voyons ces deux jeunes personnes pour la première fois, Alan et Sarah, et 1995, le temps où la majorité de l'œuvre se déroule, soit 26 ans plus tard. Mais il y aura d'ici là plusieurs défis à relever, à commencer par le comportement automatique du jeu miraculeusement trouvé, et surtout ses phrases tragiques inscrites dans son comportement numérique :
Dès le départ, nous sommes ainsi confrontés à l'apparition de chauves-souris d'Afrique, qui terrorisent complètement la pauvre Sarah, au point qu'elle s'enfuit sans même regarder le destin du pauvre garçon :
Contraignant ainsi Alan à attendre de longues années, coincé dans la jungle, et incapable de se sortir tout seul de là sans le 5 ou le 8 tiré. C'est le moment de regarder le trailer :
Fort heureusement, nous voilà désormais en 1995, où deux orphelins, Peter et July, accompagné de leur tante Lora, profitent de l'acquisition de la vaste demeure des Parrish pour retrouver aussitôt le jeu, et poursuivre la partie il y a bien longtemps commencé... Tout d'abord en faisant apparaître des moustiques géants, puis toute une section de singes parfaitement résolue à semer le trouble :
Eux non plus, ils ne savent pas du tout quoi faire, afin de sortir de cette impasse :
Au fait, auriez-vous identifié cette jeune fille ? Et oui, il s'agit bien de Kirsten Dunst, qui n'a alors que 13 ans, et se verra définitivement consacrée quelques années plus tard dans les trois Spider-Man de Sam Raimi :
En attendant, ce sera au tour de Peter de rejouer, et enfin, de faire apparaître l'enfermé depuis 26 ans, Alan Parrish, tout d'abord grâce au lion relativement effrayant :
Puis avec lui-même, tellement heureux de s'en sortir au bout de ces longues années dans la jungle, qu'il ne sait pas trop par quoi commencer, sa façon de s'habiller, sa très massive barbe, ou encore sa mise au point avec les deux autres - dans un premier temps surtout terrorisés :
Mais au bout du compte, tout se passe bien... Ce qui n'est pas très étonnant de la part de Robin Williams, déjà fort connu pour son étonnante prestation dans Le Cercle des Poètes disparus et Madame Doubtfire. Je vous laisse jeter un œil :
Il y a, en outre, toutes les phases précédentes du jeu qui continuent à s'afficher, pour l'heure seulement le lion, les singes, ou les moustiques :
Resterait-il encore quelque chose à découvrir, comme Judy le laisse supposer ?
Mais Alan donne sa seule solution... Et puisqu'elle est liée à la phase initiale du jeu, il leur faut absolument retrouver la fameuse Sarah, qui s'est enfui en 1969 par peur des chauves-souris :
Evidemment, ils arrivent sans peine à retrouver la quatrième personne qui leur manque... Mais la principale intéressée a beaucoup de mal à se convaincre elle-même :
Au point qu'Alan est obligé de la prendre par la main, et de la faire jouer - même si ceci n'est pas très éthique :
De fait, tout le monde a de quoi s'affoler, face à la prolifération soudaine de plantes mangeuses d'hommes et lanceuses d'épines empoisonnées :
Ca n'a pas l'ait d'impressionner Alan, qui a déjà vécu 26 ans dans un tel environnement...
Mais lorsque vient son tour de jouer, il tombe comme par hasard sur son ennemi le plus terrifiant, le chasseur Hunter Van Pelt qui ne cherche qu'à l'atteindre - interprété, d'une façon méconnaissable, par Jonathan Hyde, le même acteur qui jouait le rôle du père de Alan, Sam Parrish, au tout début du film :
On en revient à Judy (Kirsten Dunst), qui cette fois-ci va déclencher l'une des marches les plus spectaculaires du film, celle consacrée aux éléphants, aux rhinocéros, aux zèbres, etc...
C'est là l'occasion de remercier grandement Tom Woodruf, déjà célèbre pour Terminator et Aliens, qui cette fois-ci s'est révélé impeccable dans sa réalisation des effets spéciaux - ce qui fait que contrairement à ce qu'on croît, aucun animal n'existe "pour de vrai". Impressionnant, n'est-ce pas ?
A partir de là, le film va sans cesse dégénérer - ce qui, bien sûr, enthousiaste de plus en plus les spectateurs ! En continuant avec le rattrapage de haute volée de la boîte du jeu par Peter :
Puis avec la poursuite de Hunter Van Pelt dans l'un des grands magasins de la petite ville :
Qui, heureusement pour nous, va provisoirement bien se terminer pour les quatre :
Reste encore un point, mine de rien assez important : Peter, ayant délibérément triché en espérant se rendre au plus vite à la fin du jeu, se retrouve peu à peu transformé en singe... Ce qui va un tout petit peu le gêner par la suite, étant donné la position de "la queue entre les jambes" ; mais heureusement, Alan est avec lui, et cherche à faire passer cette conception de la transformation d'un enfant en adulte pour rien de plus naturel :
Il n'empêche... C'est pour l'heure à Sarah de jouer, et elle va alors déclencher une énorme mousson :
Où il importe avant tout de se cacher des crocodiles, qui sont eux aussi arrivés dans cette maison :
Peut-être l'une des meilleures scène du film, où l'on voit la tante Nora et le policier Carl Bentley se faire d'un seul coup emporter par des tonnes d'eau, qui défigurent toute la ville :
Reste encore à Sarah et à Alan de se livrer à la dernière phase du film, l'emprisonnement dans le sol qui bouge, puis se referme sur lui-même :
Sans parler de Peter qui fait apparaître des tonnes d'araignées géantes :
Et enfin, de lui-même, Alan, qui parvient à terminer le jeu en prononçant in extremis le terme symbolique, "Jumanji" :
Ce qui leur permet tout d'abord de voir les dernières balles, tirées par Hunter Van Pelt, s'arrêter juste à temps :
Ensuite d'assister à la remise en boîte, dans l'ordre inverse, de tous les animaux qui sont apparus jusque là :
Et heureusement, pour la dernière fois, à la disparition à son tour de Hunter Van Pelt :
Vous voulez savoir ensuite ce qui se passe ? Je vais vous le résumer en deux mots (mais je crois que vous aurez tout intérêt à voir ce film en entier)... Tout d'abord, Alan et Sarah se retrouvent au point de départ, soit en 1969, mais cette fois-ci bien plus amoureux, et destinés à tout faire pour se sauver mutuellement :
Aussitôt repris par une autre arrivée en 1995, où ils sont cette fois mariés, en train de fêter noël :
Et surtout, à se justifier comme ils le peuvent de la connaissance qu'ils ont, désormais, de Peter et de July :
Scène finale, très courte : l'on voit deux danois qui se promène sur une plage, et entendent un bruit fort inquiétant... Celui que nous autres spectateurs connaissons depuis le début, les fameux tambours de Jumanji :
Vous souhaitez en savoir un peu plus ? Très rapidement, je vous livre cette petite vidéo, due à la célèbre Claire Chazal, qui vous expliquera le peu qui me manque dans toute cette analyse :
Je crois, de toute façon, que rien ne pourra remplacer ce chef-d'œuvre lui-même, que ce soit, comme je vous les ai déjà donné, les liens de Joe Johnston, de Robin Williams et de Kirsten Dunst, ou encore celui de James Horner, un très bon compositeur de musiques de films.
Comme je l'ai déjà dit dans le passé, nous avons pas mal de films traitant de cette remontée dans le temps (dont, entre autres, Un Jour sans Fin, Jurassic Park, Retour vers le Futur, et même Pleasantville)... Mais bien sûr, je ne vous en voudrais pas du tout si vous daignez laisser un petit commentaire à ce film époustouflant, et très novateur, pour l'époque !